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Paul et la Réincarnation

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« Timothée dit, un jour:

– « Paul, crois-Tu que les Grecs auraient jadis trouvé la Foi à Jérusalem si Jésus ne leur avait pas parlé dans un langage approprié? ».

Ces paroles firent réfléchir Paul. Certes, il n’y avait pas assisté personnellement, mais il avait souvent entendu de quelle façon merveilleuse Jésus S’était adapté aux conceptions des Grecs. Le Disciple ne devait-il pas agir de la même manière que le Maître?

Et il fit savoir qu’il défendrait publiquement le Nouvel Enseignement sur le marché d’Athènes devant tous ceux qui avaient des objections sincères à opposer.

Alors la foule afflua. Les érudits, les représentants de toutes les écoles étaient réunis en rangs serrés. Paul se tenait seul au centre. Il avait passé toute la nuit en Prière et sa demande avait été exaucée. Une merveilleuse Clarté émanait de tout son être et l’homme maladif fit une grande impression.

Cette Clarté pénétra tout ce qu’il disait. Il ne se lassait pas de répondre aux interpellations les plus diverses. Si, au début, les gens questionnaient par amour de la discussion, au cours de la journée s’était éveillé en eux le désir d’une meilleure Connaissance et leurs questions se modifièrent en conséquence.

Lorsque Paul s’en aperçut, une Joie immense le gagna. Il résuma tout ce qu’il avait dit jusqu’alors en un discours assez long, qui se termina par ces paroles:

– « Dieu n’est pas loin de chacun de nous, car nous vivons, nous agissons et nous sommes en Lui! ».

Des cris joyeux éclatèrent. Les hommes étaient comme ivres de tout ce qu’il leur était donné d’entendre.

Deux jeunes gens soulevèrent Paul et le portèrent sur leurs épaules jusqu’à la maison du chef de l’école la plus renommée. L’Apôtre devait partager le repas des savants.

D’abord, il voulut refuser; puis une voix lui chuchota:

– « Jésus ne S’est-Il pas mis à table avec les hommes? ».

Et il se rendit compte qu’il pouvait continuer à expliquer en détail ce qu’il avait commencé à leur dire en gros auparavant.

Il se servit des mets offerts, mais refusa de goûter au vin.

– « Ta croyance Te le défend-elle? », lui demanda-t-on.

Il fit une réponse négative, mais ajouta qu’il s’abstenait de ces boissons, car elles nuisaient à sa santé.

– « C’est vrai », dit l’un des assistants. « Tu dois être prudent. Tu n’as pas l’air bien portant. »

– « Le Miracle n’en est que plus grand », remarqua son voisin. « Pour rester debout et parler pendant des heures, quel moyen utilises-Tu? »

– Hommes, écoutez, dit Paul en souriant: « La Force de Dieu est puissante aussi chez les faibles. Moins nous sommes nous-mêmes, moins importante est notre opinion à notre sujet, d’autant plus puissante est la Force de Dieu qui nous pénètre et nous aide.« .

Ils ne le comprirent pas. Un jeune homme aux yeux ardents s’écria véhémentement:

– « Toujours dépendre de la grâce des dieux ne me plairait guère! Je veux moi-même faire quelque chose, l’accomplir avec ma propre force! ».

– « J’ai parlé de Dieu et non pas des dieux« , corrigea Paul tranquillement. « à eux non plus, je ne voudrais pas être redevable. Mais, mon ami, dis-moi Qui T’a donné la vie? »

– « Que veux-Tu dire par là? », répliqua le jeune homme, déjà moins agressif.

– « Je veux dire: Qui T’a créé? T’es-Tu Toi-même donné le jour?« 

Les plus proches riaient. D’un geste fier, le jeune homme rejeta la tête en arrière et dit:

– « Voici une question qui renferme la réponse en elle-même. Comment serait-il possible à un homme de se créer lui-même? ».

– « Eh bien », poursuivit Paul, infatigable, « Si Tu sais que Tu dois la vie à Dieu ou, comme Tu dis, aux dieux, pourquoi T’est-il si difficile d’accepter de la même Main bienveillante la Force qui T’est nécessaire pour vivre? ».

Le jeune homme se tut; un autre, reprenant les paroles de Paul, demanda:

– « Beaucoup d’êtres humains n’ont aucune raison d’être reconnaissants de la vie qui leur est donnée. Pense à tous les malheureux, aux malades et aux nécessiteux. Où est alors Ton Dieu bienveillant? ».

Paul dévisagea calmement celui qui l’avait interpellé:

– « Nous récoltons ce que nous avons semé. ».

Véhément, un savant l’interrompit:

– « Alors Tu es d’avis de ceux qui prétendent que nous vivons, à vrai dire, toute une chaîne de vies? Dans chacune nous recevons le salaire de la précédente. ».

– « Tu le dis », affirma Paul. « Je crois à un éternel retour de l’être humain. Notre Livre sacré dit: « Tant que la Terre existera, l’alternance entre l’été et l’hiver, entre la Semence et la Récolte ne cessera pas. Ainsi que l’alternance entre la Mort et la Renaissance. ».

– « Dis-moi, Paul, tous les Juifs sont-ils aussi savants que Toi? »

Paul dut sourire. Alors, l’interpellateur se défendit:

– « Je veux dire, est-ce que tous les Juifs croient à la renaissance? »

– « Non », dit Paul. « Peu seulement y croient. Les docteurs de la loi n’en instruisent que ceux qui doivent aller plus loin que les autres dans la Connaissance. Les simples Juifs ne se doutent pas de cette Doctrine. ».

« Cependant, il faut que tous les êtres humains {en} soient informés« , termina-t-il avec un soupir.

Ses pensées voguaient vers la Palestine. Mais il fut vite rappelé à la réalité. Une question suivait l’autre et les êtres humains en oubliaient presque le boire et le manger.

Paul ressentit nettement que la plupart des assistants ne montraient là qu’un intérêt scientifique; ils ne pensaient même pas au Salut de leur âme. Sa surprise fut d’autant plus grande lorsque, les jours suivants, bon nombre de ces savants qui avaient été à table avec lui vinrent le voir pour lui parler de façon plus détaillée. Ils voulaient surtout savoir si eux aussi pouvaient encore devenir des Adeptes de la nouvelle Doctrine. »

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– Extrait de: « Les Apôtres ». –

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