La libre volonté existe-t-elle?
Par Jean Choisel
Qu’invoquent comme raisons ceux qui affirment l’existence de la libre volonté?
« Subissant ainsi tant d’influences de toutes sortes qui façonnent ses états d’âme sans qu’il le sache, conditionnent son être petit à petit, lui imposant une direction, l’y poussant et finalement le déterminant à son insu, les savants demandent non sans raison où pourrait donc encore résider la libre volonté [NDLR: généralement appelé « libre arbitre » par les philosophes] dans l’être humain? Comme, jusqu’à ces derniers temps, la science n’avait pas encore pu apporter de réponse satisfaisante à cette question, la plupart des savants et des philosophes matérialistes refusent encore de croire à l’existence de la libre volonté.
Par contre, les philosophes idéalistes, les moralistes, les hommes de loi, les théologiens et les poètes affirment eux – souvent d’ailleurs non quelque embarras! – que, «quelque part» au fond de lui-même, l’homme doit nécessairement être libre. Cette prise de position – plus morale que scientifique, disent les savants – se comprend aisément. En effet, pour que l’être humain soit responsable de ses actes, il faut de toute nécessité qu’il puisse se décider librement. Car si les décisions que prend un homme ne sont pas entièrement libres, on ne peut évidemment pas lui imputer la responsabilité de ses actes.
Or, la vie au sein des sociétés humaines exige absolument que les hommes soient considérés comme responsables de leurs actes. Faute de quoi la vie en société deviendrait rapidement impossible; elle ne serait bientôt plus régie que par la loi de la jungle, c’est-à-dire par la raison du plus fort. Même les malfaiteurs les plus endurcis reconnaissent à l’évidence la responsabilité de l’individu en général.
De plus, les châtiments que la société inflige à ceux qui ont enfreint ses lois ne seraient que monstrueuses injustices si les délinquants n’étaient pas libres mais obligés, c’est-à-dire déterminés d’agir d’une façon plutôt que d’une autre. Car – répétons-le – pour que l’homme soit responsable, il faut de toute nécessité, et il suffit, qu’il soit libre et non pas déterminé.
C’est pourquoi nos moralistes, législateurs, philosophes, etc., défendant les fondements même de toute vie en société, éprouvent non sans raison que, au fond, l’homme doit nécessairement être doté d’une libre volonté. Quoi qu’il en soit, savants et philosophes – négateurs et partisans de la libre volonté – demeurent le plus souvent perplexes et songeurs sur la nature même de cette insaisissable libre volonté.
Il est certain que c’est cette incertitude au sujet de l’existence réelle de la libre volonté qui est cause de l’indulgence quelquefois scandaleuse dont font preuve un grand nombre de juges contemporains. Ils ne peuvent en effet se résoudre à condamner à une peine justement proportionnée à leur forfait des individus qui leur donnent l’impression d’être dépourvus de toute liberté de jugement et de comportement.
Peu doué pour les grandes réflexions philosophiques, l’homme du commun croit avoir trouvé sans peine la solution de ce problème qui, pour lui, ne se pose même pas. Aussi, lorsqu’on l’interroge, il déclare fermement: «Bien sûr que je suis libre! Peut-être pas toujours de faire tout ce qui me plaît. Mais je pense ce que je veux! Personne ne peut m’obliger à penser ce que je ne veux pas. C’est bien la preuve que je suis libre, non?».
On voit de suite où réside l’illusion d’une semblable conception, car il n’est pas sûr du tout que cette «liberté de penser» soit véritablement libre, c’est-à-dire dégagée de toute influence extérieure plus ou moins insidieuse, pressante, voire dans certains cas, contraignante. Connue, par exemple, la haine de l’«ennemi héréditaire» si souvent cultivée dès l’école. Cet ennemi étant, bien entendu, une nation différente, suivant le pays où l’on «cultive» de cette manière la jeunesse.
Cependant, comme les philosophes et les moralistes qui éprouvent la nécessité de l’existence de la libre volonté, Monsieur Toutlemonde, c’est-à-dire à peu près tous les êtres humains, croient reconnaître une preuve de l’existence de leur libre volonté dans la liberté apparente de leur faculté de penser. Les hommes d’aujourd’hui croient effectivement déceler une manifestation de leur libre volonté dans leur activité intellectuelle, cette activité cogitative qui imprime aux sentiments et à la psychologie de l’individu une direction et une forme déterminées.
Et c’est là que gît la faute originelle, cette erreur qui interdit à chacun de découvrir quelle est, en réalité, la nature de la libre volonté dans l’être humain. CAR LA NATURE VÉRITABLE DE LA LIBRE VOLONTÉ N’EST PAS INTELLECTUELLE, MAIS SPIRITUELLE!
L’exploration du cerveau humain et toute une série d’expériences récentes – dont nous parlerons tout à l’heure – illustrent aujourd’hui clairement cette vérité fondamentale que nous allons expliquer.
Au chapitre 3 [1] nous avons déjà donné une définition aussi claire que possible de ce qu’est l’esprit dans l’être humain. Ne voulant pas répéter ici cette définition qui est cependant d’une grande importance, nous prions instamment le lecteur de bien vouloir s’y reporter de lui-même. Il est de ces concepts qu’il n’est jamais inutile d’approfondir aussi souvent que l’occasion s’en présente.
Afin de donner de l’esprit une représentation plus accessible à notre entendement intellectuel, nous pourrions aussi tenter d’en parler comme d’un champ électrique ou un champ magnétique clos. Ou encore, comme d’un champ gravitationnel sans support matériel – si cela était possible.
Sans doute pourrait-on également tenter de le représenter de façon un peu semblable à cette forme que prend la foudre lorsqu’elle se condense en cette mystérieuse boule d’énergie hautement concentrée, évoluant dans l’espace soit lentement, soit à des vitesses fantastiques en provoquant des phénomènes stupéfiants et imprévisibles.
Toujours est-il que, contrairement à la foudre dont on pense qu’elle est constituée par du plasma – c’est-à-dire par de la matière dans un quatrième état encore mal connu – l’esprit est lui d’essence immatérielle et c’est pourquoi il est et sera toujours hors de l’atteinte des instruments matériels d’analyse des laboratoires, même des plus perfectionnés. Par essence, l’esprit est une énergie volitive auto-active.
Peut-être ces images assez techniques et mécaniques, empruntées au vocabulaire scientifique contemporain, aideront-elles la pauvreté de représentation de notre intellect à se faire une idée, à visualiser dans une certaine mesure ce que les croyants, en général, et certains philosophes entendent sous le terme esprit.
Cet esprit est donc l’élément humain par excellence, tandis que l’intellect, lui, n’est pas spécifiquement humain, puisque l’on constate effectivement qu’un certain nombre d’animaux sont également intelligents, bien que leur intellect soit évidemment infiniment moins développé que celui de l’homme.
Au contraire de l’esprit dont l’essence est immatérielle, l’intellect est, lui, par contre, de nature strictement matérielle, parce que du fait qu’il est fabriqué par le cerveau, il est en réalité une émission ou une émanation du cerveau. Comme nous l’avons déjà vu, il a son origine et son siège dans la masse encéphalique antérieure, située sous la boîte crânienne, depuis la région frontale jusqu’à la limite occipitale.
C’est pourquoi les gens qui croient reconnaître leur libre volonté dans leur intellectualité se trompent, car leur volonté intellectuelle ou cogitative n’est pas libre, mais asservie au contraire à la multitude des contingences matérielles dans lesquelles leur cerveau – et les pensées qui en sont issues – sont plongés. C’est-à-dire que, comme nous l’avons vu au début de ce chapitre, le cerveau et les pensées subissent l’influence et l’empreinte du milieu familial, national, social, l’influence de l’éducation, de l’instruction, de la fortune, des relations, des lectures, des voyages, de l’alimentation, l’influence de la santé de l’organisme, des modifications physico-chimiques du milieu humoral, des excitations ou des incitations, etc., etc.
Nature réelle et siège de la libre volonté
Cette confusion généralisée entre l’esprit et l’intellect – le premier étant seul originellement libre et le second étant lié – cette confusion est la principale cause d’erreur. C’est la confusion entre l’esprit et l’intellect qui rend impossible la compréhension et la connaissance de ce qu’est en réalité la libre volonté. Car LA LIBRE VOLONTE NE RÉSIDE QUE DANS L’ESPRIT. Or, comme celui-ci est de nature immatérielle, il est évident que, de ce fait, le libre volonté ne peut être reconnu par les «savants» matérialistes.
En outre, comme nous l’avons déjà étudié dans les chapitres précédents, depuis ses origines, la quasi-totalité de l’humanité a gravement entravé le développement de l’esprit en elle en n’accordant uniquement, abusivement et unilatéralement tous ses soins qu’au développement exclusif de son seul intellect, laissant ainsi s’atrophier le seul organe par lequel l’esprit a la possibilité de se communiquer à l’intellect, c’est à-dire donc, à la conscience diurne.
Il s’ensuit que l’esprit n’ayant pas évolué, du fait de son inactivité forcée, la libre volonté, qui est une faculté exclusivement spirituelle, est, aujourd’hui, également très peu développée – quand elle ne s’est pas progressivement plus ou moins complètement éteinte.
Si l’homme n’accordait pas sans cesse la souveraineté totale et absolue à son seul intellect, s’il ne le laissait pas constamment et tyranniquement dominer en lui, le libre volonté de son individualité spirituelle, c’est-à-dire la libre volonté de son esprit, pourrait guider son intellect cogitatif par le simple jeu subtil de l’intuition (dite aussi «conscience morale»).
De cette façon en tenant compte des avis de son intellect rationnel – ce qui est indispensable pour l’exécution des tâches afférentes à la vie quotidienne, ici sur Terre – l’être humain prendrait le plus souvent des décisions toute différentes de celles qu’il prend actuellement.
Inspiré par l‘esprit, qui est libre, et non par l’intellect, qui est déterminé, les décisions humaines seraient libres également. Ce qui revient à dire que l’homme prouverait ainsi l’existence de sa libre volonté, tandis qu’en n’obéissant inconditionnellement qu’aux ordres de son seul intellect, (ou à ceux des cerveaux électroniques à qui l’homme demande aujourd’hui de le suppléer) il prouve effectivement qu’il n’est pas libre mais déterminé.
Autrement dit encore, dans l’organisation hiérarchique normale et naturelle de la personnalité humaine, l’esprit qui est libre et qui s’exprime par l’intuition ou conscience morale, l’esprit donc devrait guider, inspirer, conseiller et décider. Quant à l’intellect, il devrait accepter de se laisser guider et il devrait réaliser concrètement les intuitions inspirées par l’esprit.
Il est facile de comprendre que s’il en était ainsi la destinée de chaque homme s’en trouverait entièrement modifiée puisque, par suite du changement de direction intervenu, l’être humain prendrait ainsi d’autres décisions qui, bien entendu, entraîneraient des conséquences différentes.
Maintenant que nous avons vu où réside la libre volonté et quelle est son essence, il nous faut encore reconnaître les limites de son pouvoir. Il est en effet très important de bien considérer que la libre volonté ne réside pour tout être humain que dans la possibilité de choisir entre plusieurs directions ou décisions. Mais ce choix étant ainsi librement effectué, l’être humain demeure alors inconditionnellement soumis aux conséquences de son choix, jusqu’à ce qu’il modifie à nouveau volontairement sa décision initiale ou ses décisions successives d’une façon ou d’une autre.
L’ESPRIT, DANS L’HOMME, EST DONC EFFECTIVEMENT LIBRE DU CHOIX DE SES ACTES. MAIS, DANS TOUS LES CAS, IL DEMEURE SOUMIS AUX CONSÉQUENCES DE CHACUNE DE SES ACTIONS.
Il est évident que si le choix est véritablement inspiré par l’esprit, (à ne pas confondre avec les sentiments!) ce choix sera toujours bon et ses conséquences ne pourront finalement avoir qu’une heureuse influence sur l’évolution ultérieure tout entière de l’être humain, même si les décisions à prendre sont particulièrement pénibles dans l’immédiat.
Inversement, si le choix est fixé par le seul intellect, sans participation de l’esprit, (dans ce cas, ce choix sera pour ainsi dire toujours pris en fonction d’intérêts matériels à sauvegarder ou à acquérir, puisque l’intellect est incapable de s’appliquer à ce qui n’est pas matériel du seul fait qu’il ne peut le concevoir) le risque est énorme que les conséquences en soient préjudiciables à l’évolution véritable de l’être humain, même lorsque, à la suite de sa décision, toutes choses semblent aller parfaitement bien pour lui dans l’immédiat.
Nous voudrions maintenant montrer comment certains travaux scientifiques récents en neurologie viennent mettre ces vues en lumière, leur donnant un poids suffisant pour retenir l’attention et l’étude de tout chercheur sérieux.
L’auteur de ces lignes n’étant pas lui-même un savant, comme toujours, c’est donc dans des articles de vulgarisation scientifique qu’il a puisé la documentation dont il se sert pour étayer et illustrer les explications apportées (…). II s’agit en l’occurrence d’un article intitulé «A la conquête du cerveau», signé de Claude Edelmann et paru dans le numéro de mai 1963 de «Constellation». Nous allons en parcourir de très larges extraits et nous les commenterons lorsque la nécessité s’en fera sentir.
À LA CONQUÊTE DU CERVEAU [2]
«J’ai assisté à la phase décisive d’une des explorations les plus fantastiques de notre époque: celle du cerveau. Pour la première fois, dans ce laboratoire du Collège de France, à l’orée du Bois de Boulogne, le professeur Fessard et son équipe dressent une carte du cerveau à l’échelle microscopique.»
«Déjà, Russes et Américains considèrent la substance grise comme la matière stratégique numéro un. Ils veulent fabriquer des cerveaux sans défaillance pour la conquête de l’espace, des mémoires illimitées pour l’espionnage, des supertechniciens pour l’industrie, des génies pour les laboratoires. Encore faut-il débrouiller l’inextricable écheveau de nos dix milliards de neurones.»
Cette dernière phrase illustre à la perfection ce que nous écrivions plus haut au sujet de l’incapacité où se trouve l’intellect à l’état pur de prendre des décisions dont les conséquences soient à coup sûr favorables à l’évolution des êtres humains. Car, en supposant que les savants parviennent un jour à fabriquer de tels «sans défaillance», s’ils les utilisent en tant que «matière stratégique, numéro un», en tant que «mémoires illimitées pour l’espionnage» ou en tant que «super-techniciens pour l’industrie», il n’est que fort peu probable que cette utilisation, si «rationnelle» soit-elle, conduise finalement le genre humain à la réalisation de ses aspirations profondes, puisque cette évolution aboutirait tôt ou tard fatalement à la guerre.
Il y a là un exemple type des choix que prend généralement l’intellect lorsqu’il n’est pas gouverné, c’est-à-dire tenu en laisse par l’esprit. L’intellect des Romains forgea jadis l’adage célèbre: «Si Tu veux la paix, prépare la guerre!». Or, que constatons-nous, historiquement? Nous n’avons jamais cessé de nous entretuer!
Si nous avions, au contraire, écouté la voix de l’Esprit, celui-ci nous aurait enseigné: «Si Tu veux la paix, prépare la paix!». C’est incomparablement plus logique! Il nous aurait même enseigné comment on prépare cette paix: en appliquant ce même sens de la Justice, qui est si vif en nous pour tout ce qui nous concerne, à nos rapports avec tous nos semblables. Mais, hélas!, la politique de tous les pays du monde n’a jamais été mue que par la recherche des intérêts matériels et non point par la recherche de la Justice. C’est pourquoi le monde présente l’image que l’on sait.
Revenons à notre lecture:
«Jusqu’à présent, on ne connaissait du cerveau que des zones floues comme si l’on avait à faire à la surface d’une planète inconnue. Mais les techniciens du professeur Fessard ont réussi à créer une micro-électrode d’à peine quarante millième de millimètre. Chaque cellule cérébrale peut ainsi être étudiée pour elle-même et en pleine activité. Les singes soumis à l’expérience ne sentent rien. D’ailleurs, ils méritent de l’humanité.»
«C’est grâce à eux qu’à l’Hôpital Foch le Dr Guiot peut guérir les tremblements de la maladie de Parkinson. J’ai vu l’une de ces opérations: la micro-électrode fut introduite à l’endroit précis du cerveau où un faux circuit faisait danser le bras du malade. Cette zone est microscopique, pourtant, on coagula les cellules coupables. Et le bras, comme par miracle, cessa de trembler.».
«Mais c’est un Américain, le Dr José Delgado, qui vient de tenter une expérience extraordinaire. Au lieu de singes, il a choisi des hommes, bien entendu, des volontaires. Et le gouvernement des U.S.A. attache tant d’importance à ces recherches que la Marine américaine les a financées en partie.»
«Bref, dans les laboratoires ultra-modernes de l’Université de Yale, le Dr Delgado a introduit une microélectrode dans le cerveau de sujets éveillés. Ils ne sentent rien, bavardent, fument. Puis une petite décharge est envoyée dans l’un des lobes, en profondeur.
– Puis-je vous dire quelque chose à l’oreille?, demanda alors l’un des sujets au Dr Delgado en se penchant vers lui. C’est la Saint Valentin aujourd’hui. Je vous aime bien!».
«Chaque fois qu’une stimulation est envoyée dans cette zone du cerveau, le sujet manifeste son amitié. Dans une autre, sa pensée se bloque: «Tiens, dit-il, j’ai eu un trou de mémoire!». Dans une autre, il est pris d’épouvante: «Je sens comme une menace. Je ne sais pas ce que c’est!». Si l’excitation atteint un autre point précis du cerveau, le sujet se met à plaisanter, il raconte des histoires drôles.»
«Une autre zone explorée par la sonde électrique provoque l’inquiétude et le doute: «Je me demande si je suis un garçon ou une fille» déclare le patient. L’un des sujets se prit pour une femme. Il fit au médecin une déclaration d’amour et le demanda en mariage.
«Science-fiction? Non, réalité! Ces expériences viennent d’être consignées à l’Académie des Sciences de New-York. E11es ont été répétées par le chercheur norvégien Sem Jacobson.»
Interrompons à nouveau la lecture de l’article de Claude Edelmann. Ces différentes expériences montrent clairement quelle merveilleuse et précise mécanique est notre cerveau. Comme toute mécanique, son fonctionnement n’est pas libre, mais déterminé, puisqu’en excitant tel ou tel groupe de neurones déterminé on peut à volonté déclencher des réactions précises et connues à l’avance.
De semblables expériences font clairement comprendre ce que nous expliquions plus haut, à savoir que la libre volonté de l’être humain ne peut être reconnu dans notre apparente liberté de penser mais qu’il réside nécessairement «ailleurs». C’est ce que nous allons constater par la suite. Reprenons donc la lecture si intéressante de «Constellation»:
«Ces expériences sont même tellement sérieuses qu’elles ont inquiété les savants américains. En effet, si l’on en tirait toutes les conséquences, un criminel pourrait presque fabriquer un personnel humain téléguidé. Les victimes recevraient sous anesthésie – et sans qu’elles le sachent – un lot d’électrodes reliées à un poste miniature caché sous leur boîte crânienne. Une fois réveillés, les sujets ne se douteraient de rien. Et ils seraient commandés à distance par radio, à leur insu.»
«Cette expérience, le Dr Delgado l’a réalisée sur des singes. Ils n’étaient reliés à aucun fil. Lorsque le Dr Delgado appuyait sur un bouton, dans une pièce voisine, les singes levaient la patte. Ou ils avaient peur. Placés avec d’autres singes, ils devenaient sur commande méchants, pacifiques ou amoureux!»
«Une des expériences fut encore plus stupéfiante. Un singe asservit tous ses congénères après avoir reçu une décharge dans une zone déterminée du cerveau. Il devint leur chef durant plusieurs jours. Puis, le Dr Delgado appuya sur un autre bouton. Alors, le singe soudain plus amical, fut submergé par une révolte, battu et asservi par un nouveau chef.»
«Ces travaux ont soulevé aux États-Unis une tempête de protestations. Mais une autre nouvelle nous vient d’Angleterre. Des chimistes préparent une drogue capable d’agir électivement sur telle ou telle commande cérébrale. Inquiet, le Recteur de l’Université de San Francisco a aussi tôt réuni un congrès de savants. Ils devaient établir si l’être humain pouvait être domestiqué par une science presse-bouton, l’homme réduit à l’état de robot. «Il est impossible,» s’exclama un théologien, le Père d’Arcy, «que l’amitié, l’amour ou la servilité soient commandés pur un commutateur ou une drogue?»».
SÉRUM DE VÉRITÉ
«L’un des sujets humains du Dr. Delgado stimulé au bon endroit, serra les poings et s’exclama: «Heureusement que je ne vous veux pas de mal, Docteur! Sinon!». Ainsi, paradoxalement, ces expériences extraordinaires aboutirent à la conclusion qu’il reste dans l’être humain, quelles que soient les circonstances, un élément mystérieux qui résiste à toutes les tentatives d’asservissement.».
Nous y voilà! Cet élément qui n’est « mystérieux » que pour les savants matérialistes, parce qu’il est totalement hors d’atteinte de leurs instruments de recherche physique, cet élément impondérable est ce que nous nommons l’esprit. L’esprit lui-même n’est pas mesurable, pondérable et analysable, parce qu’il n’est pas matériel, mais ses effets sont observables dans le monde terrestre et ils nous imposent de conclure à la réalité de son existence.
De telles expériences vont provoquer une véritable révolution dans les conceptions de nombreux chercheurs sérieux, et, malgré les risques courus, il faut les saluer comme des éléments de preuves devant lesquels aucun homme honnête ne pourra bientôt plus fermer les yeux. Cette révolution dans les conceptions du monde savant s’opère d’ailleurs progressivement, comme la suite de la lecture de notre article va nous le faire constater:
«Autre conclusion importante: jusqu’à présent, les neurophysiologistes étaient souvent de tendance très matérialiste. Ils étaient tentés d’assigner à chaque zone une fonction précise. C’est dans cet esprit que l’on a pu dessiner une carte détaillée du cerveau. Mais le résultat est révolutionnaire: telle drogue ou telle électrode agissent bien sur tel centre. Toutefois la réponse du cerveau présente un élément indéterminé: la réaction du patient dépend de toute sa personnalité, de son état d’esprit.»
Bien sûr, l’auteur de cet article, Claude Edelmann, n’accorde pas la même signification que nous au terme «esprit», la confusion persiste. Cependant, il est intéressant de noter que ce terme est ici employé dans un sens qui n’est pas intellectuel. L’intellect étant le fruit de l’activité du cerveau qui, lui, est entièrement déterminé – ces expériences le prouvent!
«C’est pourquoi l’hypnose, la chimie ou la technique des électrodes ne peuvent et ne pourront jamais transformer un honnête homme en assassin. Un jour, le célèbre neurologue de Montréal, le Dr Wilder Penfield appliqua une électrode sur le lobe temporal d’un de ses patients qu’il devait opérer. «Je suis en Afrique du Sud», s’exclama celui-ci. «Il y a bien des années! Je suis parmi des amis, je les entends rire!»
«Ce souvenir, il l’avait complètement oublié. L’électrode fut appliquée une seconde fois au même endroit. Les mêmes images revinrent, mais le patient ne reconnut plus les visages de ses amis. Il affirma qu’il s’était trompé. – «Nous déclenchons un circuit à tel endroit», expliqua le Dr Penfield. Mais c’est le cerveau entier qui répond. Et sa réaction n’est jamais certaine.»
«Chez un autre patient, il appliqua une électrode sur la zone du cerveau gauche qui commande les mouvements des membres. – «Je vais vous faire lever le bras droit», lui dit-il. «Essayez de le garder immobile».
«Le Dr Penfield était sûr de lui: le patient serait obligé de lever le bras droit. Il appuya sur un bouton. Et ce qui advint fut extraordinaire: l’homme posa sa main gauche sur son bras droit et lutta pour l’empêcher de bouger. Ainsi, tandis qu’une partie du cerveau était commandée par le chirurgien, toute la volonté du sujet s’était réfugiée dans l’autre hémisphère cérébral!»
Terminons sur cette dernière phrase la lecture de l’article de Claude Edelmann. Nous voyons maintenant clairement comment l’esprit humain peut et devrait toujours se servir de l’organe cérébral du corps dans lequel il est incarné, afin de gouverner ce corps et lui faire accomplir sa volonté.
LE PROBLÈME DE LA DUALITÉ DANS L’HOMME
Il nous reste à reconnaître la dualité esprit-intellect qui se fait si souvent jour dans l’être humain. Cette dualité est, en effet, plus ou moins confusément éprouvée par chaque homme, comme plusieurs expressions fort usitées permettent de s’en rendre compte.
Par exemple, chacun a déjà entendu employer l’expression «Je m’observe moi-même». Mais il est trop rare que celui qui s’exprime ainsi cherche à saisir dans toute sa profondeur ce que recèle cette courte phrase. Elle dit bien pourtant que «Je» observe «Moi». Mais qui est «Je» et qui est «Moi»? Bien rares sont les personnes qui se posent sérieusement la question.
Toi-même, lecteur, arrête donc un instant ta lecture et réfléchis «en Ton âme et conscience» à ce qu’exprime cette courte phrase. Ne va pas si vite! Les mots touchent instantanément Ton intellect, (c’est leur rôle, ils sont faits pour cela!), mais celui-ci, en les comprenant, les arrête, il retient leur sens et ne les laisse pas pénétrer jusqu’à l’esprit qui, seul, peut en assimiler le contenu. Fais cet effort! Si Tu T’y refuses, Tu laisses passer une occasion d’apprendre à Te connaître Toi-même.
Socrate disait pourtant avec juste raison que se connaître soi-même, c’est la condition du bonheur. Réfléchis! Le mot est juste: «Réfléchis» «Je» sur Ton «moi», afin que {Ton} «moi» prenne conscience de {Ton} «Je». Comme un miroir «réfléchit» Ta propre image. Alors apprendras-Tu peut-être à Te connaître, si Tu fais l’effort d’intériorisation nécessaire.
Autre exemple, plus facile peut-être. On dit quelque fois d’un être humain qu’il n’est pas sincère avec lui-même, ou encore qu’il se ment à lui-même. Mais si nous posons la question à ceux qui s’expriment ainsi: – Mais qui donc ment à qui, dans cet homme? Quel élément de sa personnalité n’est donc pas sincère avec lui-même? Qui est-ce qui, en lui, ment à lui-même? … nous ne recevons généralement pour toute réponse qu’un regard étonné qu’une telle question puisse être formulée.
Car rares sont ceux qui réfléchissent à cette lutte qui se livre à l’intérieur de chaque être humain non encore complètement éteint à la vie de l’esprit, lutte qui se poursuit dans tout homme en qui la conscience est demeurée vivante.
Or, cet ennemi de la conscience, voix de l’esprit qui vit en nous, cet ennemi presque toujours vainqueur qui cherche à se maintenir à toute force sur un trône usurpé, c’est l’intellect. C’est lui qui cherche en chacun de nous à s’imposer en toutes circonstances à une conscience spirituelle devenue trop faible – par notre propre faute – pour pouvoir non seulement lui résister, mais même pour le dominer comme elle le devrait en toutes circonstances.
C’est si vrai que la conscience spirituelle est devenue trop faible chez la plupart d’entre nous que, lorsqu’il nous arrive encore de vouloir écouter ses avis, nous sommes dans l’obligation de chercher l’isolement, de nous recueillir, de faire cesser le mouvement incessant de notre existence si accaparante, de faire taire nos intérêts matériels, nos passions, pour essayer de «nous retrouver» , de «nous ressaisir», de «nous reprendre».
L‘intellect parle en permanence si haut en nous que la voix de notre esprit, déjà fort affaiblie, en est aujourd’hui arrivée à être à peu près inaudible.
L’intellect refuse en toutes circonstances et délibérément de jouer les seconds rôles. Partout et toujours il veut dominer, il veut être le premier. Là réside le drame profond de l’homme: confusément, il voudrait agir bien, («Qui de nous n’a soif de noblesse?» disait Oppenheimer) il voudrait être bon. Mais ce vouloir trop faible est sans cesse supplanté par une volonté intellectuelle plus active qui, de par sa nature même, n’est capable d’envisager que le bien de son existence temporelle immédiate et non pas le Bien dans son acception spirituelle la plus élevée.
Paul de Tarse (Romains VII, 19) confessait:
«Je fais le mal que je ne veux pas, et je ne fais pas le Bien que je voudrais!».
Tout homme sincère connaît ce déchirement.
DES DIVERSES MÉTHODES DE DÉVELOPPEMENT DE L’ESPRIT
Devant une situation si désespérée, comment faire pour dégager enfin ce joyau qu’est l’esprit, effondré et assoupi au fond de l’être humain? Comment faire pour le libérer de ce carcan intellectuel dans lequel il est prisonnier, pour le débarrasser de la gangue qui le recouvre afin que, libéré et épanoui, il puisse enfin briller de tous les feux d’une authentique lumière spirituelle, illuminant ainsi notre existence tout entière?
Toutes les confessions religieuses et diverses écoles de développement humain proposent des méthodes souvent très différentes les unes des autres, pour parvenir à ce but. En Occident comme en Orient, nombreuses sont les religions qui préconisent l’ascèse et des disciplines particulières, depuis les plus simples, jusqu’aux plus extravagantes: macérations, mortifications de toute nature, jeûnes prolongés, détachement des contingences matérielles, recherche de l’isolement, dissociation provoquée de la personnalité par les techniques les plus primitives comme, par exemple, les cris et les danses des derviches tourneurs et hurleurs, absorption de stupéfiants divers comme le peyotl ou la mescaline (expériences de Huxley), résistance à la souffrance par l’exercice du dédoublement partiel, comme les fakirs, etc.
En pays chrétiens, ces techniques consistent surtout en prières [3] et en longues méditations tendant à provoquer un état d’élévation et même d’exaltation intérieur pouvant aller jusqu’à la recherche de l’extase. Celle-ci étant, en principe, une prise de contact avec des plans transcendants, par la mise en activité des facultés de l’esprit, (dont l’essence est également transcendante).
L’Orient nous apporta en outre les techniques du Yoga, de la méditation Zen, celles du Judo et du Karaté qui se présentent, elles aussi, comme un moyen de dégagement et de développement de l’esprit par la soumission du néophyte aux disciplines enseignées.
Cependant, la meilleure méthode sera toujours la plus simple. Celle, en particulier, qui conduit à acquérir l’état de «sensibilité du cœur» caractérisant la présence de l’esprit. [4] Telle est la raison de l’exigence fondamentale du Christianisme, qui consiste à pratiquer effectivement la Charité.
La meilleure méthode sera toujours la plus simple, avons-nous dit, et ceci pour des raisons parfaitement claires et facilement compréhensibles: Libérer l’esprit signifie lui rendre la première place, celle qu’il n’aurait jamais dû cesser d’avoir, l’affranchir de la tutelle intellectuelle et mentale sous la tyrannie de laquelle il végète depuis des millénaires.
Or, par l’utilisation de méthodes et de techniques exigeant des exercices – peu importe que ceux-ci soient de nature physique ou mentale (la concentration de la méditation, par exemple) – nous nous plaçons d’emblée sur un terrain sur lequel l’intellect joue nécessairement le premier rôle. Parce que l’intellect est chez lui dans le domaine mental, physique, dans le domaine des techniques et des méthodes. [5]
Ce qu’il convient au contraire d’obtenir de l’intellect c’est qu’il ne joue qu’une fonction secondaire d’exécutant, le rôle de serviteur de l’esprit, ce rôle auquel il a jusqu’à ce jour toujours refusé de se ranger, parce qu’il est en nous le plus fort et le plus développé.
Précisément parce qu’il est depuis longtemps le plus fort dans l’être humain, il lui faut accepter de s’abaisser et de céder volontairement le gouvernement de la personne humaine à son véritable maître: l’esprit qui est aujourd’hui si coupablement affaibli.
Mais, bien sûr, l’intellect répugne à céder la place, à devenir le serviteur de son maître et c’est pourquoi, souvent, dans la mesure même où l’esprit s’éveille et prend des forces dans la personne humaine, une lutte sourde s’engage au fond de l’être, lutte qui va quelquefois jusqu’à provoquer de terribles conflits intimes et les douleurs d’une véritable chirurgie psychique.
Que l’on songe, par exemple, à la multitude des cas de la vie quotidienne où nous nous écartons délibérément de la voie que nous indique clairement notre conscience. Toujours notre intellect nous suggère aussitôt toutes sortes de bonnes raisons pour justifier l’écart, dont nous sentons bien, au fond, que nous nous rendons coupables.
Matériellement parlant, les raisons invoquées par l’intellect peuvent se justifier parfaitement. Mais si nos actes ne sont pas en accord avec le sens inné de cette Justice que seul l’esprit porte toujours en lui, nous sentons parfaitement que nous sommes en défaut, quels que soient les arguments et les excuses que nous nous fournissons à nous-mêmes.
C’est cela «se mentir à soi-même». C’est cela sacrifier l’esprit au raisonnement pur. C’est cela le «péché contre l’esprit», la crucifixion de notre conscience spirituelle. Et c’est cette erreur-là que nous devons d’abord cesser de commettre, comme nous le faisons aujourd’hui presque en permanence.
Alors, et alors seulement, lorsque nos pensées et nos choix seront enfin gouvernés par notre conscience, par notre esprit, ils recouvreront cette liberté réelle que tant d’hommes attendent en vain des autres, alors qu’ils la portent en eux-mêmes. «La Liberté est un état, elle ne s’exige pas!» disait Goethe.
Faut-il indiquer la valeur que possède l’«examen de conscience» quotidien et intransigeant, dans cette entreprise individuelle de résurrection de l’esprit? Il est recommandé par toutes les religions, mais combien de fois est-il pratiqué, même par ceux qui le préconisent?
(…) Voici un conseil d’une profonde valeur: «Garde le foyer de Tes pensées pur!». [6] Ce contrôle constant que chacun peut et doit exercer sur son activité intellectuelle et mentale constitue, en effet, un effort remarquable pour apprendre à la volonté cogitative à se plier à des exigences plus hautes qu’elle ne détermine pas elle-même.
Cet effort qui, au début, paraît être un exercice difficile devient peu à peu habituel, jusqu’à ce que l’esprit domine sans contrainte l’ensemble de la personnalité. C’est si simple, en vérité, que nous devrions nous étonner de n’y avoir pas songé plus tôt. Ce qu’il faut faire en ce domaine, c’est précisément ce que nous n’avons jamais tenté, tout en sachant intuitivement parfaitement que {c’est} ce {qui} devrait être accompli.
Un proverbe oriental affirme: «Tout est simple. Rien n’est facile!». Surtout dans ce domaine où l’habitude d’agir convenablement n’a encore jamais été prise et où la domination de l’intellect s’exerce au contraire depuis des dizaines de millénaires.
Il existe encore une règle générale fort simple qui consiste à commencer dans l’accomplissement de toutes nos tâches quotidiennes par ce que nous avons le moins envie d’accomplir. Et non seulement dans notre travail quotidien, mais aussi dans toutes les obligations sociales et morales que nous savons ne pas pouvoir ni devoir éviter. C’est généralement la bonne voie et c’est précisément la raison pour laquelle notre intellect nous trouve toujours toutes sortes de bonnes excuses pour nous justifier de ne le point faire. [7]
Le seul moyen qui permette de recouvrer la libre volonté intégralement, c’est de rendre à l’esprit en nous la place qu’il n’aurait jamais dû cesser d’avoir. Pour ce faire, il n’est qu’à mettre en pratique quotidienne et constante ce que la voix de l’esprit, la conscience, nous suggère.
Ainsi l’esprit non entravé devient-il de plus en plus fort dans nos activités et, peu à peu, sa voix se fait entendre plus distinctement, jusqu’à ce qu’il prenne sur l’être tout entier l’ascendant qu’il doit avoir, jour et nuit.
Alors seulement, la sensibilité spirituelle de l’être humain ayant été réveillée d’un très long sommeil, ressuscitée, celui-ci éprouvera la certitude intuitive que vit (ou que végète encore) au cœur de chacun de ses semblables cette flamme de l’esprit, flamme en tous points identique à la sienne propre, quelle que soit la couleur de la peau, la nationalité, le milieu social ou la race de son prochain.
Il comprendra que c’est seulement dans cette identité d’essence originelle que réside l’ÉGALITÉ la plus authentique. Cette découverte de l’esprit lui permettra de reconnaître en lui la source de sa propre LIBERTÉ et elle lui fera simultanément comprendre et éprouver où réside dans chaque homme cette véritable FRATERNITÉ, dont le nom est également inscrit au front on de nos édifices, bien que nous n’en ayons, hélas!, que bien peu constaté les effets …
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Notes:
[1] Note de l’auteur: Pages 45-46.
[2] Note de l’auteur: Cet article est reproduit avec la gracieuse autorisation de Monsieur André Labarthe, Directeur de «Constellation» (Mai 1963).
[3] Remarque de l’éditeur: Selon les Lois de la Création, la Prière n’est pas une technique, mais un élan de l’esprit vers la Lumière!
[4] Remarque de l’éditeur: Selon Les Lois de la Création, le développement de la sensibilité de l’esprit ne peut pas résulter d’une méthode, mais seulement du vouloir de l’esprit.
[5] Remarque de l’éditeur: Ce paragraphe confirme précisément la justesse des deux notes précédentes.
[6] Note de l’éditeur: Encore plus complet: «Gardez le foyer de vos pensées pur, vous faites régner la Paix et vous êtes heureux.».
[7] Note de l’éditeur: C’est peut-être ce que, en langage moderne, l’on appelle de la «procrastination».
– Extrait du livre « Le Grand Virage » de Jean Choisel –
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