Ecole de l'art de vivre

L’être humain face à son karma

par | 29 Mai 2025 | Expériences Vécues, Témoignages, Littérature, Lois, Vidéos, Poèmes, Regards sur le Monde | 0 commentaires

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 dont Charles .

L’être humain face à son karma

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Victor Hugo à Villequier

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Demain, dès l’aube…

La vidéo ci-dessous raconte brièvement l’histoire, mais l’interprétation chantée manque singulièrement … de vie! (Normal, c’est de l’IA!).

 

 

Bien qu’il s’agisse de voix féminines (là où l’on attendrait, une voix d’homme (celle de Victor Hugo!), l’interprétation des « Frangines » ci-dessous (ici, version sans images) est nettement plus convaincante:

 

 

Mais, étant donné que Victor Hugo a écrit: « Défense de déposer de la musique le long de mes vers », voici, maintenant, une version uniquement parlée:

 

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Et voici maintenant une version « animée », version « manga »:

 

 

Maintenant, c’est comme si c’était Victor Hugo lui-même qui prononçait son poème:

 

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Demain, dès l'aube

Demain, dès l’aube

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Cette vidéo explique l’histoire plus en détail…:

 

 

Et celle-ci donne encore plus de détails…:

 

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Certes, le poème « Demain dès l’aube » est très beau, mais il n’exprime que la douleur paternelle face au manque de sa fille. D’un point de vue spirituel, il y a, toutefois – sur le même sujet -, un autre poème de Victor Hugo, d’une bouleversante profondeur, simplement intitulé: « A Villequier ».

 

A Villequier

A Villequier

 

Le voici:

A Villequier

A Villequier

 Maintenant que Paris, ses pavés et ses marbres,
 Et sa brume et ses toits sont bien loin de mes yeux;
 Maintenant que je suis sous les branches des arbres,
 Et que je puis songer à la beauté des Cieux;

Maintenant que du deuil qui m’a fait l’âme obscure
 Je sors, pâle et vainqueur,
Et que je sens la paix de la grande nature
 Qui m’entre dans le cœur;

 Maintenant que je puis, assis au bord des ondes,
 Ému par ce superbe et tranquille horizon,
Examiner en moi les vérités profondes
 Et regarder les fleurs qui sont dans le gazon;

Maintenant, ô mon Dieu! que j’ai ce calme sombre
De pouvoir désormais
Voir de mes yeux la pierre où je sais que dans l’ombre
 Elle dort pour jamais;

 Maintenant qu’attendri par ces divins spectacles,
 Plaines, forêts, rochers, vallons, fleuve argenté,
 Voyant ma petitesse et voyant Vos Miracles,
 Je reprends ma raison devant l’immensité;

 Je viens à vous, Seigneur, Père auquel il faut croire;
 Je vous porte, apaisé,
Les morceaux de ce cœur tout plein de votre Gloire
 Que vous avez brisé;

Je viens à vous, Seigneur!, confessant que vous êtes
 Bon, clément, indulgent et doux, ô Dieu vivant!
 Je conviens que vous seul savez ce que vous faites,
 Et que l’homme n’est rien qu’un jonc qui tremble au vent;

Je dis que le tombeau qui sur les morts se ferme
 Ouvre le Firmament;
Et que ce qu’ici-bas nous prenons pour le terme
 Est le commencement;

 Je conviens à genoux que vous seul, Père auguste,
 Possédez l’Infini, le Réel, l’Absolu;
Je conviens qu’il est bon, je conviens qu’il est juste
 Que mon cœur ait saigné, puisque Dieu l’a voulu!

Je ne résiste plus à tout ce qui m’arrive
 Par Votre Volonté.
 L’âme de deuils en deuils, l’homme de rive en rive,
 Roule à l’éternité.

 Nous ne voyons jamais qu’un seul côté des choses;
 L’autre plonge en la nuit d’un mystère effrayant.
 L’homme subit le joug sans connaître les causes.
 Tout ce qu’il voit est court, inutile et fuyant.

Vous faites revenir toujours la solitude
 Autour de tous ses pas.
 Vous n’avez pas voulu qu’il eût la certitude
 Ni la Joie ici-bas!

 Dès qu’il possède un bien, le sort le lui retire.
 Rien ne lui fut donné, dans ses rapides jours,
 Pour qu’il s’en puisse faire une demeure, et dire:
 C’est ici ma maison, mon champ et mes amours!

 Il doit voir peu de temps tout ce que ses yeux voient;
 Il vieillit sans soutiens.
 Puisque ces choses sont, c’est qu’il faut qu’elles soient;
 J’en conviens, j’en conviens!

Le monde est sombre, ô Dieu! l’immuable Harmonie
 Se compose des pleurs aussi bien que des chants;
 L’homme n’est qu’un atome en cette ombre infinie,
 Nuit où montent les bons, où tombent les méchants.

Je sais que vous avez bien autre chose à faire
 Que de nous plaindre tous,
 Et qu’un enfant qui meurt, désespoir de sa mère,
 Ne vous fait rien, à vous!

 Je sais que le fruit tombe au vent qui le secoue,
 Que l’oiseau perd sa plume et la fleur son parfum;
Que la Création est une grande Roue
 Qui ne peut se mouvoir sans écraser quelqu’un;

 Les mois, les jours, les flots des mers, les yeux qui pleurent,
 Passent sous le ciel bleu;
 Il faut que l’herbe pousse et que les enfants meurent;
 Je le sais, ô mon Dieu!

 Dans vos Cieux, au-delà de la sphère des nues,
 Au fond de cet azur immobile et dormant,
Peut-être faites-vous des choses inconnues
 Où la douleur de l’homme entre comme élément.

Peut-être est-il utile à vos Desseins sans nombre
Que des êtres charmants
S’en aillent, emportés par le tourbillon sombre
 Des noirs événements.

Nos destins ténébreux vont sous des Lois immenses
 Que rien ne déconcerte et que rien n’attendrit.
Vous ne pouvez avoir de subites clémences
 Qui dérangent le Monde, ô Dieu, tranquille Esprit!

 Je vous supplie, ô Dieu!, de regarder mon âme,
Et de considérer
 Qu’humble comme un enfant et doux comme une femme,
 Je viens vous adorer!

 Considérez encor que j’avais, dès l’aurore,
 Travaillé, combattu, pensé, marché, lutté,
 Expliquant la Nature à l’homme qui l’ignore,
 Éclairant toute chose avec Votre Clarté;

 Que j’avais, affrontant la haine et la colère,
 Fait ma tâche ici-bas,
 Que je ne pouvais pas m’attendre à ce salaire,
Que je ne pouvais pas

Prévoir que, vous aussi, sur ma tête qui ploie
 Vous appesantiriez Votre Bras triomphant,
 Et que, vous qui voyiez comme j’ai peu de joie,
 Vous me reprendriez si vite mon enfant!

 Qu’une âme ainsi frappée à se plaindre est sujette,
 Que j’ai pu blasphémer,
Et vous jeter mes cris comme un enfant qui jette
 Une pierre à la mer!

 Considérez qu’on doute, ô mon Dieu ! quand on souffre,
 Que l’œil qui pleure trop finit par s’aveugler,
 Qu’un être que son deuil plonge au plus noir du gouffre,
 Quand il ne vous voit plus, ne peut vous contempler,

Et qu’il ne se peut pas que l’homme, lorsqu’il sombre
 Dans les afflictions,
Ait présente à l’esprit la sérénité sombre
 Des constellations!

 Aujourd’hui, moi qui fus faible comme une mère,
 Je me courbe à vos pieds devant vos Cieux ouverts.
 Je me sens éclairé, dans ma douleur amère,
 Par un meilleur regard jeté sur l’Univers.

Seigneur, je reconnais que l’homme est en délire
 S’il ose murmurer;
Je cesse d’accuser, je cesse de maudire,
 Mais laissez-moi pleurer!

 Hélas! laissez les pleurs couler de ma paupière,
 Puisque vous avez fait les hommes pour cela!
Laissez-moi me pencher sur cette froide pierre
 Et dire à mon enfant: Sens-Tu que je suis là?

 Laissez-moi lui parler, incliné sur ses restes,
 Le soir, quand tout se tait,
 Comme si, dans sa nuit, rouvrant ses yeux célestes,
 Cet ange m’écoutait!

 Hélas! vers le passé tournant un œil d’envie,
 Sans que rien ici-bas puisse m’en consoler,
Je regarde toujours ce moment de ma vie
 Où je l’ai vue ouvrir son aile et s’envoler!

 Je verrai cet instant jusqu’à ce que je meure,
  L’instant, pleurs superflus!,
 Où je criai: L’enfant que j’avais tout à l’heure,
 Quoi donc! je ne l’ai plus!

 Ne vous irritez pas que je sois de la sorte,
 Ô mon Dieu! cette plaie a si longtemps saigné!
 L’angoisse dans mon âme est toujours la plus forte,
 Et mon cœur est soumis, mais n’est pas résigné.

 Ne vous irritez pas! fronts que le deuil réclame,
 Mortels sujets aux pleurs,
Il nous est malaisé de retirer notre âme
 De ces grandes douleurs.

 Voyez-vous, nos enfants nous sont bien nécessaires,
 Seigneur; quand on a vu, dans sa vie, un matin,
 Au milieu des ennuis, des peines, des misères,
 Et de l’ombre que fait sur nous notre destin,

 Apparaître un enfant, tête chère et sacrée,
 Petit être joyeux,
Si beau, qu’on a cru voir s’ouvrir à son entrée
 Une porte des Cieux;

Quand on a vu, seize ans, de cet autre soi-même
 Croître la Grâce aimable et la douce raison,
Lorsqu’on a reconnu que cet enfant qu’on aime
 Fait le jour dans notre âme et dans notre maison,

Que c’est la seule Joie ici-bas qui persiste
 De tout ce qu’on rêva,
Considérez que c’est une chose bien triste
  De le voir qui s’en va! »

Victor Hugo

Possible source

 

D’un point de vue spirituel

Lorsqu’une telle tragédie se produit, bien souvent, tout naturellement, ceux qui la subissent se questionnent… Par exemple, ils disent: « Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter cela? ». Souvent aussi, les êtres humains se tournent vers Dieu. Certains veulent Le rendre responsable de leur infortune. Naturellement, cette attitude est fausse. Dieu ne veut aucune souffrance pour Son Peuple, c’est-à-dire pour ceux qui respectent et mettent en pratique Son Omni-Sainte Volonté. Il n’y a aucune action arbitraire de la part de Dieu. Sauf en cas de Prière d’Intercession, Il n’intervient pas directement et personnellement dans la vie des êtres humains, mais Il laisse Ses Lois parfaites, de façon auto-active, régir le destin des êtres humains en fonction de leur propre comportement.

Dans le cas précis, Léopoldine Vaquerie, née Hugo (mariée le 15 février 1843), ne sachant pas nager, lorsque le bateau sur lequel elle se trouve avec son mari Charles, se couche, suite à une soudaine rafale de vent, meurt à 19 ans en se noyant dans la Seine. C’est, bien sûr, un drame pour toute la famille Vaquerie – dont Auguste, frère aîné de Charles, grand admirateur et ami de Victor Hugo et propriétaire de la maison de Villequier (aujourd’hui Musée Victor Hugo) -, et toute la famille Hugo.

En particulier pour le père de la jeune mariée de 19 ans, Victor Hugo. Naturellement, l’on suppose que – sans parler des frères et sœur – Adèle Hugo, la mère de la jeune femme noyée, a aussi grandement souffert de ce drame, sauf qu’elle n’a pas rédigé de poèmes à ce sujet, alors que « Demain dès l’aube… » – connu de tous les écoliers – fait – paraît-il – partie du top 5 des poèmes de langue française les plus célèbres dans le monde entier.

Dans son poème « A Villequier », faisant partie du recueil « Les Contemplations », Victor Hugo partage à ses lecteurs comment il se positionne intérieurement face à cette douloureuse épreuve.

La Profession de Foi de Victor Hugo

Il dit:

« Voyant ma petitesse et voyant Vos Miracles (…)
 Je viens à vous, Seigneur, Père Auquel il faut croire.

Je viens à vous, Seigneur!, confessant que vous êtes
 Bon, Clément, Indulgent et Doux, ô Dieu Vivant!
 Je conviens que Vous seul savez ce que vous faites,
 Et que l’homme n’est rien qu’un jonc qui tremble au vent;

Je dis que le tombeau qui sur les morts se ferme
 Ouvre le Firmament;
Et que ce qu’ici-bas nous prenons pour le terme
 Est le commencement;

 Je conviens à genoux que vous seul, Père auguste,
 Possédez l’Infini, le Réel, l’Absolu;
Je conviens qu’il est bon, je conviens qu’il est juste
 Que mon cœur ait saigné, puisque Dieu l’a voulu!

Je ne résiste plus à tout ce qui m’arrive
 Par Votre Volonté.

 Puisque ces choses sont, c’est qu’il faut qu’elles soient;
 J’en conviens, j’en conviens!

Nos destins ténébreux vont sous des Lois immenses
Que rien ne déconcerte et que rien n’attendrit.
Vous ne pouvez avoir de subites clémences
Qui dérangent le Monde, ô Dieu.

Aujourd’hui, moi qui fus faible comme une mère,
Je me courbe à vos pieds devant vos Cieux ouverts.
Je me sens éclairé, dans ma douleur amère,
Par un meilleur regard jeté sur l’Univers.

Seigneur, je reconnais que l’homme est en délire
 S’il ose murmurer;
Je cesse d’accuser, je cesse de maudire.

  Et mon cœur est soumis. »

 

Nous avons ici le douloureux témoignage d’un homme brisé, mais qui, de très touchante manière, se positionne humblement face aux Lois de Dieu dans la Création en tant que l’Expression parfaite de Son Omnisainte Volonté. Certes, il n’a pas encore une parfaitement claire notion du Karma, mais il sait que rien n’arrive par hasard et que si – outre à sa fille et à toute sa famille ainsi qu’à celle de son gendre qui, « N’ayant pu la sauver », (…) « a voulu mourir » – cette épreuve lui est arrivée cela n’est pas sans raison. Ce n’est pas Dieu Qui a voulu qu’il souffre. En fonction des Lois parfaites il a juste récolté ce qu’il a antérieurement semé. Toute révolte ne sert de rien. Ce qui est est et a sa raison d’être. Il n’est de Salut que dans la pleine Acceptation de son destin.

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Tombe de Charles et Léopoldine Vaquerie, à Villequier

Tombe de Charles et Léopoldine Vaquerie, à Villequier

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