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L’enfance
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« Laissez venir à moi les petits enfants! »
– Jésus-Christ –
« Le génie n’est que l’enfance retrouvée à volonté. »
– Charles Baudelaire –
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« L’on est de son enfance comme l’on est d’un pays. »
– Proverbe –
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Amour, famille, foyer, fécondité, féminité, maternité, enfants…
Nous avons déjà parlé de la vie amoureuse des aspirants à la Lumière, de la famille et du foyer, de la fécondité, de la féminité, de la maternité. Nous avons aussi examiné la conception de l’enfant selon le poète Alphonse de Lamartine. Il est sans doute temps que nous parlions maintenant de l’enfance et des enfants, ainsi que de leur éducation.
Ce dont il faut d’abord être conscient c’est que – quelles que puissent être les circonstances de la naissance – l’arrivée d’un enfant – pour les parents, les éventuels frères et sœurs, et tout l’entourage de façon générale – est toujours une Bénédiction. Il n’est aucun mal qui – sous l’effet d’un bon vouloir – ne puisse se transformer en Bien!
La Justice lors des naissances
Lorsque l’on observe toutes les naissances d’enfants autour de soi ou à distance, l’on peut voir des conditions très différentes. Certains enfants naissent laids, pauvres, malades, tandis que d’autres naissent moches, dans l’opulence et avec une rayonnante santé. Or, comme le disait Fernand Raynaud: « Il vaut mieux être beau, intelligent, bien portant et riche que moche, bête, malade et sans le sou ».
Du fait de l’absence de mémoire vis-à-vis des vies antérieures – tant de la part des intéressés que de leur entourage – les enfants sont souvent considérés comme « innocents ». Bien évidemment, il n’en est rien. Ce n’est pas parce que l’on ne souvient pas intellectuellement (et pour cause: le cerveau n’est plus le même!) des offenses envers Dieu ou du mal que l’on a causé à autrui que ces mauvaises actions n’ont pas existé ou sont déjà expiées.
Naturellement, si la Justice Divine existe – ce qui, même si «Les Meules de Dieu tournent lentement mais sûrement», bien évidemment, est le cas -, une telle inégalité apparente dans les conditions de naissance ne peut s’expliquer que par le karma et la réincarnation. Tout ce qui arrive a une raison d’être. Tout est Amour et Justice. Tout est Grâce.
L’enfant: un étranger
Il a beau «être de la famille», l’enfant est, en fait, un étranger pour ses parents. Il s’agit, en effet, d’une âme indépendante, avec ses propres aspirations, ses propres caractéristiques et son propre destin. De même, toutefois, qu’il y a une communauté de destin entre les membres d’un même peuple, les habitants d’un même village, les passagers d’un même avion, d’un même navire ou d’un même autobus, il y a aussi, pour un temps donné, une assez étroite communauté de destin entre les membres d’une même famille.
Ce n’est, toutefois, que pour une incarnation terrestre donnée, soit, en moyenne, quelques décennies de temps terrestre. Une fois revenu dans l’Au-delà, les liens familiaux en tant que tels ne comptent plus pour rien. Toutefois, des liens fin-matériels peuvent continuer à exister ou à subsister entre les âmes en fonction de la notion que l’on en a conservé. Cela devient de l’Amitié.
Ce qu’il faut savoir sur l’enfant et que peu savent
L’enfant n’est pas un adulte en miniature; il a ses propres caractéristiques. Toutefois, toutes résultent d’un genre fondamental de la Création: Le genre entéallique. L’Entéallique dont il est ici question (aussi appelé «Seul-Entéallique») se trouve entre le Spirituel-Humain et la matière fine. C’est le plan d’origine des âmes animales et aussi des êtres de la Nature. Ceci est la raison fondamentale les enfants sont si proches des animaux et aussi pourquoi quelques-uns voient encore les entéaux, alors que les adultes ne les voient plus.
L’enfant doit, tout d’abord, parvenir à la pleine compréhension de la grande Activité de tout l’Entéallique, vis-à-vis duquel, à cette époque de sa vie, il a une plus grande ouverture que vis-à-vis du Spirituel. Les eaux, montagnes, forêts, prairies, fleurs, et ensuite aussi les animaux, sont des trésors pour chaque enfant. Ainsi il peut solidement s’ancrer dans le monde terrestre qui, pour toute la durée de sa vie terrestre, doit lui offrir son espace d’expérimentation et d’action.
Pendant toute son enfance, avant la maturité sexuelle, l’enfant est ouvert au monde entéallique plus qu’au monde spirituel. C’est seulement en étant plongé dans la vie entéallique de la Nature qu’il peut ensuite, sur cette base devenir un vrai Jardinier de Dieu dans la Création. Pour tout être humain sur Terre, l’expérience vécue de l’enfance fait absolument partie de la progression ultérieure de l’esprit: «L’on est de son enfance comme l’on est d’un pays» dit, très justement, le proverbe.
Certains diront sans doute: Mais quand même, tout enfant deviendra, un jour, un adulte et tout adulte a été un enfant! Sans doute, mais entre une enfant et un adulte il y a quelque chose qui a changé et ce changement c’est effectué, à l’adolescence, lors de la puberté. Avec la maturité sexuelle ou puberté, en effet, un élément nouveau qui n’existait pas encore dans l’enfance proprement dite fait son apparition et cet élément c’est ce que l’on peut appeler la force sexuelle.
La force sexuelle
L’appellation «force sexuelle» évoque, naturellement, immédiatement un lien avec la sexualité. Toutefois, fondamentalement, même si l’instinct sexuel en dérive directement, cette force n’est pas sexuelle. Elle est plutôt une force de vie émanant du corps terrestre – le plus noble fleuron de ce que peut produire la matière grossière -, assimilable à ce que certains hygiénistes appellent la force vitale. Les Orientaux la nomment «koundalinî». Sa fonction première n’est pas la fonction sexuelle mais plutôt de faire un pont entre le corps et l’âme et même, à travers l’âme, avec l’esprit.
Précisons à ce sujet qu’il n’est pas du tout recommandé d’essayer de faire monter artificiellement la koundalinî le long de la colonne vertébrale par de quelconques pratiques occultes. Tout cela doit se faire de façon tout à fait naturelle sans aucune intervention liée à une quelconque technique. Dans son livre «Koundalinî, l’énergie évolutrice en l’homme» le Pandi Gopi Krishna raconte à quels terrifiants résultats l’on conduit sa volonté de faire artificiellement monter sa koundalinî par des exercices occultes et à quel point il déconseille ensuite formellement ce genre de pratiques ésotériques.
A l’adolescence la survenue de la force sexuelle dans le corps de l’adolescent ou de l’adolescente y provoque des changements gros-matériellement visibles se manifestant par l’apparition des attributs sexuels respectifs bien connus de tout un chacun et sur lesquels il n’est donc pas nécessaire de s’appesantir ici.
D’un point de vue spirituel – le seul qui nous intéresse ici – la force sexuelle abaisse le pont-levis qui, jusque-là, isolait l’esprit de la conscience terrestre. Certes l’esprit était déjà présent dans le corps de l’enfant, mais il n’était juste pas opérant. C’est la partie entéallique de l’enfant qui, jusqu’à l’adolescence, joue le rôle déterminant.
Mais dès lors où, grâce au pont offert par la force sexuelle, l’esprit de l’adolescent prend progressivement la complète maîtrise de la personnalité terrestre, sa pleine responsabilité s’active aussi à ce moment-là.
Nous avons vu plus haut que l’hérédité ne joue pas concernant les caractéristiques animiques de l’enfant. Par contre, là où elle joue à plein, c’est dans le fait que, de nos jours, chaque enfant qui naît sur la Terre apporte avec lui un cerveau d’intellect – c’est-à-dire le cerveau antérieur par opposition au cerveau postérieur – c’est-à-dire le cervelet – si gros que chaque enfant, aussitôt que son cerveau commence à sérieusement s’activer, se retrouve – comme enfermé dans un sac ligoté à son sommet – soumis à son propre intellect.
Pour tout dire c’est cela qui est le péché héréditaire souvent improprement appelé « péché originel ». A vrai-dire ce n’est pas exactement le péché qui est héréditaire (en réalité, cela n’est pas possible qu’un péché soit héréditaire!) mais – plus précisément, et surtout plus exactement – le danger de péché.
Cela se comprend facilement: Plus le cerveau (celui de l’intellect) est gros et plus le cervelet (= petit cerveau!) (celui de l’Intuition) est petit, plus le risque de déséquilibre au profit de l’intellect et au détriment de l’Intuition est grand. Avec le temps la disproportion de taille entre les deux parties de l’encéphale est devenue, maintenant, si grande, et de ce fait le rapport de leurs possibilités respectives de fonctionnement est devenu tellement disproportionné, que, pour le grand nombre des êtres humains, la complète sujétion à l’intellect est devenue inévitable.
Les Bases de l’Éducation
Deux principes (apparemment contradictoires):
– 1. Pour son action éducative, l’éducateur doit observer l’enfant et se régler d’après lui.
Les désirs personnels de l’éducateur doivent en cela être complètement mis de côté. L’enfant doit suivre son chemin de vie sur Terre, mais pas celui de ses parents ou professeurs.
– 2. Les adultes, dans leur vie d’adulte et pour leurs affaires d’adultes, ne doivent pas se régler sur les enfants mais uniquement sur eux-mêmes.
Les éducateurs – père, mère, enseignants – doivent, dès le plus jeune âge, imposer l’indispensable compensation à l’enfant.
En grandissant, l’enfant, tout à coup, de façon tout à fait soudaine, va son propre chemin. Et ce chemin n’est ni celui de ses parents ni celui de ses éducateurs.
Étant donné que l’esprit doit toujours demeurer ininfluencé, à l’enfant, jusqu’à sa puberté, ses parents et éducateurs ne doivent préparer que l’instrument dont il aura besoin pour la percée de son esprit au cours de sa vie terrestre, sinon rien. Cela concerne donc le corps terrestre, avec toutes ses capacités terrestres. Ils doivent donc veiller à la santé du corps terrestre en tant qu’outil de l’esprit pour son cheminement dans la matière grossière terrestre.
Pas de surmenage, pas d’unilatéralité (tout ce qui est unilatéral est malsain!)! En fonction de la Loi du Mouvement le corps doit être éduqué au juste mouvement. Il doit aussi être entraîné en vue de la juste activité de l’encéphale (équilibre entre cervelet et cerveau). La première partie de la formation se termine à l’âge de sept ans. La deuxième partie va de sept à quatorze ans avec l’achèvement de la puberté. Au cours de la troisième partie – qui va de quatorze à vingt-et-un ans – il doit être enseigné à l’esprit la juste maîtrise du corps entier.
Selon les Lois de la Création chaque enfant doit, en toutes choses, pouvoir être pleinement un enfant! Un enfant sain, naturel, se reconnaît au fait qu’envers les adultes il éprouve un authentique respect naturel. De leur côté, le devoir des adultes vis-à-vis de l’enfant est de lui accorder la protection dont il a besoin pour grandir et se développer en sécurité!
La mère doit lui procurer des soins maternels, tandis que le père doit le protéger vis-à-vis des dangers du monde extérieur (lesquels ne sont pas peu nombreux!). Cette protection ne doit pas être accordée à l’enfant de façon unilatérale, mais seulement s’il la mérite! Ainsi l’enfant doit, dès le début, déjà apprendre, dans l’expérience vécue, que, selon la Loi de l’Équilibre devant exister entre le Donner et le Recevoir, la Compensation doit exister partout, et que ce n’est qu’ainsi que peuvent régner l’Harmonie et la Paix. Cela aussi est conditionné par le genre de l’Entéallique.
En outre, il est important que parents et enfants soient conscients que les enfants n’ont aucun droit sur les biens personnels des parents, pas même après le décès de ceux-ci. C’est certes une coutume répandue et qui peut, dans certains cas avoir du sens, mais cela ne constitue, en aucun cas, une obligation pour les parents ou un droit pour les enfants.
L’enfant doit apprendre à apprécier les bénéfices pouvant être retirés de l’échec. Aucun n’apprend à courir sans beaucoup chuter, mais se relever en souriant et recommencer tout de suite l’apprentissage en tirant la leçon de la chute, voilà le chemin du progrès pour tout enfant et tout être humain!
Des enfants fortement submergés de tendresses familiales ont toujours un aspect malsain. D’ailleurs, presque chaque enfant manifeste une défense intuitive contre de telles tendresses pressantes, il n’en a jamais le désir, parce que l’enfant est, en réalité, à cet égard, «naturellement innocent»! (Par contre, il n’est pas innocent dans le sens où il n’aurait jamais commis de fautes au cours de ses vies antérieures.
L’hérédité lors de la procréation: Un enfant peut-il hériter des caractéristiques morales de ses parents?
A cette question la réponse est non. L’hérédité ne concerne que le corps terrestre, jamais les caractéristiques spirituelles ou animiques (psychiques) de l’être qui s’incarne. Alors, questionnera plus d’un, comment se fait-il qu’il y ait parfois une ressemblance de caractère évidente entre certains enfants et l’un ou l’autre de leurs parents? C’est tout simple, il ne s’agit pas d’hérédité, c’est juste un effet de la Loi de l’Attraction du Genre Semblable: «Qui se ressemble s’assemble», «Le fruit ne tombe pas loin de l’arbre», «Tel père, tel fils!».
Certains ne manqueront pas de faire observer: « Tel père, tel fils », peut-être, mais il y a aussi un proverbe qui dit: « A père avare, fils prodigue ». Donc, c’est plutôt le contraire! La réponse à cela est, elle aussi, toute simple: Les deux proverbes ont, chacun, leur raison d’être. Dans le cas du proverbe «A père avare fils prodigue», ce n’est pas la Loi de l’Attraction du Genre Semblable qui joue le rôle déterminant mais plutôt la Loi de l’Effet de Réciprocité.
L’enfant est donc un être humain en soi. Certes, à chaque nouvelle vie il recommence « depuis le début », avec un corps terrestre d’abord tout petit, terrestrement impuissant et totalement dépendant de ses parents, en particulier dans un premier temps (déjà, aussi longtemps qu’il est encore un nourrisson), de sa mère. Il lui faut 21 ans pour atteindre l’âge adulte, acquérir la maturité, et devenir pleinement opérationnel sur la Terre.
Un être humain ne peut, à ses enfants, rien transmettre provenant de son noyau spirituel. Ce serait arbitraire et injuste! L’hérédité spirituelle n’existe pas! Par conséquent, aucun enfant n’a à remercier ses parents pour une quelconque faculté spirituelle possédée par lui. Il ne peut ici que se remercier lui-même! Pareillement, il ne peut, non plus, pour ses défauts, leur faire un quelconque reproche! En cela chacun n’hérite que … de lui-même!
Le devoir des adultes est de laisser les enfants être et demeurer réellement des enfants! Un enfant a le droit à son enfance et doit être tenu éloigné des conversations d’adultes! Les enfants ne doivent, non plus, jamais être placés sur un pied d’égalité avec les adultes. Cela ne pourrait que les déstabiliser! Vous, en tant qu’adultes, pour votre vie d’adultes, vous ne devez pas vous régler en fonction des enfants mais uniquement sur votre position d’adulte!
L’adoption
Est-il, en fonction des Lois de la Création, spirituellement juste d’adopter un enfant? La réponse est oui. Une adoption bénéficie-t-elle de la même Bénédiction divine que lors de l’arrivée d’un enfant provenant biologiquement de l’union corporelle de ses deux parents? La réponse est encore oui. Si l’enfant est adopté par amour sincère et non pour une satisfaction personnelle, la Bénédiction n’en est même que plus grande.
Conclusion
Bien d’autres aspects relatifs à l’éducation des enfants pourront encore être développés… Déjà celui ou celle qui a compris que les enfants doivent pouvoir demeurer des enfants, que les enfants sont, jusqu’à l’adolescence, fondamentalement orientés vers l’Entéallique, que les enfants doivent être éduqués à la nécessaire Compensation dès leur âge le plus tendre, et que l’Enfance est le terreau à partir duquel doit pouvoir s’épanouir l’adulte, a déjà compris l’essentiel pour la bonne éducation de ses enfants…
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« L’enfance »
L’enfance, belle époque à vivre pleinement entre parents et enfants.
Pour qu’il en soit ainsi il faudrait que les parents sachent effectivement en quoi consiste leurs devoirs et obligations vis à vis de leurs enfants.
Et c’est bien à ce niveau que se situent les difficultés.
Bel article donc donnant des indications assez claires pour aider les parents à se rendre compte de leur grande responsabilité dans leur conduite vis à vis de leurs enfants.