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Le Huitième

Commandement

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Faut-il toujours dire la vérité

ou le mensonge est-il parfois permis?

 

«Que votre oui soit oui et que votre non soit non.
Tout le reste vient du Malin.»

– Jésus – Matthieu V : 37 –

«La malédiction de Dieu tombe sur les menteurs
– Coran III, 61 –

 «L’hypocrite possède trois caractéristiques:
il ment, il ne tient pas ses promesses et il trahit la confiance.»

– Mahomet (Hadith) –

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Énonce exact du Commandement – Différence entre faux témoignage et mensonge

Quel est l’énoncé exact du Huitième Commandement? Beaucoup répondront: « Tu ne dois pas mentir » ou – autrement formulé -: « Tu ne mentiras pas ». Là réside notamment l’influence de l’église. Certes, que l’on ne doive pas mentir, beaucoup seront d’accord avec cela, et nous aussi!

Mais si l’on se réfère à la Bible (sans parler de la possible confusion du huitième Commandement avec le septième (voir aussi ici ou ici) ou avec le neuvième, du fait de la différence de numérotation existant d’une église à l’autre), l’énoncé précis du Huitième Commandement est quelque peu différent. Il dit: « Tu ne dois pas faire de faux témoignage contre Ton prochain. » (Exode XX, 16 – Deutéronome V, 20).

Alors, bien sûr, faire un faux témoignage c’est mentir, mais « Tu ne dois pas mentir. » c’est plus vaste que « Tu ne dois pas faire de faux témoignage contre Ton prochain. ». Car il y a, bien sûr, beaucoup d’autres manières de mentir que de faire un faux témoignage. Alors, cela pose la question: Est-ce que seul le faux témoignage serait prohibé par le Commandement Divin mais pas les autres formes de mensonge?

Déjà, au sujet du mensonge, que dit la Bible?

La Bible et le mensonge

« Celui qui marche dans l’intégrité, pratique la Justice et dit ce qu’il pense vraiment. Il ne calomnie pas avec sa langue, il ne fait pas de mal à son semblable, et il ne jette pas le déshonneur sur son prochain. »

 

« Alors préserve Ta langue du mal et Tes lèvres des paroles trompeuses. »

 

« Il dit encore: «C’est ce qui sort de l’homme qui le rend impur. En effet, c’est de l’intérieur, c’est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l’immoralité sexuelle, les meurtres, les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et rendent l’homme impur.». »

 

« Ne vous mentez pas les uns aux autres, car vous vous êtes dépouillés du vieil homme et de ses pratiques, pour revêtir l’Homme Nouveau qui se renouvelle pour parvenir à la vraie Connaissance, conformément à l’Image de Celui Qui l’a créé. »

 

« Si nous disons que nous sommes en communion avec lui tout en marchant dans les ténèbres, nous mentons et nous ne mettons pas la vérité en pratique. »

 

« Celui qui dissimule de la haine a des lèvres menteuses, et celui qui propage des racontars est stupide. »

 

« Celui qui marche dans l’intégrité marche en sécurité, mais celui qui emprunte des voies tortueuses sera découvert. »

 

« L’homme pervers provoque des conflits et le critiqueur divise les amis. »

 

« Un témoin fidèle ne ment pas, tandis qu’un faux témoin dit des mensonges. »

 

« Tu ne commettras pas de meurtre; Tu ne commettras pas d’adultère; Tu ne commettras pas de vol; Tu ne porteras pas de faux témoignage; honore Ton père et Ta mère et Tu aimeras Ton prochain comme Toi-même. »

Remarque: Dans cet Énoncé il est dit: « Tu ne porteras pas de faux témoignage« . A l’inverse du Huitième Commandement il n’est pas précisé « contre Ton prochain ». Par conséquent – étant donné que « faux témoignage » peut tout simplement être compris par « mensonge » -, il semble que Jésus élargisse ici la portée du Huitième Commandement, dans le sens, plus général, de: « Tu ne dois pas mentir ».

 

« Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s’est pas tenu dans la Vérité, parce qu’il n’y a pas de Vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. »

 

« Éloigne de moi la fausseté et le mensonge, et ne me donne ni pauvreté ni richesse, mais accorde-moi le pain qui m’est nécessaire! »

 

« Heureux serez-vous lorsqu’on vous insultera, qu’on vous persécutera et que l’on dira faussement de vous toute sorte de mal à cause de moi. »

 

« Craindre l’Éternel, c’est détester le mal. L’arrogance, l’orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. »

 

« Pierre lui dit: «Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli Ton cœur, au point que Tu aies menti au Saint Esprit et gardé une partie du prix du champ? S’il n’avait pas été vendu, ne Te restait-il pas? Et, après l’avoir vendu, n’avais-Tu pas le droit de disposer du prix? Comment as-Tu pu former dans ton cœur un projet pareil? Ce n’est pas à des hommes que Tu as menti, mais à Dieu.» »

 

« Une parole porteuse de guérison est un arbre de vie, tandis que la langue perverse brise le cœur. »

 

« Écarte de Ta bouche la fausseté, éloigne de Tes lèvres les détours! »

 

« Si les paroles distinguées ne conviennent pas à un fou, les paroles mensongères conviennent d’autant moins à un noble. »

 

« Les lèvres du juste connaissent la Grâce, et la bouche des méchants la perversité. »

 

« Celui qui propage des calomnies dévoile des secrets, tandis que l’homme digne de confiance les garde. »

Commentaire: L’énoncé de ce proverbe pose, toutefois, question, car, à l’inverse de la médisance (qui est certes malintentionnée mais repose sur un fond de vérité), une calomnie une affirmation fausse. Du coup, une calomnie ne saurait constituer un secret.

 

« Dieu n’est pas un homme pour mentir, ni le fils d’un homme pour revenir sur sa décision. Ce qu’Il a dit, ne le fera-t-Il pas? Ce qu’Il a déclaré, ne l’accomplira-t-Il pas? »

 

« En sachant bien qu’elle n’est pas faite pour les justes mais pour les malfaiteurs et les rebelles, les impies et les pécheurs, les sacrilèges et les profanateurs, ceux qui tueraient père et mère, les meurtriers, ceux qui vivent dans l’immoralité sexuelle, les homosexuels, les trafiquants d’esclaves, les menteurs, les parjures et tout ce qui est contraire à la saine doctrine. Voilà ce qui est conforme au glorieux Évangile du Dieu bienheureux tel qu’il m’a été confié. »

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Le mensonge - Salvator Rosa

Le mensonge – Salvator Rosa

 

L’apport de la philosophie

Pour nous aider à répondre à cette question nous allons aussi, pour une fois, nous pencher sur une célèbre controverse. Pour la faire simple et courte, selon Kant il faut toujours dire la Vérité, tandis que selon Constant, l’on a parfois le droit de mentir. Voyons cela plus en détails…

La controverse Kant / Constant

Dans une controverse devenue célèbre, les philosophes Emmanuel Kant (1724-1804) et Benjamin Constant (1767-1830) ont chacun défendu leur point de vue sur la possibilité ou non de mentir en société. En 1795, Kant publie les « Fondements de la Métaphysique des mœurs », œuvre dans laquelle il expose sa Théorie du Devoir. Selon Kant le devoir moral est, par essence, inconditionné. Selon lui, dire la vérité est un impératif à respecter en toutes circonstances, même si les conséquences peuvent se révéler fâcheuses.

Pour illustrer sa théorie, Kant prend l’exemple d’un individu qui doit avouer à des assassins poursuivant son ami qu’il est bel et bien en train de le couvrir. En 1796, Constant publie « Le Droit de mentir », un texte court et provocateur rédigé en réaction à l’ouvrage du philosophe allemand. C’est le début de la confrontation.

Pour Benjamin Constant, le fait de prôner l’intransigeance morale sape toute relation entre les hommes. Il écrit:

«Le principe moral selon lequel dire la vérité est un devoir, s’il était pris d’une manière absolue et isolée, rendrait toute société impossible. Nous en avons la preuve dans les conséquences très directes qu’a tirées de ce principe un philosophe allemand, qui va jusqu’à prétendre qu’envers des assassins qui vous demanderaient si votre ami qu’ils poursuivent n’est pas réfugié dans votre maison, le mensonge serait un crime.».

En étayant le propos, Constant joue sur la distinction entre le devoir moral et le droit juridique, sa conviction étant que la situation vécue impacte la prise de décision individuelle. Si, en face de personnes manifestement mal intentionnées, l’individu ment avec la volonté de sauver la vie d’autrui, alors il n’est pas condamnable, car dire la vérité préserverait l’intégrité des malfaiteurs tout en nuisant juridiquement à autrui…

Étape 1: Kant défend le principe que dire la vérité est un devoir moral absolu de l’être humain

Immanuel Kant a conçu un système de philosophie morale de grande envergure. Ce système repose sur ses trois œuvres principales:

    • Fondement(s) de la Métaphysique des Mœurs (1785)
    • Critique de la raison pratique (1788)
    • La Métaphysique des mœurs (1797).

Dans les deux ouvrages portant sur la Métaphysique des Mœurs, Emmanuel Kant traite de le sujet de la véracité, une question qui n’a rien d’anecdotique car le mensonge est, selon lui, «la plus grande atteinte» qui puisse être portée à l’humanitude en l’être humain (c’est-à-dire à l’homme en tant qu’être moral, avec des devoirs, et la liberté qui va avec, et non à l’être humain en tant que porteur d’un corps d’origine animale). Selon Kant, l’acte moral obéit nécessairement à un impératif catégorique (le devoir pour le devoir), et non à un impératif hypothétique.

Selon Kant, il faut agir non seulement «conformément au devoir», mais – ce qui va encore bien plus loin! – aussi et surtout «par devoir», c’est-à-dire que le mobile de la volonté d’agir doit être la loi morale elle-même, laquelle est nécessairement universelle et a priori. Il faut juste faire son devoir parce qu’un être humain digne de ce nom n’a aucune autre alternative devant lui.

Kant et le mensonge

Que dit Immanuel Kant au sujet du mensonge? Principalement trois choses (la deuxième vient des Fondements de la Métaphysique des Mœurs, la troisième de la Métaphysique des Mœurs, et la première des deux).

1. Le mensonge est intrinsèquement mauvais

Tout d’abord, et c’est fondamental dans la Morale de Kant, le mensonge n’est pas mauvais en raison de ses conséquences extérieures mais il est mauvais par nature, donc  en lui-même. Kant critique donc les morales que l’on appelle «conséquentialistes», c’est-à-dire des morales qui fondent leur conception du bien moral sur les conséquences résultant des actes commis.

Par exemple, selon Kant – que cela aboutisse ou non -, s’efforcer de délibérément détruire la confiance dans les contrats contractés entre les êtres humains et dans les relations humaines de façon générale (ce qui relève du Huitième Commandement) est mauvais. L’immoralité d’une telle action n’est donc pas relative aux conséquences effectives ou au contexte, mais absolue. Ainsi, essayer de justifier un mensonge par ses conséquences soi-disant « positives » est faux et n’est pas justifiable d’un point de vue moral.

Commentaire: D’un point de vue purement spirituel, le mensonge n’est, du reste, pas, non plus, justifiable. Que cela soit confirmé par la philosophie de Kant est sans doute une bonne chose, mais même si cela n’était pas le cas, le mensonge ne serait, pas, non plus, justifiable.

2. L’immoralité du mensonge est fondée sur la loi morale

L’immoralité du mensonge indépendamment des possibles conséquences, Kant la fonde sur un fait, selon lui indiscutable: La loi morale, présente en chacun de nous. C’est un peu comme si nous avions, inscrit dans notre subjectivité, un détecteur nous indiquant en permanence quel est notre devoir.

Commentaire: Et c’est tout à fait le cas: Ce détecteur, mentionné par Kant, s’appelle l’Intuition spirituelle.

En examinant ce détecteur, Kant découvre trois procédures qui lui permettent de déceler ce qu’il faut faire ou non.

La première suffit pour savoir que le mensonge ne peut en aucun cas être admis: elle consiste à rendre universelle la «maxime de notre action» (c’est-à-dire la règle sous-jacente à notre action. Exemple: L’action d’aller se coucher après s’être mis en vêtement de nuit suit une maxime implicite selon laquelle «il est bon de se coucher le soir, pour se réveiller en forme le matin et être actif pendant la journée»), si cette maxime universalisée se contredit elle-même, c’est qu’elle est immorale.

Exemple: Je suis en grave difficulté financière. Il me semble connaître quelqu’un à qui je pourrais peut-être emprunter la somme dont j’ai besoin, mais je sais pertinemment que, dans les faits, je serai incapable de rembourser l’argent emprunté. Alors, je décide de mentir à mon créancier en lui faisant faussement croire que je suis solvable, et ainsi – s’il me croit – j’obtiens de lui un crédit.

Imaginons que nous universalisions la maxime de cette action, cela devient alors: «Tout être humain se trouvant dans un grand embarras financier peut et même doit mentir pour pouvoir emprunter de l’argent sans devoir ensuite le rendre.».

L’on peut voir qu’une telle maxime désormais appliquée de façon universelle se contredit elle-même, car, dans un monde où ceux qui n’ont pas les moyens d’emprunter mentent, le crédit disparaît avec la confiance (le mot « crédit » vient de « credo » [« je crois »]; c’est le sens d’accorder du crédit à quelqu’un et à ses paroles). Si quelqu’un me le demande, j’accepte de lui prêter de l’argent, parce que je crois qu’il est sincère lorsqu’il m’affirme qu’il va me le rembourser dans quelques mois. Par conséquent, dès que j’ai l’occasion de voir qu’il n’est pas crédible, j’arrête de lui faire confiance et de lui accorder un crédit. De ce fait, le principe même du crédit est détruit, de sorte qu’il n’est plus possible de le pratiquer. Pas de crédit sans confiance et pas de confiance sans véracité!

3. Le mensonge porte atteinte à la dignité de l’être humain

Ce n’est cependant pas le seul argument que Kant utilise pour justifier l’absolue immoralité du mensonge. Selon lui, le mensonge porte atteinte à la dignité de l’être humain en ce qu’il s’attaque au fondement de la personnalité humaine: la communication des pensées de l’un à l’autre. Celui qui ment détruit ce qui permet à un être humain d’être un être humain, c’est-à-dire des mots exprimant avec autant de justesse possible une intériorité.

D’ailleurs, selon Kant, se mentir à soi-même est tout autant immoral que de mentir aux autres. Le «mensonge intérieur» est même le premier des mensonges, et la cause de tous les autres. Encore une fois – affirme-t-il -, le devoir de véracité – ou devoir de ne pas mentir – est absolu et sans exception.

Voici un cas de figure: Supposons un maître de maison qui, alors qu’il est présent à son domicile, donne l’ordre à son domestique d’affirmer à des visiteurs qu’il est absent. Le domestique obéit et indique aux policiers qui, incognito, viennent frapper à sa porte que son maître n’est pas là. Grâce à ce mensonge du domestique, le maître réussit à discrètement perpétrer un meurtre sans devoir en assumer la responsabilité. Prenant conscience de cela, la conscience morale du domestique le désignera comme fautif. Son mensonge ne saurait être justifié et ne peut être excusé par l’ordre reçu de son maître: il est et demeure une faute qui entache tout ce qui peut ensuite s’ensuivre, même lorsqu’il s’agit d’un « accident ».

La philosophie de Kant est donc particulièrement claire: Aucune situation, jamais, en aucune circonstance, ne justifie le mensonge.

Commentaire: D’un point de vue spirituel, tout est toujours très simple: Que dit l’Intuition?

Étape 2 – Les « principes intermédiaires »

Dans le texte de Kant, Benjamin Constant critique la tendance des êtres humains à introduire des «principes généraux» sans avoir souci de leur mise en application concrète, application qui, selon lui, doit souvent passer par des «principes intermédiaires». Selon Constant, Kant tombe exactement dans ce travers: son principe général qui interdit le mensonge est certes en soi bon, mais, dans certaines situations particulières, il doit être modulé, grâce à des principes intermédiaires. Pour illustrer sa critique, Constant attribue à Kant un exemple qui ne se trouve pas dans son œuvre.

Benjamin Constant s’accorde avec Emmanuel Kant à concéder qu’il existe un devoir de véracité; il refuse cependant de le considérer au sens strict.

A cette opposition trois raisons:

1) Si ce devoir était considéré comme inconditionnel, cela rendrait la vie en société impossible, car la moralité peut exiger, dans certaines situations, de mentir par compassion, politesse, pour sauver des vies ou prévenir un mal plus grand.

2) Un devoir n’existe que lorsque des droits réciproques existent. Là où il n’y a pas de droit à la vérité, il n’y a pas de devoir de la dire.

3) Seuls ceux qui sont dignes de la vérité disposent d’un droit à la recevoir. Envers ceux qui ont l’intention de nuire, le devoir de vérité est nul. 

Exemple: 

Imaginons que l’un de nos amis est recherché par un meurtrier et que nous l’hébergeons pour le tenir à l’abri. Nous rencontrons ce meurtrier qui nous demande si notre ami se trouve dans la maison. Un silence serait interprété comme un oui, il faut donc répondre. Que dire? Selon Kant (selon ce qu’en retient Benjamin Constant), il faut dire la vérité, ce qui (toujours selon Constant et, vraisemblablement, selon la plupart des lecteurs [les purs kantiens sont rares!]) est totalement absurde. En effet, nous sommes ici dans un cas tout à fait particulier qui, selon lui, nécessite un principe intermédiaire.

Le meurtrier n’a pas le droit à la vérité 

Ce principe intermédiaire, Constant le définit ainsi: Nous n’avons de devoirs qu’envers ceux qui ont des droits, or celui qui porte atteinte à la liberté et aux droits des autres est déchu de ses droits. Ainsi, le meurtrier, en tant qu’il est un meurtrier, n’a pas le droit à la vérité, je peux donc lui mentir si je juge cela plus prudent. Face à la rigueur kantienne, Constant propose une morale plus souple, soucieuse de l’applicabilité concrète des principes, une morale qui a laissé s’introduire ce que Kant appelle la «prudence», c’est-à-dire l’intelligence des moyens permettant de parvenir à un plus grand bonheur.

Étape 3: la réponse de Kant à Constant

Grâce à une brochure allemande traduisant des textes venus de France (« La France en l’an 1797″), Kant a eu connaissance de la critique de Benjamin Constant. Il s’est donc empressé de répondre dans un court fascicule intitulé: « Sur un prétendu droit de mentir par humanité », publié en 1797.

Dans sa réponse, Emmanuel Kant déplace le problème du domaine moral au domaine du droit. En s’appuyant sur la référence de Constant aux notions de droits et de devoirs, Kant contourne la pensée de Constant pour lui donner un sens purement juridique. Dans une note, il indique expressément qu’il ne traitera pas de la dimension éthique du problème.

Kant et Constant sont tous deux d’avis que ce qui vaut en théorie peut être appliqué en pratique. La divergence gît en ce que Constant juge nécessaire, à chaque fois qu’un principe établi par la loi morale paraît inapplicable aux cas concrets, l’introduction d’un «principe intermédiaire» comme condition d’application du principe abstrait.

«Toutes les fois qu’un principe, démontré vrai, paraît inapplicable, c’est que nous ignorons le principe intermédiaire qui contient le moyen d’application. […] Un principe, reconnu vrai, ne doit donc jamais être abandonné, quels que soient ses dangers apparents. Il doit être décrit, défini, combiné avec tous les principes circonvoisins, jusqu’à ce qu’on ait trouvé le moyen de remédier à ses inconvénients, et de l’appliquer, comme il doit l’être.»

— Constant, « Des réactions politiques » (chap. VIII, «Des principes») –

« Le raisonnement de Kant s’articule autour de plusieurs idées-forces:

• Un devoir moral, quel que soit son contenu, est par définition absolu, inconditionné et universel; il ne souffre aucune exception, vaut indépendamment des circonstances particulières et son accomplissement incombe à tout agent moral. Il en résulte que le devoir de véracité échappe à toute casuistique, à toute subtilisation justifiée par des motifs empiriques, aboutissant in fine à une transigeance avec la loi morale. Instituer un «droit de mentir par humanité» reviendrait à disconvenir de l’universalité et de la nécessité de l’impératif catégorique.

«La véracité dans les déclarations que l’on ne peut éviter est le devoir formel de l’homme envers chacun, quelque grave inconvénient qu’il puisse en résulter pour lui ou pour un autre.»

– Kant, D’un prétendu droit de mentir par humanité. –

Kant ajoute que le devoir de véracité n’admet pas une séparation arbitraire entre ceux à l’égard desquels il s’applique et ceux envers qui l’on pourrait y déroger.

• Le devoir de véracité assure la valeur de tous les engagements fondés sur des contrats. Le mensonge constitue une violation de l’essence même de la parole — laquelle se veut l’expression de la pensée — et, par là même, rend caduc tout ce qui repose sur la promesse. Qui plus est, il s’agit d’un acte par lequel l’homme s’arroge un droit qu’il refuse à autrui. En effet, le menteur ne peut souhaiter que la maxime de la véracité dans les déclarations soit universellement bafouée, comptant sur l’obéissance générale à ce devoir pour la transgresser lui-même. Si chacun s’autorisait à mentir et à parjurer en alléguant des circonstances disculpatoires, le droit perdrait sa valeur. Afin d’étayer cette thèse, Kant exemplifiait déjà dans les « Fondements de la métaphysique des mœurs » la contradiction à laquelle aboutirait une loi universelle autorisant à ne pas tenir ses promesses dans certaines situations: «Quand je crois être à court d’argent, j’en emprunte et je promets de rendre, bien que je sache que je n’en ferai jamais rien […]. Si ma maxime devenait une loi universelle […], elle devrait nécessairement se contredire. Car […] ce serait rendre impossible le fait de promettre […], étant donné que personne ne croirait à ce qu’on lui promet et que tout le monde rirait de pareilles démonstrations comme de vaines feintes.». C’est donc la reconnaissance d’un droit de mentir — et non celle d’un devoir absolu de véracité — qui ruinerait l’ordre social: Kant renverse ainsi l’argument de Constant.

«C’est que la véracité est un devoir qui doit être regardé comme la base de tous les devoirs fondés sur un contrat, et que, si l’on admet la moindre exception dans la loi de ces devoirs, on la rend chancelante et inutile.»

– Kant, « D’un prétendu droit de mentir par humanité » –

• Kant critique Constant pour avoir confondu l’acte par lequel on cause du tort (accidentellement) à autrui et celui par lequel on commet une injustice envers autrui. Il entend montrer que le sauvetage de l’ami n’est qu’une probabilité parmi d’autres; il est tout aussi concevable qu’en étant vérace, l’ami soit sauvé. L’on ne saurait dès lors tirer argument de probabilités et ériger un droit de mentir sur la base d’un concours de circonstances incertain. Reprenant et complétant l’exemple de Constant, Jean Lefranc relève six hypothèses dans la démonstration kantienne:

Si l’hôte énonce la vérité telle qu’il la sait: soit l’ami s’est échappé et est sauvé; soit l’ami n’est pas sorti, mais il est sauvé par des voisins; soit l’ami est resté à l’intérieur et est tué.

Si l’hôte ment: soit l’ami a pris la fuite et est tué; soit l’ami s’est dérobé, mais n’est pas rencontré par le meurtrier; soit l’ami n’est pas sorti et est sauvé.

Kant souligne que, dans le cas où la véracité conduit au meurtre, ce n’est que par l’effet du hasard qu’une telle déclaration a pu être nuisible, et non pas par l’effet d’un acte libre (au sens juridique). C’est ainsi qu’il met en évidence l’asymétrie qu’institue le droit entre véracité et mensonge: puisque le devoir de véracité n’est pas un choix, mais un commandement de la loi morale, l’individu qui le respecte ne peut être réputé responsable, par les lois civiles, des conséquences qui résultent de cette observance; le menteur, quant à lui, agissant d’après un résultat attendu, doit répondre des événements imprévus qui surviennent par suite de son acte.

Quand bien même la portée du mensonge est faible, il représente toujours une injustice générale et formelle en tant qu’il contribue à la dénégation du devoir de véracité. »

Source

Le mensonge porte atteinte à la confiance et ses conséquences me sont imputables

L’on peut distinguer deux étapes dans l’argumentation:

Tout d’abord, Kant explique que le mensonge est un mal juridique particulièrement pernicieux, car il porte atteinte à la confiance, qui est le fondement de tous les contrats et qui est même «la source du droit». Cette position fondatrice de la véracité pour tout l’édifice juridique et contractuel explique l’interdiction absolue du mensonge. Kant ne se contente cependant pas de cet argument. Il va même plus loin en affirmant que, mentir étant une faute, et tout dommage qui naît d’une faute m’étant imputable, si, par un hasard malheureux, mon mensonge venait à être la cause secondaire et accidentelle d’un dommage, je pourrais être tenu pour responsable.

(La forme du raisonnement suivi par Kant est similaire à celle qui, en France, est à l’œuvre dans la définition de l’homicide involontaire, à l’article 121-3 du Code Pénal:

«Il y a également délit, lorsque la loi le prévoit, en cas de faute d’imprudence, de négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, s’il est établi que l’auteur des faits n’a pas accompli les diligences normales compte tenu, le cas échéant, de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait.».

Sans faute, pas d’homicide involontaire mais seulement un accident. En cas de faute, toutes les conséquences néfastes qui s’ensuivent sont imputées au fautif. Du point de vue du droit français, l’on peut cependant se demander – ce que le texte du Code Pénal ne précise pas – si le mensonge est considéré comme une faute et si l’on peut affirmer un lien de causalité entre le mensonge et le meurtre de l’ami.

Dans l’exemple donné par Benjamin Constant, si je mens au meurtrier, celui-ci se détourne de la maison, et rencontre, par hasard, mon ami, qui était sorti de la maison sans que je ne le sache. Dans cette situation, selon Kant, l’on peut me reprocher d’avoir menti, voire m’assigner en justice. Dans sa réponse, le philosophe allemand de Königsberg réaffirme donc le caractère absolu du devoir de véracité, y compris dans le domaine juridique.

Choisir entre le « mensonge utile » et l’Éthique

La discussion entre Kant et Constant ressemble un peu à un dialogue de sourds. Derrière la lutte entre Kant et Constant autour de la question du mensonge se cache peut-être une lutte philosophique multi-millénaire entre deux grandes conceptions morales pouvant être appelées: utilitarisme et éthique.

La pensée utilitariste (incarnée ici par Constant) réfléchit en termes de conséquences: si les conséquences d’une action sont bénéfiques, l’action est bonne. La pensée éthique (incarnée par Kant) fonde la moralité sur des devoirs connus existant en eux-mêmes dans l’Absolu.

De même, les points de vue de Kant et de Constant sont totalement opposés. Chez Constant, la liberté individuelle est première, c’est sur elle que sont fondés les droits politiques et moraux, et ensuite seulement viennent les devoirs (ce qui implique que l’être humain n’aurait pas de devoirs envers celui qui n’a pas de droits). À l’inverse, chez Kant, c’est le devoir moral qui est premier et primordial: c’est par lui que nous avons connaissance de notre liberté, et ensuite seulement viennent les droits et devoirs.

Commentaire: Lequel, en cela, a raison? Ou, plutôt, lequel dit juste?: C’est Kant. En effet, d’un point de vue spirituel, seul l’Accomplissement fidèle des devoirs donne des droits. Par conséquent, les droits ne pré-existent pas aux devoirs, mais c’est exactement l’inverse: Seul le fait d’accomplir ses devoirs confère des droits.

Concernant l’affirmation que l’être humain n’aurait pas de devoirs envers celui qui n’aurait pas de droits, elle est fausse. En effet, si l’on prend le cas – lors d’un affrontement – d’un vaincu face au vainqueur, l’on pourrait penser que le vaincu – du fait qu’il est vaincu – n’aurait plus de droits, mais c’est faux! « Rends-Toi! » dit, par exemple, le vainqueur au vaincu. Ces mots signifient généralement: « Livre-Toi à moi, sois à ma merci, donc sans conditions, afin que je puisse, à mon gré, disposer de Toi, même de Ta vie ou de Ta mort! ». Mais, en l’occurrence, en se comportant ainsi le vainqueur agit mal; en effet, même dans la victoire, l’être humain doit rigoureusement se conformer aux Lois de Dieu. Sinon, chaque transgression vis-à-vis des Lois le rend coupable devant Dieu. Alors l’Effet de Réciprocité l’atteint avec certitude! Cela vaut pour tout le monde!

Conclusion

Il existe un proverbe disant: «Toute vérité n’est pas bonne à dire», ce qui implique aussi que «Toute vérité n’est pas bonne à entendre». D’un point de vue spirituel, il est tout à fait légitime de taire certaines vérités, ce qui n’a, toutefois, rien à voir avec le mensonge. Rien ne peut excuser celui-ci. Tout être humain – même et surtout s’il a tort! – est digne de dire et de recevoir la Vérité.

Exercice spirituel

Après avoir attentivement lu la page ci-dessus consacrée au Huitième Commandement et profondément réfléchi au problème moral, répondez à la question suivante: Doit-on – quelles que soient les circonstances – toujours dire la vérité (comme l’affirme le philosophe allemand Emmanuel Kant) ou – en fonction des circonstances – est-il, parfois, permis (= est-il spirituellement et moralement légitime) de mentir (comme l’affirme le philosophe suisse Benjamin Constant)?

Mettez votre réponse par écrit et postez-la en commentaire ci-dessous….

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Le mensonge - Arthur Boyd

Le mensonge – Arthur Boyd

5 Commentaires

  1. Deh Assy

    « Le Huitième Commandement »

    Merci à l’auteur de l’article éclairant sur le huitième commandement.

    Cela permet de le saisir comme il se doit.

    Réponse
  2. Roni Zuntz

    Bonjour et merci pour cette question qui, je l’avoue, ne m’a pas traversé l’esprit depuis longtemps. Ma première réflexion sur le sujet est qu’il n’y a pas de réponse unique à tous les cas. Je dirais donc qu’il n’y a pas de « ne jamais mentir » absolu, mais je me demanderais aussi à qui nous mentons? L’esprit a toujours besoin d’entendre la vérité, c’est certain. Mais, peut-être que dans certaines situations, afin de protéger un esprit, nous devons mentir au faux ego… Je suis curieuse des réponses à venir…

    Réponse
  3. Jean OLIVER

    « Le HUITIÈME COMMANDEMENT »

    Le mensonge peut imprégner la vie de chacun sans qu’il s’en rende compte, ne serait-ce que par l’habitude de se mentir à soi-même.

    C’est pourquoi le huitième commandement a toute sa raison d’être!

    S’efforcer de parler vrai en toutes circonstances, voila une aspiration qui nous aidera à orienter notre vie vers la Vérité
    en nous débarrassant de cette faiblesse citée plus haut.

    Au sujet du droit de mentir en certaines circonstances?

    Je répondrai qu’une intuition parfaitement aiguisée ne pourra que nous aider à trouver la conduite à tenir.

    Réponse
  4. PEB

    Bonjour à tous,

    Le retour qui émerge en moi est le suivant: Si c’est compliqué, on n’a pas touché au cœur du sujet. Lorsqu’on est arrivé au fondement, tout s’éclaire.

    Ce qui permet de clarifier le propos n’est pas dans les formes extérieures mais se trouve, selon moi, en relation avec l’intention qui précède le comportement.

    Il n’y a pas uniquement, d’un côté, la pure vérité complète et de l’autre le mensonge inventant une réalité qui n’existe pas à notre connaissance. Il y a aussi toutes les autres gradations: Dire vrai, dire uniquement une partie de la vérité, omettre volontairement des éléments, amplifier certaines facettes de la réalité, diminuer certains points… ou utiliser des mots qui ne correspondent pas à notre perception du réel (mentir)?

    Il y a tout plein de gradations et une infinité de contextes dans lesquels ils peuvent s’appliquer.

    Tenter de déterminer si cela est acceptable ou non au regard des Lois divines ne peut pas être clarifié par le comportement observable ni par le contexte.

    Seul quelqu’un pouvant observer dans le fin-matériel pourra le déterminer: Est-ce pur, bon, pour la protection du précieux de la vie, pour la valorisation du vivant… ou non (affaiblissant, trouble, sombre, nuisible, blessant).

    La Vérité pure et complète n’appartient pas à l’humain, elle appartient à Dieu. L’humain, lui, gère ses perceptions de la Vérité. Elle est nécessairement fragmentaire. Certes la perception peut être un fragment concordant avec le Tout (que l’on appelle vraie) ou en rupture avec le Tout (donc inventée, ressentie comme fausse car en rupture avec ce qui est, que l’on appelle mensonge).

    Partant du fait que notre vérité sera fragmentaire et non pas absolue, il y a souvent une multitude de communications vraies (ou fausses) qui peuvent découler d’une même perception de la vérité. Comment cela sera manié dépend de la perception initiale du réel (qui lui aussi a plusieurs niveaux) et de l’intention qui réagit à la perception.

    «Et concrètement?», demanderont certains. Simple. Prenons un cas fictif, bien qu’un peu extrême.

    Imaginons qu’une personne en état de rage meurtrière fasse une irruption forcée dans ma maison (un couteau à la main) et me dise: « Si je trouve un de tes enfants ou si je trouve ta femme, je vais les tuer. Dis-moi où ils sont! Si tu ne me réponds pas, je vais les chercher partout, jusqu’à ce que je les trouve!».

    Imaginons que je sache pertinemment qu’ils sont tous dans le salon (tourner à droite, puis deuxième porte à gauche).

    Mon intuition va me permettre de comprendre l’état, l’intention, les capacités, la réceptivité de l’agresseur en question. Mon intention va aussi me guider vers l’accessibilité à mes ressources (volonté, verbe, mouvements, force, environnement).

    Mon intuition va aussi immédiatement faire jaillir en moi la volonté irrépressible de protéger ma famille. Naturellement, réellement, l’impulsion de vérité complète (communication complète de mes perceptions) ne va pas se présenter, car cela serait en contradiction avec ce qui jaillit le plus fortement: protéger ma famille. Ce qui va se présenter c’est la volonté de préserver le précieux de la vie face à la déchéance humaine et à tout ce qui est vil. Le reste de ce que je vais activer va se dérouler dans la concordance avec l’intuition la plus forte qui aura jailli en moi.

    Toutes les options seront alors possibles, dans le sens des opportunités qui vont se présenter. La priorité est accordée à la plus douce et à la plus respectueuse, mais si cela n’est pas possible, les moyens déployés deviennent de plus en plus incisifs.

    Tout ce qui pourra être fait (dans la concordance avec l’intention de protection) pourra se placer, même le mensonge! Même un flagrant mensonge… ou bien un mensonge plus subtil du genre: « Non, non, n’allez pas dans la cuisine (à gauche, au bout du corridor)!» (ce qui pourrait inciter le malveillant à s’y rendre, me permettant de verrouiller une porte entre lui et ma famille et d’utiliser une sortie de secours alternative.

    Qu’est-ce que j’aurais généré de trouble, dans les Lois de la vie, en agissant ainsi?

    Avoir agi autrement aurait pu signifier trahir mon intention / intuition initiale et réelle de protection du précieux de la vie.

    Ainsi, dire la vérité (Ils sont dans le salon, tournez à droite et prenez la deuxième porte à gauche) engendrerait un trouble dans le fin-matériel, car je trahirais le plus précieux et tout ce qui s’éveille en moi comme vrai, ici par exemple la volonté de protection. Ainsi, pourrions-nous dire que de prononcer les vrais mots avec la bouche serait un mensonge terrible de ce que mon intuition pure me dirait de dire ou de laisser sous-entendre (possiblement des éléments non véridiques matériellement).

    Comprenons que l’universalité du principe devient ici l’obéissance à l’intuition et à des intentions fondamentalement pures, bonnes, bienveillantes, aidantes. C’est dans la forme intérieure que cela s’observe, pas dans les détails extérieurs. Mais, évidemment, à moins que des situations bouleversantes y contraignent, dans l’idéal (et c’est presque toujours souhaitable), une communication la plus proche possible de notre perception de la réalité est à favoriser, bien qu’à constamment et simultanément adapter au contexte.

    Dois-je aider un meurtrier à trouver ma famille ou dois-je aider ma famille à éviter un meurtrier?

    C’est simple, dans tous les cas mon intuition me guidera dans le fait de protéger ma famille. Oui, même en mentant. Et, naturellement, si cela me vient en inspiration, je n’aurais aucun remords ni problématique intérieure à mentir. Car tout sera coordonné par l’intention supérieure de protection.

    L’intention et l’intuition s’adaptent toujours au contexte et tendent évidemment toujours vers un maximum de vérité (communication concordante avec la perception de la réalité) lorsque parler ou écrire est de mise. Reste aussi tous les avantages qu’offre l’absence d’expression verbale et écrite.

    En espérant que cette communication favorise votre réflexion personnelle et vous conduise vers plus de clarté.

    Réponse
  5. Ecole de L'Art de Vivre

    Grand Merci, PEB, pour cette fort appréciable contribution sur le thème « Faut-il toujours dire la vérité ou le mensonge est-il parfois permis? ».

    Remarque: Pour interagir sur ce sujet de l’éventuel droit au mensonge avec davantage de « commentateurs » vous pouvez aussi poster, sur ce même sujet, sur la page « Le droit de mentir »: https://ecoledelartdevivre.net/le-droit-de-mentir/, où, à cette heure, il y a déjà treize commentaires…

    Réponse

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