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Amour et pitié
Deux réalités bien distinctes.
L’Amour et la pitié sont deux réalités bien différentes. L’Amour est fondamentalement spirituel – un tel Amour s’appelle aussi la Charité, alors que la pitié est fondamentalement sentimentale.
Pour nous aider à prendre conscience de la différence entre les deux, nous pouvons, par exemple, nous appuyer sur le célèbre roman « La pité dangereuse » [« Ungeduld des Herzens » (« L’impatience du cœur »)] de Stefan Zweig.
La pitié dangereuse – Sujet
Voici le sujet de l’histoire: Ce roman raconte l’histoire d’un jeune officier autrichien, Anton Hofmiller, qui, malgré lui, suscite l’amour passionné d’une jeune et belle paralytique, fille d’un riche propriétaire de la région, appelée Édith de Kekesfalva.
Ce que le jeune officier éprouve pour Edith s’appelle de la pitié et non pas de l’amour, alors qu’elle – dans son ardente espérance de – malgré son handicap – pouvoir quand même – « comme tout le monde » – vivre une histoire d’amour et se marier, focalise tout ses espoirs sur lui.

La pitié dangereuse – Livre de poche
La pitié dangereuse – Synopsis
Voici, maintenant, le « synopsis », plus développé:
« En 1913, Anton Hofmiller, jeune officier de cavalerie, bien fait de sa personne, s’ennuie dans une petite ville de garnison près de la frontière hongroise. Introduit dans le château de l’homme le plus riche de la contrée, Kekesfalva, il rencontre sa fille unique, Edith, une jeune beauté, clouée dans son fauteuil par une paralysie des jambes. Ultrasensible, elle refuse l’idée de continuer à vivre si son médecin n’arrive pas à lui trouver un traitement. Le contact entre les deux jeunes gens est très bon, après la résolution d’un malentendu.
Hofmiller, tout surpris, accepte les invitations quotidiennes au château. Il développe, sans le savoir, une forme de pitié envers Edith. Il est bien content de lui tenir compagnie, car manifestement, elle se sent beaucoup mieux à chaque fois qu’il est là.
Mais tout cela se produit car, à l’insu du jeune officier, Edith est tombée amoureuse de lui dès leur première rencontre. Lorsqu’elle lui révèle son amour envers lui, elle devient d’une exigence sans bornes, tout comme son père, acharné depuis toujours à combler les moindres désirs de « la pauvre infirme », qui pourtant a en horreur toute pitié à son égard. Edith, pourrie gâtée par son père depuis toujours, fait d’ailleurs comprendre à Hofmiller qu’elle n’hésitera pas à se suicider s’il la déçoit. Il en serait de même d’ailleurs, si aucun traitement n’était finalement trouvé à sa paralysie.
Hofmiller, toujours aussi aveugle, finit par accepter du bout des lèvres, de manière confuse, les fiançailles, puis le mariage, suite aux pressions d’Edith et de son père, impatients à l’extrême… » (Source)
L’histoire ne s’arrête pas là. Si vous voulez connaître toute l’histoire sans avoir lu le roman dans son entier, vous pouvez, par exemple, en voir un résumé ici (naturellement, les commentaires sont en fonction du genre du site et ce n’est pas de cela dont il est ici question). L’histoire a été adaptée au cinéma, notamment sous le titre « Amour tragique ».
Morale de l’histoire
La morale de l’histoire tient tout entière dans cette phrase de Stefan Zweig extraite du roman: « Oui, mon cher lieutenant, il faut savoir dominer sa pitié, sinon elle cause plus de dégâts que la pire indifférence. ». « Savoir dominer » c’est maîtriser. Cela veut dire placer le sentiment (nécessaire dans la matière grossière) sous la maîtrise de l’Intuition. « Savoir dominer » c’est maîtriser. Cela veut dire placer le sentiment (nécessaire dans la matière grossière) sous la maîtrise de l’Intuition.
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La Dame de Pitié – Rossetti
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D’un point de vue spirituel
Aimer c’est Aider, mais l’Aide véritable se fait sur une base spirituelle et non sentimentale. Une jeune femme paralysée, souffrant de son handicap et ayant besoin d’aide, peut certes être aidée ou secourue, mais pas en faisant semblant de l’aimer d’un amour de l’âme pouvant spécifiquement exister entre un homme et une femme.
Même si imaginaire, le cas du jeune officier autrichien Anton Hofmiller est loin d’être unique. La plupart des gens sont gouvernés par la pitié, qui fait partie de ce que l’on peut appeler le sentiment inférieur. Qu’est-ce qu’un sentiment inférieur? C’est un sentiment qui est déconnecté du Ressentir intuitif. Autrement dit, c’est lorsque, dans une personne, le sentiment est tellement dominant que, dans la conscience de l’être humain, il n’y a plus de place pour l’Intuition, puisque c’est justement le sentiment qui a pris sa place!
Alors, pour éviter le drame de « La pitié dangereuse », que faire? Une fois de plus, tout simplement, devenir spirituel! Au lieu de persister à être un être humain d’intellect et de sentiment, devenir enfin un véritable être humain, c’est-à-dire … un être humain d’Intuition! En effet, pour un être humain chez lequel l’Intuition est active, il n’est jamais possible de se laisser « embarquer », c’est-à-dire de dire oui lorsqu’il faut dire non, ou de dire non lorsqu’il faut dire … oui!
L’Intuition ressent comment aider de la juste manière, c’est-à-dire d’une manière libérée du sentimentalisme et de la pitié, en fonction du réel Bien – c’est-à-dire le Bien spirituel – de la personne à aider. Dans l’histoire « La pitié dangereuse » de Stefan Zweig il est clair que – sans que cela ne retire rien à la responsabilité des autres protagonistes – c’est la faiblesse sentimentale de Anton Hofmiller qui est à l’origine de la catastrophe se produisant à la fin du récit.
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Pitié – Celle qui a pitié des pauvres
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