PARABOLE
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Par Salem YAHI
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« Le monde est une parabole, une énigme.
Et la multitude voit, et la foule entend; mais en vain. »
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La parabole est un élément spécifique de l’art du bien parler (la rhétorique), souvent elle se présente sous la forme d’une courte histoire basée sur des situations du quotidien qui imagent un enseignement, une morale ou une doctrine. Elle s’intercale, semblable à une analogie, entre un récit imagé et un discours ordonné. La parabole porte une vertu pédagogique: celle de rendre concret une idée ou une notion, tandis que la parole use du langage dans un contexte déterminé. Le mot parole est la contraction étymologique du mot parabole, issu du latin parabola, lui-même emprunté au grec ancien parabolḗ / παραϐολή, qui signifie: rapprochement, juxtaposition, comparaison mais surtout illustration.
Le texte qui suit traite de la dimension cachée de la parabole, en fait de son sens spirituel. Ce texte va s’appuyer sur le livre de la Bible des Ancien et Nouveau Testaments d’une part, et, sur les résultats obtenus à partir de la matrice de calcul réalisée par un auteur français Lucien Siffrid date de 1930, d’autre part. Elle croise les nombres de 1 à 9 avec trois paramètres qui sont: l’Esprit, l’Humain et les Ténèbres. Les résultats obtenus ouvrent de vastes perspectives spirituelles.
Il est vain pour l’intelligence de chercher à percer le sens que renferme une parabole. Certes, elle peut saisir la substance des mots, mais elle ne peut parvenir à en recueillir l’essence. La recherche des réponses aux rébus, charades et autres devinettes fait appel aux capacités intellectuelles telles que: l’intelligence, la mémoire et la culture. Mais, lorsqu’il s’agit de saisir la profondeur des paraboles, à l’exemple de celles de la Bible, l’intellect n’y suffit vraiment pas. Une ressource bien plus élevée s’avère indispensable: l’intuition, que le philosophe français Bergson (1859-1941) avait baptisé l’“élan vital”. Assurément, c’est elle l’outil de perception du réel au-delà du réel. Dans les livres saints, la parabole se présente sous la forme d’un récit symbolique qui contient un enseignement spirituel, un récit… au-delà du réel. Au cours de son Ministère, le Christ l’utilisa souvent pour apporter une nourriture spirituelle aux esprits humains nostalgiques de leur origine mais aussi pour exercer un tri: Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. C’est pourquoi Je leur parle en paraboles, parce qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils n’entendent ni ne comprennent. 1
Le mot parabole se compose de 8 lettres, et, selon Lucien Siffrid, il a la particularité de correspondre à l’Esprit divin mais aussi à l’esprit humain selon la formule de Jean l’évangéliste: Ce qui est né de l’Esprit est esprit. 2
Et, en troisième lieu, l’esprit considéré comme étant l’énergie cosmique constitutive de tout ce qui existe. Considéré comme Signe cosmique, le tracé du nombre 8 est vertical |. Mais il est aussi connu par son tracé horizontal –– sous la forme du signe ∞. La nature de ce symbole désigne l’infini jamais atteignable par l’être humain. Les traits vertical | et horizontal –– se rencontrent en leur milieu pour former une croix à branches égales ┼, symbole qu’on retrouve aussi avec les signes 8 et ∞ qui forment une croix en courbes.
On pressent ainsi que la “Parabole” enferme une vérité qui lui est propre, attachée à la Croix de la Vérité, autrement dit à ce qui est profondément vrai. Elle doit contenir un trésor de sens qui demande à être découvert par la vivante intuition, la voix de l’esprit.
Voici une courte digression. À propos du symbole de l’infini, la Bible enseigne la Création qui eut un début: Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. 3 Au premier verset du chapitre 2, il est écrit : Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée. 4 La Création a eu un début, mais aussi une fin; en somme, elle se trouve placée entre deux pôles qui la limitent; le sens du symbole de l’infini serait inexact, puisque la Création est achevée. Mais il n’en est pas ainsi, plus complexes sont les choses, car entre ces bords extérieurs, l’expansion, quant à elle, ne finit pas, mais elle croit indéfiniment dans ses propres limites, à l’image du ballon gonflable, jusqu’à un certain point pour lui. La science astrophysique a reconnu que l’univers est en expansion. Mais, toujours, toutes choses durent dans les limites de la Volonté Divine, à la condition que Dieu ne contracte pas sa Création pour la ramener à son Point d’origine originelle.
Revenons à la Parabole. La Bible en contient de nombreuses et entre les deux rives où coule la Parole vivante, c’est-à-dire entre les deux Testaments, il n’y a point de rupture, tout au contraire, il existe un pont de continuité insécable, un pont de réciprocité spirituelle, allant de l’un vers l’autre, et inversement. L’Ancien Testament ne mentionne pas en vain la parabole comme moyen choisi par Dieu pour toucher l’être de l’homme, c’est-à-dire son esprit en sollicitant sa voix intérieure, son intuition.
«Fils de l’homme, propose une énigme, dis une parabole à la maison d’Israël!»5
«Ah ! Seigneur Éternel! Ils disent de moi: N’est-ce pas un faiseur de paraboles?»6
«J’ai parlé aux prophètes, J’ai multiplié les visions, et par les prophètes J’ai proposé des paraboles.» 7
Plus tard, Christ fera de la parabole l’outil oral privilégié de sa communication pastorale:
«Il leur parla en paraboles sur beaucoup de choses…» 8
«Les disciples s’approchèrent, et lui dirent: Pourquoi leur parles-tu en paraboles?»9
«Jésus leur répondit: Parce qu’il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, et que cela ne leur a pas été donné.» 10
Non seulement, au quotidien, les disciples étaient en prise directe avec le Fils de Dieu, mais ils avaient reçu une préparation spirituelle antérieure à leur venue terrestre, justement en vue de leur rencontre, de leur cheminement avec le Fils de Dieu, et ensuite de la réalisation de leur mission.
La parabole s’adresse aux personnes dont l’intuition est vivante, à celles qui peuvent encore recevoir intuitivement les images qui, de l’Esprit divin, se déversent sur l’esprit humain. Les personnes dont l’esprit est endormi ne pouvaient plus recevoir ce que le Fils de Dieu leur communiqua. Devant tant de difficulté de compréhension, sachant aussi que ses jours terrestres étaient désormais comptés, par Amour, Christ promit qu’un Autre Paraclet après Lui reprendrait de ce qui est à Lui, tout en complétant son Enseignement.
Poursuivons sur la parabole considérée comme une forme lumineuse, une enveloppe vibratoire dont le contenu précieux est une émanation de ce qui est vrai, juste, et qui, par l’intuition, attise la flamme humaine, l’esprit. Elle en est le seul destinataire, à la seule condition, bien sûr, que l’esprit soit éveillé afin d’être en capacité de la recevoir et, par la même, d’en vivre le profit spirituel. Et s’en réjouir. Les morts en esprit, c’est-à-dire les endormis, les paresseux spirituels ne peuvent jamais recevoir l’essence même de la parabole. En vain, devant elle, l’intellect fait les cent pas désespérant de trouver la clé qui ouvre le coffre merveilleux. Il spécule, imagine, commente, raille, conteste et accuse, mais la Force spirituelle lui fait défaut, elle ne l’accompagne pas. La parabole s’en retourne là d’où elle provient, sans avoir pu ensemencer les esprits endormis incapables d’accueillir la fraîche rosée pour leur germination intérieure, pour l’éclosion et l’épanouissement de leur être.
La Parabole tinte aussi comme une cloche dans l’âme humaine. Elle annonce la vie et nourrit la nostalgie. Sa valeur est bien plus grande qu’il n’y paraît à première vue. Voilà pourquoi accueillir la parabole, découvrir ce qu’elle contient est d’une importance fondamentale. Sa composition comprend deux termes: “parole” et “AB”:
parABole → AB → parole
A et B, deux lettres, telles les colonnes du Monde, où chacune est porteuse d’un sublime sens biblique.
Le A, Aleph est la première lettre de l’alphabet (alefbet) hébreu, elle symbolise aussi l’Œil de Lumière qui contient toutes choses. Le A est la Source et d’Elle jaillit l’Irradiation du Commencement. Le A (Aleph) a pour valeur numérale 1 qui signifie la Force, autrement dit Dieu!
Le B (Beth), la deuxième lettre de l’alphabet représente la Création, au sens du verbe “bâtir”, et dans la connaissance spirituelle des hébreux, elle signifie la “Maison de Dieu” ou mieux encore le “Temple céleste”. La Création, donc ce qui est en dehors et plus bas que le Divin est toujours un reflet de ce qui est en Haut. Spirituel et matériel sont donc des extraits moindres du Divin. Et du point de vue du développement de l’être humain, B est aussi l’image symbolique du temple intérieur (l’esprit) et plus largement du foyer familial.
En conséquence de A et de B, le mot parABole proclame la Présence de Dieu dans sa Parole vivante. AB est la Force créatrice jusque dans les plans de la matérialité. Selon la Matrice de calcul de Lucien Siffrid, le nombre de Ab ou bA est 1, qui est le nombre du Créateur, celui de la Création. La signification des lettres AB jointes est:
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A, la première lettre symbolise le Créateur, Dieu, la Croix.
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B, la seconde symbolise sa Création, le carré, le Cercle, la Roue.
«Le Père, Ab, est constitué, en hébreu et araméen, des deux lettres de l’alphabet, le aleph et le beith. Le Père, alphabet, écrit les paroles de la création, du ciel et de la terre, du visible et de l’invisible. Beith représente le visible et aleph l’invisible. Les lettres sont le verbe créateur.» 11
Au plus fort de sa détresse, CHRIST appela son PÈRE:
«AbbA, Père, à Toi tout est possible, écarte de moi cette coupe! Pourtant, non pas ce que Je veux, mais ce que Tu veux!» 12
L’apôtre Paul mentionnera aussi le Saint Nom de Dieu:
«AbbA, Père. Cet Esprit lui-même atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.» 13
«Fils, vous l’êtes bien: Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, qui crie: AbbA – Père !» 14
AbbA, magnifique écriture qui nomme le Père, qui veut que ce qui vient de Lui, sa Parole, s’en retourne toujours vers Lui.:
«Ainsi en est-il de ma Parole, qui sort de ma Bouche: Elle ne retourne point à Moi sans effet, sans avoir exécuté ma Volonté et accompli mes Desseins.» 15
Ce verset est tout entier contenu dans le Saint Nom de Dieu, AbbA:
A, la Parole sort de la Bouche créant b qui, transformé en b’, s’en retourne vers son Auteur A. Le Nombre de Ab ou bA étant 1, le nombre de AbbA est donc 2, le Nombre de la Création, celui du Créateur.
A–A sont les colonnes dont l’intervalle contient bb.
A–A engendrent le mouvement de propulsion, de transformation et de rétroaction ou encore de naissance, croissance, maturation et mort. Ainsi en va-t-il aussi du périple des esprits humains. Périple qui désigne leur quête d’éveil, de maturation, de rédemption et de résurrection dans le Royaume des cieux, le monde spirituel. Tout ce que l’esprit émet revient donc vers lui produisant un contenu karmique, qui au cours de son cheminement et de ses vies successives, l’élève grâce au bien, ou le pénalise à cause du mal.
Selon la matrice évoquée au début de ce texte, les Nombres de 1 à 9 sont calculés avec les lettres de Parabole dans les trois dimensions de l’Esprit, de l’Humain et des Ténèbres. Les Nombres obtenus sont : 1+1+9 = 2. Et le Nombre 1 signifie la Force qui vient de l’Esprit, qui irradie aussi l’Humain, tandis que le Nombre 9 annonce la Foi qui éclaire les Ténèbres offrant ainsi un retour vers la Lumière. Deux fois la Présence de la Force signifie un niveau exceptionnel de connaissance contenue dans la parabole, alors que la présence de la Foi dans les Ténèbres confirme, s’il le fallait, qu’elle seule sauve l’être humain plongé dans la plus grande détresse. En plusieurs versets, Christ l’a affirmé. 16
Le total 1+1+9 = 2 est le Nombre vibratoire de la Création et du Créateur. Dans ce sens, le mot parabole s’avère être un ami précieux pour l’esprit humain, un conducteur vers plus d’éveil, un révélateur de compréhension spirituelle. Elle sert à comprendre, à aimer et à évoluer dans la bonne direction. Parabole révèle la vérité en images, c’est là sa fonction incandescente qui peut raviver la lampe intérieure, faire luire la flamme de l’être dans les Ténèbres. La vibration du mot ressentie tisse alors un lien d’amour qui, de l’esprit, s’unit à la Parole de Dieu. À travers le Nombre 2, elle tend un fil de lumineuse union vers Lui. Et grâce à son concours, la foi éclairée attache l’esprit à son Créateur.
C’est pourquoi, sur terre, l’esprit humain doit éprouver la parabole telle une œuvre de l’esprit en charge de faire vibrer son intuition. Puisse-t-il en faire toujours un bon usage dans l’élaboration de son devenir spirituel. «Pour percer le mur de notre cécité et de notre surdité, il faut que les signes nous frappent à coups redoublés. Pour comprendre que tout est symbole et parabole de par le monde, il ne nous manque qu’une capacité d’attention infinie.» 17
Et cette capacité d’attention appartient à l’esprit éveillé, elle, l’intuition, la voix intérieure, la voie d’autoréalisation de lui-même. Elle est Lumière pour sa conscience et ouvre sur l’autre monde. Et lorsque, pour l’esprit, s’approche l’heure de son grand départ – de sa mort physique –, son éveil aux paraboles tout au long de sa vie est devenu, à son insu, l’une des clés pour l’ouverture paisible de la porte d’accès au monde de l’esprit. La parabole aura nourri sa nostalgie dans sa quête de l’une des nombreuses demeures 18 promises par le Christ Jésus. Tout au long de la vie terrestre, elle aura été un réconfort et un soutien dans sa lutte spirituelle pour saisir la Parole divine, pour favoriser son accès à l’immortalité et à l’éternité.
Salem YAHI
14 mai 2024.
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Notes:
1 Matthieu 13, 12-13
2 Jean 3, 6
3 Genèse 1, 1
4 Genèse 2, 1
5 Ézéchiel 17, 2
6 Ézéchiel 20, 49
7 Osée 12, 10
8 Matthieu 13, 3
9 Matthieu 13, 10
10 Matthieu 13, 11
11 Joachim Élie et Patrick Calame – « Les Évangiles, traduits du texte araméen »
12 Marc 14, 36
13 Romains 8, 15
14 Galates 4, 6
15 Ésaïe 55, 11 Segond
16 Matthieu 9, 22 – Marc 10, 52 – Luc 7, 50 – 1 Jean 5, 4 – 1 Jean 2, 17
17 Michel Tournier – Le Roi des Aulnes (1970)
PARABOLE
Par Salem YAHI
Les paraboles sont de très bons canaux par lesquels la parole de vérité peut passer pour atteindre les esprits humains dans ce monde détourné de la Lumière.
Merci à l’auteur de cet article éclairant sur les paraboles.
Merci à vous Salem Yahi pour ces sages conseils, qui font du bien à tout chercheur sérieux.
Merci.
Qu’il soit donné à chacun(e) d’entre nous de reconnaître ce qui est bien, beau et bon pour son être,
c’est là le chemin qui conduit vers le but ultime: l’éclosion et l’illumination de son propre esprit.
Bonjour à Salem Yahi.. c’est avec une vive émotion et beaucoup de reconnaissance que je redécouvre vos écrits. En effet, depuis 1994, j’ai pratiquement lu tous vos articles, ceux de Ernest Schmitt et bien d’autres… Je vous serais infiniment reconnaissant de me fournir le lien vers le livre « L’homme moderne… », qui aborde de manière magistrale l’épineuse question des vaccins…
Je ne suis pas en mesure de répondre à votre demande concernant le livre “L’homme moderne”.
Je ne le connais pas.
Contactez l’éditeur de l’École de l’Art de Vivre.
Cordialement.
Bonjour à Robert Mbarga et Salem Yahi.
Désolés, l’École de L’Art de Vivre ne connaît pas non plus de livre intitulé « L’homme moderne ».
Robert Mbarga, essayez, s’il vous plait, de vous souvenir afin que vous puissiez savoir quel est le véritable éditeur de ce livre. C’est uniquement là que vous pourrez l’obtenir…
Merci à vous, Monsieur Salem YAHI, pour cette belle approche de la Parabole…
Vous l’avez reconnue, Parabole n’est qu’une approche, une couleur, un son dans le fabuleux tissage spirituel.
Vous y avez été sensible.
Lorsqu’un auteur, si modeste soit-il, laisse une empreinte intuitive agréable à son prochain,
c’est pour lui un cadeau en retour.
Merci à vous, ami lecteur.