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Le Choix des Vestales

par | 6 Mar 2025 | Femme Famille et Foyer, Contes, Autres Articles | 1 commentaire

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Le Choix des Vestales

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Conte initiatique

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Vestales - Le Sacrifice de Vesta - Alessandro Marchesini

Vestales – Le Sacrifice de Vesta – Alessandro Marchesini

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A l’initiative du Roi, le grand Conseil des Anciens  du Tibestan – un petit pays hymalayen – s’était réuni. En effet, la construction du tout nouveau Temple de la Pureté au centre du pays venait de s’achever et il était maintenant nécessaire de le pourvoir en Vestales devant assurer le Culte et donc le maintien de la Pureté dans tout le pays.

Le plus Ancien des douze Sages réunis en Cercle – qui sappellait Chenpo – prit la parole le premier:

– Le Roi Wangyal 1er aonsi que la Reine Rani tiennent beaucoup à ce que le Cercle des Vestales prenne son office dans le Temple au plus tôt, ils souhaitent que toutes les Vestales soient prêtes pour la Fête de Consécration du Temple, et le Roi nous a chargés de choisir particulièrement soigneusement les femmes devant le constituer.

Il a dit:

– Dans le Temple de la Pureté de notre capitale Lhamo le Cercle des Vestales est destiné à être le Lien privilégié de tout le pays avec la Lumière. Son rôle est, par conséquent, des plus importants. C’est pourquoi la qualité des âmes féminines devant constituer le Cercle des Vestales doit être optimale. Autrement dit, ce sont les douze femmes les plus lumineuses du pays qui doivent être choisies pour constituer le Cercle des 12 Prêtresses. Votre mission: Les chercher et surtout … les trouver! 

– Et comment allons-nous y prendre?, questionna le plus jeune des 12 Sages, qui s’appelait Tobden.

– C’est toute la question, répondit le Plus-Ancien des Plus-Anciens.

– En plus de l’exercice de notre Intuition nous pouvons nous référer aussi à un Enseignement provenant d’une autre Source, dit un Ancien domicilié au Sud-Ouest du pays, appelé Lama.

– De quoi parlez-vous?, questionna un autre, appelé Shenpen.

– De la Parabole des Vierges folles et des Vierges Sages.

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Le péché fondamental: La superficialité

Parabole des Vierges folles et des Vierges Sages – Le Tintoret

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– Que dit-elle?, demanda un Sage de l’Est du pays, appelé Ananda.

– Je l’ai avec moi. Voici ce qu’elle dit:

Vestale - Jacques Louis David

Vestale – Jacques Louis David

«Alors le Royaume des Cieux sera semblable à dix Vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent à la rencontre de l’Époux. Cinq d’entre elles étaient folles, et cinq sages. Les folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d’huile avec elles; mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l’huile dans des vases. Comme l’Époux tardait, toutes s’assoupirent et s’endormirent. Au milieu de la nuit, l’on cria: « Voici l’Époux, allez à sa rencontre! ». Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes. Les folles dirent aux sages: « Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. ». Les sages répondirent: « Non; il n’y en aurait pas assez pour nous et pour vous; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous. ». Pendant qu’elles allaient en acheter, l’Époux arriva; celles qui étaient prêtes entrèrent avec Lui dans la Salle des Noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres vierges vinrent, et dirent: « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. ». Mais Il répondit: « Je vous le dis en Vérité, je ne vous connais pas. ». Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l’heure.»

(Évangile selon Matthieu, chapitre 25, versets 1 à 13, traduction de Louis Segond.) –

– C’est tout à fait édifiant, dit un Sage appelé Tenpey originaire d’une vallée située à plus de 5000 mètres. Il est clair qu’il y a une relation entre ces Vierges et nos Vestales. Il ne nous faut pas seulement la moitié de « Vestales sages » mais la totalité. Nous ne pouvons pas prendre le risque d’avoir 50% de « Vestales folles ».

 

C’est alors que le Sage Chenpo reprit la parole en disant:

– Les « Vierges Sages » destinées à être nos Vestales doivent être les esprits féminins les plus purs et les plus précieux du Royaume, les plus vertueuses, les plus féminines, celles qui ont la plus riche vie intérieure, celles qui ont et auront la meilleure liaison avec la Lumière.

Vestale - Sir Frederic Leighton

Vestale – Sir Frederic Leighton

– Cela revient à dire que nous devons trouver les femmes les plus pudiques du Royaume, fit observer le Sage Rinpoche, qui, jusque là, n’avait pas encore pris la parole.

– C’est vrai, confirma un Ancien appelé Norbu. La Pudeur [page privée] est vraiment le plus beau Joyau de la femme.

– Pour cela nous avons aussi un critère objectif, dit un Ancien du Sud du pays, qui s’appelait Karpo.

– Lequel?, questionna Rinpoche, curieux.

– Il existe maintenant un appareil permettant de mesurer la pudeur avec une totale objectivité.

– Un appareil!? Ah! oui? Oh, là, là, cela s’appelle comment?

– Un « pudeuromètre »!

Incroyable! Un tel appareil peut-il vraiment exister, questionna Rinpoche, dubitatif. Comment peut-on mesurer la pudeur avec une telle machine?

– C’est une invention française, expliqua Karpo. Les Français sont vraiment très inventifs!

– Et aussi très imaginatifs!, ajouta Tobden.

– Quel en est le principe?, questionna Chenpo, voulant en savoir plus…

– C’est très simple, continua d’expliquer Karpo. La pudeur de la femme se mesure scientifiquement à plusieurs critères:

– Plus elle a de surface de peau couverte, plus elle est pudique.

– Plus elle est rapide à détecter un défaut de couverture sur elle-même, plus elle est pudique!

– Plus une femme endormie se réveille vite si elle est découverte, plus elle est pudique!

– Ces principes semblent indiscutables, concéda Rinpoche. Et que vient faire un appareil « pudeuroscope » issu de l’intellect humain dans un domaine où seule l’Intuition doit prévaloir?

– L’appareil sert juste à mettre en évidence le moment précis où l’Intuition de la femme dont la pudeur est évaluée s’active. Cela permet de voir si elle s’active immédiatement ou seulement avec un temps de retard, ou alors pas du tout. Ce n’est donc, à proprement parler, pas l’appareil qui mesure la pudeur, C’est un simple outil qui ne fait que précisément et objectivement enregistrer le moment où la pudeur se manifeste, lorsque survient un événement susceptible de la troubler.

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Vestale avec une Guirlande de lierre - Carl Friedrich Deckler

Vestale avec une Guirlande de lierre – Carl Friedrich Deckler

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– Cette histoire me rappelle le conte de « La Princesse au petits pois », dit le Sage appelé Lobsang. En ce cas il s’agissait de distinguer une vraie Princesse à sa sensibilité. Ce que nous voulons maintenant c’est distinguer une vraie Prêtresse à son degré de Chasteté!

– Et que dit ce conte?, voulut savoir Tenpey.

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La Princesse au petit pois - Conte de Hans Christian Andersen - Heinrich and Urban Lefler

La Princesse au petit pois – Conte de Hans Christian Andersen – Heinrich and Urban Lefler

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– Eh bien voilà, répondit Lobsang:

« Dans un lointain royaume, un prince est à la recherche d’une princesse parée des plus belles qualités pour l’épouser. Il veut épouser ce qu’il appelle une «vraie princesse». Bien qu’on lui présente des princesses, aucune ne trouve grâce à ses yeux, car aucune ne lui semble être une «vraie princesse».

Une nuit d’orage, une jeune femme trempée, qui dit être une princesse, se présente à la porte du château pour demander l’hospitalité. La reine, bien décidée à trouver une épouse digne de son fils, l’accueille et la fait dormir sur une pile de 20 matelas et de 20 édredons en plumes d’eider, sous laquelle elle a auparavant placé, à dessein, un petit pois.

Le lendemain matin, lorsque la reine demande à la princesse si elle a bien dormi, celle-ci lui répond qu’elle a passé une « nuit épouvantable », gênée qu’elle était par la présence de quelque chose de « si dur » que son corps est recouvert d’hématomes. Une peau aussi sensible ne peut être que celle d’une authentique princesse. Persuadé alors de sa délicatesse, le prince l’épouse et le petit pois devient l’une des pièces maîtresses du musée royal. » (Source)

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Princesse au petit pois - Parc floral de Jesperhus

Princesse au petit pois – Parc floral de Jesperhus – Danmark

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Vestale - Pompeo Marchesi

Vestale – Pompeo Marchesi

– Une Princesse, c’est comme une Vestale, fit observer Norbu. Car les deux ont en commun d’être l’Élite de la Féminité, et c’est bien ce que nous recherchons!

– C’est une histoire très intéressante, admit Rinpoche, qui montre que l’authentique Féminité – et donc l’authentique Chasteté – peut aussi être détectée à l’aide d’un objet extérieur.

– Un tel objet est, en quelque sorte, un activateur d’Intuition, dit Tobden, réfléchissant à voix haute.

– Oui, confirma Chenpo, nous pouvons nous aider d’un tel appareil, s’il joue la même fonction que le petit pois dans ce conte d’Andersen. Naturellement, cela n’est pas l’appareil qui décide, mais il peut, à travers une circonstance particulière, constituer pour nous une aide à la reconnaissance, et donc une aide à la décision.

– Cela peut aussi rappeler le « Corridor de la tentation », ajouta Karpo, qui, apparemment, connaissait bien la culture française.

– De quoi s’agit-il?, questionna Ananda.

– Eh bien voilà, dit Karpo, cette fois, dans cette histoire racontée par Voltaire, il ne s’agit pas d’évaluer la pudeur des femmes mais juste l’honnêteté des hommes:

 

Corridor de la tentation - Zadig - Voltaire

Corridor de la tentation – Zadig – Voltaire

« Le roi Nabussan confia sa peine au sage Zadig: «Vous qui savez tant de belles choses, lui dit-il, ne sauriez-vous pas le moyen de me faire trouver un trésorier qui ne me vole point?» — «Assurément,» répondit Zadig, je sais une façon infaillible de vous donner un homme qui ait les mains nettes.» Le roi, charmé, lui demanda, en l’embrassant, comment il fallait s’y prendre. «Il n’y a,» dit Zadig, «qu’à faire danser tous ceux qui se présenteront pour la dignité de trésorier, et celui qui dansera avec le plus de légèreté sera infailliblement le plus honnête homme.» — «Vous vous moquez,» dit le roi, «voilà une plaisante façon de choisir un receveur de mes finances! Quoi, vous prétendez que celui qui fera le mieux un entrechat sera le financier le plus intègre et le plus habile!» — «Je ne vous réponds pas qu’il sera le plus habile», répartit Zadig, «mais je vous assure que ce sera indubitablement le plus honnête homme». Zadig parlait avec tant de confiance, que le roi crut qu’il avait quelque secret surnaturel pour connaître les financiers. «Je n’aime pas le surnaturel», dit Zadig, «les gens et les livres à prodiges m’ont toujours déplu: si Votre Majesté veut me laisser faire l’épreuve que je lui propose, elle sera bien convaincue que mon secret est la chose la plus simple et la plus aisée.». Nabussan, roi de Serendib, fut bien plus étonné d’entendre que ce secret était simple, que si on le lui avait donné pour un miracle: «Or bien,» dit-il, «faites comme vous l’entendrez.». — «Laissez-moi faire,» dit Zadig, «vous gagnerez à cette épreuve plus que vous ne pensez.» Le jour même il fit publier, au nom du roi, que tous ceux qui prétendaient à l’emploi de haut receveur des deniers de Sa gracieuse Majesté Nabussan, fils de Nussanab, eussent à se rendre, en habits de soie légère, le premier de la lune du Crocodile, dans l’antichambre du roi. Ils s’y rendirent au nombre de soixante et quatre. On avait fait venir des violons dans un salon voisin; tout était préparé pour le bal; mais la porte de ce salon était fermée, et il fallait, pour y entrer, passer par une petite galerie assez obscure. Un huissier vint chercher et introduire chaque candidat, l’un après l’autre, par ce passage dans lequel on le laissait seul quelques minutes. Le roi, qui avait le mot, avait étalé tous ses trésors dans cette galerie. Lorsque tous les prétendants furent arrivés dans le salon, Sa Majesté ordonna qu’on les fît danser. Jamais on ne dansa plus pesamment et avec moins de grâce; ils avaient tous la tête baissée, les reins courbés, les mains collées à leurs côtés? «Quels fripons!» disait tout bas Zadig. Un seul d’entre eux formait des pas avec agilité, la tête haute, le regard assuré, les bras étendus, le corps droit, le jarret ferme. «Ah! l’honnête homme! le brave homme!» disait Zadig. Le roi embrassa ce bon danseur, le déclara trésorier, et tous les autres furent punis et taxés avec la plus grande justice du monde: car chacun, dans le temps qu’il avait été dans la galerie, avait rempli ses poches, et pouvait à peine marcher. Le roi fut fâché pour la nature humaine que de ces soixante et quatre danseurs il y eût soixante et trois filous. La galerie obscure fut appelée le corridor de la Tentation. On aurait en Perse empalé ces soixante et trois seigneurs; en d’autres pays on eût fait une chambre de justice qui eût consommé en frais le triple de l’argent volé, et qui n’eût rien remis dans les coffres du souverain; dans un autre royaume, ils se seraient pleinement justifiés, et auraient fait disgracier ce danseur si léger: à Serendib, ils ne furent condamnés qu’à augmenter le trésor public, car Nabussan était fort indulgent. ». (Source)

– Oui, dans tous les cas, il s’agit juste de créer les circonstances où la vérité intérieure des êtres se dévoile, conclut Ananda. Nous, en quelque sorte, nous voulons juste savoir à quelles femmes nous pouvons attribuer un « premier prix de pudeur ». C’est comme un concours où il peut y avoir beaucoup de candidates mais seulement 12 lauréates, les plus pudiques de toutes!

– Ainsi nous aurons trouvé nos 12 Prêtresses de la Pureté, conclut Chenpo.

– Et le Roi sera satisfait!, ajouta Tobden.

– Et tout le Royaume relié à la Lumière!, ajouta encore Ananda.

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Deux Vestales - Johann Baptist Lampi

Deux Vestales – Johann Baptist Lampi

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L’Unanimité du Conseil des Anciens ayant ainsi rapidement été obtenue, il était maintenant possible de passer à la phase de réalisation concrète. Karpo prit contact avec la micro-entreprise (en réalité, un tel appareil n’intéressait que bien peu de clients!) fabriquant le « Pudeuromètre » et passa commande. La livraison s’ensuivit rapidement. Il ne s’agissait nullement d’une grosse machine, mais d’un petit appareil se présentant en trois modules. Tout avait – justement! – judicieusement été conçu pour, au cours de l’expérimentation, entièrement préserver – justement – la pudeur des femmes dont la pudeur devait être évaluée.

Le premier module était un genre de sac rempli de nombreuses « paillettes » colorées, légèrement adhésives, réalisées avec de la pâte à papier qui, depuis le sac, devaient être étalées sur une longueur d’environ 1,80 mètre et une largeur de 50 cms. La femme désirant participer à l’épreuve destinée à éprouver sa pudeur devait juste s’allonger, face vers le sol, sur ce « lit de paillettes », afin d’en être complètement recouverte.

Le deuxième module était une sorte de petit aspirateur silencieux, électriquement activé, avec une tête très fine destinée à pouvoir aspirer chaque petit carré adhésif de 2 cms de côté (superficie de 4 cms carrés), un par un. La tête aspirante était insérée dans un dispositif devant lui permettre de se déplacer en largeur et en hauteur au-dessus du corps de la candidate, de bas en haut (des pieds à la tête) ou de haut en bas (de la tête aux pieds).

Le troisième module était une sorte d’ordinateur, avec un clavier et un écran, permettant de gérer le dispositif et notamment de programmer – comme désiré – les déplacements de la micro-tête du mini-aspirateur au-dessus de la personne à évaluer.

En fonction du mode d’emploi, la femme – éventuellement future Vestale – dont la pudeur devait être évaluée, dans une chambre fermée contenant le « plateau d’enduisage », devait être invitée, en s’allongeant sur le plateau, à « s’enduire » elle-même de paillettes adhésives. Puis, après s’être enveloppée d’un drap la recouvrant entièrement de la tête aux pieds, elle devait passer dans une pièce voisine où l’évaluation proprement dite devait être effectuée.

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Vestales - Ciro Ferri

Vestales – Ciro Ferri

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Là aussi elle était seule. Elle devait s’allonger sur un genre de lit. Sa présence était détectée par une cellule électrique intégrée dans l’appareil. Une hôtesse apparaissait alors et proposait à la candidate une délicieuse boisson à base de somnifères complètement naturels devant – normalement – provoquer un endormissement rapide dans les minutes suivantes… Et ce d’autant plus que la notice conseillait de procéder à l’examen tard le soir pour que l’envie de dormir soit – même avant la prise de la potion – déjà naturellement présente.

Puis l’hôtesse se retirait discrètement et la candidate, allongée sur le dos, ôtait alors elle-même le drap la recouvrant. La cellule intégrée à la micro-tête du mini-aspirateur – dès sa survenue – détectait l’endormissement, à la suite de quoi le dispositif s’activait auto-activement et la tête de l’aspirateur commençait à balayer le corps et à aspirer – soit, selon la programmation, en partant des pieds soit en partant de la tête – les « paillettes », une par une, de droite à gauche puis de gauche à droite en grimpant d’une rangée à chaque aller et retour…

Placés dans une pièce voisine, les examinateurs pouvaient suivre le déroulement en direct grâce à un système d’imagerie en lequel le corps de la femme examinée n’était nullement visible pas même en image mais seulement une représentation symbolique et schématique de celui-ci montrant – exclusivement sous forme graphique – la progression du découvrement. Ainsi ils pouvaient voir en direct à quel moment précis – du fait de son intuition de pudeur – tout à fait spontanément, la femme se réveillait, dans le but de se couvrir et donc de se protéger

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Vestale - Portrait d'une Dame en Vestale - Jean Marc Nattier

Vestale – Portrait d’une Dame en Vestale – Jean Marc Nattier

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Le Conseil des Plus Anciens commençait toujours son office par une Prière: Ils demandaient humblement à la Lumière d’éclairer leur choix pour que celui coïncide entièrement avec la Volonté Divine. Avant que n’arrive la première candidate pour appartenir au Cercle des Vestales le Conseil des Plus-Anciens détermina aussi les critères minimaux pour y être admis. En gros c’était la règle « cou-poignets-chevilles » qui devait s’appliquer.

Le Conseil des Sages disposait aussi de diverses informations relatives à la candidate Vestale comme son nom, celui de ses parents, son âge, sa région d’origine, son histoire familiale, son parcours éducatif, l’avis de ses enseignants, quelle avait été son activité jusqu’ici, etc. Dans certains cas, un aperçu sur ses vies antérieures pouvait même aussi avoir été donné par un Prêtre disposant de ce don tout à fait spécial.

La première candidate qui se présenta ne se réveilla que lorsque le découvrement atteignit ses genoux. Après concertation le Conseil des Sages décida donc de refuser cette candidate, qui, pour pouvoir être acceptée comme Vestale, aurait déjà dû se réveiller lorsque la micro-tête aspirante, en partant du bas du corps, atteignait le haut de ses pieds. Et cela d’autant plus qu’il y avait une trentaine de candidates à la fonction de Vestales pour seulement une douzaine de places.

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Vestales - Offrandes à la déesse Vesta - Sebastiano Ricci

Vestales – Offrandes à la déesse Vesta – Sebastiano Ricci

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La deuxième candidate se réveilla dès que la micro-tête aspirante avait atteint ses chevilles, ce qui était tout à fait remarquable. Le Conseil des Plus-Anciens décida de la choisir à l’unanimité comme la première des douze… Tout se déroula très bien; les candidates vestales s’endormaient à chaque fois facilement et rapidement, et le processus de « scannage » par le pudeuromètre pouvait démarrer sans retard.

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Vestale - Palazzo Braschi

Vestale – Palazzo Braschi

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Ainsi les trente candidates passèrent dans la chambre au pudeuroscope. C’est ainsi que dix-huit exactement furent éliminées pour pudeur insuffisante. Pour certaines, elles ne se réveillaient même que lorsque la tête de l’aspirateur arrivait à mi-cuisses. C’était donc tout à fait insuffisant. Une femme dont l’esprit était incapable de réagir alors que la moitié de ses cuisses était déjà découverte ne pouvait pas être une Prêtresse de la Pureté! Heureusement, il en restait assez pour atteindre le nombre de douze requis; sinon, il aurait fallu, de nouveau, parcourir le Royaume pour, en complément, trouver d’autres volontaires pour soutenir l’épreuve et devenir Vestales

La dernière à être retenue méritait une mention spéciale. En effet, cette femme se réveilla, oui, aussitôt que la première paillette adhésive située sur l’ongle à l’extrémité de son orteil gauche eût été aspirée. Une pudeur maximale! A l’unanimité, aussi à l’examen de son apparence et des informations préalablement réunies à son sujet le Conseil des douze Sages la désigna à l’unanimité comme la Vestale des Vestales (Virgo Vestalis Maxima). .

C’est donc elle qui, en tant que Grande Vestale, était choisie pour porter la Vasque Sacrée contenant le Flamme Sacrée de la Fidélité jusqu’à l’Autel de la Pureté.

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La toute première Célébration des Vestales en l’Honneur de la Déesse de la Pureté

Un mois après, le grand Jour de l’Inauguration du Temple de la Pureté était arrivé. C’était la fin de l’Été, l’époque où le Signe de la Vierge resplendit dans le Ciel. Cette resplendissante et belle journée avait été précédée par une merveilleuse nuit, éclairée par les étoiles.

Déjà, tôt le matin, à travers monts et vallées, les femmes et les jeunes filles s’étaient mises en route, en provenance de localités très éloignées, vers la Capitale du Royaume du Tibestan. Toutes celles qui – en provenance du Roi Wangyal 1er – avaient entendu répercuter à  travers le Royaume, l’Annonce de la Fête de la Pureté s’étaient mises en chemin.

Si tout le monde ne pouvait, non plus, pas encore correctement se représenter le But précis de la Fête, alors, toutefois, l’Amour et la Vénération pour Astarté, la sublime et pure « Déesse » de la Pureté, étaient si grands, que, déjà, par conséquent, absolument personne n’aurait voulu la manquer.

En silence et avec Recueillement, les habillées de blanc arrivaient, en provenance de toutes les directions, dans le Temple.

Après que tout le monde fût arrivé et que les portes fussent refermées, régna, un moment, le Silence. Une douce Musique, résonant en provenance de lumineux lointains, flua alors à travers le Temple.

Les Plus Anciens – aussi appelé les douze Sages – prirent place aux emplacement qui leur étaient destinés.

Les femmes du Palais royal s’avancèrent vers leurs sièges déjà disposés sur les côtés de l’Autel. Le Suprême Prêtre Chenpo [Le Grand] et son épouse Chemno [La Grande] s’assirent, quelque peu de côté, au pied de l’Autel.

Les Servantes du Temple, en état de veille et portant une ceinture verte, se tenaient prêtes, afin de ne pas laisser survenir le moindre bruit susceptible de troubler le Recueillement.

Lorsque le Roi Wangyal parut avec la Reine Rani, tous les participants à la Fête se levèrent de leurs places.

Une Vibration pleine de Consécration emplit la Salle, ce par quoi régnait un tel Silence que, avec autant d’êtres humains là présents, c’était à peine concevable qu’il puisse en exister de pareil.  

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Vestale - Sir Frederic Leighton

Vestale – Sir Frederic Leighton

Surgissant de derrière un rideau, Dakini, la danseuse sacrée, descendit alors les marches en planant, comme portée par la Vibration de la Musique, devant l’Autel, aux pieds du Roi, et dansa littéralement une Prière, à moins qu’elle ne pria en dansant. Autrement que par le nom de «Prière» il n’était pas possible de nommer cette Danse sacrée.

Un Calme au souffle retenu régnait pendant l’exécution de la Danse et aussi, en outre, un tout à fait long moment, ensuite, au-dessus de la Salle. Seule la Musique était audible.

Une fois sa dansante Prière  terminée, Dakini s’assit ensuite, de même, sur le côté de l’Autel, opposé aux places de Chenpo et Chenmo.

Le parfum des fleurs, des résines de pin, et des huiles en train de se consumer dans les coupes, qui se tenaient sur les candélabres, remplissait le Temple de bienfaisantes effluves.

Puis Chenpo se leva et parla:

«Depuis l’Antiquité, des Peuples comme, par exemple – avant nous -, les Incas, perçoivent, auprès du Soleil, celle que nous appelons Astarté “La Grande Mère”. En particulier, lorsque le Soleil est à son zénith, certains d’entre nous – et en particulier des femmes pures – aperçoivent une grande et merveilleuse Figure féminine qui surpasse en éclat tout l’éblouissement du Soleil terrestre… Cet être entéallique féminin – appelée « Déesse » par les anciens peuples -, c’est “Astarté”, qui, de l’Olympe, influe sur les créatures humaines de la Création Postérieure, se rendant parfois visible aux êtres humains.

Astarté est la Médiatrice d’irradiations entéalliques venant de la Pureté Divine et transperçant tous les Mondes. Elle agit comme un transformateur qui adapte ces irradiations de sorte qu’elles puissent ensuite être accueillies par les êtres humains terrestres. L’activité d’Astarté est destinée, en premier lieu, à la Féminité terrestre. Elle éveille et renforce la Pudeur et la Fidélité. Astarté est l’une des responsables de la transmission des Irradiations de la Pureté.

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Loin, encore infiniment loin, éloigné de la Patrie de tous les esprits humains, le Paradis, dans les célestes Jardins, où la Reine du Ciel séjourne et soigne et cultive les Vertus des femmes, afin que, pour la femme de la Terre, elles ne soient pas perdues, là où ne règnent que Lumière et Beauté, là où, dans les Jardins, s’épanouissent les Lys de la Pureté, là se trouve la Patrie du Lys Pur.

Ainsi il s’est accompli que, avec la Pureté issue des lumineuses Hauteurs, Astarté s’est penchée vers la Création Postérieure pour, à la femme terrestre qui, dans l’Humilité, ouvre son âme au Rayon de la Pureté, encore apporter Aide et Secours.

C’est dû à l’Amour d’Astarté pour la femme terrestre et à l’immense Bonté et à l’immense Grâce de l’Omni-Père, qui ont permis à Astarté de recevoir de lumineuses Effluves en provenance des Jardins de la Pureté, pour ainsi pouvoir accueillir et retransmettre la Force.».

Chenpo se rassit à sa place.

Ce fut alors au tour du Sage Rinpoche de se lever pour parler…

«Dès la naissance de notre Peuple, il y a plusieurs milliers d’années, avant même l’arrivée des Vestales chez les Romains, le Peuple du Tibestan avait déjà ses Vestales, car il avait alors déjà reconnu qu’une solide Liaison avec la Lumière est indispensable à l’épanouissement et au juste développement de tous les êtres humains – femmes et hommes – qui le composent. C’est ainsi que le Collège des Vestales perdura à travers les siècles jusqu’à ce qu’à l’époque moderne, sous l’effet de pernicieuses influences étrangères, une préjudiciable désaffection finisse par se produire et que, depuis plusieurs décennies nous soyons privés de Vestales. Heureusement, grâce à la montée sur le trône du Roi Wangyal et de la Reine Rani, cette triste époque de ténèbres est révolue et nous pouvons, avec la Consécration du Temple de la Pureté et le retour des Vestales, aujourd’hui, renouer avec la Lumière.

En tant que Fleur des Pensées du Plus Haut de tous la femme a été créée plus légère que l’homme afin de – dans les deux sens, de haut en bas et de bas en haut – servir d’intermédiaire entre la Lumière et l’humanité – dont la Masculinité – et l’humanité et la Lumière. Un peuple ne peut être relié à la Lumière que si, dans ce peuple, la vraie Féminité est placée à sa juste place, et à l’instigation du Roi et de la Reine c’est justement – en sollicitant la Bénédiction de la Lumière pour cela – ce que, de nouveau, nous nous efforçons de faire au Tibestan. Lorsque mon regard se pose maintenant sur le Cercle de nos Vestales, mon cœur est rempli de gratitude.

Lorsque Rinpoche se fut rassis, alors le Roi se leva.

Prêtresse - John William Godward

Prêtresse – John William Godward

En priant le Roi éleva Ses mains vers le Ciel et dit:

«Dieu Tout-Puissant, Toi Qui as équipé la femme terrestre de la faculté de Ressentir la plus pure, Tu vois aussi l’Aide dont la femme terrestre a besoin pour demeurer sur le Chemin de la Pureté.

Nombreuses, infiniment nombreuses, partout sur la Terre, sont toutefois celles qui sont déjà perdues et ne sont plus capables de s’ouvrir au Rayon de la Pureté.

Père, Toi Qui entends ma Prière, je T’en prie, maintiens éveillée la Flamme de la Nostalgie vers la Lumière dans les âmes de ces femmes de mon Peuple des Tibestanais, de sorte qu’il chemine dans Tes Voies.».

Puis il se tourna vers les douze Vestales en demi-Cercle devant l’Autel et dit:

« Vous vous tenez devant l’Autel du Plus-Haut de Tous – le Seigneur de tous les Mondes – pour prêter Serment de Fidélité dans votre Tâche de servir la Pureté grâce à la Force reçue par l’intermédiaire d’Astarté et d’être des Gardiennes de la Flamme de l’Aspiration Sacrée vers les Hauteurs de Lumière.

A cette fin, vous devrez entretenir la Flamme dans la Vasque sacrée sur l’Autel et ne jamais la laisser s’éteindre. Ainsi vous avez le sort de tout le Peuple du Tibestan entre les mains dont votre Tâche est d’assurer sa Liaison avec la Lumière, afin que jamais il ne s’égare sur de fausses voies.

Promettez-vous d’être entièrement fidèles, toute votre vie, dans l’exécution de votre haut Service? ».

Un fort et distinct «Oui» arriva en provenance de douze bouches.

En bénissant le Roi posa les mains sur les têtes des nouvelles Vestales et dit encore en plus:

«Recevez maintenant le Diadème consacré qui vous consacre en tant que les douze Prêtresses du Royaume et vous servira d’Antenne pour recevoir une partie de la Force.».

Douze servantes s’approchèrent en portant, chacune, un Diadème de pierres précieuses sur un coussin. La douzième servante portait un Diadème spécial ayant la forme d’une Couronne. Il était destiné à la Douzième Vestale – la Grande Prêtresse – la Grande Vestale, qui était, en fait, la première.

Le Roi dit:

«Laissez-vous couronner par la Reine du Tibestan.

La Reine Rani – l’Épouse du Roi – s’approcha alors et, en silence, une par une, couronna solennellement les douze Vestales, chacune avec son Diadème, en finissant par la Grande Vestale.

Lorsqu’elle eut reçu sa Couronne de Grande Prêtresse de la Pureté, la Grande Vestale sortit du Cercle et s’approcha d’une colonne située à droite de l’Autel, à proximité du Roi et de la Reine. Alors la Reine se leva, saisit un Flambeau qui brûlait juste à côté de la Vasque remplie d’huiles sacrées inflammables. La Flamme qui brûlait sur ce Flambeau avait été allumée, trois jours plutôt, à partir du Feu déclenché par un Éclair dans un bosquet environnant. Alors, inclinant le Flambeau sur elle, la Reine Rani alluma la Vasque.

Après quoi la Grande Vestale prit la Vasque allumée, fit quelques pas, et la posa sur l’Autel, inaugurant ainsi son Service.

 

Vestale portant le Feu Sacré - Jean Raoux

Vestale portant le Feu Sacré – Jean Raoux

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Puis, la Reine Rani s’approcha, telle une Mère spirituelle, et, faisant face aux douze Vestales, en les bénissant, dit:

 «La Force repose pour vous dans le Rayon de la Lumière uniquement. Allez, dans la Joie! Amen!».

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Vestalis Maxima

Vestalis Maxima – Crédit

 

Puis, sur la première marche de l’Autel elle demeura debout.

Des servantes firent un signe. Lentement les femmes et les jeunes filles s’avancèrent de trois pas plus près de l’Autel.

Pour la Bénédiction, déjà, la Reine Rani leva les deux bras et prononça les Paroles:

«La plus forte Puissance qui vous est donnée est la Pureté. Pour la Femme de la Terre la Fidélité est la Pureté.

Ouvrez vos âmes au Rayon issu des Hauteurs lumineuses de la Céleste Patrie afin que l’étincelle de votre Nostalgie envers la Lumière devienne une brûlante Flamme. Ensuite, que la Pureté fasse naître en vous toutes les Vertus. Que la Joie vous accompagne!».

La Reine Rani laissa, un instant, ses bras retomber. Aussi longtemps qu’elle demeura ainsi, pas seulement les Vestales mais toutes les femmes présentes dans le Temple aussi se tinrent debout. Puis elle poursuivit la Bénédiction, et, de nouveau, résonna sa douce voix:

«Gardez le Noyau de votre être pur, c’est pour cela que la Force vous est donnée. Ouvrez-vous au Rayon issu des Hauteurs lumineuses. Que vous soit un Serment de ne plus servir désormais que la Pureté. N’oubliez jamais la haute Consécration de cette Heure.»

 «Que la Paix et l’Amour vous accompagnent sur tous vos chemins!».

 

1 Commentaire

  1. MAZOMBWE MUTENGO PASCAL

    Je forme le vœu que ce beau texte, et d’autres qui lui soient semblables, puissent toucher et éveiller au moins une âme à ce noble Appel que Dieu a destiné à la Femme.

    Qu’il en soit ainsi!

    Réponse

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