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Les 7 péchés capitaux

 

Les « 7 péchés capitaux » sont, en fait, au nombre de … 8!

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Le Chiffre 7

Le Chiffre 7 est celui de la Volonté Divine. Les traditionnels « 7 Dons du Saint Esprit » viennent de là. Ça c’est le Pôle.

Le chiffre 7 rappelle, entre autres, les 7 jours de la semaine, les 7 couleurs de l’arc-en-ciel, les 7 branches de la Menorah (chandelier sacré des Hébreux), les 7 notes de la gamme musicale, les 7 merveilles du monde, les 7 chakras ou encore les 7 circumambulations des pèlerins musulmans à la Mecque.

Mais aussi les 7 années requises pour la construction du Temple de Salomon à Jérusalem (Premier Livre des Rois, VI-38), les 7 péchés capitaux (on en parle ici), les « 7 vertus théologales et cardinales »: foi, espérance, charité / prudence, tempérance, force et justice, les sept dernières Paroles de Jésus sur la croix, et, dans l’Apocalypse, les 7 Sceaux et les 7 Trompettes.

En face du Pôle, il y a, bien sûr, l’anti-pôle. L’obscurité singeant la Lumière, cela explique aussi pourquoi ce qui est mal puisse aussi aller par 7. Tel serait précisément le cas des « 7 péchés capitaux ».

Que dit la Bible au sujet des 7 péchés capitaux?

Concernant l’orgueil: « Quiconque se vante, qu’il se vante du Seigneur. » – (1 Corinthiens 1:31).

– Concernant l’avarice: « Il est plus facile à un chameau de passer par le chas d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. » – (Matthieu XIX:24).

– Concernant la luxure: « Toutes les choses sont permises, mais non toutes les choses conviennent. Toutes les choses sont permises, mais je ne me laisserai asservir par aucune. » – (1 Corinthiens VI:12).

– Concernant la luxure et l’envie: « Celui qui convoite a déjà commis l’adultère dans son cœur. » – (Matthieu V:28).

– Concernant la gourmandise: « Tout être humain est tenté, quand il est entraîné et amorcé par sa propre convoitise. » – (Jacques I:14).

– Concernant la colère: « La colère de l’être humain ne produit pas la Justice de Dieu. » – (Jacques I:20).

– Concernant la paresse: « Enfin, mes frères, toutes choses soient vraies, toutes choses soient honorables, toutes choses soient justes, toutes choses soient pures, toutes choses soient aimables, toutes choses soient de bonne réputation; s’il y a quelque vertu, et s’il y a quelque louange, faites-en mention. » – (Philippiens IV:8).

– Concernant la vanité: « Vanité des vanités, et tout est vanité! » (« L’Ecclésiaste », I-2).

Liste des péchés capitaux

Traditionnellement (notamment en fonction du catéchisme de l’église catholique), les sept péchés capitaux – qui, en réalité, sont plutôt des vices et sont plutôt  huit – sont:

  1. L’orgueil (en latin: superbia);
  2. L’avarice (en latin: avaritia);
  3. La luxure (en latin: luxuria);
  4. L’envie (en latin: invidia);
  5. La gourmandise (ou gloutonnerie/goinfrerie) (en latin: gula);
  6. La colère (en latin: ira);
  7. La paresse (acédie: négligence spirituelle) (en latin: acedia);
  8. La vanité (dans la liste initiale; supprimée par la suite).

Thomas d’Aquin et la Somme Théologique

D’où vient cette liste? Selon la tradition, l’auteur de la liste serait le théologien chrétien Thomas d’Aquin, qui considérait que la philosophie était « la servante de la théologie ».

De façon générale, pour Thomas d’Aquin, le péché vient du désir du bien passager, alors que la vertu vient du désir du Bien immuable.

Péché capital

Qu’est-ce qu’un péché capital? Un péché est dit capital par référence à la «tête» (en latin: «capita»): ce sont les péchés «en tête de liste», donc susceptibles d’en entraîner d’autres, et notamment de provoquer les actes les plus graves, tels les péchés dits (par opposition aux péchés dits « véniels ») « mortels », comme le meurtre, l’adultère, etc.

Pour Thomas d’Aquin, le pire de ces 7 vices serait le premier de la liste: l’orgueil.

Évagre le Pontique

Le premier à parler des huit passions aurait, toutefois, été un certain Évagre le Pontique:

Au départ, Évagre distingue huit pensées entêtantes, qu’il appelle des «logismoï», soit huit symptômes d’une maladie de l’esprit ou de l’être, mettant l’être humain en état de péché: gourmandise, impureté, avarice, acédie, colère, tristesse, vaine gloire et orgueil. C’est ce qui est sans doute à l’origine du système des péchés capitaux; plus tard, le pape Grégoire le Grand, en supprimera un pour pouvoir en  imposera sept.

Manque de « chance »! Le pape Grégoire le Grand (peut-être pas si grand que ça?), pour en réduire le nombre à 7, a, en fait, supprimé le péché capital le plus important: la vanité (initialement appelé « vaine gloire » par Évagre le Pontique).

La vanité

En effet, s’il fallait établir un classement, le fardeau le plus lourd dont s’est chargée l’être humain, et qui l’empêche d’effectuer son Ascension spirituelle, ce n’est pas l’orgueil ni les autres péchés capitaux (bien qu’aucun de ceux-ci – et de loin! – ne puisse être considéré comme « véniel »!) mais c’est …, oui, la vanité! Non seulement c’est elle qui est la plus répandue mais c’est elle qui pèse le plus lourd pour retenir les êtres humains vers le bas.

Alors que l’orgueil c’est le culte de soi-même, la vanité, c’est le culte du vain et du vide. C’est avoir de l’admiration ou même de la vénération pour ce qui n’en mérite pas, au détriment de ce qui a une valeur réelle mais « en jette » beaucoup moins! Là ou l’orgueil est liée à la personne de l’orgueilleux, la vanité est liée aux attributs du vaniteux.

Partout où elle sévit, en tant que véritable poison de l’âme, la vanité apporte ruine et perdition, tellement elle est partout cultivée avec délectation, comme moyen commode pour faire illusion et masquer toutes les lacunes personnelles. Mais l’on ne dupe que les dupables, pas les autres!

Même si un être humain expérimente, sur son chemin, un bouleversement qui pourrait pour lui constituer une occasion de remise en cause, elle n’est pas saisie parce que la vanité empêche toute remise en question. La vanité se moque de la réalité, l’illusion lui suffit. Ce que l’être humain veut, c’est crâner, impressionner autrui. De l’authenticité il n’a rien à faire, l’apparence suffit à l’être humain vaniteux. C’est un « frimeur »!

La vanité est, en fait, l’excroissance la plus importante de la domination de l’intellect lié à la Terre. Car l’intellect est naturellement tourné vers ce qui a moins d’importance – le purement terrestre – au détriment de ce qui est réellement le plus important: les Valeurs d’Éternité.

Et, derrière la vanité, prennent la suite de nombreux autres maux, comme l’envie (un péché capital), la haine, la calomnie, l’addiction à l’égard des jouissances terrestres (dont l’alcoolisme, la toxicomanie, la tabagie et la sexualité déconnectée de l’Amour) et des biens matériels en tous genres. Toute la laideur ici-bas est ancrée dans la vanité, ce qui se voit de quantité de manières différentes, à commencer par les « défilés de mode ».

Ancré dans la plus condamnable vanité, l’irrésistible besoin de paraître extérieurement a engendré une «caricature d’être humain» partout visible! Un être d’apparence, en réalité, n’est plus un «être humain», parce que, dans sa répréhensible vanité, il a, pour l’amour de l’apparence, emmuré son esprit. Ce faisant, il a coupé tous les Chemins naturels de liaison mis en place par l’Omnisagesse de son Créateur afin de permettre à son esprit de s’activer et de mûrir. Oui, la vanité est bien le pire péché capital!

Augustin d’Hippone met en garde ses lecteurs, dans le chapitre 38 des Confessions, contre la croyance trop hâtive d’être débarrassé de la vaine gloire, car il existe encore selon lui un piège:

«(…) Telle est cette passion d’être loué qu’au moment où je la condamne en moi, elle me tente encore par cela même que je la condamne: car il arrive souvent que l’homme qui méprise la vaine gloire se glorifie de ce mépris plus vainement encore. Mais qu’alors il ne croie point la mépriser et qu’il ne s’en glorifie point: car celui-là ne la méprise point, en effet, qui, dans le fond de son cœur, tire vanité de ce mépris.».

A la suite d’Augustin d’Hippone, Jean Cassien compare, pour cette raison, la vaine gloire à une suite de pelures d’oignon:

«La vanité que le démon n’a pu donner avec un vêtement neuf et bien fait, il cherche à l’inspirer avec un vêtement pauvre et grossier. Celui que n’a pas troublé les honneurs, se complaît quelquefois dans son humilité; celui qui ne s’est pas enorgueilli de sa science et de son éloquence, devient fier de son silence prolongé. Un jeûne public peut donner de la vanité, et l’on en ressent aussi d’un jeûne qu’on cache pour ne pas être loué. Le religieux, qui évite de prier longtemps devant ses frères, pour n’être pas remarqué, s’admire ensuite intérieurement de s’être ainsi caché.».

Dans ces conditions, pourra-t-on, un jour, en voir le bout?, telle est la question….! La réponse est simple, c’est sortir de l’intellect pour entrer dans l’esprit. seulement se tient la véritable Humilité

Au sujet d’une partie des huit passions identifiées par lui Évagre le Pontique déclare aussi:

«Les pensées génériques provenant de la partie concupiscible sont trois: celle de gourmandise, celle de l’avarice et celle de la vaine gloire, car l’on désire soit des nourritures, soit de l’argent, soit la gloire; mais la cupidité, la vaine gloire et les autres pensées de la partie concupiscible sont précédées par l’égoïsme (philautia).»

Alors, que veut dire « concupiscible »? « Concupiscible » (philosophie scholastique) veut dire: « digne de concupiscence », « désirable », « qui peut être désiré avec ardeur » mais aussi: « susceptible d’éveiller le désir sexuel ». La gourmandise l’avarice et la vaine gloire peuvent, toutes les trois, sembler désirables.

Suite du propos d’Évagre le Pontique:

«Seule la pensée de tristesse ne comporte pas de plaisir. Celle de l’orgueil est sans matières. À celles de rancune (μνησικακία / mnêsikakía) et de la colère est liée la tristesse.»

Dans la liste d’Évagre le Pontique la tristesse ne semble pas être à sa place, car la tristesse n’est ni une passion ni un péché capital mais plutôt une émotion.

Évagre le Pontique poursuit en disant.

«Toutes aboutissent à celle de l’orgueil, mais se ramènent à celle de l’égoïsme. Celui donc qui n’est pas égoïste est forcément aussi ennemi du plaisir, car, devenu maître de lui, il les a évidemment toutes maîtrisées.»

Par la suite, nous apprenons que:

« Cette liste [celle d’Évagre le Pontique] a été revue par Jean Cassien au Vème siècle, puis par le pape Grégoire le Grand (590-604), qui, dans les Moralia [commentaires sur le Livre de Job], supprime la vaine gloire (qu’il – bien qu’il s’agisse, en fait, de deux choses très différentes! – identifie à l’orgueil) et aussi l’acédie [paresse spirituelle, qu’il identifie faussement à la tristesse], mais [cette fois, avec pertinence!] rajoute l’envie, ramenant ainsi les passions capitales à sept.

La liste est définitivement fixée au quatrième concile du Latran en 1215 et consignée par Thomas d’Aquin au XIIIème siècle dans sa Somme théologique. La liste de «sept péchés capitaux» [sic!] sera répandue par la Contre-Réforme (XVIème siècle). »  Source.

Plutôt qu’aux 7 supposées Vertus (en réalité, il y en a bien plus que sept, et la plupart de celles fixées par la Tradition ne figurent pas dedans!), les huit passions ou péchés capitaux s’opposent donc plutôt aux huit Béatitudes de Jésus.

Présentation des 7 péchés capitaux

Voici donc, en plus de la vanité (déjà présentée plus haut), la liste des 7 péchés capitaux et une possible première interprétation:

1) L’orgueil: premier dans la liste des 7 péchés capitaux.

Même s’il existe différentes listes avec différents ordres de présentation, l’orgueil est généralement en tête de la Liste des Péchés Capitaux. La raison pour cela est probablement que, vu la haute considération qu’il a pour lui-même, un orgueilleux croit volontiers que tout lui est dû. Par conséquent, pourquoi ne se montrerait-il pas aussi avare, luxurieux, envieux, gourmand, coléreux, paresseux et – en prime! – vaniteux?

A l’inverse de la vanité, – qui, curieusement, – bien que plus répandue que lui, ne figure pas (il en faudrait 8!) dans la liste traditionnelle des 7 péchés capitaux -, l’orgueil est centré sur le « moi », l’ego. Il consiste à s’attribuer des qualités qui – comme les talents (les facultés) – sont, en fait, des Dons de Dieu. L’orgueil est une transgression du Premier Commandement.

Alors que la vanité concerne les attributs, l’orgueil concerne le moi lui-même. Alors que la vanité concerne l’avoir, l’orgueil concerne l’être. L’orgueil est, selon Thomas d’Aquin, le «désir de sa propre prééminence» (ou de sa propre supériorité) – le fait de se croire « mieux que tout le monde » -, mais aussi «le mépris de Dieu» et le refus de se soumettre à Sa Loi. «Moi d’abord» est la devise de l’orgueilleux.

Dû à l’ego et à l’ignorance, l’orgueil est donc un mauvais centrage, un refus de reconnaître les Lois de la Création: un comportement qui rappelle celui d’Adam et Eve croquant du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, avec le désastre consécutif que l’on sait: le péché héréditaire.

C’est – de même que l’avarice -, un péché constituant lui-même l’origine d’autres péchés.

  • Nom latin: « superbia ».
  • Nature: concupiscible (voir définition plus haut).
  • Synonymes: vaine gloire, apostasie (reniement de la foi), ambition, superbe (au sens latin du mot).
  • Qualités et vertus contraires: Foi, Charité (« Agapé »: Amour vrai pour Dieu et pour les autres), prudence.

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Orgueil - Jérôme Bosch

L’orgueil – Jérôme Bosch

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2) L’avarice.

L’avarice – essentiellement dirigée vers l’argent – a le sens de cupidité et de convoitise: c’est un attachement excessif à l’argent et aux richesses, se traduisant par une accumulation déraisonnable de biens matériels, voire même un accaparement.

Pour Thomas d’Aquin, l’avarice est un «désir immodéré des richesses», «une recherche déréglée des biens corruptibles». L’avarice s’opposerait à la libéralité ou générosité.

Selon Thomas d’Aquin, l’avarice est la «racine» concrète de la plupart des autres péchés, mais peut plus rarement découler d’autres péchés tels que l’ambition ou la gourmandise.

Selon la Bible, « L’amour de l’argent est une racine de tous les maux » (1 Timothée VI:10).

D’un point de vue psychologique, l’avarice serait une perversion de l’instinct de conservation se traduisant par une accumulation d’argent et autres valeurs exclusivement matérielles. « Toujours plus » est la devise de l’avare.

Il s’agit donc d’un insatiable empilement de richesses rien que pour l’amour des richesses, avec, en même temps, un refus du partage prononcé. C’est ainsi qu’à François d’Assise quêtant des pierres pour l’une de ses constructions un avare lui aurait répondu: « De moi, Tu n’auras pas même une demi-pierre », ce à quoi François aurait rétorqué: « Pas étonnant, pour cela Tu devrais couper Ton cœur en deux! ».

  • Nom latin: « avaritia ».
  • Nature: concupiscible.
  • Synonymes: cupidité, convoitise, ladrerie.
  • Qualités et vertus contraires: libéralité, générosité, justice, charité, miséricorde.

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Avarice - Jérôme Bosch

L’avarice – Jérôme Bosch

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3) La luxure.

Clairement condamnée par le Neuvième Commandement, La luxure est la recherche du plaisir et de la jouissance sexuels, y compris ce que l’on appelle pudiquement « les plaisirs solitaires ». Contrairement à l’orgueil et à l’avarice, c’est un vice visible, qui se manifeste par des actes concrets. Pour Thomas d’Aquin c’est le vice le plus vil.

La luxure est aussi le plaisir de posséder l’autre, de le considérer comme un objet de plaisir, de se servir de lui pour assouvir ses propres envies ou instincts. Bien qu’elle ne soit nullement réservée au sexe masculin, c’est, hélas, le comportement de beaucoup d’hommes considérant les femmes comme des objets de plaisir destinés à assouvir leur satisfaction. «Mon plaisir avant tout!» est la devise du luxurieux.

La luxure dévalorise la femme et, plus généralement, tout « objet » de désir sexuel. Ce faisant, le luxurieux se dévalorise, en premier lieu … lui-même! Une appétence immodérée pour les plaisirs charnels est – tout comme la goinfrerie ou n’importe quelle autre addiction – de nature à retenir sur Terre une âme après la mort.

  • Nom latin: « luxuria », « fornicatio ».
  • Nature: concupiscible.
  • Synonymes: concupiscence, convoitise, débauche, dépravation, stupre, inconduite.
  • Qualités et vertus contraires: chasteté, tempérance, modération, respect, maîtrise de soi.

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Luxure - Jérôme Bosch

La luxure – Jérôme Bosch

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4) L’envie.

Ce péché capital ne figure pas dans la liste d’Évagre le Pontique; il a, en effet, ultérieurement été introduit dans la Liste des péchés capitaux par le pape Grégoire Ier, dit « Grégoire le Grand ».

Clairement condamnée par le Dixième Commandement, l’envie est un ressenti négatif (cupidité) éprouvé vis-à-vis d’un bien, d’une caractéristique ou d’une qualité possédés par autrui. C’est aussi la volonté de s’approprier ce bien d’autrui par tous les moyens: l’envie mène à la rancœur, à l’amertume, au ressentiment, à la haine, à la colère et à l’agressivité. «Tout pour moi» est la devise de l’envieux.

La répugnante envie s’accompagne généralement de tristesse, de tourment et de jalousie au sens courant. («Rien qu’à moi» est la devise du jaloux.).

  • Nom latin: « invidia ».
  • Nature: irascible.
  • Synonymes: convoitise, tristesse, déception, rancœur, amertume, jalousie.
  • Qualités et vertus contraires: espérance, tempérance, modération, force, contentement.

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Envie - Jérôme Bosch

L’envie – Jérôme Bosch

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5) La gourmandise.

La gourmandise – ou gloutonnerie ou encore goinfrerie – est un désir immodéré de mets pour soi-même. Si, en plus, est convoitée la nourriture appartenant à autrui, à la gourmandise s’ajoute alors l’envie, clairement réprimée par le Dixième Commandement. «Vivre pour manger» (au lieu de «Manger pour vivre») est la devise du glouton.

C’est un défaut visible qui, dans son fonctionnement, ressemble beaucoup à la luxure. Seul l’objet du désir est différent. Mais goinfrerie et luxure vont volontiers de pair. La gourmandise (que l’on essaye volontiers, de nos jours, – en confondant « gourmand » et « gourmet » – de présenter d’une manière positive, comme si c’était une qualité) rappelle directement le péché originel, à savoir Adam et Eve croquant du fruit défendu. A ce titre, la gourmandise est liée à l’orgueil (autre péché capital) et à la désobéissance à la Volonté Divine.

  • Nom latin: « gula ».
  • Nature: concupiscible.
  • Synonymes: gloutonnerie, goinfrerie, boulimie, avidité, rapacité, voracité.
  • Qualités et vertus contraires: modération, détachement, frugalité, tempérance.

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Gourmandise - Jérôme Bosch

La gourmandise – Jérôme Bosch

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6) La colère.

A l’inverse de la Sainte Colère (la Colère Divine); la colère simplement humaine est la plus puissante et la plus dévastatrice des passions humaines. Elle conduit à des excès en pensées, en paroles et en actes: violence, meurtre, insulte, vengeance, etc.

La colère nait de l’envie mais aussi de la peur et s’accompagne souvent de la haine. «J’ai raison!» est la devise des coléreux.

  • Nom latin: « ira« .
  • Nature: irascible.
  • Synonymes: haine, agressivité.
  • Qualités et vertus contraires: tempérance, modération, pondération, « paisibilité » (quiétude).

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Colère - Jérôme Bosch

La colère – Jérôme Bosch

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7) La paresse.

La paresse, anciennement appelée « acédie », est une sorte de découragement qui atteint principalement les moines. Elle se double de paresse morale et se traduit par un relâchement de la pratique monastique ou ascétique.

  • Nom latin: « acedia ».
  • Nature: irascible.
  • Synonymes: acédie, tristesse, ennui, relâchement, spleen.
  • Qualités et vertus contraires: force d’âme, foi, espérance, ascèse.

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La paresse - Jérôme Bosch

La paresse – Jérôme Bosch

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Des 7 péchés capitaux aux 7 vertus catholiques.

Selon la tradition, les 7 péchés capitaux sont mis en relation avec les 7 vertus catholiques, dont la source se trouve dans la Bible.

Ces 7 vertus se décomposent en 3 vertus théologales (d’ordre divin) et 4 vertus cardinales (d’ordre humain).

Les 3 vertus théologales figurent dans la Première Épitre aux Corinthiens (XIII-13) du Nouveau Testament; ce sont:

  • la Foi (adhésion ferme aux Vérités divines),
  • l’Espérance (confiance profonde en la grâce de Dieu et en la vie éternelle – à distinguer de l’espoir),
  • la Charité (Amour désintéressé pour Dieu et pour autrui; mais aussi Miséricorde [en allemand: « Barmherzigkeit »], c’est-à-dire Amour de Dieu pour le monde et pour l’humanité).

Quant aux 4 vertus cardinales, elles sont citées dans la Sagesse de Salomon, dans l’Ancien Testament; ce sont:

  • La prudence (réflexion patiente, discernement),
  • la tempérance (maîtrise de soi, contrôle des passions, mesure),
  • la force (courage, force d’âme, résistance aux vices et à la peur),
  • et la justice (moralité, impartialité, équité).

Nous les citons ici juste pour mémoire, car, en réalité – stricto sensu -, même qualifiées de « théologales », la Foi et l’Espérance ne sont pas des Vertus, de même que la prudence et la tempérance – de simples qualités – ne le sont pas, non plus.

Quant à la Justice, elle n’est pas, non plus, une Vertu humaine, mais, à proprement parler, tout comme la Pureté et l’Amour, un Attribut divin..

Qu’il suffise présentement de dire ici que les Vertus viennent de Dieu et sont illimitées.

Le péché dans les autres traditions spirituelles.

Dans le Bouddhisme, il existe les Trois poisons, qui, à proprement parler, ne sont pas des péchés, mais plutôt les racines objectives de l’illusion [« maya »] et de la souffrance. Ces poisons sont:

  • L’ignorance: moteur du désir, de la volonté et du rejet, l’ignorance est la méconnaissance de la véritable nature des choses (vacuité, non-soi, interdépendance, impermanence…),
  • La soif [« samsara »]: c’est l’avidité, le désir, l’attachement, autant d’éléments qui causent la souffrance,
  • L’aversion: elle recouvre la haine de l’autre ainsi que la colère.

Conclusion

Si, au cours de sa vie terrestre, un être humain arrive à réellement se débarrasser d’un seul péché capital, alors il n’a pas perdu son existence.

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