La transcommunication, une variante du spiritisme
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La salle de la conférence était comble pour ce congrès sur le thème de la transcommunication, car les organisateurs avaient invité plusieurs auteurs connus spécialisés dans la communication avec les morts. Quatre cents personnes venues de tous les coins du pays écoutaient avec une certaine religiosité les propos des expérimentateurs. Les explications et les expériences des uns et des autres mettaient en évidence les progrès de la transcommunication sur le plan de la connaissance de l’au-delà, des rapports avec les défunts et des différentes techniques utilisées. Les amateurs et les spécialistes de cette parascience puisent leurs ressources dans le spiritisme et la technique. Ils jurent d’avoir un mobile puissant et louable pour justifier leur action: apporter la preuve que l’au-delà existe parce que les morts parlent et, simultanément, parvenir à démontrer que la vie continue autrement après la mort. Les intervenants assuraient qu’ils abordaient cette pratique avec beaucoup d’humilité et d’amour. Un tel discours ne pouvait que recevoir l’approbation générale du public, par ailleurs déjà acquis. Un orateur évoqua les problèmes et les peurs vécus, quelques auditeurs témoignèrent aussi de quelques dangers. Ces témoignages étaient accueillis avec une grande attention par le public. Mais la force d’attraction du sensationnel l’emportait sur le bon sens et sur l’intuition. C’est un peu comme pour les accidents de la route. Ces histoires n’arrivent qu’aux autres… pourquoi s’y attarder !
Il régna un moment pathétique lorsqu’une dame témoigna de sa terrible expérience expliquant qu’elle était hantée par la voix de son mari qui l’implorait de venir le rejoindre dans la mort, il exigeait d’elle qu’elle se donne la mort, tout comme il l’avait fait quelque temps auparavant. Au fil des mois, continua-t-elle à raconter, d’autres voix étaient venues la perturber. Elle sentait comme un trou à l’arrière de sa tête (elle désigna son cervelet avec sa main droite). Elle sentait que par ce trou, des voix s’engouffraient dans son cerveau. Réduite à ne dormir que deux à trois heures par nuit, elle en était venue, à son corps défendant, à vivre un horrible calvaire tant elle était soumise, à chaque heure du jour et de la nuit, à ces voix venues d’outre-tombe. Certains auditeurs, fort attentionnés, lui conseillèrent de prier, ce qu’elle semblait ne jamais faire ou ne pas savoir faire. Un intervenant proposa au public de réaliser une prière collective silencieuse, dans l’espoir de pouvoir libérer cette femme de ses liens nocifs avec l’au-delà.
Plus tard, lors de son intervention, un expérimentateur affirma avec le sourire qu’il était un “drogué” de la transcommunication, qu’il était accoutumé et que, pour rien au monde, il n’arrêterait sa pratique. Il en connaissait en partie les dangers en ayant déjà subi un préjudice qu’il n’osa pas décrire. Mais rien n’y ferait, c’était devenu sa folle passion, même si pourtant, quelque chose le mettait en garde, il continuerait…
Face à l’attitude et au comportement d’un certain public, il y a nécessité de faire œuvre salutaire en expliquant quels sont les phénomènes réellement en jeu dans le processus de la transcommunication. Commençons en précisant qu’il s’agit d’une variante moderne du spiritisme. Cette affirmation, n’en déplaise aux soi-disant spécialistes du sujet, s’appuie sur un simple fait: aux cours des dernières décennies, la transcommunication a remplacé les supports matériels des 19ème et 20ème siècles par l’électronique et le numérique: fax, minitel, téléviseur, magnétophone, ordinateur, téléphone portable. En somme, des supports enregistreurs qui ne sont jamais que des objets. Comme tels, malgré leur côté technique, ils ne se distinguent guère des tables tournantes ou du pendule et demeurent toujours des supports que la présence d’un opérateur permet à un désincarné d’utiliser. Ces appareils ne reçoivent généralement rien sans la présence d’un opérateur placé à proximité de l’appareil enregistreur. L’intermédiaire d’une personne bien vivante sert en quelque sorte d’antenne pour conduire la voix du mort jusqu’au support magnétique audio ou vidéo. Sans cette présence, la communication ne s’établit généralement pas. Elle est difficile pour la plupart des amateurs à leurs débuts, car ils n’ont pas encore été spoliés à leur insu d’une part non négligeable de leur énergie éthérique. Cette énergie “volée” par le désincarné est le pont indispensable dont il se sert pour avoir accès au support magnétique et enregistrer son message.
Si l’on ajoute que la volonté et les pensées du transcommunicateur mettent en marche un processus qui échappe totalement à son contrôle et qui rassemble des éléments de même nature, tout s’explique. D’autant plus, comme le savent les expérimentateurs, que les conversations sont généralement d’un niveau bas ou médiocre, parce que seules des personnes vivant dans le bas-astral, les désincarnés, éprouvent le besoin d’entrer en contact avec celles de la Terre afin jouir par personne interposée des plaisirs auxquels elles sont encore très attachés ou encore parce qu’ils ont nié la vie dans l’au-delà et privilégié à fond leur intellect et la matière grossière.
Du fait que la majeure partie des transcommunicateurs ne sont pas des médiums, ils apprennent artificiellement à développer une pratique qui est censée les rendre plus sensibles aux influences astrales. La contrepartie invisible dont ils ne savent rien est la perte d’une grande partie de leur protection spirituelle afin de donner accès à l’expression des désincarnés. À l’inverse des médiums, leur cerveau et leur corps ne sont pas préparés à servir de support à une transcommunication “naturelle”. Ils prennent ainsi des risques inconsidérés afin de satisfaire à un besoin d’obtention de preuves sur la vie après la mort. Non seulement, le support matériel compense imparfaitement ce phénomène, mais il génère des risques plus ou moins importants en mesure d’altérer et de retarder leur évolution spirituelle, laquelle s’étend bien au-delà de ce temps terrestre.
Revenons à la méthode (science, discipline ou religion?) de la transcommunication qui doit être considérée comme une pratique relevant directement du spiritisme, plus exactement de la branche de communication utilisant la table tournante tellement en vogue à la fin du dix-neuvième siècle et dans le premier quart du vingtième. Ce vieux support est désormais tombé en désuétude, l’instrument électronique et numérique s’est substitué à lui. Malgré cela, au fond, rien n’est vraiment différent et ce rapport entre les deux est si étroit qu’on en a facilement la démonstration dans le phénomène de possession auquel certains transcommunicateurs sont très souvent les victimes.
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Lorsque le transcommunicant se laisse envahir par les voix de l’au-delà, il est peu à peu comme possédé. L’esprit désincarné va, par l’intermédiaire du corps physique de l’expérimentateur (l’humain incarné) profiter du comportement qui lui est ainsi offert pour entrer en liaison avec le monde terrestre. Il se peut que la faiblesse de l’occupant légitime du corps permette alors au désincarné de l’utiliser à ses propres fins. Dans ce cas précis, l’expression “possédé” illustre parfaitement le fait qu’un esprit étranger prend possession du corps du transcommunicant, qu’il l’accapare afin de pouvoir se manifester par son entremise sur terre. En brisant son enveloppe protectrice, son aura, le transcommunicant, l’amateur adepte de voix donne au(x) désincarné(s) le droit de pénétrer dans ce corps physique pour en disposer. Il peut même s’y implanter jusqu’à l’occuper de manière plus ou moins gênante, plus ou moins longue, plus ou moins dangereuse pour l’équilibre du cerveau.
Comme aucune personne n’est abandonnée à la volonté d’intrusion d’un esprit désincarné, il faut donc que le transcommunicateur veuille de son plein gré entrer en relation avec les désincarnés jusqu’à se trouver exposé à des effets dangereux dont il ignore la présence et la nature, souvent même, il refusera de les reconnaître. L’expérimentateur ignorant et inconscient abandonne peu à peu à son insu la libre jouissance de l’irradiation de son sang. Par ce moyen, le désincarné parvient à accéder au cerveau, voire au corps entier, de l’amateur de voix d’outre-tombe. Dans de telles conditions, sa défense naturelle n’est plus assez vigoureuse pour empêcher la pénétration d’autres esprits, avec les horribles conséquences de possession que cela entraîne. L’envahissement des voix se déroule dans l’encéphale. Le transcommunicateur est alors considéré comme une personne anormale ou aliénée parce qu’au minimum deux esprits distincts, l’habitant légitime du corps et le désincarné, se disputent l’utilisation d’un même encéphale et luttent pour y parvenir. Il peut arriver que des pensées, des paroles et des actes contradictoires s’expriment en un désordre souvent incompréhensible parce qu’il y a combat entre le propriétaire légitime et l’intrus. Ce combat provoque naturellement un surmenage cérébral qui ébranle et épuise le possédé. De l’extérieur, on constate la confusion mentale, malgré le fait que le cerveau lui-même puisse être parfaitement sain.
Le désincarné qui a accaparé de force l’encéphale du transcommunicateur peut également s’approprier tout ou partie de l’utilisation du corps physique. Dans certains cas extrêmes, il peut également parvenir à expulser l’âme possesseuse légitime du corps, en lui laissant toutefois une partie infime de ce corps sans laquelle le corps ne pourrait rester vie. Confronté à l’infernale possession qu’il n’arrive plus à supporter, certains transcommunicateurs en arrive, par envahissement quasi-total d’un ou plusieurs esprits, par épuisement et désespoir, en venir au suicide. Un transcommunicateur dotée d’une intelligence brillante n’est absolument pas à l’abri d’un tel procédé dévastateur. Intelligent ou non, l’un et l’autre ont en commun un esprit fatigué donc diminué, affaibli, facilement accaparé et dominé. Les jeux dangereux de la transcommunication rendent donc vulnérable l’expérimentateur qui se laisse tôt ou tard disputer en partie son corps physique par un désincarné encore proche de la terre et qui n’attend que cette occasion. Finalement, ce qu’il faut comprendre c’est que les expériences et les relations avec l’au-delà ne sont pas des passe-temps de société ni des jeux d’enfants. Ce qui paraît inoffensif à ses débuts se révèle peu à peu dangereux, entraînant des conséquences néfastes dont la plus grande partie des effets ne se manifesteront que dans l’au-delà.
Le point de vue de Werner Schiebeler, auteur du livre intitulé “La vie après la mort terrestre” (Éditions de la Seine), illustre parfaitement ce propos:
«Les personnes qui abordent la relation avec l’au-delà en dépit des éventuels dangers qu’elle comporte, par intérêt scientifique ou soif de vérité religieuse, ne doivent le faire que si elles poursuivent un objectif sérieux, dénué d’aspects matériels, si elles possèdent une base religieuse solide et ne cessent d’implorer la protection de Dieu. Elles doivent, en outre, agir avec la plus grande circonspection et ne jamais se laisser transformer en serviteurs zélés des êtres de l’au-delà. Dans ce cas seulement, elles peuvent espérer retirer de leur relation avec l’au-delà un enrichissement spirituel, un renforcement de leur rapport avec Dieu et un approfondissement de leur confiance en Lui. Leur vie continuera à se dérouler tranquillement; le premier coup du sort ne viendra pas les anéantir ni les précipiter dans le doute. Il leur sera également possible de soutenir d’autres personnes dans leur détresse et leur misère, de leur prodiguer consolation et espoir. Celui qui poursuit ce but s’efforcera, déjà sur la terre, de conduire sa vie de telle sorte que rien ne puisse jouer en sa défaveur après sa mort.».
Voici, en résumé quelques points-clés:
- La crainte de l’oubli de la personne aimée qui est morte est souvent l’une des causes qui pousse à la recherche d’une transcommunication. Cependant, quelles que soient les conditions du décès, le souhait légitime de pouvoir aider de la meilleure façon la personne aimée impose le rejet de toute pensée désespérée. Lors du départ de l’être cher, l’amour, les prières et le rappel affectueux de son souvenir sont les meilleurs garants de l’aide à lui apporter pour la poursuite de son existence spirituelle.
- Le fait de tenter le rappel du défunt par le biais d’une relation artificielle ou l’appeler avec force de pleurs et de désespérance est déconseillé, car cela entrave le désincarné sur le chemin de sa nouvelle existence. Il peut être freiné pour un temps dans sa propre évolution, car les pensées ont une vie propre, elles sont agissantes, elles peuvent être élévatrices, donc soutien, ou bien entravantes, donc frein.
- Toute relation forcée avec l’au-delà attire les esprits désincarnés du bas-astral qui ont la possibilité de se substituer à l’esprit de l’être que vous aimiez, plus lumineux, sans que vous puissiez vous en rendre compte. Ces esprits peuvent pratiquer la mystification, car ils peuvent lire dans vos pensées.
- Toute relation excessive avec un désincarné empêche une saine progression mutuelle. Tout conseil ou ordre en provenance de l’au-delà constitue potentiellement un danger.
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Être soi-même un instrument de communication avec l’au-delà ne doit pas se provoquer artificiellement. En cas d’agression de la part du monde invisible, la faute n’en incombe qu’aux humains qui recherchent une telle relation. La règle consiste à ne pas se mêler artificiellement des affaires d’un décédé, parce que les ténèbres, les esprits attachés à la matière, ne recèlent rien de bon. Il faut les considérer comme des ennemis. Pensez aux pirates informatiques qui pratiquent le viol et le vol des données personnelles, qui volent l’argent d’autrui, qui se substituent à lui en usurpant son identité dans des opérations financières. Pensez à cela et vous aurez une pâle idée de ce que peut receler le proche au-delà de la Terre: des êtres humains attachés à la matière par toutes sortes de vices, certains foncièrement mauvais, d’autres simplement désespérés d’eux-mêmes. C’est pourquoi, dans la plupart des cas, toute voie d’accès spirite (la transcommunication en est une) vers l’au-delà peut vite se transformer en coupe-gorge spirituel, pour toute personne non préparée, pire qui se croit non seulement préparée mais aussi protégée. Le désespoir né de la souffrance provoqué par le décès d’un être cher n’est pas le bon motif d’une communication avec l’au-delà. Cela témoigne simplement d’une absence quasi-totale de vie spirituelle durant la vie commune sur Terre.
Plus l’éloignement de la croyance en Dieu (dans la forme choisie par vous) est grande, plus l’absence de croyance saine en l’après-vie occupe la pensée du vivant, plus grande encore peut être la détresse. La meilleure protection contre l’ignorance spirituelle réside dans sa Parole, le vrai savoir. L’aide de Dieu est proche de celle et celui qui le prie, encore faut-il prier le Seigneur des mondes. Mais aujourd’hui, plus que jamais, science sans conscience n’est que ruine de l’âme (Rabelais). C’est même devenu le maître-mot de la pensée occidentale, jusqu’aux chrétiens qui ne croient plus posséder d’âme. D’ailleurs, le plus grand nombre de gens adhèrent à l’ambiance athéo-matérialiste régnante, au concept de l’homme-dieu promis à un avenir cyborgien. Depuis longtemps, leur esprit n’est plus qu’intellect d’où ne sort que nihilisme, sentimentalisme, addictions, idéologies et progressisme tant ils prennent des vessies pour des lanternes… Le temps des aveugles en esprit est venu. Le temps de la chair aveuglée par elle-même.
Dans de telles conditions, une initiation à la transcommunication est-elle à conseiller? Certes pas! Ce type d’initiation implique des pratiques dont les effets entravent la libre évolution intérieure de l’être humain, il est question ici de la vraie nature humaine, l’esprit vivant par-delà la chair. La transcommunication est nuisance profonde pour l’ascension spirituelle. Toute pratique transcommunicationnelle, donc réalisée à l’aide d’un support technique est toujours une tentative prématurée parce que fausse. C’est une assistance artificielle qui équivaut à l’asservissement de soi-même, de son âme, de son esprit, parce qu’elle pousse à une sensibilité qui dépasse de beaucoup ce que permet un développement naturel, d’ailleurs extrêmement rare puisqu’il concerne seulement certains médiums doués. La pratique de la Transcommunication est donc une grave et grande erreur.
Il est toujours donné en temps voulu à une personne parvenue à une certaine maturité spirituelle nécessaire de se sentir chez elle là où tant de dangers se dissimulent pour d’autres. Elle est alors en capacité de voir la vie véritable et même de la transmettre. Savoir cela aide à réaliser les dangers qui menacent celles et ceux qui, par une initiation occulte, violentent leur couche atmosphérique [spirituelle] de protection. Tenter de pénétrer, sans y être aptes, dans la région du bas astral qui leur est, en réalité, parfaitement inconnue malgré tous leurs dires est extrêmement dangereux. Ils confondent la carte, c’est-à-dire l’idée qu’ils s’en font, avec le territoire, c’est-à-dire la région telle qu’elle est, avec son foisonnement d’instincts, d’envie, de violence, de luxure, de torpeur spirituelle. Sachant cela, qui oserait inciter à une quelconque initiation occulte?
Cependant, le domaine de la matière fine, le monde de l’âme, n’est pas inaccessible durant la vie terrestre. Il ne l’est pas d’ailleurs. Nos rêves en attestent, nos intuitions en témoignent, les perceptions extra-sensorielles (une expression fort en vogue dans les années 1970) aussi, les NDE (near death experience) ou EMI (état de mort imminente) ne sont pas en reste. Jusqu’à la voyance et la médiumnité qui le prouvent, ne serait-ce que par le nombre de personnes qui consultent en ce domaine, souvent même des “personnalités” artistiques, savantes, ou politiques… Pourtant, malgré un grand nombre d’investigations, y compris scientifiques, ce domaine demeure encore inconnu, faute d’investigateurs sincères capables de l’aborder lucidement. Par contre, il ne manque pas de “spécialistes” qui véhiculent nombre d’élucubrations scientifico-spiritualistes. L’ignorance, la superbe intellectuelle ou encore l’exaltation malsaine sont des ennemis de la Vérité.
Ici-bas, outre les éléments palpables du corps physique en nous vibrent des enveloppes de l’au-delà, celles du corps astral et de l’âme sans lesquelles l’incarnation de l’esprit serait rendue impossible. Les humains vivant dans l’immensité de l’au-delà, donc les êtres désincarnés selon nos normes terrestres, ne possèdent plus, quant à eux, la matière dense [matière grossière] du corps physique. Les transcommunicateurs sont pourtant bien exigeants à leur égard. Ils exigent d’eux qu’ils s’approchent de nous, se manifestent à nous par des signes tangibles, alors même qu’ils ne disposent plus d’aucun élément charnel, physique. Les pseudo praticiens de la communication avec l’au-delà voudraient que ce soient les désincarnés qui apportent les preuves de leur existence, ils s’autorisent même à prendre des allures de connaisseurs et de juges à leur égard.
Pourtant, nous n’avons nul besoin de transcommunicateurs pour la reconnaissance de vie réelle de l’au-delà quand on est à l’écoute de soi-même, du ressenti de sa propre vie psychique et spirituelle. En se mettant à son écoute avec volonté, pureté et persévérance, il est possible d’accéder sans dommage à la sensibilité et à la perception des choses de la matière fine (l’au-delà). L’évolution intérieure ne se mesure pas intellectuellement, mais c’est elle qui permet d’aborder en toute sécurité les régions de la spiritualité. «Cette vie d’ici-bas n’est qu’amusement et jeu. La demeure de l’au-delà est assurément la vraie vie. S’ils savaient!» (Coran, sourate 29, verset 64)
La médiumnité, un contact naturel avec l’au-delà.
Il s’est toujours trouvé chez les peuples des personnes douées de médiumnité, à des degrés d’évolution différents. En fait, comprenons bien que s’il existe des médiums, c’est parce que des êtres de l’au-delà s’efforcent de rétablir entre la matière fine (le monde de l’âme) et la matière grossière (le monde de la chair) la liaison interrompue par les terriens eux-mêmes à la pression de la “bête” en eux, leur intellect. Les ignorants critiquent, jugent ou accusent un processus réel fondé sur la nécessité d’apporter aux êtres humains le témoignage de la réalité de l’au-delà. C’est pourquoi les travaux sur la médiumnité exigent un sérieux absolu afin que soit enfin établie une vraie connaissance en la matière. Les intellectualistes, les fantaisistes ou les mystiques n’apportent rien de solide au processus de la médiumnité qui ne mérite ni d’être ridiculisée, ni de se voir attribuer des buts douteux.
Être médium n’est pas un simple rôle social puisqu’il est, en quelque sorte, un agent régulateur des échanges entre le monde terrestre et le monde invisible. Grâce à ses dons, il a toujours été destiné à servir et à aider l’humanité à progresser. Mais la grande erreur a toujours consisté dans le fait de vouloir le considérer comme un guide d’autant qu’il est beaucoup trop sensible aux radiations spirituelles et aux influences psychiques qui sont sans cesse en mouvement. Sa perception n’est pas sûre parce qu’il est soumis aux influences astrales multiples qui le tiennent sous leur emprise en fonction de son état intérieur. Guider n’est donc pas son rôle, sa seule mission est d’agir en qualité d’intermédiaire entre l’au-delà et l’en-deçà. Par moments, le médium pousse des portes entr’ouvertes en vue de l’évolution future. Il peut être une aide sur l’échelle de l’ascension spirituelle.
Le langage des esprits désincarnés s’effectue sans les paroles car, hors de la chair, seule subsiste l’intuition avec ses images formées par le vouloir et les expériences vécues dans l’au-delà. Pour communiquer avec le médium, le processus est simple. Telles des ondes qui impressionnent une bande magnétique, les images intuitives formées par les désincarnés s’impriment sur le cervelet du médium. Elles suivent exactement la même voie que le vouloir personnel du médium. Le cervelet transmet alors les images reçues au cerveau qui les adapte aussitôt en pensées, en paroles ou en écriture automatique. La science du comportement a mis en évidence l’existence de préférences cérébrales chez l’homme. Les praticiens de la méthode de communication appelée programmation-neurolinguiste (P.N.L.) le savent bien. Certaines personnes seront plus auditives alors que d’autres seront plus visuelles. Bien entendu, ce phénomène concerne aussi les médiums. Certains sont des médiums auditifs, ce qui se traduit par le fait d’entendre réellement des paroles. Lorsqu’il s’agit de clairaudience en provenance de la matière fine, le cerveau irradie vers l’ouïe les images intuitives provenant du cervelet. Grâce à la liaison établie, l’ouïe vibre dans les paroles reçues bien que le son soit très différent pour le médium. C’est un phénomène naturel, car les vibrations émanant de la matière astrale ne sont pas comparables aux ondes sonores qui, de l’extérieur, atteignent l’oreille pour être transmises au cerveau. Lorsque plusieurs médiums voient, entendent une seule et même chose, pour autant que cela soit possible, ils la transmettront naturellement de façon différente car chacun la perçoit selon son genre.
Le désincarné qui communique par le truchement d’un médium exerce sur le cervelet de ce dernier une pression particulièrement forte. Ce processus oblige cet organe à une réaction plus grande qui le conduit à soustraire du sang au cerveau, ce qui entraîne pour ce dernier la nécessité d’un repos partiel ou total. Soit il collabore paresseusement, soit il est complètement neutralisé. Ce prélèvement de sang a lieu lorsque le cervelet est affaibli par la pression imposée par l’intrusion des images de l’au-delà. Le cerveau du médium n’est alors pas en mesure d’effectuer la totalité du travail de transposition des images, et il décrit directement les événements perçus dans la matière fine. Comme l’image d’un événement et ses données temporelles y sont très différentes de celles de la Terre, on comprend pourquoi les descriptions et les prémonitions d’un événement sont rarement transposées de façon claire et intelligible. Ainsi, la vision de catastrophes ou de cataclysmes concernant notre planète manque souvent de précision et d’exactitude en particulier en ce qui concerne le moment de leur déclenchement.
Dans le monde de l’âme, tous les événements, sont abondants et plus contrastés. Ils se manifestent directement parce que la protection du corps physique fait défaut en ce lieu. Pensée, parole et acte ne sont pas dissociés, ils ne forment qu’une seule et même chose réunis dans l’intuition. Ainsi, l’impression issue de la matière fine (le monde l’âme) est toujours différente des effets qui se révèlent plus tard dans la matière grossière (la matière terrestre); il en résulte des erreurs pour ceux qui ignorent ou ne savent pas tenir compte de la réalité de ces deux mondes.
En pratique, un médium accède rarement au monde de la matière fine. Entre celui-ci et la Terre se situe la matière grossière fine (le monde astral). Les pensées terrestres appartiennent à ce monde où elles produisent des formes que le médium peut souvent percevoir et décrire. Ils croient le plus souvent que ce qu’il voit ou entend se déroule dans le monde de l’âme, voire celui de l’esprit, mais c’est évidemment une erreur d’appréciation qui relativise ou minimise la portée des visions. Certains médiums, incultes de l’esprit, prennent leurs désirs pour des réalités en affirmant être reliés au Fils de Dieu, Jésus ou à un quelconque esprit supérieur. Or, une telle liaison n’est pas possible sinon, réfléchissons un peu, pourquoi, dans ce cas, Jésus serait-Il venu sur Terre si la liaison avec un médium était un moyen fiable? Pourquoi aurait-Il accepté de venir ici-bas, de prendre sur Lui tant de calomnies, de souffrances, de tortures, pour finir par une mort horrible? Un fort sens de la mesure s’impose ici! Des médiums de second ordre revendiquent parfois pour eux un tel privilège sans se douter qu’ils ne posséderaient même pas la force d’en supporter ne serait-ce que l’approche.
«Mais, si le médium est un récepteur, les devins et les prophètes sont donc des médiums! Oui, mais attention! Ne mélange pas les médiums des cercles spirites et les médiums devins ou prophètes! Les premiers s’adressent aux forces inférieures de l’astral. Ils abandonnent leur volonté à des entités sans grand intérêt ou même néfastes. Les seconds se mettent au service des entités de l’astral supérieur et même de l’univers spirituel.» (Anne et Daniel Meurois–Givaudan – Récits d’un voyageur de l’astral – Éditions Arista).
La lecture de livres sur la médiumnité laisse apparaître un niveau moyen sinon médiocre de la nature des communications médiumniques comme de celles de la transcommunication instrumentale. Nombreux sont les gens qui se laissent ainsi séduire parce qu’ils peuvent se complaire dans des illusions personnelles qui flattent l’ego. Lorsqu’un médium assure avoir des visions supérieures, il ne faut pas imaginer que son degré de maturité intérieure soit du même niveau élevé que les “visions” qu’il décrit. En fait, depuis les hauteurs lumineuses, les événements et les esprits des plans élevés sont toujours et uniquement montrés en images vivantes grâce à l’interposition répétée d’une chaîne de guides spirituels. Ainsi, tout médium se leurre en croyant vivre réellement ce qu’il voit ou entend. D’ailleurs, ce fait permet de comprendre pourquoi le comportement du médium est très souvent en décalage sensible sinon flagrant avec la nature des images perçues. Il en va de même pour toutes les personnes à qui, par grâce, est donnée de voir une image vivante de la vierge ou du Christ.
En conséquence de quoi, les séances médiumniques ne sont pas d’un grand intérêt parce qu’en réalité elles n’apportent que peu de profit à la plupart des adeptes, mais peuvent, à l’inverse, entraînent souvent pour eux la stagnation ou la régression spirituelle en s’imaginant être une personne importante voire choisie ou même élue. Sans le savoir, beaucoup perdent ainsi leur indépendance intérieure au point d’être incapables de prendre seuls une décision sans devoir consulter encore et encore le médium. De tels adeptes ont sans cesse besoin de consulter les habitants de l’au-delà à propos de choses ridicules, presque toujours pour des futilités terrestres, voire même pour gagner au loto. Ils se laissent envahir par l’agréable frisson que procure l’illusion d’être en relation avec des forces invisibles, il en est qui débitent des sottises avec l’air supérieur de gens bien renseignés. Les médiums eux-mêmes devraient décourager une telle “assiduité” à leurs séances, s’ils ne le faisaient pas exclusivement pour en vivre, d’autant que les clients réguliers en viennent à manifester des exigences à leur égard.
Le “talent” du médium s’inscrit dans le cadre de lois spirituelles bien établies, qu’il convient de connaître pour appréhender les limites de ses possibilités. Pour mieux comprendre, prenons l’exemple d’une personne qui consulte un médium au cours d’une séance organisée en groupe. Ce jour-là, le médium se montre défaillant et n’obtient aucun résultat. On en conclut hâtivement que c’est un charlatan et pourquoi pas, que toute la médiumnité est fausse. On affirme trop vite que le don du médium n’est que supercherie puisque, en présence de certaines personnes, les esprits se taisent. Si le médium a remis ses intérêts financiers entre les mains d’un imprésario, donc que des recettes soient prévues pour une telle séance, celui-ci agacé à l’idée de devoir rembourser les gogos, insistera pour que le médium fasse un effort car l’assistance a payé. Le médium tentera une nouvelle approche, se faisant violence pour parvenir à entrer en transe. Dans un état de surexcitation nerveuse provoqué, dont il est lui-même dupe, il raconte alors inconsciemment des choses qu’il croit voir ou entendre. Il se peut aussi qu’il ait tout simplement recours à la supercherie, ce qui, dans le cas d’un médium parlant, n’est pas très difficile à réaliser.
Toutefois, un tel cas, ne justifie pas de condamner la médiumnité à cause d’un tricheur ayant recours à la fraude afin d’éviter une réaction houleuse de l’assistance en attente de sensations. À qui incombe la principale faute d’un état de choses? Au médium, s’empresseront quelques auditeurs dépités qui ont vu leur distraction favorite leur échapper. La réalité est tout autre, car ce sont les auditeurs du médium qui, sans le savoir, ont provoqué une telle incapacité à s’ouvrir aux choses de l’au-delà. Tout simplement parce que le médium ne peut capter quelque chose avec succès si ce n’est en s’ouvrant intérieurement, c’est-à-dire en s’abandonnant entièrement. En qualité d’outil destiné à être utilisé, il est un instrument qui ne peut donner de son par lui-même si quelqu’un n’en joue pas. Notons ceci: ce sont les êtres de l’au-delà qui sont les musiciens. Voilà qui explique pourquoi le médium peut être défaillant, lui qui n’est qu’un pont, un simple moyen pour parvenir à un but. Seule compte la vie intérieure des personnes présentes lesquelles jouent un rôle déterminant. Cette vie intérieure de l’être humain est un monde en soi avec ses intuitions, ses pensées formatrices qui font partie des éléments de la matière fine. Par la pression qu’ils exercent, ces éléments ont un effet: ils éveillent et mettent en mouvement des influences particulières qui agissent dans le monde de l’au-delà en créant des formes. Ainsi se développe autour de l’être humain un environnement de matière fine en accord avec sa vie intérieure.
Un tel environnement affecte le médium, plus sensible que ses auditeurs aux influences du monde de matière subtile [matière fine]. Il en est impressionné de façon agréable ou désagréable, parfois même douloureuse. Lorsque le médium est gêné, oppressé ou dérouté par la présence de personnes ayant une vie intérieure de bas niveau, il peut advenir que d’authentiques messages de l’au-delà ne puissent être transmis en toute pureté. Le handicap ne s’arrête pas là. L’impureté psychique constitue un obstacle sur le plan de la matière fine. Ce fait interdit toute manifestation élevée; il se peut, par contre, que des messages provenant de régions impures se manifestent. Mais lorsque les auditeurs ont une vie intérieure pure, le contact avec les régions de matière fine de pureté correspondante devient naturellement possible.
Au cours d’une réunion médiumnique, toute interférence ténébreuse constitue un obstacle qui provoque des perturbations dans la communication, une confusion due à l’entourage ou un échec complet. Ces phénomènes sont les conséquences de lois immuables qui agissent dans l’au-delà exactement comme ici-bas. La loi de la pesanteur place chaque chose, chaque être en fonction de son niveau de pureté; selon la parabole de Jésus nous savons qu’il y a de nombreuses demeures dans la maison de son Père. La Loi de l’Attraction du Genre Semblable attire les choses et les êtres de même nature, selon l’adage “qui se ressemble s’assemble”. Enfin, la loi de cause à effet fait refluer vers chaque auteur tout ce qu’il a émis, selon la parabole des semailles et des moissons.
Prenons un autre exemple. Si une personne consulte un médium et qu’un membre de sa famille décédé lui parle par son entremise, elle va aussitôt lui demander conseil au sujet d’une affaire qui lui tient particulièrement à cœur. Le défunt lui donne à ce propos quelques indications qu’elle reçoit comme une révélation venant de l’autre monde. Elle s’y conforme scrupuleusement mais… elle subit un échec voire même un préjudice. Elle va commencer par douter du médium, et ira peut-être jusqu’à chercher à ruiner sa réputation en l’attaquant publiquement à la première occasion afin d’empêcher d’autres personnes de subir ce qu’elle considère un préjudice du fait du médium. En supposant que, dans sa déception, elle ne considère pas le médium comme un imposteur, elle aura tout au moins un grand doute à l’égard de la vie dans l’au-delà. Mais le médium est-il responsable de cet échec? Un non catégorique est la bonne réponse, car l’auditeur s’est fait une idée fausse en prenant au pied de la lettre ce qu’il a entendu. Cette erreur vient du fait qu’il s’est persuadé qu’un trépassé devait automatiquement être quasi omniscient, ou tout au moins en savoir bien davantage que les vivants.
Mais dans les faits, après son passage dans le monde astral, un trépassé sait seulement qu’il n’a pas cessé d’exister après sa mort. C’est tout, aussi longtemps qu’il ne progresse pas dans le monde de l’âme, ce qui ne dépend que de lui. Questionné au sujet d’affaires terrestres et poussé par son bon vouloir à accéder au désir exprimé (s’il s’agit d’un bon vouloir et non d’une intention de nuire) le désincarné donne son avis, avec la conviction d’agir pour le mieux. Cependant, il n’a pas lui-même conscience du fait qu’il n’est plus en mesure de juger clairement des choses et des circonstances terrestres, étant donné qu’il est privé de son corps de chair et de sang. Son point de vue sera par nature limité, si ce n’est totalement différent du point de vue terrestre, bien qu’il le donne avec le meilleur vouloir. On ne peut donc lui faire de reproches, car il n’est pas menteur mais quelqu’un qui se trompe en toute bonne foi. La conséquence: Il faut savoir faire la distinction entre les esprits qui possèdent la connaissance et les esprits ignorants. Ce qui n’est pas une mince affaire, convenons-en. Lorsqu’un esprit décline, c’est-à-dire dès qu’il devient moins pur et plus pesant, sa vision spirituelle se restreint simultanément et de façon auto-active. Il ne pourra donner toujours qu’en fonction de ce qu’il perçoit et ressent lui-même parce qu’il ne vit plus que par l’intuition constante et directe. Il n’a plus de cerveau, d’intellect pour analyser et disséquer qui ne sont qu’un attribut et une faculté physiques.
Les désincarnés sont capables de reconnaître la bonne ou la mauvaise direction à suivre dans une affaire, mais il incombe à l’homme terrestre de s’aider lui-même pour poser ses choix, ses décisions et ses actions. La bonne direction n’a de sens que par rapport à une analyse et à une réelle expérience ici-bas, qui, seules, permettent de peser le pour et le contre afin de déterminer la meilleure façon d’agir. Lorsqu’un esprit ténébreux trouve l’occasion d’influencer un médium et de s’exprimer par son intermédiaire, personne ne peut dire qu’il ment ou qu’il cherche à induire en erreur, car il ne parle que de ce qu’il ressent. Il cherche simplement à faire part à autrui de ce qu’il vit, ne pouvant rien donner d’autre que ce qui s’agite dans son propre environnement plus ou moins sombre, plus ou moins toxique.
Ainsi, on comprend dès lors mieux comment de nombreuses erreurs ont pu s’immiscer dans les interprétations des spirites. Si le spiritisme originel (celui d’Allan Kardec) est devenu suspect aujourd’hui, ce n’est pas de son fait, mais par la faute de la majeure partie de ses adeptes. Généralement enthousiasmés, après quelques expériences bien souvent limitées, voire médiocres, ils ont estimé bien imprudemment que le voile de la connaissance s’était enfin levé pour eux. Et, c’est avec les intentions les plus louables, mais des possibilités trop restreintes, qu’ils se sont empressés de décrire la vie de l’au-delà, afin de contribuer au bonheur de leurs contemporains.
Précisons qu’il existe d’authentiques médiums, lesquels font du bien.
Les transcommunicateurs n’en font pas partie.
Salem.
8 novembre 2024.
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« La transcommunication, une variante du spiritisme. »
Grand merci à l’auteur de cet article pour l’éclairage apporté sur cette pratique.
Il est à souhaiter que toutes ces personnes pratiquant cela prennent connaissance de cet écrit apportant des éclaircissements sur la transcommunication, ce contact avec l’Au-delà et ses habitants, qui n’est pas sans danger.