Ecole de l'art de vivre

Esprit et Intuition – Cerveaux et Intellect

par | 14 Déc 2024 | Salem Yahi, Enigmes, Enseignements Spirituels, Notions Justes, Regards sur le Monde | 0 commentaires

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Esprit et Intuition – Cerveaux et Intellect

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“La seule chose qui vaille, c’est l’intuition.”
– Albert Einstein –

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Mais de quoi parle-t-on, enfin?

Infiniment nombreuses sont les personnes qui considèrent les actions de la vie quotidienne comme le fruit unique du cerveau qui produit l’intellect, d’où découlent les pensées, les sentiments et l’imagination. Avec son concours, nous agissons et combinons habilement techniques et outils pour élaborer, construire et bâtir les divers domaines de la science. Journellement, nous transformons nos “œuvres“ mentales en réalisations pratiques privées ou professionnelles. Le cerveau est donc grandement appréciable et sa valeur est jugée indiscutable. Il aura fallu tout le vingtième siècle et des recherches considérables entrecoupées de tâtonnements incertains et de nombreuses contradictions pour apprendre à mieux connaître cet instrument remarquable. Au vingt et unième siècle, les hommes voient en lui le sommet, l’achèvement de ce qu’est l’homme. Ils en sont désormais convaincus, leur cerveau est l’esprit, et ils font tout ce qu’il est scientifiquement possible pour s’en persuader. Ainsi, un formidable engouement fébrile pour les neurosciences et les biotechnologies s’est emparé de milliers de chercheurs qui espèrent voir, en ce domaine, l’aboutissement et la consécration de leurs travaux. Sous l’emprise des découvertes technologiques, de la curiosité et du sensationnel médiatiques, de la mise en avant des personnes et l’appât démesuré du gain, des entreprises investissent à fond dans le créneau des sciences du cerveau, dans l’espoir, à terme, d’une fusion cyborgienne, apothéose de toutes leurs ambitions.

Ce cerveau est une masse organique. Il est composé de cent milliards de neurones interconnectés entre eux par des synapses. Il occupe environ un volume de 1200 cm3 et son poids avoisine 2,2% du poids total du corps, c’est-à-dire en moyenne 1400 grammes pour un cerveau masculin et 1280 grammes pour un cerveau féminin. Il atteint 90% de son poids définitif entre 4 et 6 ans. C’est un gros consommateur d’oxygène absorbant plus de 18% de la consommation totale du corps et il utilise 15% du débit cardiaque. Dotée d’une extraordinaire complexité, il fonctionne selon un codage réalisé par une succession plus ou moins irrégulière de signaux chimiques appelés neurotransmetteurs qui produisent des tensions électriques faibles de l’ordre du millivolt. L’appellation “matière grise” provient de la couleur de ses deux hémisphères. Le cortex cérébral se développe vers la 25e semaine de la grossesse. Du point de vue physique, le développement du cortex associatif et l’épanouissement du lobe frontal sont des spécificités de l’homme qui marquent nettement la différence qui existe entre les humains et les primates. Des découvertes physico-chimiques successives laissent à croire que tous les secrets du cerveau seront bientôt percés, en particulier ce que sont l’esprit et l’intuition. S’ajoutant à ces découvertes, de nouvelles connaissances en informatique et en électronique ont permis de concevoir l’“intelligence artificielle” connue sous le sigle I.A. Certains experts disent même qu’avec l’IA ils sont ainsi parvenus à extraire du cerveau un « modèle d’intelligence désincarnée”.

Puissant outil, désormais présent partout. Si certains craignent ses effets, d’autres, par contre, promettent d’atteindre, grâce à elle, le sommet de ce que le cerveau véhicule. Ils affirment pouvoir prouver la réalité du phénomène intuitif, qu’ils situent dans le cerveau. “Et bientôt, on va parler de logique intuitionniste, de manière à apporter par la preuve et la vérification la réalité de l’intuition humaine”, expliqua en son temps le professeur Maurice Trévoux, qui fut chef de service au groupe hospitalier Henri Mondor/Albert Chennevier.

La plupart des gens reconnaissent la réalité de cette intuition, bien que ni l’éducation parentale, ni l’enseignement scolaire ou universitaire, ni le monde de l’entreprise, ne lui accordent de valeur effective ou d’intérêt véritable dans l’existence journalière. Une telle aberration a pour effet d’empêcher de s’en servir pleinement. Mais ce n’est pas la seule raison. Pourtant, une partie du monde scientifique s’y intéresse sérieusement, son intérêt est fortement motivé par la perspective de pouvoir réaliser des applications sociales, financières, techniques et militaires. Toutes les grandes puissances financent des recherches quasi métapsychiques sous des appellations variées comme, par exemple, “nouveaux systèmes de transfert biologique de l’information”. À défaut d’en savoir plus sur le sujet, les chercheurs amalgament en un tout: pensée, intuition, perception extrasensorielle, qui déclarent être une formidable énergie dont ils doivent apprendre à tirer un profit bien concret, bien lucratif. Déjà au vingtième siècle, le Dr Léonid Léonidovitch, qui détenait une chaire de physiologie à l’université de Léningrad, déclara que: “La découverte de l’énergie qui alimente la perception extrasensorielle équivaudra à celle de l’énergie atomique.”.

Ainsi au nom d’enjeux enjeux lucratifs et de puissance la science cherche à maîtriser l’intuition parce que certains lui prêtent des capacités particulières: découvertes innovantes, résolutions de problèmes, activités décisionnelle, optimisations des choix, influences sur la matière, anticipation et prémonition, etc. Le vocabulaire est extrêmement riche pour désigner l’intuition tour à tour appelée flair, instinct, sixième sens, pressentiment, médiumnité, perception extrasensorielle, impression, etc. Le langage trahit évidemment la méconnaissance quasi totale sur ce sujet d’où il ressort une grande confusion. Ces multiples désignations forment un amalgame de genres différents qui traduit la faiblesse d’appréciation et la pauvreté qualitative des connaissances en ce domaine. Mais une chose est sûre, l’intuition ne laisse personne indifférent, et il n’y a pas lieu de s’en étonner car par elle nous reconnaissons et accordons ou non un sens et des valeurs durables au monde ambiant que nous percevons à l’aide de nos cinq sens.

La recherche de l’intuition sous l’angle scientifique

Le dictionnaire Littré donne une définition de l’intuition qui fait mieux comprendre la difficulté d’approche de ce sujet: “Connaissance soudaine, spontanée, indubitable, comme celle que la vue nous donne de la lumière et des formes sensibles, et, par conséquent, indépendante de toute démonstration…”.

Il se confirme ainsi que nul ne sait, intellectuellement, ce qu’est au juste l’intuition. Serait-ce une force inexplicable à mi-chemin entre l’égotisme et l’humilité? Serait-ce encore une sorte de matrice informative universelle? Serait-ce la condensation d’années d’apprentissage et d’observations qui se manifesteraient en un éclair foudroyant? Serait-ce le fruit d’une perception globale qui lierait instantanément les choses et les êtres entre eux? Serait-ce enfin un flux spontané qui traverserait les complexités de toutes sortes? Beaucoup d’hypothèses pour une réponse vide de contenu, qui ont amené des spécialistes cognitifs à affirmer que l’intuition est produite par le cerveau, précisément dans l’hémisphère droit. Cette affirmation, dont nous verrons qu’elle n’est pas fondée, est apparue à la suite de deux types de travaux spécifiques: ceux déjà anciens du professeur Paul D. Mac Lean avec sa théorie des paliers sur la superposition des trois cerveaux: reptilien, limbique et cortical, dit cerveau tri-unique. Théorie largement contestée depuis lors. Plus récemment, les travaux sur la latéralisation du cerveau: hémisphère gauche et hémisphère droit, ont pris la relève. L’un de ses experts, le scientifique américain Roger Sperry, a même reçu en 1981 le prix Nobel de physiologie.

Quelques éléments de physiologie de ces deux théories

Lorsqu’on ouvre une boîte crânienne, on aperçoit immédiatement une couche plissée de matière grise appelée cortex cérébral, sorte d’écorce épaisse, qui enrobe le cerveau et représente le quart de son volume; elle couvre les neuf dixièmes de sa surface par des circonvolutions et de profonds sillons que l’on divise en cinq lobes. L’apparence, le volume et la structure du cerveau humain découlent du développement extraordinaire de ce cortex dans la cavité crânienne, à l’extrémité antérieure du tube neuronal. Ce cortex est qualifié de cerveau intellectuel ou cerveau froid.

Il est le siège de la pensée, de l’imagination et de la parole, le centre de l’action réfléchie et calculée. Le cerveau limbique (du latin limbus = bord) est logé en bordure du cortex et superposé au cerveau reptilien. On le qualifie de cerveau émotionnel ou cerveau chaud. Il serait en effet le siège des émotions, des sentiments et des convictions. Centre physiologique de la vie affective, il est le point de convergence et le filtre des informations qui atteignent le cerveau. Ce point est extrêmement important, car la communication est unidirectionnelle c’est-à-dire que toutes les informations passent d’abord obligatoirement par le cerveau limbique pour parvenir au cerveau intellectuel (cortex) qui les traite pour les diffuser.

Enfin, le premier des cerveaux, le cerveau reptilien est le siège des comportements instinctuels liés au corps et à sa protection, à son autonomie et à sa régulation. C’est véritablement le cerveau machine qui assure le bon maintien de l’organisme et de ses fonctions. Grâce à lui, le corps respire sans que la conscience ait besoin de s’en soucier. Il est le cerveau vital pour la survie du corps, le déclencheur des signaux de détresse corporelle, tout à la fois indicateur et stimulateur dont personne ne saurait se passer.

L’observation scientifique sur la poussée du cortex, siège de l’intellect, illustre les effets du cheminement de l’homme sur Terre de l’évolution du cerveau est le témoin principal.

Les travaux neurologiques fait apparaître le rôle déterminé de chacun des hémisphères cérébraux. Ces découvertes ne s’opposeraient pas à la description chronobiologique de Mac Lean mais tout au contraire, elles s’y ajusteraient.

D’après les “spécialistes”, les deux hémisphères ont des fonctions très particulières.

– L’hémisphère gauche (H.G) semble être le centre spécifique des fonctions du langage, du verbal, il serait le siège d’une activité séquentielle, linéaire. Pour cet hémisphère, l’extrapolation conduit à affirmer qu’il est le siège de l’analyse, du calcul, de l’abstraction, de la catégorisation et de la saisie discontinue mais ordonnée. Il est le lieu de la déduction, de la convergence, de l’explicite, du sens de la durée, du réalisme, de la logique, du rationnel, du concret, de l’actif et de l’objectif à atteindre, en deux mots de l’objectivité: “l’esprit” [sic!] dans son sens commun uniquement, intellectuel! Dès lors, son traitement de l’information est d’ordre digital, numérique.

– L’hémisphère droit (H.D) serait plutôt le siège de l’élaboration mentale des images et de la projection dans l’espace.

Son activité est simultanée et “holistique”, c’est-à-dire globale. Et comme un fait qui serait établi et vérifié, il est prétendu que cet hémisphère droit est le producteur de l’intuition, ce qui, à ce jour, nullement prouvé. Pour cet hémisphère, la même extrapolation conduit à affirmer que ce dernier est le siège de la démarche globale et continue, de la synthèse et de la vision totale, de l’imagination, des dispositions artistiques, du rêve, de l’affectivité, du sentiment, de l’induction et de la divergence, du spontané, du non verbal, du visuel, de l’enjoué et du diffus, du symbolique et du psychique, en deux mots de la subjectivité et de “l’intuition”. On parle alors de l’utilisation d’un mode analogique de traitement de l’information.

Chaque hémisphère traiterait l’information reçue d’une façon spécifique. Ce traitement, différent selon qu’il provient du gauche ou du droit, attesterait de compétences et de modes de pensée déterminés et imbriqués. L’hémisphère gauche fait, dit-on office de “régulateur” et l’hémisphère droit de “moteur”. Cette description binaire semble en apparence fondée. Mais ce qui suit est une extrapolation exagérée de données non démontrées, une extension abusive non confirmée par l’expérimentation, mais hélas solidement admise. En particulier, le fait d’assimiler l’origine de l’esprit au travail de H.G et l’intuition à l’activité de H.D.

La plupart des connaissances sur la spécialisation hémisphérique proviennent d’études menées sur des malades souffrant d’épilepsie et sur lesquels le cerveau a été coupé en deux à la suite du sectionnement (commissurotomie) du corps calleux, sorte de câble coaxial formé de quelque deux cents millions de fibres nerveuses. Ce pont naturel constitue l’ensemble des liaisons interhémisphériques. Cette opération n’entraîne pas la mort mais, tout en réduisant considérablement l’impact de la crise épileptique qui généralement se manifeste avec plus d’intensité dans l’un ou l’autre hémisphère, elle rend les malades incapables d’effectuer certaines fonctions. C’est essentiellement à partir des diverses observations faites sur le comportement des malades que les affirmations sur la latéralisation ont été officiellement propagées et exagérées. Peut-on à partir des seules données cliniques de cette sorte tirer des conclusions si définitives sur le fonctionnement d’un cerveau normal?

Parmi les nombreuses affirmations précédentes beaucoup sont d’un point de vue scientifique complètement déraisonnables, ce qui suscite des réactions dans ce milieu même. Car, précisait Richard Davidson, directeur du laboratoire de psychologie cognitive de la State University de Purchase à New York, situer l’intuition dans l’hémisphère droit est vraiment “une simplification extrême, une inexactitude flagrante. C’est vouloir résumer de façon élémentaire une fonction qui de toute évidence est d’une complexité fantastique.”.

Un psychologue américain Philip Goldberg, auteur du livre “L’intuition” aux Éditions de l’homme, expliquait: “Enfin il serait invraisemblable que le cerveau droit fût entièrement dépourvu de logique. Les tâches spatiales dans lesquelles il excelle – problèmes de cartes et de labyrinthes, constructions géométriques abstraites, identification des formes – ont souvent leur part dans les opérations mentales telles que le raisonnement, opérations qui pourtant sont censées être le propre de l’hémisphère gauche. Quand un mathématicien tourne et retourne dans sa tête les données d’un problème, il n’en visualise pas moins dans l’espace des constructions abstraites. Quand un voyageur trace mentalement un itinéraire, il n’en “voit” pas moins le tracé des routes sur la carte.”.

Justine Sergent, une chercheuse de l’université Mac Gill aux États-Unis pensait que tous les travaux sur H.G et H.D ne pouvaient conclure à une séparation si tranchée. Elle affirma que certains savants «n’ont peut-être pas posé, dès le départ, les bonnes questions et ont sans doute aussi tiré des conclusions inexactes».

Dans tous les cas, la totalité des approches numériques ou spatiales concernant le cerveau mettent toujours en jeu de très nombreuses aires cérébrales dans chacun des hémisphères. Et nous sommes encore loin d’avoir épuisé à leur sujet toutes les possibilités de recherche et de découverte cognitives. Ceci n’a pas empêché de nombreux scientifiques, chercheurs, pédagogues et formateurs de mettre en place de nouveaux systèmes d’éducation qui proposent des méthodes et des techniques visant à l’amélioration du potentiel machine de chacun de ces deux hémisphères. À partir de cette théorie sur la spécialisation du cerveau, on a mis en place des tests pour découvrir où se situe l’orientation cérébrale prédominante de la personne suivis d’exercices dits de transfert cérébral permettant de passer de H.G à H.D.

Un mystère demeure. En effet, nul ne sait comment les deux hémisphères coopèrent ensemble, ni comment ils se focalisent sur un seul et même objectif de connaissance ou d’action. De même en ce qui concerne l’intuition rien n’est à ce jour démontré ce qui amène la question suivante: Si, justement, l’intuition était tout simplement un lien d’énergie subtile et dynamique, qui serait le vrai régulateur et le moteur de cette précieuse coopération? Dans son orgueil, la découverte scientifique a fait naître une espérance de plus: celle de bâtir une théorie neurobiologique de l’intuition. C’est encore bien loin d’être le cas. Les points de vue sur les différentes zones de ce cerveau devant fonctionner en synergie ont un parent pauvre: le cervelet, oublié de tous ou presque les chercheurs scientifiques.

La vogue de l’hémisphère droit en opposition au gauche a été très à la mode, elle a attiré nombre de convoitises, d’élucubrations singulières. Des données erronées parfois mensongères ont été colportées comme autant d’agents de séduction.

Fort heureusement, quelques rares chercheurs de haut niveau proposent désormais une vision supra-matérielle des relations esprit-intuition, cerveaux-intellect. Sous l’effet d’une intuition plus affinée, ils captent et traduisent, encore maladroitement, des inspirations tonifiantes et élévatrices. Ils en viennent à proposer de nouvelles liaisons extraordinaires où se rencontrent désormais l’alliance de la physique et de la métaphysique, la relation du visible et de l’invisible, la conjonction du matériel et de l’immatériel. Cette nouvelle dimension veut intégrer les trois composantes de l’être, physique, psychique et spirituelle. Elle a même son nom: métascience!

La métascience

Cette discipline définit l’intuition comme une forme primordiale d’énergie. Largement méconnue et sous-utilisée, le psychologue Philip Golberg a écrit à son sujet: «En dernière instance toute théorie de l’intuition devra nécessairement raccorder l’esprit avec “ce qui nous dépasse”».

La métascience a de nombreux contradicteurs et opposants, comme c’est souvent le cas pour les idées nouvelles, jusqu’à leur reconnaissance. En attendant, des résistances farouches et obstinées se font jour. Citons cette réaction totalitaire de J.P. Changeux dans son livre “L’homme neuronal” publié en son temps chez Fayard: «Les doctrines vitalistes avaient droit de cité, même parmi les scientifiques. La biologie moléculaire les a réduites à néant. Il faut s’attendre à ce qu’il en soit de même pour les thèses spiritualistes et leurs divers avatars “émergentistes…”» [sic!].

Et au sujet du cerveau:

«Pourquoi parler encore aujourd’hui de l’esprit, alors que la physico-chimie permet aujourd’hui de tout expliquer en ce qui concerne son fonctionnement» affirmait-il aussi en 1983, au cours d’une émission de télévision.

Dans leur volonté présomptueuse, responsable d’une vue courte et fragmentaire, trop d’ »hommes de science » cherchent encore à trouver et à localiser l’esprit humain dans le cerveau, à l’identifier à un simple produit matériel résultant d’une série d’échanges physico-chimiques. Leur espoir repose sur le fait qu’un jour ils n’ignoreront plus rien, disent-ils, des spécificités fonctionnelles des différentes structures du cerveau. Leur vision réductionniste, sécurisante veut prouver que l’esprit se résume à toute une série de réactions électro-chimiques élémentaires. Mais la chimie, la physique, le scanner, l’Irm mais aussi l’intelligence n’en viennent pourtant pas à bout. Tous leurs efforts pour réduire la vie et la matière animée à une immense chaîne de phénomènes biochimiques, n’éliminent pas “l’esprit spirituel”. En fait, paradoxalement, la science aboutit même aux effets inverses. À force d’approfondir l’infiniment petit, elle a largement dépassé les limites du domaine physique et  gros-matériel lourd pour accéder au-delà des molécules, des atomes et des particules au monde de l’abstrait, des vibrations, de l’immatériel, de l’énergie pure que certains n’hésitent plus à nommer esprit. Du même coup, l’intuition est devenue tout autre chose qu’une simple production chimique, physique ou même génétique.

La métascience est née d’approches nouvelles, de rencontres osées et courageuses. Elle est curieuse et ouverte, tâtonnante mais volontaire, et avec elle la définition de l’esprit franchit un pas important: il n’est plus une simple formule causale du type rien d’autre que biologique”, cette vision mécaniste de la matière est largement contestée maintenant par les néophysiciens: ceux qui voient en l’esprit quelque chose de bien plus grand qu’euxmêmes.

La méthode qui consiste à ne faire appel qu’à la raison est nécessairement incomplète a jadis expliqué le physicien français Jean E. Charon. Il existe ditil une autre méthode “sans faire directement appel à la raison, mais à ce que nous avons commencé à nommer l’intuition.” (Le Tout, l’esprit et la matière, paru chez Albin Michel). Cette intuition est le mode d’information privilégié de l’esprit humain. Ainsi, la célèbre affirmation de Descartes Je pense donc je suis devient fausse. Ici, la charrue a été mise avant les bœufs! L’esprit seul précède et commande. Il convient donc de dire plutôt: “Je suis, donc je sais (intuition), donc je pense (intellect)”.

La métascience, bien qu’ouverte sur l’inconnu repérable, possède son talon d’Achille. Sa faiblesse repose sur la croyance que l’esprit et la matière avec leurs dimensions respectives constitueraient un seul et même continuum, qu’ils nomment conscience.

Dans l’Antiquité, le penseur grec Platon avait énoncé son principe de l’univers des formes. Tout objet matériel n’est que la reproduction temporaire et dépréciée d’un modèle supérieur et subtil qu’il nomme Idée ou Forme. L’esprit, par analogie, entre en résonance avec ces formes enrichissant le savoir, le sentir et l’agir. Elles peuvent être l’objet de connaissance par une approche transcendante exercée par le canal intuitif. Cette explication souligne l’existence d’autres configurations dans l’espace et le temps. Son Idée ou sa Forme est de nature spirituelle.

Dans la première moitié du vingtième siècle, Carl Gustav Jung affirma l’existence d’un lien entre l’esprit et une entité plus globale, “l’inconscient collectif” qui produirait des images universelles appelées archétypes, sortes de centrales de conservation de la pensée humaine. L’intuition serait alors le lien direct entre l’activité mentale consciente et ces archétypes. Jung parle alors de “synchronicité” qui désigne la coïncidence d’événements entre eux sous l’effet intuitif. Il considère que “la physique ellemême, la plus rigoureuse de toutes les sciences appliquées, dépend à un degré stupéfiant de l’intuition qui opère au niveau de l’inconscient.”.

Dans l’optique des néophysiciens, l’esprit s’apparente à une multitude de particules et serait simplement un genre particulier, en somme une contrepartie invisible de la matière visible. Les échanges s’effectuent par une liaison intuitive. C’est ce que dit Jean E. Charon dans son langage mathématique. Il définit l’esprit comme l’ensemble des relations booléennes dans l’Être (le tout) comme unions, intersections et complémentations entre archétypes (sousensembles du tout). L’âme en tant qu’élément du tout est représentée par un point mathématique. Et l’intuition est la mise en œuvre par l’âme des relations de connaissance (association de symboles) et d’amour (échange et union entre symboles provenant de deux âmes distinctes).

Le physicien David Bohm considérait que les différents aspects de la réalité, composée d’un ordre explicite (la matière ou monde des sens) et d’un ordre implicite (l’esprit hors des perceptions physiques), s’amalgament en un tout intégral, continu et indissociable fait de maillons invisibles dans une même structure. L’intuition serait le cordon naturel d’énergie qui relierait ces deux ordres dans un processus de communication plus ou moins affirmé selon le degré de conscience manifesté.

L’énigme du paradoxe EPR (Einstein, Podolsky et Rosen) a fait naître des interrogations non résolues à ce jour. Cet effet montre que deux particules, après avoir échangé des interactions, conservent chacune le pouvoir de réagir instantanément aux changements affectant l’autre particule quand bien même des annéeslumière les sépareraient dans le temps et l’espace. Ces deux particules ont le pouvoir de réagir de manière identique. Il existe donc un lien entre elles que certains nomment l’intuition…

Rupert Sheldrake, biologiste britannique, considérait que les phénomènes physiques et mentaux procèdent tous d’un même principe organisateur. Ce savant a proposé une théorie dite de causalité formative. D’après lui, les systèmes sont dirigés par des champs d’organisation invisibles qui servent de schémas directeurs, de plans matriciels à partir desquels sont édifiées les formes et les conduites. Il considère avoir établi une liaison directe entre l’esprit de l’homme terrestre pris individuellement et le monde plus subtil de l’activité mentale dont le lien énergétique serait l’intuition. En réalité ses travaux effectués sur des animaux démontrent très bien la réalité des âmesgroupes animales. Or, ces résultats ont été transposés à l’homme dont l’origine spirituelle n’a aucune relation avec l’origine essentielle des animaux.

Le neurophysiologiste Karl Pribram de l’université de Stanford aux ÉtatsUnis imagina une relation particulière entre l’esprit et l’hologramme (système procurant une image tridimentionnelle). Il avança que l’intuition résulterait d’un phénomène de résonance entre le cerveau ou esprit (les deux étant assimilables de son point de vue) et les ondes porteuses d’information.

Jean Lerède, Docteur d’État en psychologie à l’université de Montréal, proposa une définition de l’homme nettement plus spiritualiste. S’appuyant sur les travaux du savant russe Pavlov qui définissait deux types d’humains, les intellectuels et les artistes, il affirma la nécessité de réaliser l’homme “mixte. Jean Lerède développa le concept de l’homme du “double plan” dont l’harmonie résulterait d’une activité intellectuelle largement nourrie par l’intuition conjuguant, de manière équilibrée, ce qu’il nomme la pensée rationnelle et la pensée intuitive. Il souligne qu’«il faut à l’être humain mourir au “moi” ancien de la raison et de l’intellect pour naître à la vie authentique». Publié dans L’esprit et la Science, colloque de Fès 1983, chez Albin Michel.

Ces recherches demeurent réjouissantes car elles indiquaient nettement la direction que certains scientifiques ont d’ailleurs résolument prise. Mais il reste encore bien du chemin à parcourir pour aller jusqu’au fond des choses.

Dans un champ scientifique semblable à une tour de Babel, il faut absolument renverser les idées préconçues et toujours ancrées dans un matérialisme exacerbé par les rivalités intellectuelles. Le temps doit surgir qui supprimera ce qui est faux dans ce domaine pour éclairer la véritable communication objective sur ce sujet. La spécialisation impose à la longue des œillères et réduit de grave manière l’aptitude à prendre part sans répugnance ni a priori à la vie telle qu’elle est. Le risque est grand de perdre l’ampleur de sa vision, à cause des limites que l’on se fixe volontairement par entêtement. Il faut sortir du maquis des fausses conceptions, l’informatique et son petit, l’IA, n’y aident pas. Pourtant on peut se réjouir de l’intégration du mot esprit dans la structure du monde matériel. Mais le simple mot n’y suffit pas tant que la notion vivante fait toujours défaut. L’esprit dont il est fait mention par certains savants est principalement une variante affinée de la matière. Le concept réellement vivant est encore caché.

Et il y a tout un “monde” entre cet espritlà, réduit à un phénomène subtil de la matière et le véritable esprit humain.

Matière et esprit proviennent de la même irradiation et des mêmes lois naturelles. Mais chacun d’eux renferme toutefois des facultés propres qui déterminent un genre particulier pour chacun. L’esprit humain y est la gradation la plus élevée dans et non de l’univers matériel. L’esprit de l’homme est un “être” individualisé, noyau animateur de la personne agissant en tant que femme ou homme. Lui seul dispose de la libre volonté dont il peut user à chaque instant au travers de ses désirs et de ses choix. Lui seul possède la conscience de luimême et de sa différenciation à l’égard de son environnement. (…) La conscience de soi est la connaissance vivante de ce que l’esprit, d’où il vient, ce pourquoi il existe et comment il doit s’y prendre pour vivre pleinement et regagner son domicile originel que la Bible appelle le Paradis ou Plan spirituel.

Tout cela ne s’effectue que grâce à la reconnaissance de Dieu, de Ses Lois intangibles qui portent en elles les bases mêmes de la Création spirituelle et matérielle.

Logique de l’esprit humain

Il faut l’aborder et le traiter dans une approche naturelle, autrement dit spirituelle. Elle seule est en mesure de modifier, d’enrichir, d’infirmer et de remplacer les notions jusqu’à présent erronées. Elle doit aider à démolir l’image étriquée de la stricte vision mécanomatérialiste. C’est peu de dire que les tenants de la physique ont besoin de cette connaissance universelle pour franchir définitivement le cap qui conduit, grâce au vrai savoir spirituel, vers la grandeur de la vérité scientifique. On comprend donc que l’intellect seul ne peut en effet apporter des éclaircissements sur l’esprit. Preuves et démonstrations ne seront jamais d’un très grand secours pour expliquer l’intuition qui est la voix (celle qui se manifeste en images) et la voie (celle qui transmet le sens). L’homme doit parvenir à ressentir le “double plan” de l’univers, visible et invisible, au lieu de ne voir qu’une représentation machiniste froide et figée. Dans le même ordre d’idées il doit s’éprouver luimême en tant qu’être spirituel plutôt que de s’imaginer tel un ordinateur sur pattes, un être programmé pour devenir à terme un cyborgien! L’activité de l’intellect étouffe l’intuition, ce qui est une parfaite évidence comme l’expérience vécue dans l’intimité de chacun le révèle si fréquemment. Il importe de devenir apte à une écoute objective afin de pouvoir parvenir à réaliser une investigation sincère et concevoir que l’esprit seul voit, entend et parle à travers le cerveau qui lui sert de support.

L’intellect, via le cerveau, est l’outil privilégié de reconnaissance du monde matériel visible, mais sans l’aide d’appareils de multiplication sensorielle les yeux terrestres ne peuvent pas déceler le monde matériel invisible certains sons, certaines couleurs ou l’infiniment petit qu’extrapolent les mathématiques. Plus encore, l’intellect ne peut accéder au niveau de l’esprit humain et à son mode de communication: il n’a pas été créé à cette fin. Livré à luimême, il a produit le monde déchiqueté et pollué dans lequel nous évoluons.

Un moyen existe pour contrer cette situation: le vouloir individuel propre, celui que l’intuition peut mettre en œuvre. Par elle, au lieu de continuer à s’enfoncer dans l’erreur, par la réhabilitation de son intuition l’homme peut modifier le monde. Devant les assauts effrénés de la tempête technologique qui s’abat partout, jusque dans l’intérieur des foyers, il faut se dresser pour exiger de soimême mieux et plus que les valeurs, les habitudes et les modes actuelles vantées partout en boucle. C’est une pressante nécessité que de rompre avec une appréciation de soimême inexacte, limitative et appauvrissante. Oui, l’intuition existe bel et bien, encore fautil s’efforcer de dégager et de saisir à pleines mains le vrai sens de sa dimension profonde, celle qui touche le centre vital de l’être. En somme, il faut tout faire pour permettre à l’esprit, icibas, d’accéder à la conscience de l’homme fondamental qui est lui en calmant intellect, grâce à son intuition. C’est un appel à s’affranchir du joug intellectuel pour enfin s’approprier la forme la plus élaborée de l’être, celle qui s’ouvre à la délicate faculté personnelle d’éprouver sans retenue des intuitions profondes.

Estil besoin encore d’affirmer que l’esprit n’est pas « neuronal » – pour reprendre une expression glacée devenue à la mode – mais qu’il est à part, vivant, personnalisé et distinct du corps avec lequel il est seulement relié le temps d’une existence terrestre!

Un grand nombre de chercheurs en neuroscience s’efforcent de mettre en équation les rapports existants entre H.G. et H.D. pour rationaliser l’intuition dont ils espèrent beaucoup dans le domaine militaire et économique, pour un accroissement de la productivité et de la rentabilité et pour leur plus grande gloire personnelle. À cette fin, ils osent prétendre que tout en l’être humain s’explique désormais à partir du cerveau qui, d’après eux, constituerait l’homme fondamental. La science officielle compare et sépare H.G. de H.D., le spirituel met en avant la distinction majeure entre le cerveau antérieur (hémisphères ou cortex) et le cerveau postérieur (cervelet). Chacune de ces deux parties de l’encéphale assume un rôle bien spécifique en interaction avec l’autre. Le cerveau antérieur est l’outil qui permet l’action dans la matière, c’est le producteur des pensées par l’intellect, son produit phare, et les sentiments. Quant au cervelet il est le sas, du haut vers le bas, qui reçoit les intuitions spirituelles pour les adresser aux deux hémisphères qui les élaborent en pensées, en paroles et en actes. Et du bas vers le haut, il renvoie vers l’esprit les informations puisées à l’extérieur du cerveau ouvert à l’environnement extérieur.

Le cerveau, avec ses deux hémisphères, a donc pour fonction de servir l’esprit dans la matière par le biais des organes sensoriels. Mais son hyperactivité est devenue un puissant et redoutable frein à la réception de l’information spirituelle. Il a pour mission naturelle de capter l’information dans l’environnement et de la retourner vers l’esprit, qui l’élabore en expériences vécues. L’information ne circule donc pas uniquement dans un sens, comme l’affirme la théorie de Mac Lean. Un travail d’échanges intensifs et permanents s’effectue. Mais l’activité analytique de démembrement, de dissection, d’atomisation de l’intellect empêche voire supprime le transfert d’informations indispensables à l’esprit pour sa maturité. Celuici reçoit trop souvent des images déformées et fragmentaires qui sont incapables de collaborer sainement à son épanouissement. Chacun des partenaires de l’encéphale devrait contribuer, selon sa capacité, à réaliser la volonté de l’esprit sur Terre. Nous disposons d’un vouloir intuitif qui atteste de la réalité de l’esprit et du vouloir réfléchi qui se manifeste par l’intellect. Mais entre eux deux, pas d’accord et nous allons voir pourquoi.

L’intellect est devenu l’idole de chacun qui lui accorde la suprématie au détriment de son intuition. Le cerveau hypertrophié, malade de son gigantisme intérieur, produit des choses déformées en regard de la vie spirituelle. Au cours du long processus évolutif de l’humanité, une inversion des valeurs s’est opérée laquelle est parfaitement illustrée par le concept religieux de la “chute dans le péché” biblique. Il en a résulté l’exclusive perception et (re)connaissance matérielle qui a entraîné des conséquences inimaginables, jusquà effroyables, qui contraignent lhumanité à en supporter les maux. Cest l’action toujours plus prédominante de l’intellect qui fut à l’origine du développement hypertrophié du cerveau antérieur, le cortex cérébral, qui fait la fierté orgueilleuse du monde scientifique. L’esprit paresseux ne résistant pas à la tentation de jouir de la matière s’est volontairement inféodé à elle par le biais de son cerveau. Le cerveau antérieur sollicité à l’excès s’est développé peu à peu à outrance, selon le principe qui veut que la fonction crée l’organe. Il en résulta une tragique conséquence: la compression du cervelet qui, peu ou mal employé par l’esprit, s’atrophia. Au cours de ce lent processus de densification, le cervelet hypotrophié perdit peu à peu sa capacité naturelle à assumer pleinement sa mission de relais de l’intuition.

Résumons la situation:

Au cours de son évolution le cerveau humain s’est hypertrophié, provoquant lhypotrophie du cervelet, qui n’a pu maintenir son format originel, c’estàdire un volume comparable à celui du cerveau, malgré le fait spéculatif suivant: “L’importance de cette structure chez l’homme est évidente puisqu’au cours du dernier million d’années le volume du cervelet a plus que triplé.” (« Science et Vie », horssérie n°162). La question qui découle de cette affirmation est: Quel a été, au cours de la même période, le développement du cerveau? Le cervelet na assurément rien dun simple boîtier de dérivation, mais il occupe une position centrale, incontournable, car son activité est d’une remarquable importance. Il agit en fait comme un réceptacle double: depuis l’esprit vers le cerveau et du cerveau vers l’esprit. Et par son genre plus affiné, le cervelet détient la capacité de mémoriser les expériences vécues sans les dénaturer, le cerveau ne possède pas cette capacité parce quil est beaucoup plus en rapport avec lespace et le temps. Son rôle originel ne consistait à à recevoir mais à transmettre le spirituel dans la matière.

Lorsque l’on considère la taille et le volume du cervelet en regard de son activité décisive, on ne peut qu’être frappé de crainte. Les dimensions de ce petit cerveau lont transformé, en quelque sorte, en un goulot d’étranglement. Un engorgement permanent y réside provoquant, par conséquent, l’altération de ce qu’il enregistre, déformant les informations émanant de lesprit. Les humeurs moroses, les états d’âmes tourmentés, les comportements violents, les excès en tous genres, les errements de toutes sortes, les dépressions nerveuses, les décisions de suicide en sont les tristes et douloureux effets sur soimême et sur autrui.

Le cervelet est donc loin de n’être que cela: «Le dernier exemple de plasticité synaptique liée à la co-activité concerne le cervelet, ou “petite cervelle”, qui capuchonne la face postérieure du tronc cérébral. Entre autres fonctions, il maintient et ajuste la posture, et coordonne les mouvements… L’intérêt du cervelet pour le modélisateur est d’offrir un “professeur” précâblé (« Science et Vie », horssérie n°162). En son temps, les travaux de R.F. Thomson et de ses collaborateurs montraient que la mémorisation de certaines réactions simples, acquises par apprentissage, pourrait être emmagasinée dans le cervelet.

Le 16 Juin 2022, lInserm1 a publié une communication presse sur le cervelet devenu une région du cerveau clé pour la socialisation. Il est dit: «Situé à l’arrière du crâne, le cervelet est une région du cerveau essentielle au contrôle de la fonction motrice, mais il contribue également aux fonctions cognitives supérieures, notamment aux comportements sociaux. Dans une étude récente, un consortium de recherche international comprenant des scientifiques de l’Inserm, de l’Université de Montpellier, du CNRS, de l’Institut de Neurociencies Universitat Autònoma de Barcelone (INcUAB) (Espagne) et de l’Université de Lausanne (Suisse) a découvert comment l’action d’un neurotransmetteur dans le cervelet, la dopamine, module les comportements sociaux via une action sur des récepteurs à dopamine spécifiques appelés D2R. En utilisant différents modèles de souris et des outils génétiques, les chercheurs et chercheuses montrent que des changements dans les niveaux de D2R, dans un type spécifique de cellules du cervelet, modifient la sociabilité et la préférence pour la nouveauté sociale, sans pour autant affecter les fonctions motrices. Ces résultats, publiés dans le journal Nature Neurosciences, ouvrent la voie à une meilleure compréhension de certains troubles psychiatriques liés à la sociabilité, comme les troubles du spectre autistique (TSA), les troubles bipolaires ou la schizophrénie.

La dopamine (DA) est le neurotransmetteur clef dans le système de récompense du cerveau, impliquée dans le contrôle de la motivation, des états émotionnels et des interactions sociales. La régulation de ces processus repose en grande partie sur l’activation de circuits neuronaux intégrés dans les régions limbiques. Cependant, des preuves récentes indiquent que le cervelet, une région classiquement associée au contrôle moteur, peut également contribuer aux fonctions cognitives supérieures, y compris les comportements sociaux. Pour aller plus loin et mieux comprendre le rôle du cervelet, des chercheurs et chercheuses de l’Inserm, de l’Université de Montpellier, du CNRS, de l’Institut de Neurociències UAB (Espagne) et de l’Université de Lausanne (Suisse) ont mis en évidence un nouveau rôle de la dopamine au niveau du cervelet, montrant qu’elle module les comportements sociaux chez la souris. En combinant une analyse transcriptomique2 spécifique au type de cellule, des analyses par immunofluorescence et de l’imagerie 3D, les chercheurs ont d’abord démontré la présence d’un type particulier de récepteurs de la dopamine (nommé D2R) dans les principaux neurones de sortie du cervelet, les cellules de Purkinje. Grâce à des enregistrements de l’activité neuronale, ils ont pu montrer que les D2R modulaient l’excitation des cellules de Purkinje.

“Cette première série de résultats était déjà déterminante pour nous, car elle dévoilait que les D2R étaient bien présents dans le cervelet, ce qui n’était pas clair jusqu’à ce jour, et que, malgré leur faible niveau d’expression, ils étaient fonctionnels”, souligne Emmanuel Valjent, directeur de recherche à l’Inserm et coordinateur de l’étude.

Les chercheurs se sont ensuite intéressés à la fonction de ces récepteurs D2R au sein de ces neurones dans le cervelet. En utilisant des approches génétiques permettant de réduire ou d’augmenter la quantité des récepteurs D2R sélectivement dans les cellules de Purkinje, ils ont analysé l’impact de ces altérations sur les fonctions motrices et non motrices du cervelet.

Les scientifiques ont ainsi montré qu’il existe une association entre la quantité de D2R qui sont exprimés dans les cellules de Purkinje et la modulation des comportements sociaux. «Réduire l’expression de ce récepteur spécifique de la dopamine a altéré la sociabilité des souris ainsi que leur préférence pour la nouveauté sociale, alors que leur coordination et leurs fonctions motrices n’ont pas été affectées» explique le Dr Laura Cutando, post doctorante à l’Inserm, aujourd’hui chercheuse à l’UAB, et première auteure de l’article. Cette étude constitue un premier pas vers une meilleure compréhension du rôle de la dopamine dans le cervelet et des mécanismes sousjacents aux troubles psychiatriques tels que la schizophrénie, le TDAH et les troubles anxieux, qui ont tous en commun une altération des niveaux de dopamine et des comportements sociaux altérés.

L’activité des cerveaux

Aujourdhui, on ne traite beaucoup de la latéralisation des hémisphères cérébraux, grâce aux moyens informatiques de plus en plus élaborés, lintérêt se porte désormais sur l’activité globale réelle de l’encéphale. On en vient à parler de polarisation. L’intuition qui, de lesprit, se dirige vers le cervelet est, peuton avancer par analogie, à l’image, tout à la fois, un ensemble de vibrations lumineuses qui s’orientent dans un plan physique (une sorte de vecteur) et une accumulation d’ondes ou d’ions dans un réceptacle électrique (une sorte dénergie d’échanges). À ce double titre, le mot polarisation convient mieux pour traduire l’action énergétique de l’intuition comme onde d’énergie de l’esprit. Sa nature dynamique et subtile impressionne le cervelet sous forme d’images qui, lui, est seul capable par sa constitution très affinée de capter les vibrations intuitives. Par un effet de condensation, il les adapte, les transmet modifiées au cerveau antérieur. Dans les hémisphères vont naître ainsi les pensées, le langage, l’écriture et l’action.

Mais ce rapport déséquilibré entre le cervelet et les deux hémisphères réduit considérablement la qualité potentielle des échanges. Du fait de ce déséquilibre, l’intuition est par conséquent très souvent confondue avec le sentiment.

Mais pressentir signifie littéralement “présentir” en intuition où le langage courant fait apparaître clairement que ce qui est éprouvé se déroule avant le sentiment, donc en dehors de lui. C’est la rencontre de l’activité de l’intellect avec ses pensées froides et de l’activité instinctuelle du système nerveux du corps qui produit les sentiments.

L’expérience vécue prouve que lintuition, force de l’esprit, propose des images vivantes alors que les images nées du sentiment, de l’imagination sont des illusions. Aucune force n’y réside, ni aucun enthousiasme salvateur.

Comment les distinguer dans l’activité quotidienne, sous le déferlement des petites choses à faire, dans l’énervement journalier, dans l’excitation maladive engendrée par les rapports tendus entre des gens même proches? Il arrive souvent que les intuitions soient intégrées a posteriori. Il en résulte des erreurs et une confusion sans pareille dont nous faisons tous lexpérience dans notre vie. Cest alors une voie à contresens où les intuitions troublées et souillées par l’imagination et le sentiment ne peuvent être d’aucun secours. Le sentiment, si stimulant soitil dans la représentation quil fournit jusque dans nos sens, forme un écran opaque et illusoire, il fonctionne comme une sombre cloison pour l’intuition.

Mais, finalement que deviennent les hémisphères droit et gauche, que deviennent les cerveaux reptilien, limbique et cortical? Pour répondre à cette question, il nous faut considérer trois natures d’actes.

La première est constituée par les actes impulsifs ou spontanés sous l’action directe de l’intuition, donc dépendants des images transmises au cervelet. Ce sont, par exemple, la main du sculpteur qui donne d’un coup l’empreinte exacte à l’objet travaillé, le “cri” du cœur qui se manifeste face à l’injustice flagrante, l’explosion soudaine d’une colère saine qui met fin à une situation intenable, la prise de décision immédiate.

La seconde nature regroupe les actes émanant de l’intellect qui prennent leur assise dans le cerveau antérieur. Ce sont d’une part les actes réfléchis donc, par nature, des actes prémédités émanant de la pensée calculatrice et intéressée.

La troisième nature est composée par les actes irréfléchis qui proviennent de la pensée affective, sentimentale où siègent les émotions, les espérances vaines, l’imagination, l’irréalisme et les illusions. L’ordre de fonctionnement des manifestations découlant de l’activité du cerveau antérieur est: le corps, les instincts, l’intellect, les sentiments et l’imagination.

L’intuition est tout autre chose. C’est elle qui donne l’information motrice qui conduit à l’éveil de la conscience de soi et de ce qui est autre. C’est elle qui enclenche le mouvement spirituel dans la matière. L’affirmation de Mac Lean au sujet de l’ordre de circulation de l’information dans le cerveau allant du sentiment et de l’émotion vers l’intellect est erronée. Hors l’activité instinctuelle qui est une chose en soi, l’intellect (les pensées) en tant qu’élément le plus subtil de la matière grossière se manifeste en premier lieu dans le cerveau, vient ensuite le sentiment issu de la rencontre permanente des pensées et des instincts. Et, en dernier lieu, naît l’imagination comme produit enfanté par la pensée et le sentiment.

Carl Sagan, astrophysicien (19341996) expliqua dans son livre « Les Dragons de l’Eden » 3, la remarquable tendance de l’hémisphère droit malgré son pouvoir d’imagination et de synthèse à voir le monde plus déplaisant et hostile, repoussant, même (qu’il ne l’est). Ce négativisme semble être fortement atténué dans la vie quotidienne par l’hémisphère gauche plus accommodant.. Cette constatation signifie que l’harmonie entre les hémisphères apparaît indispensable et que la nature a bien “pensé” l’homme. Dans ce cas, le H.D. qui travaillerait en solitaire risquerait fort de provoquer systématiquement des névroses irréparables. Ne pas se servir de façon équilibrée de ses deux hémisphères serait une aberration, équivalent à un homme qui essaierait de se déplacer, alors qu’il serait dans l’incapacité d’utiliser ses deux jambes tour à tour et au même rythme. Il risquerait fort de chuter et de se faire très mal. Retenons ceci: l’intuition est le fleuron de l’activité humaine icibas. L’hypertrophie du cerveau antérieur (intellect) a conduit le cervelet à jouer un rôle mineur pour ne pas dire insignifiant. C’est sur ce point fondamental, vital, qu’il convient d’orienter toutes les recherches car, ce déséquilibre est le cœur de tous nos maux, physiques, psychiques, économiques, culturels et politiques. Le cœur de tous les maux humains. La grande victoire à venir dans ce domaine n’appartient qu’à l’individu seul face à luimême, face à sa conscience, face aux Lois de Dieu.

H.G., H.D., cerveaux reptilien, limbique et cortical, toutes ces appellations, toutes ces distinctions, toutes ces séparations ne favorisent jamais que l’accentuation de l’hypertrophie du cerveau, et ne sont qu’une valse de formulations pompeuses et orgueilleuses. Dans les faits, on constate que le savoir intellectuel nest quun produit.

Seul l’esprit est la vie dont la valeur et la force sont à considérer d’après sa relation avec son origine spirituelle. La puissance de lesprit, et par conséquent celle de lintuition, dépend étroitement de la proximité de sa relation avec cette origine. Concrètement, si lon peut dire sagissant des choses spirituelles, l’esprit n’assimile que les informations qui contribuent à son épanouissement, qui servent à l’illumination de ses enveloppes subtiles [fin-matérielles] dans ce quon nommait lâme, il y a encore peu de décennies. Voilà pourquoi tout ce qui est acquis, ce qui est appris dans les écoles, dans les livres ne peut nourrir que le cerveau c’estàdire l’intellect. Formules chimiques, mathématiques ou grammaticales et dates historiques ont une valeur relative en regard de ce qui est indispensable à l’esprit: le fait de se nourrir d’expériences vécues, de ressentis vivants. Tout le reste est de moindre importance face à la vie réelle, véritable, celle de l’esprit. Les connaissances intellectuelles sont certes utiles à la vie sociale, culturelle, et, dans une moindre mesure, à la vie éducative, mais pour retrouver les vraies valeurs, encore fautil exercer son intuition à signifier subtilement à l’intellect quelles sont ses limites, de telle sorte que l’esprit reprenne la première place, celle de dirigeant, de gouverneur.

L’intuition, un élan vital

Matérialiste ou spiritualiste, personne ne réfute la réalité de l’intuition, nul ne songe à la nier tant elle est pour tous ce quHenri Bergson 4 (18591941) nomma un élan vital. L’intuition est la force motrice qui guide l’être humain, sa plus grande force pour exister en plénitude. Il doit s’en pénétrer, écouter son appel, tenir compte de ses visions fulgurantes afin de participer à la vie subtile, d’enrichir et de nourrir son âme grâce aux expériences vécues.

L’intuition porte la force de l’esprit, force formatrice et vivifiante. Elle est cette faculté d’éprouver en un éclair, de vivre dans un instant ce qui existe audelà des sens physiques, audelà des limites de perception et de compréhension de l’intellect. Elle est la faculté de ressentir et de percevoir audelà de l’espace et du temps.

L’intuition est donc une réalité intérieure, une manifestation subite qui imprègne et marque distinctement chaque être humain dans tous les actes de sa vie privée ou professionnelle, agréables ou difficiles, bénéfiques ou appauvrissants. Elle se situe bien loin audessus de la pensée, hors du monde matériel du concret et de l’abstrait. Elle accroche ses antennes dans des hauteurs de perception globale soit dans le domaine de l’ombre si l’homme est assujetti à la matière, soit dans le domaine lumineux s’il a atteint une maturité déterminée en prenant son essor spirituel. Elle donne accès au réel existant audelà de l’espace et du temps, audelà des potentialités physiques et psychiques. Elle est issue de relations invisibles que génère, dans un mouvement autoactif, l’esprit humain par ses œuvres, qui ne sont autres que les pensées, les paroles et les actes.

Tous les êtres humains, par leur nature profonde, participent directement à la qualité de la teneur intuitive, lumineuse ou sombre, providentielle ou malheureuse dans laquelle ils puisent à tout moment. Cette disposition intérieure commune les amène à accueillir, pleins de gratitude, ou tout au contraire à refouler inconsciemment ou délibérément l’intuition qui les inonde en permanence.

Les valeurs de l’intuition

L’intuition est une source où l’homme peut puiser force et noblesse. C’est la seule valeur à vivre en toute conscience, une valeur prodigue. Il est exclu que l’intuition soit erronée. C’est à chacun d’être vigilant afin d’éviter la confusion entre sa voix intérieure et les produits de son cerveau. Toute confusion témoigne qu’on s’est laissé induire en erreur par son intellect ou son sentiment. L’intuition est la force individuelle qui se déverse sur autrui et peut les entraîner par sa puissance persuasive vers le bien si l’esprit aspire à ce qui est beau et noble. Voilà pourquoi il ne faut pas se fermer à l’action de l’intuition qui jaillit des belles âmes. C’est un don fondamental où seules les différences de réalisation proviennent des usages qui en sont faits. Un travail assidu et permanent de vigilance doit conduire toute personne à insérer dans sa vie quotidienne des intuitions épurées et libérées des distorsions provoquées par les émanations du cerveau. La pure intuition est d’une provenance sûre, celle de l’esprit. Elle est porteuse de la volonté spirituelle qui construit et assume dans les lois naturelles.

L’intuition a pour extraordinaire propriété de focaliser l’Irradiation créatrice divine neutre afin de la concentrer et de la diriger à travers l’intellect jusque dans la matière visible. On comprend que, dans ces conditions, elle saccompagne du sens du beau qui permet la réalisation harmonieuse dœuvres de l’esprit. La “physique des composants” travaille activement sur les matériaux conducteurs de l’information. Le cerveau peut être lui aussi comparé à un conducteur très élaboré qui conduit l’esprit. Il est indispensable que tout matériau conducteur soit pur pour assumer son rôle de transmetteur de l’information. Bien plus que pour tout autre matériau, le cerveau doit remplir les trois conditions exigées d’un bon conducteur: qualité (sens de la beauté), quantité (toute l’intuition) et constance (activité régulière non troublée).

Il peut arriver qu’il y ait discordance dans les intuitions des personnes. Cela étonne. En fait, il est nécessaire de relier en permanence le contenu des intuitions à la maturité de chaque esprit en regard des éminentes valeurs d’évolution spirituelle. La différence de maturité spirituelle est en étroite relation avec la place qu’occupe l’esprit humain sur les différents plans de la matière fine (laudelà). De ce fait, l’esprit humain en question ne peut jamais saisir que ce qu’il est capable de s’approprier intérieurement; cela en raison des limites qu’il s’est octroyé luimême par sa plus ou moins grande pureté. À tout instant, il effectue des choix qui l’élèvent et ou qui l’abaissent. Ses orientations, les directions qu’il prend l’allègent et le font accéder à une vision élargie de la réalité ou bien elles le densifient et le rendent inapte à “percevoir” la vraie vie.

Au quotidien, l’intuition s’annonce le plus souvent de manière discrète. On doit ce fait à la puissance écrasante du cerveau en regard du cervelet. Mais lorsque survient ces instants de contact que sont les perceptions intuitives, il faut un support disponible et accueillant. Par analogie, nous pouvons comparer lintuition à l’eau, légère, cristalline, rafraîchissante, toujours présente et prête à servir si personne ne s’avise de la polluer, si nul ne lui barre le passage.

Il lui faut une terre hospitalière pour distribuer ses bienfaits, pas une terre recouverte de béton et de goudron. Le cerveau est cette terre. Aride, s’il contraint l’esprit, s’il se superpose à lui (la terre qui empêcherait l’eau de s’infiltrer!). Dans ce cas, l’intuition n’est plus très nette, car elle est entachée jusquà devenir inopérante. Par contre, si le cerveau se laisse irriguer par les vibrations subtiles, il sert alors utilement à l’homme et occupe sa vraie place d’instrument (la terre qui reçoit sa nourriture pour prodiguer ses fruits).

L’autre critère important est le sens accordons aux intuitions. Comme impulsion naturelle, l’intuition ressent authentiquement ce qu’elle touche. Mais nous ne savons pas souvent détecter sa précieuse valeur et percevoir l’effet produit par son écoute ou son rejet. Cependant, son acceptation ne supprime pas l’indispensable réflexion personnelle quant à la meilleure façon de la mettre en œuvre dans le quotidien. L’intuition n’est pas un simple avertisseur des dangers que nous pouvons potentiellement encourir. En effet, elle offre la possibilité d’effectuer des choix, de décider, de peser et d’évaluer l’importance d’une décision et de ressentir l’impact des orientations décidées. Ainsi, elle livre l’indignité de toute conduite ou la joie du devoir accompli, elle fait éprouver ce qui est juste ou injuste.

Elle provoque autant les sensations de malaise ou d’angoisse que les sensations de bonheur irradiant qui se condensent au niveau du plexus solaire. En ellemême, elle est la voie royale de l’inspiration artistique ou la triste source des plus noires réalisations. Tout ne dépend que de la qualité intérieure de l’être.

L’intuition féminine

Ce quest lâme, qui le sait, aujourd’hui? Pour la femme d’aujourd’hui, l’émancipation est relative dans la mesure où elle est entièrement fondée sur le “mètreétalon” homme qui, dans les faits, lui a permis d’accéder à une masculinisation progressive, tandis que lhomme tend à se féminiser. Le wokisme en est la plus redoutable conséquence. Sur le plan de l’être intérieur qui est le domaine de l’intuition la suprématie naturelle de la femme largement reconnue par tous les peuples, par toutes les traditions, et en tout temps, est maintenant battue en brèche.

En effet, l’intuition n’est plus considérée par certains comme l’apanage prépondérant de la femme. Se posant la question de savoir si l’intuition féminine résultait d’un déterminisme biologique ou d’une faculté culturellement acquise, quelques scientifiques, à la suite de divers tests et autres essais en sont venus à réfuter cette prédominance chez la femme. Bien que la difficulté la plus grande existe en ce qui concerne l’intuition, ils n’ont pas hésité à nier cette réalité par ignorance véritable de la nature féminine. En pratique, il y a autant de travaux qui “démontrent” la réalité de la suprématie intuitive chez la femme que de travaux qui auraient “prouvé” le contraire.

Les dons et la constitution de la femme la mettent en position d’exercer un rôle majeur dans l’activité humaine de par sa nature plus affinée, plus réceptive, plus accueillante. Cette nature est fondamentalement d’ordre spirituel. À la femme est dévolu un rôle spirituel privilégié, hélas souvent négligé. Mais on en trouve une correspondance biologique dans l’héritage chromosomique qui rend la femme plus équilibrée psychiquement, plus résistante aux épreuves, à la faim, aux intempéries et aux chocs nerveux. En 2024, sa longévité moyenne (85, 3 ans) montre quelle dépasse celle de l’homme (79,4 ans). Cest parfaitement absurde de considérer la femme comme le “sexe faible”. Sa force spécifique, elle la puise grâce à sa liaison plus étroite avec la Force créatrice qui flue dans l’univers et par elle réside son extraordinaire faculté intuitive dite féminine.

L’encéphale féminin, bien qu’hypertrophié au même titre que celui de l’homme, est mieux à même d’exercer son rôle dans la matière. Comme indiqué au début de ce texte, le cerveau de la femme pèse environ 1280 g, celui de l’homme environ 1400 g. Quant au cervelet, il pèse de 130 à 150 grammes. Autrement dit le rapport cerveaucervelet est plus favorable chez la femme que chez lhomme. Chez la femme, le rapport des masses encéphaliques est moins éloigné de l’harmonie prévue dans le plan d’évolution initiale des humains. Son intuition est du même coup plus facilement présente et efficace, confirmant ainsi le “talent” spirituel dont elle jouit par nature. Sans s’efforcer d’argumenter intellectuellement, grâce à son plus grand discernement intuitif, elle sait spontanément quelle est la voie la meilleure afin de se conduire noblement dans l’existence si toutefois elle accepte de l’écouter au plus profond de son être. Spirituellement, la femme est porteuse d’un esprit lui offrant de capter sur des sommets qui ne sont pas accessibles aux hommes, mais ceci n’est possible que si elle vit et assume sa capacité intuitive innée.

Faire vivre son intuition

Point n’est besoin de livres, d’astreinte spirituelle, d’ascèse, ou d’isolement. Il faut seulement le vouloir et s’entraîner à peser les enseignements de la vie à l’aide de son intuition. Que l’homme accepte d’accueillir, de penser, de parler et d’agir uniquement d’après ses propres intuitions est chose apparemment simple: examiner intuitivement ce qui juste ou injuste, bon ou mauvais, bien ou mal. Cest là, une affaire de volonté et de mouvement intérieur. La force en est donnée à chacun dès l’instant où il se résout hardiment à entreprendre ce travail personnel sur luimême dans le calme et le secret de son être intérieur, lequel s’affirme, se renforce et finalement rayonne dans lêtre spirituel.

Spontanément alors, l’intuition consciente devient phénomène naturel, libre de prendre son envol pour revenir telle une messagère de bonheur, de soutien et de résolution, avec éclat et rayonnement. Toute faute, tout problème, tout échec, toute douleur, toute chute doivent apporter l’occasion d’une amélioration tirée de la leçon apprise grâce à l’expérience vécue. C’est par l’intuition et non par l’observation que le profit peut venir durablement, c’est par elle seulement que la prise de conscience peut être effective afin de se prémunir contre un nouveau risque de chute.

Voilà pourquoi il est bon de laisser s’épanouir l’intuition, afin qu’elle prenne son essor pour le plus grand bien de l’être.

L’intuition est le lien synergique irrationnel qui conduit audelà des limites et des capacités des “cerveaux” en les transcendant. Pour parler le langage de la télévision, tout se passe comme si une “voix off” apportait à l’être agissant les informations indispensables pour être et vivre dans une totale et naturelle efficacité. Le mauvais concurrent de lintuition est le sentiment, qui donne souvent lillusion d’être lintuition. Cest ainsi que tant de nombreux problèmes proviennent de cette malheureuse duperie. Mais inversement, il faut également veiller à ne pas laisser les mauvais souvenirs des erreurs passées, provoquées par la confusion avec le sentiment, prendre le masque de l’intuition. Par crainte de se tromper, par manque de confiance ou trop grande prudence, par scrupule aussi, seul l’intellect tire profit d’une situation si malsaine. Afin de ne pas refouler les intuitions en imaginant qu’il s’agit là de sentiments, il importe d’être vigilant et de faire preuve de patience, car la patience accompagne nécessairement l’intuition. Un délai plus ou moins long est toujours nécessaire pour réaliser ses vues. Limportance vitale de lintuition se mesure naturellement dès que l’on prend conscience delle. Mais si elle n’est pas prise en considération, alors le risque de commettre des erreurs s’accroît. Rester en accord avec son intuition cest se mettre en relation avec sa conscience. Mais l’intellect censure ce qu’il lui déplaît d’entendre et soppose à linflexible et indéfinissable pulsion intérieure quest lintuition.

Par l’intuition, l’esprit transmet au moment voulu et soudainement les choses que le cerveau a besoin de connaître.

Cela aide à déceler ce qu’il faut faire et comment y parvenir jour après jour. Cela permet aussi de concrétiser une idée issue de l’intuition, émanant d’un savoir ancré dans la supraréalité. L’intuition communique au cerveau le savoir que l’esprit a accumulé audelà des années et des vies terrestres. Elle détient une extraordinaire et inexplicable puissance d’impact. C’est une expérience directe et instantanée, une connaissance immédiate communiquée par un émetteur intelligent: l’esprit, qui est potentiellement ancré dans limmortalité et léternité, audelà des barrières de la chair. L’intuition est une sorte de banque de données illimitées et intemporelles qui permet de faire travailler le cervelet et le cerveau en tandem pour suivre une trajectoire inspirée par l’esprit que peut réaliser le cerveau. En conclusion, l’encéphale est un système à double entrée, par l’intuition et par les cinq sens. Il dispose d’un service d’information binaire, spirituel et intellectuel, qui génère et, en même temps, filtre les idées. Lexcellence de l’intuition se mesure aux dons heureux de connaissance et de savoir qu’elle dispense. À ce titre, elle mérite un cerveau purifié, capable de recevoir, d’élaborer et de transmettre une information constructive qui ennoblit et cela impose la nécessité dun travail de purification des pensées et un lâcherprise du cerveau.

Salem YAHI
Novembre 2024

Notes:

1 INSERM: Institut national de la santé et de la recherche médicale.
2 La transcriptomique est l’analyse des ARN messagers transcrits dans une cellule, tissu ou organisme, permettant de quantifier l’expression des gènes.
3 Publié aux Éditions du Seuil en 1980.
4 Henri Bergson, lÉvolution créatrice, Puf 2013.

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Maître cerveau sur son homme perché

« Maître cerveau sur son homme perché. » (Paul Valéry)

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