Ecole de l'art de vivre

L’importance pour la Santé d’une Hygiène mentale consciente – Par Jean Choisel

par | 2 Déc 2023 | Devenir Libre, Autres Articles, Eveil Spirituel | 1 commentaire

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L’IMPORTANCE POUR LA SANTÉ

D’UNE HYGIÈNE MENTALE

CONSCIENTE

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«Tout est à faire pour nous donner, dès l’enfance, une culture psychophysique humaniste, une culture enfin humaine. Innombrables sont, dans nos villes, les écoles de conduite automobile, mais où sont les écoles de conduite humaine? Non pas, certes, dans nos écoles, nos lycées ou nos facultés.» 

– Paul Chauchard –

 

« Mens sana in corpore sano. » Ce vieil adage latin a été très mal traduit par l’expression française « Un esprit sain dans un corps sain ». Car le substantif latin « mens » (génitif « mentis ») n’a jamais traduit le mot français « esprit », qui vient directement du latin « spiritus ». Par contre, « mens » est à l’origine des substantifs français « mental » et « mentalité ».

Quelle importance, dira-t-on, puisque tous ces termes désignent la vie de l’esprit? Et il est bien vrai que l’homme moderne, presque exclusivement axé sur les réalités matérielles et terrestres, confond tout; l’intellect et l’esprit, la psyché et le mental, spiritualité et divinité, etc. Et, il est d’autant plus difficile de mettre un peu d’ordre dans tous ces concepts que, au fond, tout cela ne l’intéresse pas. Gagner de l’argent pour « bien vivre » a tellement plus d’importance, n’est-il pas vrai?

Et pourtant la vie mentale, cogitative, a dans l’existence de chacun une importance primordiale, puisque c’est elle qui la conditionne, allant même souvent jusqu’à la déterminer. Tentons de montrer par quels processus:

Toutes les activités de l’être humain, peu importe qu’il s’agisse de ses actes, de ses paroles, de ses pensées ou de ses intuitions, s’expriment, se manifestent ou encore se traduisent dans la nature créée, visible et invisible, par des mouvements, des expressions ou des manifestations qui sont de diverses natures.

On peut parfaitement comparer ces diverses activités de l’être humain à des productions, à des émanations ou à des émissions d’ondes dont la nature est différente suivant le plan (matériel, mental, psychique ou spirituel) sur lesquels elles s’effectuent.

Il est évident que sur le plan terrestre, la production d’un acte physique nous est immédiatement visible et sensible; de même que l’émission de la parole nous est physiquement audible sans difficulté.

L’émission de la pensée humaine est un phénomène qui été scientifiquement constaté et enregistré grâce à l’électroencéphalographie. Chacun sait que, tout comme nos capsules surrénales, notre hypophyse ou nos glandes salivaires, notre cerveau est une glande. Il est même, avec le foie, une des plus grasses glandes de notre organisme.

Mais, tandis que les surrénales secrètent cette hormone que l’on nomme l’adrénaline, comme nos glandes salivaires secrètent la salive, le cerveau, lui, ne secrète point d’hormones mais il émet des ondes.

Ces ondes, ou énergies vibratoires, sont émises sur certaines longueurs d’ondes dont la bande s’étale d’un centimètre à quelques microns, selon ce que l’on a découvert à ce jour.

Avec ses quelques dix à douze milliards de neurones plus ou moins interconnectés, notre cerveau constitue une prodigieuse machine électronique – en vérité l’une des plus grandes merveilles, sinon la plus grande merveille du monde matériel dans lequel nous vivons. Cet appareil cervical, formidablement complexe, est, tout à la fois, une station émettrice et réceptrice d’ondes, et un appareil enregistreur, sorte de mini-cassette, d’une capacité extraordinaire.

Mais, tandis que nos postes émetteurs de radio émettent leurs ondes sur une seule longueur d’onde (chacun sait, par exemple, que Radio Luxembourg émet sur des ondes longues de 1295 mètres) notre cerveau, lui, se paye le luxe d’émettre les siennes non pas sur une seule bande, mais sur toute une série de bandes variant mystérieusement – répétons-le – d’un centimètre à quelques microns.

Prenons un exemple en radiophonie: Toutes les ondes émises par un poste émetteur quelconque, le sont sur une seule et même longueur d’onde. Mais ceci n’empêche pas une extra-ordinaire variété d’émissions. Nous pouvons, par exemple, écouter sur cet émetteur des informations ou de la belle musique; des causeries religieuses ou, au contraire, des conférences faites par des athées; du jazz ou du théâtre radiophonique; des âneries ou les phrases ronflantes des politiciens, etc.

Toutes ces différentes émissions nous parviennent, cependant, sur cette même longueur d’onde.

À peu près de la même façon, la pensée humaine peut exprimer une multitude d’états différents en provenance du psychisme interne de l’être humain, tout en utilisant comme canal ces différentes longueurs d’onde qui s’étalent de l’échelle centimétrique à l’échelle micronique. Mais il est absolument évident qu’une pensée d’amour, par exemple, est intrinsèquement fondamentalement différente d’une pensée de haine.

Jusqu’à ce jour, ce que les savants sont parvenus à capter, et ce qu’ils cherchent à mesurer avec précision, ce sont les longueurs d’ondes et les caractéristiques des émissions cérébrales. Mais leurs appareils sont encore beaucoup trop grossiers pour détecter des différences qualitatives entre deux pensées successives et différentes émises par un même ou par plusieurs individus.

Albert Einstein lui-même s’est prêté à ce genre d’expérience: étendu sur un divan, la tête couverte d’électrodes multiples reliées à un appareil enregistreur, on lui demandait: « Pensez fortement à la relativité! ». Puis, au bout d’un moment, on le priait: « Et maintenant, veuillez penser, par exemple, à la bonne soupe que vous mangerez ce soir! ». Les appareils enregistraient effectivement l’activité de son cerveau, mais ils étaient, et ils sont toujours, incapables de déceler une différence de qualité entre ces deux pensées. L’énergie cérébrale qu’utilise un joueur de belote est de même nature que celle utilisée par un grand savant ou par un sage.

Pourtant – répétons-le -, à en juger par les résultats, il existe certainement une différence entre ces pensées. Cependant, nos appareils sont actuellement encore trop grossiers pour les détecter.

Toutes ces considérations nous amènent à constater que la pensée est un phénomène vibratoire de nature strictement matérielle, puisque des appareils physiques parviennent effectivement à l’enregistrer. Autrement dit, la pensée cogitative ou cérébrale est le véhicule des impressions, des mouvements du psychisme ou des intuitions humaines, qui empruntent ce véhicule pour se manifester et s’exprimer vers l’extérieur dans le monde physique.

Mais ce véhicule ne doit pas être confondu avec ce qu’il contient, pas plus qu’un camion ne doit être confondu avec son conducteur. L’un et l’autre sont de nature totalement différente. Nos impressions intimes, nos intuitions peuvent bien s’enrober de pensée et devenir ainsi matériellement mesurables à l’aide d’un appareil enregistreur, il n’en demeure pas moins que l’électroencéphalographe est incapable de détecter si la pensée qu’il enregistre cause de la joie ou de la chaleur à celui qui l’émet.

Or, c’est bien le psychisme propre du sujet qu’il importe de considérer, et non pas l’organe cérébral matériel qui lui permet d’exprimer ce psychisme. Lorsque l’homme s’assimile lui-même à sa propre pensée, il commet donc une erreur monumentale. C’est l’erreur initiale d’un cartésianisme devenu tout puissant. Descartes disait: « Je pense, donc je suis », Alors qu’en vérité, c’est parce qu’il « était », autrement dit parce qu’il vivait en tant qu’esprit humain incarné dans un corps charnel doté d’un instrument cérébral émetteur, qu’il pouvait penser.

Parmi les travaux sortis de la clandestinité en U.R.S.S. il faut citer ceux du Professeur Vassiliev, qui fut considéré comme le grand patron des recherches parapsychologiques dans ce pays. Vassiliev, aujourd’hui décédé, étudiait ces problèmes depuis 1921. Il fut également un spécialiste de la physique de la haute atmosphère et des champs électromagnétiques, et il dirigea un laboratoire de physique pure à l’Université de Léningrad.

Selon le professeur Vassiliev, qui dirigea également des expériences de transmission de pensée dans différents laboratoires, le cerveau d’un hypnotiseur constitue une sorte d’émetteur de radio, et ceux des médiums font fonction de récepteurs. Ses expériences semblent démontrer que les médiums obéissent aux ordres de l’hypnotiseur, qu’ils soient placés dans la même salle ou dans une autre pièce, une autre maison ou même une autre ville. Quant à la télépathie, le professeur estime que c’est un phénomène parfaitement explicable: Lorsqu’un cerveau émet avec force des « signes » dans la direction d’un autre cerveau, ce dernier doit les capter sans difficulté.

Un autre chercheur soviétique, Bernard Bernadinovich Kajinski, participa, pendant 40 ans, à toutes les recherches effectuées sur la télépathie en U.R.S.S. Son ouvrage essentiel, intitulé « La Radio-liaison biologique », a été publié dans le courant de l’année 1962 par l’Académie des Sciences de l’Ukraine, à Kiev.

L’un de ses compatriotes, le célèbre dompteur et dresseur d’animaux, Vladimir Léonidovitch Dourov, se passionna, dès leur début, pour les travaux de Kajinski. Son expérience l’avait, en effet, persuadé qu’il est possible de communiquer par la pensée avec les animaux.

Aussi, en 1923 et 1924, réalisa-t-il 10.000 expériences sous le contrôle de spécialistes. Il réussit à transmettre mentalement ses ordres à des animaux: par exemple, à leur faire prendre un objet et à se le faire apporter.

Des statistiques ont été dressées à partir de ces expériences, montrant qu’il y avait seulement 16 chances sur 10 millions pour que la réussite soit due au hasard. Les spécialistes les plus sceptiques de la psychologie animale, furent convaincus.

Dourov était, en outre, persuadé de l’existence d’un rayonnement émis par l’œil humain ou par l’œil animal. Il avait constaté que le regard humain a le pouvoir de paralyser l’animal le plus féroce. Il avait effectué des expériences sur le phénomène classique, mais inexpliqué, que crée la sensation d’un regard sur la nuque. Dans 100 % des cas il parvenait à faire se retourner un sujet non prévenu.

Cet ensemble de recherches est actuellement poursuivi en U.R.R.S..

Le lecteur intéressé par ces problèmes lira avec profit l’ouvrage intitulé « Fantastiques Recherches Parapsychiques en U.R.S.S. » par Sheila Ostrander et Lynn Schroder, paru chez Robert Laffont, en 1972.

Quoi qu’il en soit, si la pensée humaine a pu être ainsi captée au niveau du crâne avec des appareils scientifiques, cela tient à ce que la pensée s’exerce, se manifeste ou encore agit sur le plan matériel, plan qui fait évidemment partie du monde physique dans lequel nous vivons actuellement, bien que ce plan sur lequel agit la pensée soit déjà un peu plus subtil que celui sur lequel nous réalisons des actes concrets, que nous pouvons voir, toucher et sentir.

Il n’en est plus de même pour les activités spécifiquement psychiques et spirituelles de l’être humain qui, elles, s’exercent sur des plans encore plus élevés. Ces plans plus élevés, du fait même qu’ils ne sont plus matériels, ne pourront jamais être saisis, perçus, mesurés et constatés à l’aide d’instruments scientifiques matériels, quel que soit leur degré de sensibilité.

L’on a constaté, en physique électronique, que, plus l’amplitude d’une onde est courte, plus cette onde est pénétrante. Ainsi donc, la longueur d’onde de la pensée humaine variant du centimètre au micron, c’est assez dire quel degré de pénétration possède la pensée et, partant, quelle est son efficacité dans toute la nature.

Effectivement, des expériences de transmission de pensée qui auraient été tentées par des militaires américains du Pentagone, à bord d’un sous-marin atomique, auraient montré que, seule entre toutes les ondes connues à l’heure actuelle, la pensée humaine était assez pénétrante pour se transmettre à un récepteur humain vivant à bord du sous-marin atomique en plongée à plusieurs centaines de mètres sous la surface de l’océan. Des expériences identiques ont également été réalisées, avec plus de 70 % de succès, par des cosmonautes en orbite dans une capsule spatiale autour de la Terre.

Des savants soviétiques se sont livrés, de leur côté, à des expériences similaires, avec des dispositifs différents. Et tous ont constaté la réalité de l’existence du phénomène télépathique et la transmissibilité de la pensée.

Si nous insistons sur tous ces faits, c’est pour bien faire comprendre, à l’aide d’exemples concrets, que les émissions humaines, toutes les émissions humaines, y compris celles qui ne nous sont pas et qui ne nous seront jamais matériellement constatables et mesurables parce qu’elles ne sont pas matérielles, toutes sont néanmoins réellement existantes et qu’elles exercent une action considérable et insoupçonnée jusqu’à ce jour.

Il faut que nous perdions l’habitude de considérer que ce qui nous est invisible nous est également incompréhensible et contraire à la nature. Car aussi bien ce que nous pouvons voir que ce que nous ne pouvons pas voir de nos yeux de chair dans l’immense demeure de la Création, tout est réel, naturel et existant, puisque tout est issu de la seule Volonté du grand Créateur de la Nature.

Le nombre des phénomènes constatables dans le domaine des ondes est évidemment considérable, et seule une petite partie d’entre eux a pu être étudié de nos jours. Il est, cependant, un de ces phénomènes qui est particulièrement important et sur lequel il faut maintenant insister, parce qu’il va nous permettre de comprendre, par analogie, l’importance d’une hygiène mentale consciente pour la santé physique et morale de l’homme, et comment se tisse réellement la destinée humaine, ce qu’elle est et comment elle agit sur l’individu.  

Prenons comme exemple, ou comme analogie, l’onde du radar. Chacun sait qu’une onde de radar est une onde dirigée qui peut être braquée, comme un rayon lumineux, dans une direction déterminée. Tandis que les ondes radio ordinaires se diffusent, au contraire, en cercles concentriques dans toutes les directions.

Or, les diverses ondes émises par l’entité humaine sont, en bien des points, semblables à l’onde du radar. À savoir qu’elles sont dirigeables, orientables et entretenues. Elles vont frapper l’être ou l’objet vers lequel elles sont mentalement dirigées et, comme le radar, elles « ricochent » sur cet objet pour revenir vers leur émetteur ou, si l’on préfère, vers leur auteur.

Mais, tandis que l’onde du radar ne laisse aucune trace matérielle apparente sur l’objet qu’elle est venue frapper, les différentes catégories d’émissions humaines laissent, au contraire, sur les êtres ou les objets qu’elles ont visés, des traces fréquemment indélébiles, à cause, précisément de leur pénétration.

Il est, par exemple, évident que, dans le domaine des actes physiques, un coup dirigé par un être humain peut détruire l’être ou l’objet frappé. Dans le domaine de la parole, celle-ci peut également blesser ou, au contraire, consoler. Et les traces demeurent bien visibles dans la personne qui a été touchée par cette émission dirigée qu’est, en l’occurrence, la parole humaine.

Dans le domaine de la pensée ou dans celui de l’intuition et des perceptions psychiques, bien que les traces n’en soient pas matériellement constatables, dans l’immédiat, il en va néanmoins exactement de même: la pensée ou l’intuition se dirige vers son objet, « ricoche » sur celui-ci et revient vers son émetteur, chargée de l’impression qu’elle a recueillie au contact de l’objet.

Bien entendu, dans le cas d’ondes de la pensée ou de l’intuition, il ne s’agit plus de vulgaires ondes radio-électriques, ondes matérielles qui sont projetées comme des objets, par des appareils physiques, mais il s’agit, tout au contraire, d’ondes sensibles et vivantes, qui apportent à l’objet vers lequel elles sont projetées et rapportent à leur émetteur, les caractéristiques dont elles ont été chargées à leur émission.

L’on comprendra ceci aisément si on songe à la différence des effets que peuvent produire, par exemple, des ondes chargées de haine, c’est-à-dire des pensées de haine, comparativement à des pensées d’amour.

Évidemment, si une pensée n’est émise qu’une seule fois et de façon fugitive, elle demeure, bien entendu, sans effet notoire. Mais si, comme c’est malheureusement le cas à notre époque, une multitude de pensées de mêmes caractéristiques – disons pour fixer les idées: une multitude de pensées de haine – sont émises simultanément par des millions d’êtres humains, on peut alors assister à l’éclosion de véritables vagues de haine qui, par voie de conséquence, entraînent les hommes dans la guerre et dans les plus invraisemblables horreurs.

Voilà pourquoi se produisent périodiquement à notre époque, comme à d’autres époques dans le passé, les pires débordements. Parce que des millions d’êtres humains émettent constamment sur la longueur d’onde de la haine, sur la longueur d’onde du lucre, du vice et de toutes les passions. Toute proportion gardée, ceux qui émettent des pensées d’amour, d’altruisme et de pureté sont infiniment plus rares.

Or, c’est ici qu’intervient un phénomène très important, qui est, en réalité, tout à fait naturel: toutes ces nuées de pensées de violence émises en tous les points du globe par des millions d’hommes qui ne cessent de se multiplier de plus en plus, constituent une force mauvaise – au sens littéral du terme – parce que, par leur similitude, toutes ces pensées forment en quelque sorte un foyer de radiations, d’où rejaillit constamment sur tous les humains qui sont branchés sur elles, toute la fougue de la violence entretenue par des millions d’hommes aux quatre coins de la Terre.

Actuellement, plus la violence se donne libre cours, plus elle accroît les potentialités de la violence et plus haut monte la tension,  tout comme la tension ionique de l’atmosphère en temps d’orage ne fait également que croître, provoquant la lourde touffeur de l’air, avant que ne jaillissent les premiers éclairs, destructeurs et libérateurs tout à la fois.

Exceptionnellement et pour vous en convaincre vous-même, faites-en l’expérience personnelle, il vous arrive sûrement d’avoir des sujets d’énervement. Essayez, sans toutefois lâcher complètement la bride à votre tempérament, de vous laisser aller à la colère qui monte en vous. Et vous verrez avec quelle fougue les vagues de la violence reflueront rapidement sur vous, si vous ne les mâtez pas sur le champ.

Évidemment, l’on ne saurait recommander cette expérience à une personne déjà portée par nature vers ce penchant fatal de la colère.

Mais, malheureusement, les puissances de l’Amour sont actuellement trop faibles sur la Terre pour que l’on puisse tenter, avec elles aussi, facilement la même expérience avec la même intensité. Car il faut se dépasser pour atteindre aux vertus, tandis que la pente du mal est rapide et facile à descendre.

Quiconque a bien saisi le processus décrit ici comprendra aisément pourquoi la psychologie des foules est forcément toute différente de celle de l’individu. Une foule est, en effet, une concentration d’individus qui sont tous branchés sur les mêmes pensées (celles exprimées par un orateur, ou par un acteur, par exemple) ce qui confère à ces pensées une puissance souvent fantastique, parce que chaque pensée s’ajoute à celles de tous les autres individus qui composent cette foule.

Du fait qu’il s’est lui-même « branché » sur la même longueur d’onde, et qu’il est pris dans la puissante « ambiance » que créent ces pensées simultanées, l’individu, s’il n’est pas prévenu, se laisse alors entraîner à un comportement qu’il n’adopterait certainement pas s’il n’était pas dans cette foule.

Toutes ces explications vont nous conduire à comprendre comment se tisse la destinée de l’être humain. Supposons maintenant qu’un homme ait branché son radar, ou – si l’on préfère – orienté ses aspirations, ses pensées et, partant, ses actes, vers la recherche exclusive de ses intérêts matériels personnels, au mépris du respect de ceux de son prochain. Cet homme est ainsi devenu ce que l’on est convenu d’appeler un égoïste. Hélas!, il n’est pas le seul sur cette Terre, et son désir effréné et permanent d' »arriver » et de posséder, désir qui est tout à fait comparable, répétons-le, à une émission d’ondes dirigées et constamment entretenues, cet homme va donc automatiquement, du fait de l’attraction du genre semblable, être renforcé dans son comportement par toutes les aspirations des autres hommes, qui pensent et agissent comme lui.

Les ondes de ses pensées constituent ainsi, avec celles de tous les autres hommes avec qui il est en « communion d’idées et d’aspiration » (*) [1] – et chacun de nous sait combien ils sont nombreux! – une puissante source d’émission, une concentration, un foyer d’ondes de nature semblable, dont la cohésion est due à ce qu’elles sont toutes de même genre, ou, si l’on préfère, dont la forte influence est due à ce qu’elles possèdent toutes la même longueur d’onde. De la même façon, en branchant notre récepteur sur Radio-Luxembourg, nous ne recevrons évidemment pas d’émission de Radio-Monte-Carlo.

Cet homme, en orientant toute sa vie vers la recherche exclusive de ses intérêts matériels personnels, ne peut, bien entendu, entrer de ce fait en contact avec des pensées d’altruisme, comme celles que suscitent un trop petit nombre d’hommes dévoués au bien de leur prochain. Ceci est clair et bien facile à comprendre.

Au contraire, son vice, son penchant va se trouver considérablement renforcé en lui, car ses pensées de lucre constamment entretenues, en revenant vers lui, amplifiées de l’apport des autres, comme l’onde du radar revient vers son émetteur, vont lui rapporter un nouvel élan dans la même direction, si bien qu’il s’enfoncera encore plus dans les affaires, jusqu’à en perdre le sens véritable de la vie. C’est pourquoi il est écrit que nous récolterons « au centuple » les fruits de ce que nous avons semé.

Si nous songeons qu’exactement les mêmes processus s’accomplissent en permanence pour toutes les émissions (les pensées) de l’être humain, nous comprendrons comment se constitue se destin qui l’élève ou qui l’enchaîne, le fait souffrir ou lui cause de la joie, de façon absolument conforme à ce qu’il a lui-même décidé par ses pensées qui traduisent son vouloir le plus intime.

Évidemment, chez tout être humain il y a une ou plusieurs tendances dominantes et, à côté de celles-ci, de nombreux traits caractériels moins marqués. C’est l’ensemble de ces tendances qui constituent le destin de l’être humain, celui-ci se manifestant en une plus ou moins grande complexion psychologique.

Ainsi donc l’être humain se trouve-t-il soumis à ces trains d’ondes entretenues sur lesquelles il s’est lui-même branché, jusqu’à ce que, par un acte de son vouloir profond, il coupe lui-même le contact avec ces ondes, ce qui entraîne automatiquement une modification dans l’ambiance dans laquelle il vit et, ultérieurement, par voie de conséquence, une modification de sa destinée. Qu’il le sache ou qu’il l’ignore, tout homme est donc, en vérité, seul responsable de ce qui lui échoit.

Par exemple, lorsqu’un jaloux parvient (ce qui est rarissime, hélas!), en contrôlant constamment ses pensées, à éliminer systématiquement toutes les pensées de jalousie qui l’entraînent vers son vice morbide et rédhibitoire, il parvient, peu à peu, à s’affranchir de l’emprise qu’exerce sur lui la multitude des pensées de jalousie sur lesquelles il s’est lui-même branché, et à redevenir ainsi un homme normal.

Ce que les psychiatres nomment des psychoses ou des névroses ne sont que les différents degrés d’une emprise plus ou moins forte de pensées parasites et morbides sur des individus devenus incapables de leur opposer une résistance personnelle, par suite d’un affaiblissement excessif de l’esprit. Si bien qu’ils deviennent le jouet de leurs idées dites « idées fixes ». Il en va de même dans les cas de psychose collective, comme la panique, par exemple.

Exactement – nous le répétons – comme une personne se trouve condamnée à écouter une émission de radio qu’elle a elle-même choisie, jusqu’à ce que, lasse de l’entendre, elle tourne le bouton pour en choisir une autre.

C’EST CETTE OBLIGATION DANS LAQUELLE SE TROUVE L’ÊTRE HUMAIN DE RESTER SOUMIS AUX VIBRATIONS (MENTALES OU PSYCHIQUES) SUR LESQUELLES IL S’EST LUI-MÊME BRANCHÉ, QUI CONSTITUE SON DESTIN.

L’être humain a, certes, la liberté du choix de ses pensées, mais il demeure soumis aux effets que ses pensées exercent sur lui, jusqu’à ce qu’il en change par un nouveau choix, librement effectué.

Prenons un exemple bien caractéristique de notre époque: Un homme peut délibérément choisir de s’abandonner à la pornographie et à l’érotisme. Mais les conséquences physiologiques, mentales et psychiques de ce choix ne se feront pas attendre. Elles peuvent le conduire jusqu’à l’obsession sexuelle et à la folie. Et il ne pourra échapper à ces conséquences qu’en tenant ses pensées vigoureusement orientées dans une autre voie. Ce qui, naturellement, ne se fait pas sans effort.

Or, par le fait même qu’il vit, l’être humain émet, ou – si l’on préfère – il possède de toute nécessité une émission, une vibration qu’il ne peut pas éviter. Il lui suffit donc d’émettre des ondes, c’est-à-dire des pensées belles et ennoblissantes, pour se trouver rétro-activement soumis à leurs actions, qui l’élèveront et le feront évoluer, lui apportant le bonheur et la joie.

Inversement, s’il s’attache à ce qui est médiocre ou mauvais, il sera retenu et entravé dans son évolution, récoltant les souffrances et les peines. Mais du fait même qu’il existe il ne peut pas ne pas vouloir quelque chose, donc il ne peut ne pas choisir, ne pas émettre, ne pas être.

C’est faute de porter une attention suffisante à sa vie mentale, plus exactement à la qualité de ses émissions mentales, donc de pratiquer une hygiène mentale consciente qu’un nombre croissant d’occidentaux sont lentement en train de devenir des « occis-mentaux »; des êtres amoraux et anti-sociaux, des désaxés. Car ils laissent envahir leur champ mental sans résistance par une multitude d’images stressantes et dégradantes que leur communique en permanence la radio, la publicité, le cinéma et la télévision, images du monde dont le moins que l’on puisse dire est qu’elles ne l’incitent que trop rarement à devenir meilleur, mais qui le poussent, au contraire, à tous les vices, à toutes les violences, à tous les abus et à tous les excès.

Cette effraction subreptice de la personnalité des citoyens par les mass media est particulièrement dangereuse pour les enfants et les adolescents, qui, la plupart du temps, ne peuvent lui opposer une résistance suffisante pour s’en protéger. Elle conduit de plus en plus vite toutes nos sociétés dans une situation de crise grave, dont nombre d’alarmants symptômes sont déjà sous nos yeux. C’est pourquoi le célèbre psychologue suisse C. G. Jung écrivait la phrase suivante dans un ouvrage intitulé « Problèmes de l’Âme moderne » [2]:

« Je suis convaincu que l’exploration de l’âme humaine est la science de l’avenir. La psychologie est encore au début de son développement. Elle est, en quelque sorte, la plus jeune des sciences naturelles, mais celle dont nous avons le plus besoin. Il devient, en effet, toujours plus évident que ni la famine, ni les séismes, ni les microbes, ni le cancer ne constituent le plus grand péril pour l’homme, mais que c‘est l’homme lui-même. Et pourquoi? Parce qu’il n’y a pas de protections suffisantes contre les épidémies psychiques qui sont infiniment plus dévastatrices que les pires catastrophes de la nature. Il faudrait donc que les connaissances psychologiques se propagent à tel point que les hommes puissent voir d’où vient la grande menace. ».

Le remède? Il ne peut être qu’individuel et non collectif. Car la foule s’est mise à aimer ses poisons favoris: la violence, le stupre, l’hypnose assujettissante de la télévision, dont elle n’est plus capable de se passer, et qui la conditionne complètement, et tant d’autres vices, hélas!

Ce remède consiste à mettre en pratique permanente un conseil bien souvent prodigué par des sages (…):

 

 «GARDEZ LE FOYER DE VOS PENSÉES PUR».

Jean CHOISEL

 

Source: « L’importance pour la santé d’une hygiène mentale consciente. ».

 

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Notes:

[1] (*) Le mot « communion«  veut bien dire, en effet, « être en union avec », en « commune union ».

[2] Note de l’auteur: Ouvrage publié chez Buchet Chastel.

1 Commentaire

  1. Deh Assy

    C’est vraiment la clef pour devenir un vrai être humain aujourd’hui!
    Grand merci à l’auteur.

    Réponse

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