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Les conditions de la correction fraternelle

par | 5 Mai 2025 | Vivre en Conscience, Expériences Vécues, Témoignages, Lois, Bible, Autres Articles, Enseignements Spirituels | 1 commentaire

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Les conditions de la correction

fraternelle

 

La pratique d’une vie exemplaire

Entre autres, les Chrétiens  se sont engagés à pratiquer les Vertus et à mener une vie exemplaire. C’est fondamentalement un effort spirituel personnel et donc individuel. Étant donné, toutefois, qu’il n’y a de Chrétien que de co-Chrétien, personne ne peut suivre le bon Chemin sans aussi se préoccuper {de celui} des autres, c’est-à-dire du prochain.

Il convient, toutefois, de bien distinguer deux domaines bien distincts, celui du Chemin spirituel personnel (la raison pour laquelle il ou elle est venu(e) sur Terre) de chaque Aspirant(e) à la Vérité et l’aspect humain. Dans le domaine de sa vocation propre, chaque Aspirant à la Lumière est absolument intangible. Personne ne peut lui conseiller quoi que ce soit quant à ce qu’il ou elle aurait à faire ou pas. C’est uniquement une « affaire » entre lui ou elle et la Lumière.

Par contre, sur le plan humain, comme à tout autre être humain, des remarques peuvent lui être faites si son comportement laisse à désirer et/ou est préjudiciable pour autrui, s’il se montre grossier ou mal élevé, etc.

De même, indépendamment de sa personne, s’ils contiennent des erreurs ou des faussetés, ses paroles ou ses écrits peuvent et même doivent – s’ils en sont capables – être rectifiés par ceux qui en ont connaissance.

La nécessité de la Correction fraternelle

La correction fraternelle peut être considérée comme un Devoir. C’est ainsi que, dans la Bible, Dieu explique au Prophète Ézéchiel que ne pas avertir son frère qui pèche mortellement, c’est de facto se rendre aussi coupable que lui (Ézéchiel III, 7-9):

7 « Et Toi, fils de l’homme, je t’ai établi comme sentinelle sur la Maison d’Israël. Tu dois écouter la Parole qui sort de Ma Bouche, et les avertir de ma part.

Quand Je dis au méchant: Méchant, Tu mourras!, si Tu ne parles pas pour détourner le méchant de sa voie, ce méchant mourra dans son iniquité, et Je Te redemanderai son sang.

Mais si Tu avertis le méchant pour le détourner de sa voie, et qu’il ne s’en détourne pas, il mourra dans son iniquité, et Toi Tu sauveras Ton âme. ».

Plus encore que la crainte pour son propre Salut, ou même que le souci plus noble du bien commun, ce qui motive la Correction fraternelle, c’est le sincère et véritable Amour pour le frère (ou la sœur). Le mot « frère » mérite d’être approfondi.

 

Toutefois, la pratique de la correction fraternelle ne doit pas consister à juger ou à accuser, mais à aider.

La Correction fraternelle

Dans la Bible – y compris dans les Évangiles – il est beaucoup question de « Correction fraternelle ».

Notamment, dans l’Évangile de Matthieu, offrant ainsi une véritable manière de se comporter, Jésus dit:

«Si Ton frère vient à pécher, va le trouver et reprends le, seul à seul. S’il T’écoute, Tu auras gagné Ton frère. S’il n’écoute pas, prends encore avec Toi un ou deux autres, pour que toute affaire soit décidée sur la parole de deux ou trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à la Communauté. Et s’il refuse d’écouter même la Communauté, qu’il soit pour Toi comme le païen et le publicain. En Vérité Je vous le dis: Tout ce que vous lierez sur la Terre sera tenu au Ciel pour lié, et tout ce que vous délierez sur la Terre sera tenu au Ciel pour délié.».

Nous avons donc ici la notion de « frère » qui est beaucoup plus forte que la simple notion de « compagnon ».

Cela mérite certainement d’être approfondi

Bien sûr, lorsque Jésus nous invite à davantage se soucier de la poutre qui est dans notre œil plutôt que du copeau qui est dans l’œil de notre frère, Il parle de frère au sens spirituel et pas du tout au sens sentimental.

Il en va de même de plein d’autres importantes Notions spirituelles, comme, par exemple, celle liée au si important mot « esprit ».

Ce mot « esprit » a été affreusement défiguré par l’intellect et le sentiment, au point d’être, de nos jours, confondu par la plupart des êtres humains de la Terre avec l’intellect.

Mais nous savons aussi que nous ne devons pas pour autant abandonner le mot « esprit » mais, tout au contraire, « redorer son blason » pour qu’il puisse, dans nos consciences, de nouveau, uniquement se référer à ce qu’il désigne en réalité et briller de mille feux.

Ainsi en va-t-il de même pour le mot « frère ». La véritable fraternité n’est pas sentimentale mais bel et bien spirituelle. Et c’est bien ce que la Parole de Jésus donne à comprendre: C’est uniquement entre frères et sœurs que peut se pratiquer la correction fraternelle (et non pas avec « tout le monde »).

Alors, si – en faisant abstraction de la fausse conception de la fraternité (telle que dans la devise française « Liberté, Égalité, Fraternité », dénoncée par August Manz) – nous faisons rayonner devant nous le vrai sens des mots frère et fraternité, les fausses connotations apportées par l’intellect et le sentiment ne pourront plus prévaloir et nous détourner de pratiquer la vraie fraternité spirituelle.

Les conditions de la correction fraternelle

Le sujet de la Correction fraternelle proprement dit a ici déjà été traité. C’est pourquoi le lecteur du présent article qui n’en aurait pas déjà pris connaissance est invité à le faire sur cette page avant de lire le texte ci-dessous…

L’objet de la présente contribution est maintenant, en effet, de façon complémentaire, d’introduire une réflexion au sujet des conditions spirituellement requises pour – de la juste et spirituellement profitable manière – pratiquer une telle mutuelle correction fraternelle.

Dans la Correction fraternelle l’on ne doit pas se faire juge du comportement de son frère. En effet, la Parole du Christ fait autorité et résonne dans notre esprit: «Ne jugez pas, afin de ne pas être jugés!». Et encore: «Qu’as-Tu à regarder le copeau qui est dans l’œil de Ton frère? Et la poutre qui est dans Ton œil, Tu ne la vois pas! Ou bien comment vas-Tu dire à Ton frère: Laisse-moi ôter le copeau qui est dans Ton œil, alors qu’il y a une poutre est dans Ton œil! Hypocrite, ôte d’abord la poutre de Ton œil, et alors Tu verras clair pour ôter le copeau de l’œil de Ton frère (Matthieu VII, 3-4).

La condition pour s’aviser de retirer le copeau dans l’œil de son frère c’est d’abord d’avoir retiré sa propre poutre de son propre œil. Alors il est possible de voir clair pour pratiquer la Correction fraternelle, pas avant!

Le mot « frère » indique clairement entre qui et qui peut se pratiquer la Correction fraternelle, entre frères (ou sœurs). Cela veut clairement dire qu’un lien de fraternité doit auparavant être reconnu ou établi. Autrement, cela ne fonctionne pas.

La correction abusive

Par définition, la correction abusive ne peut être fraternelle. Quand une correction peut-elle être qualifiée d’abusive? C’est principalement lorsqu’elle s’adresse à quelqu’un qui ne vous demande rien. Avant de vouloir corriger autrui et lui retirer le copeau se trouvant dans son œil, l’on a déjà vu qu’il convient d’avoir retiré la poutre qui se trouve dans le sien. C’est une condition absolument nécessaire, mais elle n’est pas encore suffisante. Une autre condition est requise c’est d’avoir, au préalable, recueilli l’accord de l’autre pour cela.

Concrètement, cela signifie que quelqu’un qui entreprend de vouloir corriger les autres sans d’abord leur avoir demandé s’ils sont pour cela d’accord agit d’une manière abusive. Certes, dans un espace de conversation donné, l’on a non seulement le droit mais même le devoir de corriger ce qui peut y être dit de faux, mais cela concerne uniquement les paroles et les écrits et non la personne auteur des paroles ou des écrits elle-même. Certes, l’on a aussi le droit et même le devoir de prendre la défense de quelqu’un qui est injustement ou grossièrement agressé par un autre, mais même cela n’autorise pas à porter des jugements sur la personne de l’agresseur elle-même, cela ne concerne que son comportement.

Un point est ici encore à considérer: La Correction fraternelle en tant que telle – sauf si cela fait précisément partie de la « Règle » définie dans ce Cercle et d’avance acceptée par tous -, au moins dans un premier temps, ne doit pas se faire publiquement mais de manière privée. Le but est, en effet, d’aider l’autre à prendre conscience de ses lacunes et à se transformer, et non de l’humilier. Même si un esprit qui veut vraiment progresser peut quand même spirituellement tirer profit de toutes les situations, ce n’est pas une raison de l’humilier en public. S’il peut faire autrement, celui qui agit fraternellement ne procèdera jamais ainsi.

À ce sujet, si l’on regarde de plus près le passage de l’Évangile cité ci-dessus, l’on peut voir déjà qu’il s’agit de quelqu’un qui a péché et pas seulement d’un léger travers pouvant se manifester par un heurt au cours d’une conversation et que celui qui a péché doit être repris seul à seul. Ce n’est que si la tentative seul à seul échoue qu’un ou deux autres peuvent s’ajouter au « correcteur » initial pour que « l’affaire soit décidée sur  deux ou trois témoins », dont le correcteur initial. Et ce n’est que si, là encore, cette deuxième tentative « en tout petit comité » échoue que la Communauté entière peut être prise à témoin.

Dans le processus de correction fraternelle ces étapes sont très importantes à respecter. Dresser, d’emblée, toute une collectivité contre un pécheur réel ou supposé peut avoir des conséquences dramatiques et l’enfoncer encore davantage au lieu de l’aider à remonter. La correction fraternelle doit être faite avec mesure et discernement, dans une volonté désintéressée d’aider spirituellement et non de juger.

Recueillir (ou non) l’accord de l’autre, c’est la base de toute vie sociale harmonieuse. L’aide à la Transformation d’autrui doit certes lui être offerte, mais non lui être imposée. A lui de dire s’il l’accepte ou pas.

La coulpe

A ce sujet, il est, par exemple, possible de se référer à une pratique en vigueur – en fonction de chaque « Règle » spécifique en vigueur dans les monastères – appelée la « coulpe ». Le mot « coulpe » vient du latin « culpa » signifiant « faute » ou « péché ».

Au cours de la «coulpe», à une fréquence régulière, les moines ou moniales se réunissent pour «battre leur coulpe» ensemble. Chacun(e) avoue spontanément les fautes que, en pensées, en paroles, en actions, ou même par omission  qu’il ou elle pense avoir commises au cours – par exemple – de la semaine qui vient de s’écouler…

Dans le monde « moderne » l’on refuse beaucoup la culpabilisation et l’on a tort. Certes la culpabilisation durable et morbide est stérile, et même si une faute grave a été commise, l’on ne doit pas indéfiniment demeurer dans cet état pathologique.

Un exemple de cela se trouve dans le livre « Les Apôtres ». Dans ce livre il est raconté comment l’Apôtre Paul, à un moment donné, s’est senti écrasé par sa culpabilité d’avoir fait assassiner par lapidation le Chrétien Étienne. Mais Barnabé – anciennement Bruticus – vient le rejoindre et lui montre que le remords perpétuel est stérile s’il ne débouche pas sur une volonté de réparation. Il lui montre où est son Devoir…

C’est donc son compagnon Barnabé – qui – encore pire! – lui n’a rien fait de moins que de couper la tête au Préparateur de Chemin de Jésus Jean le Baptiste lui-même! – qui, dans la bonne pratique de la Correction fraternelle, vient salutairement sortir Paul de sa torpeur.

Éventuellement, il serait aussi possible que la coulpe permette aussi de mettre en lumière les fautes que l’on pense avoir remarqué chez les autres. Tout dépend de ce qui se trouve ou non dans la «Règle».

La Règle

L’existence de la Règle – justement – est, à cet égard, primordiale! Sans elle rien n’est possible! Vous ne pouvez pas, en effet, entreprendre de corriger les autres sans leur accord pour cela. Il est donc nécessaire d’avoir passé avec eux un «contrat». Ce contrat, c’est la Règle spécifique de chaque Monastère. Chaque moine ou moinesse qui entre dans un monastère exprime par là-même son approbation à la Règle de vie – généralement définie par le fondateur de l’ordre monastique – en vigueur dans ce monastère ainsi que dans tous les autres monastères appartenant au même ordre monastique. Dans le Christianisme, un exemple célèbre de « Règle » est, par exemple la « Règle de St Benoît » de Nurcie. Un autre exemple et la « Règle du Maître ».

En remontant dans un passé plus lointain, dans le livre « Miang-Fong » relatant la vie du grand Préparateur de Chemin au Tibet, l’on peut voir que, dans le Réseau de Monastères fondé par lui et recouvrant tout le Tibet, Miang-Fong aussi avait instauré des Règles, dont la plus importante était le Silence. Au sujet de l’observation de ces Règles le livre rapporte:

« Mais tous les habitants du Monastère se conformaient volontiers aux rigoureuses Règles, ils vivaient tous, toutefois, d’expérience quelle Bénédiction cette rigoureuse Discipline faisait croître en eux. (…) Les Règles et les Prescriptions de Miang-Fong furent développées plus avant, le Monastère s’agrandissait. (…) »

Autres formes de contrats pour une Ascension spirituelle « en cordée »

Si une «Règle» semble donc nécessaire pour une collectivité relativement importante, elle n’est pas, en tant que telle, indispensable pour ce qui est des relations impliquant seulement quelques personnes, voire uniquement deux.

Même dans la relation à seulement deux il peut y avoir un contrat. C’est précisément le cas du Mariage, dont le véritable objet est l’Ascension spirituelle «en cordée». De ce point de vue, l’on conçoit très bien qu’à intervalles réguliers une mise au point soit nécessaire (l’équivalent de la « Coulpe »).

Bien qu’une paire d’amis ne signifie pas forcément un contrat – comme le font automatiquement les deux membres d’un couple marié -, rien n’empêche deux amis de convenir entre eux de – de la même manière – pratiquer la correction fraternelle.

Ce qui se pratique à deux peut aussi se pratiquer à trois, à quatre, à cinq, six, sept, huit, neuf, dix ou davantage… Il suffit – entre tous les concernés – de le décider! En ce cas nous avons une progression naturelle qui démarre d’une aspiration individuelle s’étendant progressivement à un nombre toujours plus important… Se développant avec une croissance organique, un tel collectif devient tout naturellement un Cercle vibrant.

La bonne distance

Dans un tel Cercle vibrant les membres qui le composent trouvent tout naturellement la bonne distance à avoir les uns avec les autres, ni trop près ni trop loin. Dans les formes extérieures cela se manifeste de différentes manières.

Par exemple, le Tutoiement – qui doit être sanctifié! – d’emblée et systématique est, de façon générale, complètement faux. Les distances nécessaires pour permettre à chacun d’être lui-même ne peuvent pas exister avec le « Tu » empiéteur. Cela crée une fausse proximité qui ne correspond pas à la réalité. Par exemple, sur le plan spirituel,  le « tu » obligatoire lors de la révolution française était une catastrophe absolue, la marque d’une décadence certaine! C’est trop près!

Et qu’en est-il des formes sociales de politesse comme « Madame », « Mademoiselle », « Monsieur »? Avec ces formes sociales de politesse très formelles un « groupe » ne peut pas devenir un Cercle, un Cercle ne peut pas vibrer. C’est trop loin! Certes, cela convient pour les premiers contacts, mais, de façon naturelle et progressive, cela doit céder le pas à un mode de conversation moins formel et plus naturel si un Cercle doit parvenir à vibrer et même à tourner. Souvent, c’est l’appellation par le prénom – ou même, s’il y en a un, le Nom spirituel – qui finira par émerger…

La « coulpe » est-elle possible dans un espace de conversation virtuel?

Les choses sont sensiblement différentes lorsqu’une collectivité – qui, au départ, n’est qu’un « groupe » informel composé d’individualités indépendantes –  pré-existe dans un espace déterminé.

Pour pratiquer la correction fraternelle la collectivité doit se donner des règles, voire même – à la manière monastique – une «Règle».

Mais si cela doit se passer dans un espace virtuel – comme un «forum» Internet –, cela suppose une participation active de tous les membres ayant accès à cet espace. Autrement, ce n’est pas sain.

En effet, si l’on prend le cas de quelqu’un qui, avec sincérité, livre, dans un tel espace, sa vie intérieure mais sans, d’une part importante de tous ceux qui ont accès à un tel espace, obtenir un quelconque écho, (sauf – éventuellement – des jugements hâtifs ou des appréciations condescendantes faussement compatissantes) – ni, non plus – encore moins – la réciprocité dans le partage de la vie intérieure -, alors cela ne va manifestement pas.

La Protection de la conscience-de-soi et la pensée personnelle

La conscience-de-soi-même et le penser personnel sont le soutien dont tout un chacun a besoin pour son développement. Lorsque, dans un tel espace, quelqu’un dévoile ses inquiétudes, ses préoccupations, ses luttes intérieures, ses faiblesses, sa conscience de soi et sa pensée personnelle – si, de la part de tous les autres, elles ne rencontrent pas la compréhension requise –, risquent, à terme, d’être complètement déchiquetées et anéanties, là où ces personnes, pleines de confiance, avaient attendu une véritable aide et n’ont eu en retour qu’indifférence ou jugement.

Elles se tiennent là comme des êtres humains qui ont enlevé leurs vêtements et, devant les autres, se retrouvent dénudées, sans que cela leur apporte le plus petit profit spirituel que ce soit, bien au contraire. Les autres – qui ne disent rien et ne prennent pas part à l’échange, tout en jugeant intérieurement celui ou celle qui s’est ainsi animiquement mis(e) à nu et, par conséquent, se tiennent comme de simples spectateurs – se retrouvent, de ce fait, comme des voyeurs, et c’est donc profondément malsain.

Les personnes ainsi dénudées – en laissant, sans contrepartie, d’autres qu’elles ne connaissent pas – et qui ne les connaissent pas – s’introduire dans leurs affaires les plus privées et leurs droits les plus personnels – perdent, avec le temps, aussi l’Intuition de la Pudeur, qui, seule, est à même d’entretenir la conscience de soi-même personnelle, la Pudeur sans laquelle rien de personnel ne peut jamais se développer, et qui même fait partie de la constitution la plus intime de l’être.

Sur un terrain ainsi saccagé, aucune nouvelle, solide Construction personnelle ne se laisse alors ériger. Dépendants des autres se retrouvent ainsi ces êtres humains, ce qui peut s’accroître jusqu’à les faire aboutir un plus ou moins grand désarroi, puisqu’avec la stérile intrusion des autres dans leur vie personnelle il leur a été aussi retiré le peu de soutien qu’avant cela ils possédaient encore.

Dans le cadre du véritable échange volontaire dévoiler à autrui sa vie intérieure, avec ses éventuelles (et même probables!) faiblesses et lacunes, ne peut avoir de sens et de raison d’être, sur la base d’une totale Confiance, qu’entre frères ou sœurs spirituels se tenant à la bonne distance les uns des autres, que dans l’Amitié ou bien dans le couple, mais pas avec des êtres humains passablement indifférents, qu’ils ne connaissent pas – ou pas vraiment – et qui leur demeurent des étrangers, notamment parce qu’eux ne s’impliquent pas et ne se dévoilent pas. Seulement lorsque, en fonction des Lois, toutes les conditions pour cela sont réunies, alors la Correction fraternelle peut harmonieusement s’effectuer avec le Profit spirituel maximal.

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Dans la cour du Monastère - Franz Xaver Lair

Dans la cour du Monastère – Franz Xaver Lair

1 Commentaire

  1. Jean OLIVER

    « Les conditions dans la correction fraternelle »

    Une condition également essentielle dans ce lien de fraternité est qu’elle doit s’effectuer sur une base d’authenticité absolue. Seule cette base laisse la place pour une correction fraternelle dans laquelle vibre l’amour du prochain.

    Bien entendu, il est important de trouver la bonne distance dans cette relation, afin que l’esprit de chacun se sente libre.

    Parallèlement à la bonne distance, l’être humain doit trouver la meilleure forme dans toute correction fraternelle, car celle-ci peut-être juste mais ne pas revêtir une forme
    exempte de reproches, ce qui pourrait occasionner une coupure dans cette noble tentative!

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