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Remords et repentir

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«La souffrance éveille le cœur! Et les larmes du repentir lavent la faute!»

Thisbé dans «La Grande Pyramide révèle son Secret» de Roselis von Sass

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Utilité du remords et du repentir

Alors qu’ils pourraient paraître être des concepts négatifs, le remords et le repentir sont, en fait, des concepts très positifs. En effet, celui qui n’a jamais éprouvé de remords ou de repentir, soit il est parfait – et en ce cas l’on se demande ce qu’il fait sur la Terre?! – soit il est tellement enfoncé dans le mal qu’il ne perçoit même plus ses défauts et ses mauvaises actions. A chacun de déterminer seul à quelle catégorie il appartient…

Différence entre remords et repentir

Qu’est-ce qui distingue le remords du repentir? Le remords – qui est normalement ressenti en premier – peut se définir comme la morsure de l’âme provoqué par le Ressenti de la culpabilité, tandis que le repentir ou la repentance – qui fait logiquement suite – dans la conscience des Lois, comporte déjà, en plus, en vue de la Justice et du pardon, le désir et même la volonté de réparation, devant Dieu et devant les êtres humains lésés.

A noter, toutefois, que beaucoup d’êtres humains qui éprouvent du remords ne vont – malheureusement! – pour autant pas toujours jusqu’à la repentance. Or, le remords sans repentance ne permet pas de parvenir à la Rédemption. Éprouver du remords montre que la conscience est encore vivante, mais ne suffit pas pour se racheter. Le remords n’est pas encore la décision de réparer et de s’amender, mais il en est la condition. Le remords sans repentance suffisante peut, par exemple, conduire au suicide, lequel n’est pourtant jamais une solution. Mais il n’y a pas de repentance sans – en tant qu’indispensable étape  – remords préalable.

La honte salutaire

Étroitement liée au repentir et au remords est la honte salutaire [NDLR: Page privée; nécessite l’enregistrement et la connexion]. Proche du remords et précédant le repentir, la honte, en effet, peut elle-même générer le dégoût de soi et du faux comportement, lequel est le commencement de l’amélioration.

Remords et démons

Dans la saisissante illustration du remords d’Oreste par le peintre Adolphe Williams Bouguereau (voir l’image associée à l’article en haut de la page) il est possible voir Oreste, venant d’assassiner sa mère Clytemnestre (épouse du roi Agamemnon ayant commandé l’expédition grecque à la conquête de Troie et elle-même meurtrière de Cassandre), assailli par trois furies. Les furies – aussi appelées Erinyes – sont, en fait des démons, des formes d’intuition négatives nées du faux vouloir d’Oreste lui-même appartenant aux Atrides maudits.

Il est évident que tout faux vouloir, ayant mis au monde des formes d’intuitions mauvaises – donc des démons ayant la forme de furies ou d’Erinyes – de par la Loi de la Rétroaction – se retourne contre son auteur par l’intermédiaire du cordon de liaison et de nutrition existant l’auteur des formes mauvaises et lui-même. C’est ici ce qui arrive à Oreste et c’est ce que l’on appelle familièrement « être en proie à ses vieux démons » (tout en sachant que c’est aussi exactement la même chose pour les « jeunes » démons!).

Ce n’est pas sans raison que les furies pointent leur doigt vers Clytemnestre poignardée, de sorte à constamment rappeler à Oreste son crime. C’est précisément en cela que se manifeste la morsure du remords. La connexion avec les démons existe, en effet, aussi longtemps que l’auteur continue à les alimenter en Force neutre, dont la clef d’utilisation est la faculté d’intuition humaine. Ceci montre que – selon l’orientation du vouloir, bonne ou mauvaise – des intuitions peuvent aussi être négatives.

Il ne sert à rien qu’Oreste tente de se boucher les oreilles pour ne pas entendre les furies – ou de regarder ailleurs pour ne pas les voir! –. En effet, ainsi que cela s’est déjà passé, dès le début de l’histoire adamique (voir ci-dessous), avec Caïn – après le meurtre de son frère Abel -, il est à jamais impossible de faire taire la voix de la conscience! A cet égard il en va de même que la vérité semblable à un ballon rempli d’air que l’on essaye d’enfoncer dans l’eau. Plus l’on appuie sur le ballon et plus il remonte à la surface!

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Le premier meurtre - William Adolphe Bouguereau

Le premier meurtre – William Adolphe Bouguereau – Le corps d’Abel assassiné par son frère Caïn sur les genoux d’Adam – Eve éplorée appuyée contre lui.

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Le remords et le repentir dans la Bible

Des histoires de remords et de repentir il s’en trouve un certain nombre dans la Bible. En effet, les personnages bibliques ne sont pas tous parfaits – et de loin! -, mais, conduits par la Lumière, dans leur conscience, ils sont tous travaillés par la Grâce. C’est ainsi que – sur notre parcours de découverte – nous pouvons notamment rencontrer Caïn, Dalila, David, Judas, Pierre

Caïn tourmenté par sa conscience

Après le « premier crime de l’histoire de l’humanité » – le meurtre d’Abel par son frère Caïn -, Caïn – blâmé par Dieu -, en proie à la honte [NDLR: Page privée; nécessite l’enregistrement et la connexion], éprouve un fort remords pour le meurtre de son frère. De façon mythique, l’histoire est reprise par Victor Hugo dans le poème « La Conscience » appartenant au recueil « La Légende des siècles »:

« Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
Échevelé, livide au milieu des tempêtes,
  Caïn se fut enfui de devant Jéhovah » (…)

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La Conscience - Chifflart

La Conscience – Chifflart

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et qui – symbolisant la conscience impossible à faire taire – se clôt ainsi:

 « L’œil était dans la tombe et regardait Caïn. ».

Dalila, la femme qui a trahi Samson

Samson – un  Israélite – est très fort et fait des ravages dans l’armée des Philistins. Cela ne l’empêche pas d’aimer la Philistine Dalila dans la vallée de Sorek. Les princes des Philistins, ennemis d’Israël, proposent chacun à Dalila mille et cent sicles d’argent si elle découvre le secret de l’énorme force de Samson et le leur dévoile. A trois reprises elle tente de lui faire dire son secret, mais, à chaque tentative, Samson lui répond en ne lui disant pas la vérité. Lorsque, la quatrième fois, Dalila lui demande pour de lui révéler son secret, Samson – qui ne soupçonne pas la possible trahison de la femme qu’il aime et qui est censée l’aimer – de guerre lasse, perd patience et, pour son grand malheur, finit par céder et lui révèle que sa force vient, en fait, de sa chevelure de Nazir, qu’il arbore en tant que Consacré et Dévoué à Dieu:

« Comme elle était chaque jour à le tourmenter et à l’importuner par ses instances, son âme s’impatienta à la mort, il lui ouvrit tout son cœur, et lui dit: Le rasoir n’a point passé sur ma tête, parce que je suis consacré à Dieu dès le ventre de ma mère. Si j’étais rasé, ma force m’abandonnerait, je deviendrais faible, et je serais comme tout autre homme. ».

Comme prévisible, abusant de la confiance de son amoureux, sans scrupules Dalila trahit perfidement son « bien-aimé ». Puis elle envoie chercher les princes philistins pour leur annoncer qu’elle connaît enfin le secret de la force de Samson. Après qu’elle leur ait dit le secret, ils lui versent l’argent promis. A la suite de quoi Dalila fait s’endormir Samson, la tête sur ses genoux et, sans hésitation, lui coupe ses sept tresses.

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Samson et Dalila - Domenico Il Sarzana Fiasella

Samson et Dalila – Domenico Il Sarzana Fiasella

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De ce fait Samson perd immédiatement sa force herculéenne et – ce qui est encore bien plus grave – le Secours de Dieu: « Il ne savait pas que l’Éternel S’était retiré de lui. ». Prévenus par Dalila, les Philistins surgissent, s’emparent de luit, impitoyablement lui crèvent les yeux, puis le jettent dans leur prison de Gaza.

Plus tard, à l’occasion d’une fête en l’honneur de leur dieu Dagon, afin de se divertir en le regardant jouer, les princes philistins font venir Samson et l’attachent entre deux colonnes. Ses cheveux ayant commencé à repousser, il invoque et implore Dieu de lui re-donner sa force d’antan et, poussant, de toutes ses forces, avec ses bras, sur les colonnes de l’édifice, il le fait s’écrouler sur eux tous, entraînant dans sa mort tous les princes philistins. Toute l’histoire est dans le Livre des Juges, au chapitre XVI.

Suite à cela, Dalila a-t-elle, par la suite, éprouvé du remords d’avoir, pour de l’argent, trahi celui qui l’aimait et lui faisait confiance? Selon le peintre Louis Gallait (voir ci-dessous), la réponse est oui (et, d’après l’image où l’on voit, dans le lointain, Samson s’éloigner au milieu des soldats philistins et l’argent de la trahison déjà par terre!), ce serait même un remords … très rapide!), mais cela n’est, en fait, dans le Livre des Juges, donc dans la Bible, pas dit. L’on peut, toutefois, l’espérer pour elle

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Le remords de Dalila - Louis Gallait

Le remords de Dalila – Louis Gallait

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David, le roi qui céda à la convoitise et commit un meurtre pour obtenir la femme de sa vie

Ainsi que cela est rapporté en détail sur la page « Crime, châtiment et repentance – Version biblique », selon la Bible, le premier Roi d’Israël, le Roi David, lui-même, céda à la convoitise, ce qui le conduisit à la tromperie et au meurtre. Après quoi, après que le Prophète Nathan l’ait sévèrement admonesté de la part de l’Éternel, la reconnaissance de sa culpabilité est immédiate, et, rapidement, dans le Psaume 51 (ou 50, selon une autre numérotation), il demande pardon à Dieu et il Le supplie de lui pardonner.

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Repentir de David - Julius Schnorr von Carolsfeld

Repentir de David – Julius Schnorr von Carolsfeld

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Judas, l’Apôtre qui trahit son Maître

Comment s’est effectuée la trahison de Judas? Les Évangélistes ont rapporté…

Évangile de Matthieu:

« Alors l’un des douze, appelé Judas Iscariot, alla vers les principaux sacrificateurs, et dit: Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai? Et ils lui payèrent trente pièces d’argent. Depuis ce moment, il cherchait une occasion favorable pour livrer Jésus. » (…)

« Le Fils de l’Homme s’en va, selon ce qui est écrit de Lui. Mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’Homme est livré! Mieux vaudrait, pour cet homme, qu’il ne fût pas né. Judas, qui Le livrait, prit la parole et dit: Est-ce moi, Rabbi? Jésus lui répondit: Tu l’as dit. » (…)

« Comme Il parlait encore, voici, Judas, l’un des douze, arriva, et avec lui une foule nombreuse armée d’épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs et par les anciens du peuple. Celui qui Le livrait leur avait donné ce signe: Celui que je baiserai, c’est Lui; saisissez-le. Aussitôt, s’approchant de Jésus, il dit: Salut, Rabbi! Et il Le baisa. Jésus lui dit: Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le. Alors ces gens s’avancèrent, mirent la main sur Jésus, et Le saisirent. » (…)

« Alors Judas, qui l’avait livré, voyant qu’il était condamné, se repentit, et rapporta les trente pièces d’argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, en disant: «J’ai péché, en livrant le Sang innocent.». Ils répondirent: «Que nous importe? Cela te regarde.». Judas jeta les pièces d’argent dans le Temple, se retira, et alla se pendre. »

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Le remords de Judas - Edward Armitage

Le remords de Judas – Edward Armitage

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Évangile de Marc:

« Judas Iscariot, l’un des douze, alla vers les principaux sacrificateurs, afin de leur livrer Jésus. Après l’avoir entendu, ils furent dans la joie, et promirent de lui donner de l’argent. Et Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. » (…)

« Et aussitôt, comme il parlait encore, arriva Judas, l’un des douze, et avec lui une foule armée d’épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs, par les scribes et par les anciens. Celui qui le livrait leur avait donné ce signe: Celui que je baiserai, c’est lui; saisissez-le, et emmenez-le sûrement. Dès qu’il fut arrivé, il s’approcha de Jésus, disant: Rabbi! Et il le baisa. Alors ces gens mirent la main sur Jésus, et le saisirent. »

Évangile de Luc:

« Or, Satan entra dans Judas, surnommé Iscariot, qui était du nombre des douze. Et Judas alla s’entendre avec les principaux sacrificateurs et les chefs des gardes, sur la manière de le leur livrer. Ils furent dans la Joie, et ils convinrent de lui donner de l’argent. Après s’être engagé, il cherchait une occasion favorable pour leur livrer Jésus à l’insu de la foule. » (…)

« Comme Il parlait encore, voici, une foule arriva; et celui qui s’appelait Judas, l’un des douze, marchait devant elle. Il s’approcha de Jésus, pour le baiser. Et Jésus lui dit: Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’Homme! »

Évangile de Jean:

« Jésus donc dit aux douze: Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller? Simon Pierre lui répondit: Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les Paroles de la Vie éternelle. Et nous avons cru et nous avons connu que Tu es le Christ, le Saint de Dieu. Jésus leur répondit: N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les douze? Et l’un de vous est un démon! Il parlait de Judas Iscariot, fils de Simon; car c’était lui qui devait Le livrer, lui, l’un des douze. » (…)

« L’un de Ses Disciples, Judas Iscariot, fils de Simon, celui qui devait Le livrer, dit: Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers, pour les donner aux pauvres? Il disait cela, non qu’il se mît en peine des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et que, tenant la bourse, il prenait ce que l’on y mettait. Mais Jésus dit: Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture. » (…)

« Pendant le souper, lorsque le diable avait déjà inspiré au cœur de Judas Iscariot, fils de Simon, le dessein de le livrer, Jésus, qui savait que le Père avait remis toutes choses entre ses mains, qu’il était venu de Dieu, et qu’il s’en allait à Dieu, se leva de table, ôta ses vêtements, et prit un linge, dont il se ceignit. » (…)

« La trahison de Judas dévoilée. Ce n’est pas de vous tous que Je parle; Je connais ceux que J’ai choisis. Mais il faut que l’Écriture s’accomplisse:  Celui qui mange avec Moi le pain a levé son talon contre moi. » (…)

« Ayant ainsi parlé, Jésus fut troublé en Son esprit, et Il dit expressément: En vérité, en vérité, je vous le dis, l’un de vous Me livrera. Les Disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui Il parlait. L’un des Disciples, celui que Jésus aimait, était couché sur le sein de Jésus. Simon Pierre lui fit signe de demander qui était celui dont parlait Jésus. Et ce Disciple, s’étant penché sur la poitrine de Jésus, lui dit: Seigneur, qui est-ce? Jésus répondit: C’est celui à qui je donnerai le morceau trempé. Et, ayant trempé le morceau, il le donna à Judas, fils de Simon, l’Iscariot. Dès que le morceau fut donné, Satan entra dans Judas. Jésus lui dit: Ce que tu fais, fais-le promptement. Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela ; car quelques-uns pensaient que, comme Judas avait la bourse, Jésus voulait lui dire : Achète ce dont nous avons besoin pour la fête, ou qu’il lui commandait de donner quelque chose aux pauvres. Judas, ayant pris le morceau, se hâta de sortir. Il était nuit. »

Arrestation de Jésus. Lorsqu’Il eut dit ces choses, Jésus alla avec Ses Disciples de l’autre côté du torrent du Cédron, où se trouvait un jardin, dans lequel Il entra, Lui et Ses Disciples. Judas, qui Le livrait, connaissait ce lieu, parce que Jésus et Ses Disciples s’y étaient souvent réunis. Judas donc, ayant pris la cohorte, et des huissiers qu’envoyèrent les principaux sacrificateurs et les pharisiens, vint là avec des lanternes, des flambeaux et des armes. Jésus, sachant tout ce qui devait Lui arriver, s’avança, et leur dit: Qui cherchez-vous? Ils Lui répondirent: Jésus de Nazareth. Jésus leur dit: « Je le suis ». Et Judas, qui le livrait, était avec eux. »

Par conséquent – en ce qui concerne les Évangiles -, le remords – et même le repentir – de Juda et le suicide qui s’ensuivit ne sont rapportés que par Matthieu. Le remords, suivi d’un début de repentir, se manifeste par le retour de Judas vers les sacrificateurs et les anciens (les commanditaires du crime), la confession auprès d’eux de sa culpabilité «J’ai péché, en livrant le Sang innocent.» et la restitution de l’argent (30 deniers ou pièces d’argent) de la trahison, qu’il abandonne sur le sol du Temple, avant d’aller se pendre.

Le Livre de Jésus, l’Amour de Dieu

« Le Livre de Jésus, L’Amour de Dieu » développe beaucoup les états d’âme et les scrupules de Judas. Au sujet de l’arrestation de Jésus est confirmée la présence de Judas:

« À peine Jésus avait-Il rejoint Ses Disciples que Judas arriva et, avec lui, les soldats pour capturer le Maître. Sans discussion, sans résistance, le Divin laissa tout se produire de soi-même. ».

Dans les heures qui suivirent, voici le questionnement qui était alors le sien:

– « Qu’arrivera-t-il si tout ce que Tu as provoqué ne sert qu’à empoisonner Ta propre vie? As-Tu connu la Joie depuis que Tu as fait germer cette aspiration au pouvoir? Qui T’a poussé à agir de la sorte? Par là, ne voulais-Tu pas Le rendre heureux? Tu n’as fait tout ceci que pour Lui; Il devait être Roi, Il devait avoir la puissance, et Toi, Judas, Tu ne voulais pourtant que Le servir. ».

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Remords de Judas - Harold Copping

Remords de Judas – Harold Copping

 

Après la conscience de son crime de déicide, que Judas aurait-il pu faire d’autre que se pendre? Jésus étant, désormais, emprisonné dans l’attente de son jugement et de la crucifixion, était dès lors – pour lui comme pour les autres – inaccessible, mais il aurait pu aller trouver ses co-Apôtres pour leur exprimer sa récente prise de conscience de l’horreur de son crime et sa volonté de se racheter. Selon les Évangiles, il semble qu’il ne le fit pas, ce par quoi il s’enfonça dans la culpabilité, en ajoutant un crime (son suicide) à un autre crime (son rôle déterminant dans la crucifixion de Jésus). Qu’est-il devenu par la suite?, au cours des deux mille ans qui ont suivi, s’est-il, entre temps racheté?, nous ne le savons pas.

Pierre, l’Apôtre qui a renié son Maître

C’est certainement l’un des plus célèbres histoires de remords de l’histoire: l’Apôtre Pierre qui, après l’arrestation de son Seigneur et Maître, a renié Jésus trois fois avant que le coq n’est chanté deux fois. Le reniement de Pierre est rapporté par les quatre Évangélistes: Évangiles selon Matthieu XXVI-34, Marc XIV-30, Luc XXII-34, Jean XIII, 38.

 

Le reniement de Pierre - Caravaggio

Le reniement de Pierre – Caravaggio

 

Matthieu:

« Reniement de Pierre – « Cependant, Pierre était assis dehors dans la cour. Une servante s’approcha de lui, et dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen. Mais il le nia devant tous, disant: Je ne sais ce que tu veux dire. Comme il se dirigeait vers la porte, une autre servante le vit, et dit à ceux qui se trouvaient là: Celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth. Il le nia de nouveau, avec serment: Je ne connais pas cet homme. Peu après, ceux qui étaient là, s’étant approchés, dirent à Pierre: Certainement tu es aussi de ces gens-là, car ton langage te fait reconnaître. Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme. Aussitôt le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement. ».

 

Le Reniement de Pierre - Mathieu Le Nain

Le Reniement de Pierre – Mathieu Le Nain

 

Marc:

« Après avoir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des oliviers. Jésus leur dit: Vous serez tous scandalisés; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées. » (…)

« Mais, après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. Pierre lui dit : Quand tous seraient scandalisés, je ne serai pas scandalisé. Et Jésus lui dit : Je te le dis en vérité, toi, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Mais Pierre reprit plus fortement : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous dirent la même chose. » (…)

« Et il vint vers les Disciples, qu’Il trouva endormis, et Il dit à Pierre: Simon, Tu dors! Tu n’as pas pu veiller {ne serait-ce qu’une heure! » (…)

« Ils emmenèrent Jésus chez le souverain sacrificateur, où s’assemblèrent tous les principaux sacrificateurs, les anciens et les scribes. Pierre le suivit de loin jusque dans l’intérieur de la cour du souverain sacrificateur; il s’assit avec les serviteurs, et il se chauffait près du feu. » (…)

Reniement de Pierre. « Pendant que Pierre était en bas dans la cour, il vint l’une des servantes du souverain sacrificateur. Voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarda, et lui dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth. Il le nia, disant: Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire. Puis il sortit pour aller dans le vestibule. Et le coq chanta. La servante, l’ayant vu, se mit de nouveau à dire à ceux qui étaient présents: Celui-ci est de ces gens-là. Et il le nia de nouveau. Peu après, ceux qui étaient présents dirent encore à Pierre: Certainement tu es de ces gens-là, car tu es Galiléen. Alors il commença à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. Aussitôt, pour la seconde fois, le coq chanta. Et Pierre se souvint de la Parole que Jésus lui avait dite: Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Et en y réfléchissant, il pleura{it}. »

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Le reniement de Pierre - Hendrick ter Brugghen

Le reniement de Pierre – Hendrick ter Brugghen

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Luc:

« Le Seigneur dit: « Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais J’ai prié pour Toi, afin que Ta foi ne défaille point; et Toi, quand Tu seras converti, affermis Tes frères. ». « Seigneur », lui dit Pierre, « je suis prêt à aller avec Toi et en prison et à la mort. ». Et Jésus dit: « Pierre, je Te le dis, le coq ne chantera pas aujourd’hui que Tu n’aies nié trois fois de Me connaître. ».

Reniement de Pierre « Après avoir saisi Jésus, ils L’emmenèrent, et Le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Pierre suivait de loin. Ils allumèrent du feu au milieu de la cour, et ils s’assirent. Pierre s’assit parmi eux. Une servante, qui le vit assis devant le feu, fixa sur lui ses regards, et dit: Cet homme était aussi avec lui. Mais il le nia, disant: Femme, je ne le connais pas. Peu après, un autre, l’ayant vu, dit: Tu es aussi de ces gens-là. Et Pierre dit: Homme, je n’en suis pas. Environ une heure plus tard, un autre insistait, disant: Certainement cet homme était aussi avec lui, car il est Galiléen. Pierre répondit: Homme, je ne sais ce que tu dis. Au même instant, comme il parlait encore, le coq chanta. Le Seigneur, s’étant retourné, regarda Pierre. Et Pierre se souvint de la Parole que le Seigneur lui avait dite: « Avant que le coq ne chante, aujourd’hui, tu me renieras trois fois. ». Et, étant sorti, il pleura amèrement. »

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Le Reniement de Pierre - Valentin de Boulogne

Le Reniement de Pierre – Valentin de Boulogne

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Jean:

« Simon Pierre Lui dit: Seigneur, où vas-Tu? Jésus répondit: « Tu ne peux pas maintenant me suivre où Je vais, mais Tu me suivras plus tard. ». « Seigneur », lui dit Pierre, « pourquoi ne puis-je pas Te suivre maintenant? Je donnerai ma vie pour Toi. ». Jésus répondit: « Tu donneras Ta vie pour moi! En vérité, en vérité, Je Te le dis, le coq ne chantera pas que Tu ne m’aies renié trois fois. ».

Reniement de Pierre. « Simon Pierre, avec un autre Disciple, suivait Jésus. Ce Disciple était connu du souverain sacrificateur, et il entra avec Jésus dans la cour du souverain sacrificateur; mais Pierre resta dehors près de la porte. L’autre Disciple, qui était connu du souverain sacrificateur, sortit, parla à la portière, et fit entrer Pierre. Alors la servante, la portière, dit à Pierre: Toi aussi, n’es-tu pas des Disciples de cet homme? Il dit: Je n’en suis point. Les serviteurs et les huissiers, qui étaient là, avaient allumé un brasier, car il faisait froid, et ils se chauffaient. Pierre se tenait avec eux, et se chauffait. »

Simon Pierre était là, et se chauffait. On lui dit: Toi aussi, n’es-tu pas de ses disciples? Il le nia, et dit: Je n’en suis point. Un des serviteurs du souverain sacrificateur, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, dit: Ne t’ai-je pas vu avec lui dans le jardin? Pierre le nia de nouveau. Et aussitôt le coq chanta. ».

Jean ne rapporte rien de plus aussi de l’éventuel repentir de Pierre, mais il est le seul à raconter cet épisode, qui se place, au bord de la Mer de Galilée, après la Résurrection de Jésus:

« Après qu’ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre: Simon, fils de Jonas, M’aimes-Tu plus que ne m’aiment ceux-ci? Il lui répondit: Oui, Seigneur, Tu sais que je T’aime. Jésus lui dit: Pais mes agneaux. Il lui dit une seconde fois: Simon, fils de Jonas, M’aimes-Tu? Pierre lui répondit: Oui, Seigneur, Tu sais que je T’aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis. Il lui dit pour la troisième fois: Simon, fils de Jonas, m’aimes-Tu? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois: M’aimes-Tu? Et il lui répondit: Seigneur, Tu sais toutes choses, Tu sais que je T’aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis. »

L’obligation, pour Pierre, en réponse à la question de Jésus « Simon, fils de Jonas, m’aimes-Tu? », de répéter trois fois « Tu sais que je T’aime » n’est naturellement pas sans rappeler le triple reniement de Pierre. Puisque trois fois il a renié Jésus, il n’est que trop naturel que trois fois il doive maintenant Lui ré-affirmer son Amour et donc sa Fidélité!

Et – parlant encore de Pierre mais aussi de Jean lui-même – de façon quelque peu mystérieuse, l’Évangile de Jean se termine ainsi:

« En vérité, en vérité, Je Te le dis, quand Tu étais plus jeune, Tu Te ceignais Toi-même, et Tu allais où Tu voulais; mais quand Tu seras vieux, Tu étendras Tes mains, et un autre Te ceindra, et Te mènera où Tu ne voudras pas. » Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Et ayant ainsi parlé, Il lui dit: Suis-moi. Pierre, s’étant retourné, vit venir après eux le Disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant le souper, s’était penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit: Seigneur, qui est celui qui Te livre? En le voyant, Pierre dit à Jésus: Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il? Jésus lui dit: Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que Je vienne, que T’importe? Toi, suis-moi.

Là-dessus, le bruit courut, parmi les frères, que ce Disciple ne mourrait point. Cependant Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait point; mais: Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que T’importe? C’est ce Disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui les a écrites. Et nous savons que son témoignage est vrai. Jésus a fait encore beaucoup d’autres choses; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le Monde même pût contenir les livres que l’on en écrirait. »

Dans « Le Livre de Jésus, l’Amour de Dieu » l’épisode du reniement de Pierre est ainsi sobrement rapporté:

D’abord, Pierre questionne Jésus:

– « Seigneur, pourquoi ne pourrais-je pas, cette fois, Te suivre? Rien ne m’attache à ma vie, je le ferai joyeusement pour Toi, au contraire! Je veux Te suivre. ».

Puis Jésus lui répond:

– « Pierre, Pierre, contente-Toi de ce que Je Te dis: Tu pourras, plus tard, Me suivre. Auparavant, Tu as encore beaucoup à surmonter en Toi-même. Avant que le coq ne chante trois fois, Tu M’auras renié trois fois. ». (…)

« Épouvanté, Pierre regarda le Seigneur, Qui le croyait capable d’une telle chose. {Son} bien et {son} sang, il les exposerait pour Jésus s’il le fallait, et le Maître croyait que lui, Pierre, pourrait Le renier! ». (…)

Plus tard:

« Les Disciples, en dehors de Jean, s’étaient dispersés et étaient assis, pour une part, dans la proximité de la sortie. Pierre marchait devant le porche. Alors une servante de la maison passa devant lui et dit, en le  regardant de façon perçante:

– « N’es-Tu donc pas aussi l’un de ceux qui appartiennent au prisonnier? »

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Le reniement de Pierre - Rembrand

Le reniement de Pierre – Rembrand

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Et Pierre répondit:

– « Je ne connais pas cet être humain! »

La servante, cependant, dit {encore}:

– « Ne nie pas, je T’ai déjà vu auprès d’eux! »

Et Pierre dit à nouveau:

– « Je ne sais pas de qui Tu parles! ».

Et la servante se fâcha; elle l’injuria:

– « Tu mens, Tu es un Disciple de cet homme! ».

Pierre, lui aussi, devint enragé, il dit très fort:

– « Je ne connais pas cet homme, Il ne me concerne en rien! ».

Alors le coq chanta trois fois, et Pierre sortit et pleura. ».

A part le fait que Pierre « pleura » au chant du coq, plus n’est pas dit au sujet de son remords. Tout est dans le verbe « pleurer »..

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Remords de Pierre - Harold Copping

Remords de Pierre – Harold Copping

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Dans l’Évangile de Jean, même si Jean n’en parle pas explicitement, l’épisode au bord du Lac de Génésareth montre clairement que Jésus a pardonné à Pierre son reniement, puisqu’il lui demande – de manière toute spécifique – de paître Ses brebis et que, par conséquent, après avoir « amèrement pleuré », Pierre s’est nécessairement repenti.

L’être humain et la repentance

En dehors de la Bible, il y a encore d’innombrables situations où les êtres humains ont l’occasion d’exprimer du repentir, même si c’est parfois de manière tardive… Dans la peinture ci-dessous un homme confie son infidélité à sa fiancée, qui s’évanouit. L’homme est-il en proie au remords? Ce n’est pas flagrant sur le tableau. Cela soulève la question: La vérité doit-elle toujours être dite ou un « pieux mensonge » (ne serait-ce que par omission) pourrait-il être préférable? De façon approfondie, la question est examinée sur cette page: « Le droit de mentir » .D

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Repentir tardif - Un homme confie son infidélité à sa fiancée, qui s'évanouit - Nicolas II Lafrensen

Repentir tardif – Un homme confie son infidélité à sa fiancée, qui s’évanouit – Nicolas II Lafrensen

 

Représentation du remords

Comme nous l’avons vu plus haut, le remords a inspiré différents peintres. Dans le tableau ci-dessous (qui se trouve au Musée d’Orsay), dans le même style « académique » que William Adolphe Bouguereau, c’est encore le destin dramatique des Atrides et le remords d’Oreste persécuté par les Erinyes vengeresses qui ont inspiré le peintre breton Louis-Marie Baader. Aux pieds d’Oreste, harcelé par les Erynies, gisent les cadavres de Clytemnestre (déjà meurtrière de Cassandre) et de son amant Egysthe, meurtriers d’Agamemnon, père d’Oreste, et victimes de la vengeance d’Oreste, le fils de leur victime.

Remords d'Oreste - Louis Baader

Remords d’Oreste – Louis Baader

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La fatalité existe-t-elle?

Dans la tragédie « Andromaque » de Jean Racine se résumant par la phrase «Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui aime Hector, qui est mort», Oreste se confesse ainsi: « Puisqu’après tant d’efforts ma résistance est vaine, Je me livre en aveugle au destin qui m’entraîne. ». Naturellement, une telle attitude est fausse, car, en réalité, selon les Lois de la Création, le « Fatum » (la fatalité, le destin supposé insurmontable) n’existe pas. Aussi inextricable puisse-t-elle paraître, il n’est aucune situation qui, sous l’effet d’un bon vouloir, ne puisse se transformer en Bien.

C’est ainsi que, suite à la prédication du Prophète Jonas (mentionné par Jésus lors de Sa Prédication au sujet du « Signe de Jonas »), les Ninivites se repentirent, de sorte que leur ville – Ninive – ne fut pas détruite, comme c’était – avant leur repentir -, son sort assuré….

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Repentir de Ninive - John Martin

Repentir de Ninive – John Martin

1 Commentaire

  1. Jean OLIVER

    « Remords et Repentir »

    Comme le développe très bien ce texte, un authentique remords ne peut que déboucher sur un véritable repentir, c’est à dire la volonté ferme de réparer!
    Face au remords qu’un être humain éprouve, il est parfois difficile de situer la réalité de son remords vu de l’extérieur, car nous n’avons pas accès à son intériorité.

    Un véritable remords ne peut être issu que de l’esprit.

    Il est alors souvent imprégné par la honte, ce qui n’est pas le cas quand il provient de l’intellect, ce dernier ayant tendance à donner des explications sur sa réalité.

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