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L’honnêteté
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L’honnêteté n’est pas une Vertu mais une qualité. En effet – ainsi que nous l’avons déjà vu -, les Vertus sont illimitées, ce qui n’est pas le cas des qualités. Pour illustrer cette différence, il suffit de concevoir que, pour pouvoir se rendre au Paradis, pour ce qui est d’une qualité comme, par exemple, l‘honnêteté, il ne suffit pas d’avoir la moyenne, c’est-à-dire 10 sur 20, mais il faut avoir 20 sur 20, autrement dit être totalement honnête.
Ce n’est pas la même chose qu’une Vertu – comme, par exemple, l’Héroïsme – qu’un esprit, même revenu au Paradis, peut continuer à développer pendant l’éternité… Quelqu’un de parfaitement honnête ne peut pas être plus honnête qu’honnête. Il est honnête, voilà tout. Même avoir 19 sur 20 en honnêteté, cela ne suffit pas pour être honnête. Un à-moitié honnête ou un « presque-honnête », en réalité, n’est pas honnête. L’on n’a pas besoin d’être un Héros pour aller au Paradis, mais d’être parfaitement honnête, oui.
A noter que l’honnêteté n’existe pas que pour les questions de biens matériels ou d’argent. Par exemple, l’honnêteté doit aussi exister dans les relations humaines. C’est notamment ce qui fait que le soi-disant « baiser d’amitié » n’a pas de raison d’être. Celui qui veut être honnête devra reconnaître que, dans l’amitié, il n’est nullement besoin de baiser!
En cas d’honnête recherche en mariage, l’être humain cherche à accomplir le haut but du mariage et non à satisfaire ses instincts ou – encore moins! – sa convoitise. Du côté du mal aucune honnêteté n’est jamais à trouver. Celui qui est honnête doit aussi reconnaître le véritable sens des mots.
L’honnêteté est particulièrement importante dans le domaine du commerce et le monde du travail. Sans honnêteté le commerce n’est même pas concevable. Chercher à « gagner sa vie » par un honnête travail ou un commerce honnête n’aura rien à, se reprocher quand l’heure sera venue de devoir rendre des comptes.
A ce sujet, il est remarquable que le Commandement « Tu ne dois pas voler » oblige les êtres humains respectables à toujours se comporter d’honnête manière.
Le Commandement « Tu ne dois pas voler » se trouve dans le Livre de l’Exode au chapitre XX, verset 15 est donc l’un des Dix Commandements dont il est particulièrement facile de se souvenir, même s’il s’agit du septième. Jésus, S’adressant au jeune homme riche, a cité cinq des Dix Commandements, dont celui-ci « Tu ne dois pas voler » (Matthieu XIX, 18).
Les Dix Commandements sont l’expression de la Volonté de Dieu donnée aux êtres humains par l’intermédiaire de Moïse et, encore aujourd’hui – à l’inverse des Lois et Commandements spécifiquement donnés aux Hébreux qui ont été données au Peuple d’Israël, ils s’appliquent à tous les êtres humains de tous les temps.
Le vol peut se définir comme le fait de « prendre la propriété d’autrui sans son accord ». Ce n’est, en fait, pas difficile de clairement discerner ce qui appartient à autrui. Cependant, il existe de nombreuses autres formes de vol. Par exemple, utiliser des instruments de mesure falsifiés au préjudice d’autrui fait aussi partie du vol. Tout ce qui est fait au détriment d’autrui est toujours une transgression du Commandement apporté par Jésus: « Aime Ton prochain comme Toi-même ».
L’Apôtre Paul, dans son évocation des Commandements de Dieu, résume l’ensemble de la Loi de la même manière que Jésus, en disant, lui aussi: « Aime Ton prochain comme Toi-même. » (Marc XII, 31; Romains XIII, 9). Et, toujours comme Jésus, il affirme que c’est là l’accomplissement de la « Loi » (Matthieu XXII, 39-40). Par conséquent, le Commandement « Tu ne dois pas voler », comme les neuf autres Commandements, lui aussi, vise à enjoindre chaque être humain à vivre dans l’Amour de son prochain (Jean XIII, 34-35).
Les victimes de vol connaissent l’horrible impression éprouvée en ressentant que quelque chose qui leur est propre a été v{i}olé. Le simple fait que quelqu’un, forcément motivé par de mauvaises intentions, empiète sur notre domaine propre nous atteint au cœur et nous rend vulnérables. Le vol a un impact considérable non seulement sur les êtres humains individuellement considérés, mais aussi sur toute la société dont Il perturbe le fonctionnement et la stabilité. Le vol génère non seulement la peur et l’impression d’insécurité, mais aussi le désir de compenser le préjudice subi, fût-ce en volant aussi!
Ceci ne doit naturellement jamais se produire. Un être humain lésé par son prochain peut légitimement se présenter devant un juge pour réclamer justice, mais il ne doit jamais se faire justice lui-même. « A Moi la Vengeance! A Moi la Rétribution » dit l’Éternel. « Les Meules de Dieu tournent lentement mais sûrement. » dit le proverbe. L’être humain lésé doit juste patienter jusqu’à ce que la Justice Divine se manifeste d’Elle-même. Naturellement, cela ne veut pas dire non plus qu’il doit rester sans rien faire lorsque des individus sans scrupules lui causent un préjudice.
« Tout vient de Toi, ô Père Très Bon » affirme un cantique. Pareillement l’Apôtre Paul questionne chacun individuellement: « Quid habes quod non accepisti? » – « Qu’as-Tu que Tu n’aies reçu? ». La réponse est toute simple: Rien! Les êtes humains ont tout reçu de leur Créateur, de sorte qu’il est naturel, de leur part, de ressentir un besoin de Compensation en contrepartie de tout ce qu’ils ont si abondamment reçu. Cela se fait, dans le Cycle des Radiations, au cours d’un Processus appelé Élaboration.
Lorsque nous gardons par devers nous des valeurs qui, en réalité, Lui reviennent de droit (notre temps, l’utile mise en œuvre de nos facultés, nos biens, notre argent, et – lorsqu’il le faut – notre vie elle-même), en fait, tout bien considéré, nous Le volons. Tout ce qui descend d’En Haut en fait de Grâces Divines doit remonter sous la forme de Gratitude.
C’est – s’adressant aux Hébreux – ce que confirme le Prophète Malachie en ces termes: « Un homme peut-il tromper Dieu? En effet, vous Me trompez et vous dites: «En quoi T’avons-nous trompé?». Et voici la réponse: « Dans les Dîmes et les Offrandes. ». Nous voyons donc ici que – aussi incroyable que cela puisse paraître! – en Israël l’habitude s’était répandue, chez les prêtres et dans le peuple, de tricher quant à la nature ou à la quantité des Offrandes à adresser, selon la Loi, à Dieu. Oui, vraiment … « Un homme peut-il tromper Dieu? »!
Malachie poursuit en disant: « Vous êtes frappés par la malédiction et vous Me trompez, la nation tout entière! ». « Apportez toutes les Dîmes à la Maison du Trésor, afin qu’il y ait de la nourriture dans Ma Maison. Mettez-Moi ainsi à l’épreuve, » dit l’Éternel, le Maître de l’Univers, « et vous verrez si Je n’ouvre pas pour vous les Fenêtres du Ciel, si Je ne déverse pas sur vous la Bénédiction en abondance. » (Malachie 3:8-10). Un jour, nous serons jugés par Dieu et nous devrons rendre compte au sujet de ce que nous avons fait des Dons de Dieu (Romains XIV, 12) (II Corinthiens V, 10) (Hébreux IV, 13).
A ce sujet voici ce que prêche l’Apôtre Paul:
«Que celui qui dérobait ne dérobe plus, mais plutôt qu’il travaille en faisant de ses propres mains ce qui est bon, afin qu’il ait de quoi donner à celui qui est dans le besoin.» (Éphésiens IV, 28).
Un honnête Chrétien
Un honnête Chrétien veut régler son comportement uniquement en fonction des Paroles du Christ. Cela implique qu’à ce sujet il sache – lorsque cela est nécessaire – se démarquer des institutions humaines, même si elles se réclament du Christ pour tenter d’imposer leurs vues.
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Ce texte englobe le vaste territoire de l’honnêteté, ainsi que toutes les fluctuations que l’être humain peut apporter dans sa façon de voir celle-ci.
L’honnêteté véritable devrait englober toutes les circonstances de la conduite de l’homme dans la vie de tous les jours et notamment les rapports
avec le prochain et surtout le rapport qu’il entretient avec son Dieu.
Chaque être humain devrait pouvoir se dire: « Où en suis-je avec cette qualité? » et se poser la question: « Est-ce que, parfois, je ne me mens pas
à moi-même? ».