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La transverbération existe-t-elle?

par | 3 Sep 2024 | Expériences Vécues, Témoignages, Littérature, Histoire, Autres Articles | 0 commentaires

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La transverbération existe-t-elle?

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Transverbération de Thérèse d'Avila

Transverbération de Thérèse d’Avila

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Un phénomène peu courant relevant du mysticisme

La transverbération est un phénomène, très certainement réel, souvent qualifié de « mystique », peu connu, ressemblant aux stigmatisations mais différent d’elles dans la mesure où la cause n’est pas directement le karma de la personne concernée ou encore sa volonté de prendre part à la crucifixion de Jésus ou l’identification faite à Jésus crucifié, mais serait plutôt un fulgurant « amour » pour Dieu ou pour Jésus ayant pour effet, oui, de … « percer le cœur »!

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Antonio Verrio - La Transverbération de Sainte Thérèse d’Avila - Toulouse

La Transverbération de Sainte Thérèse d’Avila – Toulouse – Antonio Verrio

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Le mot « transverbération » vient du verbe latin « transverberare » qui signifie «traverser de part en part  avec une épée ou un couteau» (de «trans» «à travers», et «verberare» «battre», «frapper»). Certains dictionnaires le définissent ainsi: «blessure au cœur sans conséquences mortelles». Dans son Épitre aux Galates, l’Apôtre Paul indique se sentir – par son Amour du Christ – crucifié avec le Christ: «J’ai été crucifié avec le Christ, si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi.» (Galates II, 19-20). Mystique, Paul?

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Transverbération de Thérèse d'Avila - Antonio Nasini

Transverbération de Thérèse d’Avila – Antonio Nasini

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Les deux sortes de stigmatisations

Comme nous l’avons déjà vu, il y a deux sortes de stigmatisations: les vraies stigmatisations – lesquelles sont aussi des avertissements adressés à l’humanité – dont la cause est karmique et les (fausses) stigmatisations (aux effets généralement plus faibles) dues à l’autosuggestion.

Les vrais stigmatisés – comme François d’Assise, Padre Pio, Therese Neumann, Marthe Robin – n’étaient ou ne sont que des êtres humains marqués, portant une culpabilité personnelle à l’égard de Jésus en tant que Fils de Dieu! Les autres cas – généralement moins spectaculaires -, parfois, peuvent survenir, du fait de l’autosuggestion, par fanatisme religieux. Même si elle est fausse, la croyance est tellement forte qu’elle finit par s’imprimer jusque dans le corps terrestre!

La transverbération laisse des marques dans le corps gros-matériel

La transverbération désigne donc le transpercement spirituel du cœur par un trait enflammé d’amour, éventuellement accompli par un Ange. Dans la tradition catholique, en fonction des écrits qualifiés de « mystiques », la «transverbération» du cœur du – ou de la – fidèle est un processus par lequel Dieu augmenterait – tout en le purifiant – l’amour dans le cœur de la personne croyante. Cet événement « mystique » laisse, tout comme des stigmates, des marques gros-matériellement visibles sur le corps de la personne ainsi atteinte.

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Transverbération de Thérèse d'Avila - Inconnu

Transverbération de Thérèse d’Avila – Inconnu

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Les récits relatifs à la transverbération ne sont pas très nombreux. Voici, toutefois, une liste de cas connus d’êtres humains considérés comme « saints » par l’église ayant expérimenté la transverbération:

(Source)

Transverbération de Thérèse - Josefa de Óbidos

Transverbération de Thérèse – Josefa de Óbidos

 

Le cas de Thérèse d’Avila

Un cas est particulièrement connu et même célèbre, c’est celui de Thérèse d’Avila, aussi appelée « Thérèse de l’Enfant Jésus ». Jean de la Croix, lui aussi Docteur de l’Église, a décrit ce phénomène mystique dans son ouvrage « La Vive Flamme d’amour », indiquant les «effets dans l’âme» de la transverbération. L’auteur mystique évoque lui aussi la possible vision d’un chérubin armé d’une flèche enflammée.

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Thérèse d'Avila - École espagnole

Thérèse d’Avila – École espagnole

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L’expérience de transverbération de Thérèse d’Avila

C’est ainsi que Thérèse d’Avila raconte elle-même son expérience de transverbération:

«J’apercevais près de moi, du côté gauche, un ange sous une forme corporelle. […] il n’était point grand, mais petit et très beau; à son visage enflammé, on reconnaissait l’un de ces esprits d’une très haute hiérarchie, qui semblent n’être que flamme et amour. […] Je voyais dans les mains de cet ange un long dard qui était d’or, et dont la pointe en fer avait à l’extrémité un peu de feu. De temps en temps il le plongeait – me semblait-il – au travers de mon cœur, et l’enfonçait jusqu’aux entrailles; en le retirant, il paraissait me les emporter avec ce dard, et me laissait tout embrasée d’amour de Dieu.»

Elle ajoute même que cette «blessure» lui causait une intense souffrance:

«La douleur de cette blessure était si vive, qu’elle m’arrachait ces gémissements dont je parlais tout à l’heure: mais si excessive était la suavité que me causait cette extrême douleur, que je ne pouvais ni en désirer la fin, ni trouver de bonheur hors de Dieu. Ce n’est pas une souffrance corporelle, mais toute spirituelle, quoique le corps ne laisse pas d’y participer un peu, et même à un haut degré. Il existe alors entre l’âme et Dieu un commerce d’amour ineffablement suave. […] Les jours où je me trouvais dans cet état, j’étais comme hors de moi; j’aurais voulu ne rien voir, ne point parler, mais m’absorber délicieusement dans ma peine, que je considérais comme une gloire bien supérieure à toutes les gloires créées.».

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Thérèse d'Avila - Transverbération - Thomas Blanchet

Thérèse d’Avila – Transverbération – Thomas Blanchet

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Commentaire

« Un ange sous une forme corporelle »? Cela ressemble plus à Cupidon qu’à un véritable Ange, surtout avec la précision « il n’était point grand mais petit ». De plus, chacun sait que Cupidon (Éros, pour les Grecs), lui aussi, lance des flèches dans le cœur« Un long dard qui était d’or« , un dard – qui sert aux insectes à piquer – cela n’évoque pas quelque chose de noble, comme une Lance ou un Glaive. « Il paraissait me les emporter avec ce dard »: Il s’agit ici des entrailles de Thérèse, un peu étrange. « La douleur de cette blessure était si vive, qu’elle m’arrachait ces gémissements dont je parlais tout à l’heure: mais si excessive était la suavité que me causait cette extrême douleur, que je ne pouvais ni en désirer la fin, ni trouver de bonheur hors de Dieu. »: Éprouver du plaisir à de la douleur, cela ressemble à du masochisme.

La suite le confirme: « La douleur de cette blessure était si vive, qu’elle m’arrachait ces gémissements dont je parlais tout à l’heure: mais si excessive était la suavité que me causait cette extrême douleur, que je ne pouvais ni en désirer la fin, ni trouver de bonheur hors de Dieu. » Mais le Sachant sait que Dieu ne veut pas de souffrance pour ceux qu’Il aime!

« Ce n’est pas une souffrance corporelle, mais toute spirituelle, quoique le corps ne laisse pas d’y participer un peu, et même à un haut degré. »: « Participer un peu à un haut degré«  c’est possible, cela? De plus, comment le corps pourrait-il participer à une souffrance spirituelle? En outre, ce n’est généralement pas l’esprit des êtres humains qui souffre mais essentiellement ses enveloppes.

« Il existe alors entre l’âme et Dieu un commerce d’amour ineffablement suave. » Qui vit l’expérience? L’esprit, le corps, l’âme?

« J’aurais voulu ne rien voir, ne point parler, mais m’absorber délicieusement dans ma peine, que je considérais comme une gloire bien supérieure à toutes les gloires créées. » La peine, une gloire?

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Thérèse d'Avila devant la croix de la crucifixion - Guido Cagnacci

Thérèse d’Avila devant la croix de la crucifixion – Guido Cagnacci

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Telle est la littérature mystique: Engluée dans sa totale subjectivité, elle ne se soucie pas des Lois de la Création.

Comment comprendre l’expérience de Thérèse?

Dès sa plus tendre enfance, Thérèse a, à l’évidence, des tendances mystiques. Pénétrée, dès son plus jeune âge, des édifiantes histoires racontant  la vie des « saints », elle souhaite vivre le martyre en se rendant, avec son frère Rodrigue, dans les «terres des infidèles», en Afrique du Nord musulmane. Ce projet n’aboutissant pas,  elle décide alors, avec son frère, de se faire ermite. De son propre aveu, dès l’enfance elle pratiquait le Rosaire et rêvait d’être nonne.

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Thérèse de l'Enfant Jésus méditant dans les jardins du Monastère

Thérèse de l’Enfant Jésus méditant dans les jardins du Monastère

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A l’âge de 12 ans Thérèse perd sa mère; elle demande alors à la Vierge Marie d’être sa mère. Après être entrée au couvent, il apparaît qu’elle souffre de ce qui ressemble à des crises d’épilepsie, elle a des évanouissements, a des symptômes de cardiopathie et encore d’autres troubles de santé. En tant que médium, elle-même raconte avoir eu sa première vision ainsi qu’une vue de l’enfer en 1557. Par la suite, elle voit Jésus ressuscité, vit d’intenses expériences de ravissement spirituel (aussi appelé « extase »), et même de lévitation (élévation du corps gros-matériel au-dessus du sol).

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Thérèse d'Avila en Lévitation

Thérèse d’Avila en Lévitation

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Pourtant – semble-t-il – La lévitation était la dernière chose souhaitée par Thérèse d’Avila. Elle attirait sur elle un type d’attention indésirable, ce qui lui procurait, en public, de grands embarras. Lorsque l’apesanteur se manifestait pour elle, elle essayait de garder les pieds sur Terre, s’accrochant, autant que possible, aux meubles et aux tapisseries. Et puis soudain, cela s’arrêta pour de bon. Dans ses récits, Thérèse insiste lourdement sur la douleur et la gêne causées par ses extases vécues en public, ou même seulement connues du public, en particulier celles au cours desquelles elle est entrée en lévitation.

Thérèse meurt, la nuit du 4 au 15 octobre 1582 (« la plus longue nuit ») – c’est la nuit où l’on passe du calendrier julien au calendrier grégorien -. Ses dernières paroles sont: «À la fin, je meurs en fille de l’Église»; et: «L’heure est à présent venue, mon Époux, que nous nous voyions», référence évidente à son « mariage mystique ».

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Transverbération - Extase de Thérèse d'Avila - Giuseppe Bazzani

Transverbération – Extase de Thérèse d’Avila – Giuseppe Bazzani

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Les traces gros-matérielles de la transverbération

Des autopsies ont été réalisées sur le corps de certaines personnes après leur décès. Ces observations ont permis de voir la marque d’une blessure sur le cœur, scientifiquement qualifiée de «marque d’origine inexpliquée». L’autopsie réalisée sur Thérèse d’Avila, plusieurs décennies après son décès, a permis à plusieurs témoins d’observer des marques sur le cœur avec «une grande plaie qui le traverse de part en part, et deux ou trois autres plus petites». Ils ajoutaient que ces plaies «paraissaient avoir été faites avec un fer chaud, puisque l’entrée semblait être brûlée». Une observation similaire a été faite, en 1878, sur le cœur de Mariam Baouardy, le jour de sa mort (par le médecin et plusieurs témoins), puis à nouveau, quelques décennies plus tard, par d’autres médecins (Source).

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Thérèse d'Avila transpercée par une flèche en or - Gian Lorenzo Bernini

Thérèse d’Avila, transpercée par une flèche en or – Gian Lorenzo Bernini

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Valeur de la transverbération, d’un point de vue spirituel

Tous ces faits témoignent à l’évidence des caractéristiques mystiques de l’âme de Thérèse de l’Enfant Jésus, dès avant son incarnation en tant que Thérèse d’Avila. De ce fait – tout comme la stigmatisation par auto-suggestion vécue par d’autres -, la transverbération vécue par elle rentre dans cette catégorie des faits mystiques pouvant être vécus par une âme mystique.

En de tels cas, ce n’est pas l’authenticité des phénomènes qui est en cause mais uniquement leur valeur spirituelle. Celui qui connaît la Structure de la Création déterminée par ses Lois sait que de tels phénomènes ne sont pas réellement spirituels et ne dépassent pas l’emprise de la matière grossière fine. Ce que vit l’être humain considéré n’est rien d’autre qu’une connexion avec ses propres formationsdémons ou formes-pensées – et avec les centrales de même genre alimentées par les formations de tous les autres mystiques dans l’Au-delà.

Il – ou elle – a, certes, à la base, une noble aspiration, mais il s’en fait une représentation toute personnelle née de ses désirs eux aussi tout à fait personnels. Il veut son Dieu selon sa représentation. Pour les femmes, il est parfois même question de « mariage mystique » en lequel l’âme féminine éprise de Jésus se considère comme rien de moins que sa fiancée ou même son épouse… Pas étonnant qu’elle reçoive une flèche d’amour dans le cœur!

Est-ce vraiment Jésus qui la lui a envoyée? A votre avis?

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Thérèse d'Avila - Peter Paul Rubens

Thérèse d’Avila – Peter Paul Rubens

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Exercice spirituel

Répondez à la question: D’où provient la flèche reçue dans le cœur (ayant laissé des traces jusque dans le corps physique, encore visibles post mortem) de Thérèse d’Avila et autres transverbérés?, et postez votre réponse en commentaire ci-dessous.

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Thérèse d'Avila - François Gérard

Thérèse d’Avila – François Gérard

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