Ecole de l'art de vivre

Les rats multi-rôles

par | 16 Jan 2024 | Recherche Spirituelle | 0 commentaires

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Les rats multi-rôles

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Compétition ou Coopération?

 

 « La faiblesse est une Force considérable
  lorsqu’elle est habitée par la Spiritualité. »

– Jean-Marie Pelt –

 

Didier Desor - Jean-Marie Pelt

Didier Desor – Jean-Marie Pelt

Didier Desor et Jean-Marie Pelt

 

Introduction

Une expérience scientifique: Six rats affamés dans une cage à une extrémité; à l’autre extrémité de délicieuses croquettes spécialement conçues pour les rats; au milieu un bassin rempli d’eau pouvant aussi être appelé « piscine ».

Au départ, surtout lorsqu’ils n’ont encore jamais nagé, les rats n’aiment pas trop aller dans l’eau, surtout s’il s’agit de nager en apnée (un « plafond » en plastique transparent est posé à la surface de l’eau pour empêcher les rats de nager à la surface). Vont-ils tous  aussitôt plonger dans la piscine pour aller chercher les graines de l’autre côté? Non, dans la Nature cela ne se passe pas forcément comme cela!

Apparaissent alors, en effet, deux rats dominants qui poussent à l’eau deux rats dominés, qui vont chercher les croquettes pour, au retour, se les faire prendre par eux et ne peuvent eux-mêmes se rassasier que lorsque la voracité de leurs « maîtres » est assouvie…!

Et les deux autres? L’un d’entre eux est un rat couard; il ne va pas dans l’eau, il préfère rester de son côté, en essayant de récupérer quelques infimes miettes délaissées par les rats dominants.

Et le sixième? C’est un rat autonome; il plonge, lui aussi, en apnée dans le bassin, va chercher les croquettes et s’en nourrit, sans se préoccuper des autres ni se laisser faire par eux.

Expérience des « rats plongeurs »

Développement

Cette étude universitaire, réalisée en 1994, a donc mis en évidence un facteur de différenciation sociale chez des rats de laboratoire: la peur. La création d’un stress aboutit à la création d’une hiérarchie sociale de type exploiteurs – exploités – opprimés – avec, quand même aussi des autonomes. En comparaison avec ce que font les rats l’être humain n’aura guère inventé que la persécution des autonomes

Au départ il s’agissait seulement pour l’expérimentateur, Didier Desor, chercheur au laboratoire de biologie comportementale de la faculté de Nancy, d’étudier leur aptitude à nager. Et comme souvent, l’on veut étudier une chose et l’on en découvre une autre! « La science est fille de l’étonnement » a dit Platon. Didier Desor a  donc réuni six rats dans une cage dont l’unique issue débouche sur un bassin qu’il leur faut traverser pour atteindre une mangeoire distribuant de la nourriture. Rapidement, il constate que les six rats ne vont pas chercher leur nourriture en nageant ensemble. En fait, sur les six seulement trois passent de l’autre côté du bassin pour aller chercher la nourriture.

Et sur les trois qui plongent un seulement, dans un premier temps, peut « travailler » pour lui-même. Les autres sont contraints de travailler pour deux non-plongeurs, dans l’espoir, plusieurs fois vain, de pouvoir profiter du fruit de leur « pêche ».

Des rôles sont donc apparus ainsi répartis: deux rats nageurs exploités, deux rats non nageurs exploiteurs, un rat nageur autonome et un rat non nageur souffre-douleur.

Les deux rats exploités dominés vont chercher la nourriture en nageant sous l’eau. Lorsqu’ils reviennent à la cage, les deux rats exploiteurs dominants les frappent et leur enfoncent la tête sous l’eau jusqu’à ce qu’ils lâchent leur butin. Ce n’est qu’après avoir nourri les deux exploiteurs que les deux exploités soumis peuvent se permettre de consommer leurs propres croquettes. Les rats exploiteurs ne nageent jamais, ils se contentent de tabasser les nageurs pour être nourris par eux!

Le rat autonome est un nageur assez robuste pour ramener sa nourriture et passer le barrage des exploiteurs afin de se nourrir à partir de son propre labeur. Le souffre-douleur, enfin, est incapable de nager et incapable d’effrayer les exploités, alors il se contente de ramasser les miettes tombées lors des pugilats.

La même structure deux exploités, deux exploiteurs, un autonome et un souffre-douleur se retrouve dans les cent cages où l’expérience fut reconduite.

Expériences suivantes

Pour mieux comprendre ce mécanisme de hiérarchie, Didier Desor place ensuite six exploiteurs ensemble. Ils se battent toute la nuit. Au matin, Didier Desor voit qu’ils ont recréé les mêmes rôles: De nouveau, deux exploiteurs, deux exploités, un souffre-douleur, un autonome. Et, chose encore plus extra-ordinaire, l’on a, à chaque fois, obtenu encore le même résultat en réunissant six exploités dans une même cage, puis six autonomes, puis six souffre-douleur.

Puis l’expérience a été reproduite avec une cage plus grande contenant deux cents individus. Les deux cents se battent toute la nuit. Le lendemain il y avait trois rats crucifiés, écorchés vifs par les autres.

Bilan: Plus la société est nombreuse, plus s’accroît la cruauté envers les souffre-douleur. Parallèlement, les exploiteurs de la cage des deux cents rats entretiennent une hiérarchie de « capos » afin de répercuter leur autorité sans même qu’ils aient besoin de se donner eux-mêmes le mal de terroriser les exploités.

En fait, dans 99% des expériences le même scénario se répète. L’on aurait donc pu croire que cela se passe toujours ainsi; ce n’est pourtant pas le cas: en effet, dans 1% des cas tous les rats du groupe expérimental sont plongeurs! Nous verrons plus loin quelle interprétation il est éventuellement possible de tirer de cette observation.

Examen des cerveaux

Autre prolongation de cette recherche, les scientifiques de l’Université de Nancy ont ensuite  ouvert les crânes et analysé les cerveaux des rats de l’expérience. Or, chose elle aussi étonnante, ils se sont alors aperçu que les plus stressés n’étaient ni les souffre-douleur, ni les exploités, mais les exploiteurs. Ils devaient affreusement avoir peur de perdre leur statut privilégié de dominants et donc d’être ensuite contraints de devoir eux-mêmes lutter pour leur nourriture.

À préciser aussi: la différence de comportement observée ne provient absolument pas d’une incompétence de tel ou tel rat à la nage; les expériences conduites pour vérifier ce point montrent que 100% des rats savent nager et transporter de la nourriture en nageant.

Des rats non transporteurs traités aux anxyolitiques (tranquillisants) deviennent transporteurs. Inversement des rats transporteurs non traités aux anxyolitiques deviennent non transporteurs en présence d’autres rats traités, eux, aux anxyolitiques. Il apparaît clairement que ce sont les rats les plus anxieux qui ne plongent pas. Il s’agit donc clairement une interaction sociale.

Didier Desort déclare: « Il n’y a pas de fatalité ». « Le rôle que va prendre un rat dépend des autres. » « C’est manifestement un phénomène de nature sociale, puisque, selon le groupe dans lequel un rat est situé, son statut peut varier ».

 

Boite de Skinner - Schéma

Boite de Skinner – Schéma

 

La Boîte de Skinner

Nouvelle expérience. Cette fois il y a six rats dans une boîte, dite – du nom de son « inventeur » – « de Skinner », avec, d’un côté, une pédale actionnant la descente d’une croquette dans une mangeoire située, quant à elle, de l’autre côté. Rapidement, certains rats, qui appuient sur la pédale à gauche, deviennent les esclaves d’autres rats qui restent près de la mangeoire à droite, à attendre la descente des croquettes…

 

Boite de Skinner - Photo

Boite de Skinner – Photo

 

Boîte de Skinner

Mais si l’on connaît le rôle d’un rat dans la Boîte de Skinner cela ne permet pas de prédire le rôle qu’il tiendra dans la boîte avec la piscine… Il n’y a pas de « pré-destination ».

Pour les êtres humains:

– « On est un peu faits comme des rats, mais on vit dans un monde un peu plus compliqué ».

« En sauvant la vie d’autrui je peux me sauver la vie; c’est un gage sur l’avenir. ».

Apparition de Jean-Marie Pelt

Conversation dans une voiture se rendant à Metz:

« Didier, vous savez que Jean-Marie Pelt parle de l’expérience de vos rats plongeurs dans son dernier livre? »

« Oui, dans « La raison du plus faible »; effectivement il m’avait téléphoné il y a quelque temps de cela, un petit peu avant la parution du livre, et nous avons eu un très, très long entretien, et nous nous sommes aperçus, à cette occasion-là, que nos idées convergeaient sur un grand nombre de points. »

Jean-Marie Pelt:

– « Les rats ont quelque chose à nous apprendre. » « La Nature ça marche! » « La société devra aussi apprendre les régulations. » « Nous pourrions être éliminés si nous étions des sales gosses. ».

Un mauvais tour

Dernière expérience: Trois rats transporteurs (dominés) sont tout d’abord gavés de nourriture avant d’être mis en présence, dans le même groupe, avec trois rats non-transporteurs (dominants) affamés. Du coup, les non-transporteurs essayent de pousser les transporteurs à descendre dans le bassin, mais ils n’y arrivent pas! Les transporteurs n’ayant eux-mêmes pas/plus faim ne voient pas pourquoi ils iraient plonger dans l’eau froide pour le seul service de l’estomac de leurs ex-despotes et ne se laissent plus faire… Ainsi il est possible de dire que les ex-dominateurs sont, cette fois, « faits comme des rats »!

Questions

Se pourrait-il que, pour chaque espèce animale, il existe une sorte de grille d’organisation spécifique? Quels que soient les individus choisis, dès qu’ils sont plus de deux, ils semblent collectivement s’empresser de s’efforcer de reproduire cette grille pour s’y intégrer.

Et le genre humain? Serait-il, lui aussi, tributaire d’une telle grille? Et quel que soit le genre du gouvernement d’un pays, qu’il soit absolutiste, royaliste, oligarchique, républicain ou autre, apparemment nous re-tombons toujours dans une répartition similaire des hiérarchies. Seuls changent l’appellation et le mode de désignation des dominants exploiteurs.

Mais faut-il partir de l’observation animale pour en déduire quelque chose pour les êtres humains ou ne faudrait-il pas, au contraire, partir de l’observation de l’être humain pour en déduire ce qui, par répercussion, se passe au niveau des animaux?

Notre point de vue

Ce que la science humaine ne prend généralement pas en considération c’est l’autre Point de Vue: le Point de Vue {vu} d’En Haut et non plus le point de vue d’en bas en lequel l’être humain se place au centre comme la mesure de toute chose.

Il arrive aussi, à l’inverse, que l’être humain, ayant subitement renoncé à être « divin », cette fois par un excès de fausse humilité frisant – ou recherchant – l’irresponsabilité, se considère, maintenant, comme un animal évolué, donc un être vivant appartenant non au règne humain mais au règne animal.

Pourtant il a bien été dit et même écrit: « L’homme n’est ni ange ni bête, mais le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête » (Blaise Pascal« Pensées »).

Dans le cas précis le comportement humain ne me paraît pas devoir être expliqué par le comportement animal, mais, au contraire, c’est bien le comportement animal qui doit être expliqué par le comportement humain. Certes, il y a une interaction des animaux entre eux, mais il y a aussi et surtout une interaction de l’humain sur l’animal. Bien sûr, celle-ci n’est pas directe (terrestrement visible) mais indirecte (terrestrement invisible); elle se fait par l’intermédiaire du monde des formes-pensées, dont la nature est d’un genre plus fin que celui de la grossière matière laquelle nous nous mouvons. Elles se situent sur un autre plan – plus léger, moins dense – de la Réalité.

Les pourcentages existant dans les répartitions dans le monde animal doivent correspondre à des proportions existant non seulement dans le monde des formes-pensées mais aussi dans le monde et la société des êtres humains, car il semble de plus en plus évident que, par son {bon ou mauvais} penser, l’être humain influence constamment, autour de lui, le Monde de la Nature, auquel les animaux appartiennent.

La physique quantique nous montre aujourd’hui que le monde que, jusqu’ici, nous croyions « réel » et « solide », en réalité, n’existe pas! La démarche « scientifique », elle-même, est fortement remise en cause: ce qui était présenté comme « scientifique » se révèle être seulement « scientiste »: un ensemble de croyances tout aussi dogmatiques et arbitraires que ne l’étaient, jusque-là, de nombreuses croyances pouvant être qualifiées de « religieuses ». Car il est maintenant prouvé que l’observateur totalement extérieur à l’expérience n’existe pas. Par ses propres croyances l’observateur influence lui-même ce qu’il observe! Il ne peut donc plus le présenter comme rigoureusement « scientifique ».

La science humaine fait, elle aussi, partie du monde relatif et ne peut donc {plus} prétendre à l’Absolu. Le vrai Savoir ne peut être présomptueusement conquis mais seulement humblement reçu et il est, par nature, intransmissible. De ce fait, l’expérimentation humaine, bien souvent, renseigne davantage sur les expérimentateurs que sur les sujets étudiés.

En ce cas précis l’on juge des rats en les qualifiant de « dominants », « dominés », « souffre-douleur » et « autonomes ». Jean de La Fontaine l’avait bien compris, c’est principalement la société humaine qui est ainsi constituée et, influencés par les formes-pensées humaines, les animaux ne font que reproduire inconsciemment des schémas qui leur viennent des êtres humains, à travers leurs faux vouloirs, souvent, eux aussi, largement inconscients.

Lorsque, par exemple, nous qualifions d’autres êtres humains jugés cruels de « requins », de « rapaces », de « prédateurs », de « loups » (voir le proverbe: « Homo homini lupus! »), de « gorilles », de « lions » ou de « tigres »,  ou, au contraire, considérés comme des victimes, de « moutons », de « pigeons » (voire de « mougeons »), de « brebis », d’« autruches » (voire de «moutruches»), de « poules mouillées », ou encore de « rats » (de bibliothèque ou de laboratoire), de « souris » ou d’« oies blanches » (surtout pour des jeunes filles), ou encore, jugés crâneurs, de « coqs » ou de « paons », ou encore, jugés dégoûtants, de « porcs » ou de « cochons », etc., nous ne faisons que projeter sur les animaux des caractéristiques humaines. Il est, du reste, frappant de voir comment, physiquement, certains êtres humains ressemblent à des animaux, de sorte que l’on dira qu’ils ont un type chevalin, félin, bovin, ou bien simiesque, etc.

Les bons vouloirs, eux aussi, se manifestent à travers les animaux. Par exemple, pourquoi les rats de 1% des groupes de rats d’expériences plongent-ils tous dans la piscine? Ce 1% ne correspondrait-il pas à un pourcentage existant aussi chez les êtres humains? Pourquoi trouve-t-on aussi, maintenant, de plus en plus, des animaux qui n’ont pas le comportement féroce attendu de leur espèce? Exemple, le célèbre cas de cette lionne qui, au lieu de le manger, materne gentiment un oryx (antilope)? Une prophétie biblique (attribuée à Isaïe) existe aussi à ce sujet annonçant l’époque où l’Amour et la Coopération entre les animaux auront remplacé l’habituelle férocité, le « struggle for life », la « loi de la jungle », le « combat dans la Nature ». Ce sera aussi l’époque où, de façon prédominante, l’Amour régnera au milieu des êtres humains, et, forcément, cela se répercutera bénéfiquement sur toute la Nature…

 

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Voir aussi:

http://www.canal-u.tv/video/les_amphis_de_france_5/faits_comme_des_rats.5492

https://sites.google.com/site/webdidierdesor/home/les-rats-plongeurs

http://www.bernardwerber.com/unpeuplus/ESRA/hierarchie_rats.html

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