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Les vices
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«Les vrais poètes chantent la Vérité et la Vertu, pendant
que les poètes inférieurs chantent les sophismes et le vice.»
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Vices et Vertus
Les vices sont souvent présentés comme l’opposé des Vertus, mais, en réalité, ils sont plutôt l’opposé des qualités. Est-il important de bien connaître les vices? Sauf, pour ceux qui sont déjà sans défauts, la réponse est oui. Il faut bien, en effet, savoir de quoi il convient de se préserver, si un être humain veut demeurer libre.
Les vices sont naturellement déjà en relation avec les sept péchés capitaux. Mais cela va encore au-delà. Dès son plus jeune âge, l’être humain a toujours à choisir entre la Vertu et le vice.
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Liés aux penchants ou addictions, passons en revue les principaux vices…
Vices et penchants
En provenance de la mer des tentations, il existe toutes sortes de penchants [en allemand: « Hang », racine du verbe « hängen »: « être accroché à »] ou d’addictions visant à se donner au moins une apparence de plaisir: alcool, drogue, jeux d’argent, jeux vidéo, convoitise sexuelle, pornographie, goinfrerie ou boulimie, fièvre acheteuse ou oniomanie, etc.
Bien que l’individu addict ou en proie à une addiction soit souvent conscient de l’aliénation qui est la sienne, de la dégradation de sa santé ou même de sa ruine en cours, cela ne suffit pas à le décider à mettre un terme à son penchant. De façon générale, il est possible de considérer vice et penchant comme deux termes à peu près synonymes, avec cette nuance qu’il y a, entre eux, une différence non de nature mais de degré.
Plus précisément, l’on peut sans doute dire qu’un penchant non réfréné va se transformer en vice et qu’un vice a commencé par un penchant. Le penchant est l’inclination au mal – donc une potentialité – tandis que le vice est l’activation concrète du penchant. A un penchant il est encore possible de résister, alors que le vice est déjà bien installé dans la vie du vicieux. C’est pourquoi il est plus facile de se libérer d’un penchant que d’un vice.
Un vice commence toujours par une tentation…
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Passons déjà en revue les vices les plus connus:
Le vice de la concupiscence ou de la convoitise sexuelle
A l’évidence, la concupiscence ou convoitise sexuelle correspond au péché de la luxure. Un être humain luxurieux est un être humain qui se salit et salit les « objets » de ses convoitises par ses pensées impures.
Il existe le Neuvième Commandement « Ne convoite pas la femme de Ton prochain. », qui interdit la convoitise sexuelle. Notamment de ce Commandement mais aussi des Lois de la Création il ressort que l’être humain ne doit pas se laisser dominer par l’excitation sexuelle et ne pas être obsédé par la fonction sexuelle.
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L’être humain se doit de demeurer libre en lui-même, il ne doit pas se plier devant la chair, donc devenir l’esclave de ses instincts, sinon les instincts s’accroissent toujours plus en lui jusqu’à devenir une passion pathologique, ce par quoi ce qui, au départ, était naturel et sain finit par se transformer en vice morbide. Cette obsession pour la sexualité ne se produit pas lorsque l’être humain cultive en lui la Chasteté.
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Le vice de la propension à la calomnie
Alors que la médisance consiste à dire du mal de son prochain qui est au moins partiellement vrai, encore pire, la calomnie c’est dire du mal de son prochain qui est faux. C’est un vice lié au mensonge. Il y a ici une gradation vers le mal lorsque, passant du simple bavardage (commérage) à la médisance, l’on finit par arriver à la calomnie. La calomnie peut être « gratuite » (simple plaisir de mentir et/ou d’affabuler) ou motivée (désir mauvais de nuire à autrui en détruisant sa bonne réputation ou de s’approprier ce qui lui appartient).
Dans le Judaïsme, un Commandement se trouvant dans le Lévitique interdit cela: «Tu ne répandras point de calomnies parmi Ton Peuple.». Aussi reconnu par le Christianisme, il y a, bien sûr, également, le Huitième Commandement qui déclare: « Tu ne feras pas de faux témoignage contre Ton prochain » (Exode XX, 16 – Deutéronome V, 20).
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Le vice de fumer
Comme toute autre addiction – qu’elle concerne l’alcool, l’opium ou toute autre drogue, la tabagie, elle aussi, est un vice. Un vice est notamment ce qui contribue à détruire la santé, ce qui génère un fardeau (en langue allemande « vice » se dit « Laster », qui dérive de « Last« , qui veut dire « charge » ou « fardeau ») non seulement pour soi-même mais aussi pour autrui (en particulier, l’entourage).
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Le vice de l’envie
Outre d’être un péché capital, l’envie de la situation ou des biens d’autrui est aussi un vice. A la différence de la jalousie, l’envie concerne principalement l’avoir d’autrui.
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Le vice de la jalousie
Outre d’être un péché capital, la jalousie (qui – sauf de la considérer comme synonyme de l’envie – n’est pas dans la liste des 7 péchés capitaux) vis-à-vis de la situation ou des biens d’autrui est aussi un vice. A la différence de l’envie, la jalousie concerne principalement l’être d’autrui.
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Le vice de l’avarice
L’avarice – ce qui est inclus dans le mot – aussi est un vice. Elle peut se définir comme un « amour » immodéré vis-à-vis de l’argent, qui pousse à ne pas vouloir le dépenser, encore moins le donner. Harpagon (nom qui signifie « rapace », celui « qui tire à soi ») dans « L’avare » de Molière en est une possible antonomase.
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Le vice de la cupidité
Alors que l’avarice est un « amour » immodéré de l’argent que l’on possède déjà, la cupidité – (complémentaire à l’avarice) qui peut se définir comme un désir excessif vis-à-vis de l’argent et des autres richesses matérielles que l’on ne possède pas encore – est aussi un vice.
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Vices et péchés capitaux
Rappel: Les 7 péchés capitaux sont:
- 1) L’orgueil: premier dans la liste des 7 péchés capitaux.
- 2) L’avarice.
- 3) La luxure.
- 4) L’envie.
- 5) La gourmandise.
- 6) La colère.
- 7) La paresse.
Comme il est possible de le voir ci-dessus, en comparant l’énumération des vices avec celle des péchés capitaux, l’envie, l’avarice et la luxure sont déjà communes aux deux listes.
Voyons ce qu’il en est pour les autres péchés capitaux:
Qu’en est-il de la gourmandise? La gloutonnerie est-elle aussi un vice?
La gourmandise, ou plus précisément la gloutonnerie – qui s’oppose à la Tempérance -, est-elle aussi un vice? Elle ne l’est pas forcément au départ, mais, passé un certain seuil, elle peut le devenir.
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La colère est-elle aussi un vice?
La Sainte Colère exceptée, la colère ou irascibilité – qui n’est, le plus souvent, pas voulue – est, à la base un défaut, mais ne devient un vice que par son côté récurrent et obstiné. Le vice présente, en effet, au minimum, un caractère sinon délibéré du moins consenti, pouvant tomber dans la complaisance et même dans l’obstination.
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La paresse est-elle aussi un vice?
La paresse – surtout la paresse d’esprit! – est certes un gros défaut, mais, dans sa passivité, au sens plein, elle n’est, au départ, pas toujours un vice, lequel présuppose une certaine activité. Toutefois, là encore, la complaisance et l’obstination dans la paresse finit par en faire un vice.
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Qu’en est-il de l’orgueil? L’orgueil est-il aussi un vice?
L’orgueil [« Hochmut »] – qui peut aussi parfois s’apparenter à la fierté [« Stolz »] – n’est pas forcément, au départ, toujours lui-même un vice, mais la passion du moi [« Ich-Sucht »] – qui en est une forme particulière – peut en être un.
L’orgueil spirituel – qui est le pire – existe, par exemple, souvent, chez les représentants de toutes les églises. Comme l’orgueil spirituel, la présomption – qui est une sœur de l’orgueil – est aussi un vice. Pour les Grecs de l’Antiquité l‘orgueil (hubris ou hybris) était considéré comme le vice suprême.
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Autres vices
Il existe de nombreux autres vices, trop souvent faussement considérés, à notre époque, par la plupart des êtres humains, comme inoffensifs et sans conséquences. Tous les vices sont détestables, en réalité, il n’y a pas de « péché mignon »! Comme déjà vu, les principaux vices sont déjà ceux qui conduisent à commettre les péchés capitaux.
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Parmi les vices caractérisés généralement réprouvés par la Morale religieuse tant judaïque que chrétienne, l’on trouve, entre autres, la bestialité (autrement appelée zoophilie), l’homosexualité (et en particulier la sodomie), la masturbation (« plaisir solitaire ») et, de façon générale, toutes sortes pratiques sexuelles recherchant autre chose que l’expression de l’amour entre homme et femme et la procréation.
Outre ceux déjà mentionnés ci-dessus, les autres vices sont l’égoïsme (passion de soi, qui rejoint l’orgueil), l’hypocrisie, l’intempérance, l’oisiveté, la vanité, la passion du jeu (voir la nouvelle de Stefan Zweig: « Vingt-quatre heures de la vie d’une femme »), etc., qui peuvent plus ou moins recouper certains des sept péchés capitaux de la Morale chrétienne (chaque péché capital – ou vice – étant le contraire d’une des vertus théologales ou cardinales).
Au sujet du jeu, il n’est, bien sûr, pas un vice en lui-même, mais, comme pour la gourmandise, c’est l’abus (appelé « gloutonnerie ») qui, rapidement, devient un vice.
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Caractéristiques des vices
– Un vice est un penchant et vice-versa!
– Un vice présuppose une certaine activité.
– Un vice – outre qu’il est malsain – présente souvent un caractère malin.
– Celui qui a ne serait-ce qu’un seul vice, par son vice demeure lié à la Terre.
Nécessité et difficulté à se libérer de ses penchants
Un être humain affligé d’un ou plusieurs vices ou penchants est un esclave. Il court le grand danger d’être lié à la Terre, lors de son décès et – s’il n’arrive pas, non plus, à se libérer dans l’Au-delà non plus, il risque même de connaître la « seconde mort » (voir Apocalypse) – c’est-à-dire la mort spirituelle – et perdre le But suprême de tout esprit: son accès à la Vie éternelle. C’est donc très grave d’avoir un penchant persistant et de s’accrocher à un vice!
Un être humain affligé par un penchant (« addiction » est un terme plus « moderne ») – comme le mot l’indique [« penche » ou bien « Hang » et « hängen » – « est accroché à »] – penche du côté où il risque de tomber ou bien est accroché à quelque chose dont il n’est plus capable de se défaire. Où l’être humain en proie à un vice demeure complaisant vis-à-vis de son vice, ou il veut vraiment s’en libérer, et il doit, pour cela déployer toute sa volonté et toute sa force!
Aide à la Libération des vices
Pour arriver à se libérer de ces faux comportements, une aide peut naturellement être trouvée auprès des autres, notamment, en fonction de la Loi de l’Attraction du Genre Semblable, ceux qui sont affligés du même travers. C’est, par exemple, ainsi que sont nés les « AA », les « Alcooliques Anonymes » («Alcoholics Anonymous»), se référant à la célèbre Prière de la Sérénité:
« Mon Dieu, donne-moi la Grâce
d’accepter avec Sérénité
les choses qui ne peuvent pas être changées,
le Courage de changer celles qui doivent l’être,
et la Sagesse de savoir les distinguer les unes des autres. ».
Il est clair que passer d’un état alcoolique à un état sobre fait partie des choses qui peuvent et doivent être changées!
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Se libérer de ses penchants
Un penchant est donc très difficile à faire disparaître. Cela ne peut se faire que par un puissant effort de volonté. Pour cela, il est rare que les transitions aident; il est bien préférable, à la faveur d’une décisive prise de conscience, de rompre d’un seul coup avec ce qui est faux. Bien souvent, la Libération et la Rédemption sont à ce prix!
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