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Un Exemple d’Humilité

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Élisabeth de Thuringe

 

Avec Lucien Siffrid nous avons déjà appris à mieux connaître la Vertu de l’Humilité. Nous voudrions maintenant nous intéresser à un cas concret en donnant un exemple célèbre.

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Une Princesses hongroise devenue Reine de Thuringe

Il s’agit ci d’Élisabeth de Thuringe  – initialement appelée, en tant que princesse hongroise, Élisabeth de Hongrie, née à  Presbourg, le –  décédée à Marbourg (où son enveloppe terrestre a sa châsse), le
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Fiancée à quatre ans et mariée à quatorze ans au Landgrave Louis IV de Thuringe, Élisabeth de Hongrie a vécu de 1211 à 1228 au Château de la Wartburg à Eisenach, auprès de son époux, de ses quatre enfants (le dernier n’était pas encore né au décès de son mari – survenu peu après son départ pour la croisade -, lorsqu’elle doit quitter le château, parce qu’elle ne voulait pas se re-marier) et de sa belle-mère, la landgravine douairière Sophie de Bavière.
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Étant donné que Élisabeth n’avait pas le profil habituel des femmes de la cour, l’entourage du roi Louis 4 fut d’abord hostile à sa présence au château de la Wartburg en tant qu’épouse du roi et reine de la Thuringe. Alors le roi Louis IV de Thuringe leur répondit:
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« Voyez-vous, leur dit-il, cette grande montagne en face de nous? Eh bien, quand même vous me donneriez une quantité d’or plus considérable que cette masse gigantesque, je ne renverrais pas Elisabeth. ».
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Le roi était conscient du Trésor qu’en la personne d’Élisabeth il avait dans son royaume, son château et son foyer.
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Élisabeth disait:
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« Je ne veux pas faire peur à Dieu par une mine sinistre. Ne préfère-t-Il pas me voir joyeuse? Puisque je L’aime et qu’Il m’aime? ».
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Un évocateur et admirable personnage féminin – une sorte de Mère Thérésa du Moyen Âge – suscitant, encore aujourd’hui, l’admiration des habitants non seulement de sa Hongrie natale mais aussi de ceux de sa Thuringe d’adoption, sans parler des innombrables étrangers, Chrétiens ou non…
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La reine Élisabeth dépose sa couronne au pied du Christ crucifié

Ainsi, entrant dans une église, la jeune reine de la Thuringe dépose sa couronne au pied de la croix, alors que, sous la pancarte « INRI » [« Iesvs Nazarenvs, Rex Ivdæorvm »] [« Jésus de Nazareth, Roi des Juifs »], Jésus crucifié y figure, sa belle-mère – la reine-mère Sophie – la critique vertement en lui faisant publiquement remarquer que son attitude est indigne d’une reine. Élisabeth lui rétorque qu’elle ne saurait porter une couronne en or lorsque son Seigneur porte une couronne d’épinesLà est donc l’acte d’Humilité devenu légendaire:
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– « Chère dame, ne m’en veuillez pas. Voici, devant mes yeux, mon Dieu et mon Roi, ce doux et miséricordieux Jésus, Qui est couronné d’épines aiguës, et moi – qui ne suis qu’une vile créature -, je resterais devant Lui couronnée de perles, d’or et de pierreries! Ma couronne serait une dérision de la Sienne! ».
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Le «Miracle des Roses»

Autre légende: D’une grande compassion envers les miséreux, l’on raconte dit qu’elle portait secrètement du pain et d’autres provisions aux pauvres d’Eisenach, à pied et seule, ce qu’elle essayait de cacher à son mari, Louis IV de Thuringe.
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Un jour qu’il la rencontra sur son chemin, son mari – le roi Ludwig IV de Thuringe -, intrigué, lui demanda ce qu’elle cachait ainsi sous son manteau.
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Dans un premier temps, tentant de cacher son acte de générosité et craignant peut-être que le roi réprouve la distribution gratuite des biens du royaume (ou du duché) au bénéfice des pauvres, elle lui répondit tout d’abord qu’il s’agissait de roses, puis, se rétractant, elle finit par lui avouer que c’était, en fait, du pain et d’autres denrées alimentaires.
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Et lorsque son royal mari lui ordonna alors – afin de voir ce qu’il y avait dessous – d’ouvrir son manteau, il ne s’y trouva … oui … – comme elle venait juste de l’annoncer – que des roses! Problablement – même si elle en fut-elle la première surprise, car si elle l’avait su, elle n’aurait certainement pas commencé par mentir, au moins par dissimulation – avait-elle aussi des roses et – ne voyant qu’elles – le roi crut qu’il n’y avait que des roses! C’est possiblement ainsi que la rumeur se répandit…
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C’est, en tous cas, ce qui fut, par la suite, appelé le Miracle des Roses, accompli par Élisabeth de Hongrie ou Élisabeth de Thuringe (c’est la même!), miracle réel ou supposé dont les êtres humains aiment ensuite à se souvenir ainsi qu’à perpétrer le souvenir…
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C’est, du moins, ce que raconte la légende, qui, certainement, a joué un rôle important, lorsqu’il s’est agi, après son décès, quatre ans après celui-ci, de … trouver au moins un miracle dans le but de pouvoir canoniser Élisabeth pour pouvoir ensuite la proclamer « sainte »!
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Non seulement Élisabeth était charitable, mais elle était très dévouée, jusqu’à mépriser les règles de l’asepsie (encore scientifiquement inconnues à l’époque):
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« Parmi tous les malheureux, les lépreux étaient l’objet de la plus tendre sollicitude de la bonne duchesse [reine]. Ayant rencontré un jour un de ces infortunés qui souffrait en outre d’une maladie de tête et dont l’aspect était horrible, elle le fit venir en secret, lui coupa elle-même les cheveux, le lava et lui pansa la tête, qu’elle tenait sur ses genoux.

Un Jeudi-Saint, elle rassembla un grand nombre de lépreux, leur lava les pieds et les mains, puis, se prosternant devant eux, elle baisa humblement leurs plaies et leurs ulcères.

Une autre fois, pendant l’absence du duc [roi], Élisabeth, ayant soigné les pauvres et les malades avec un redoublement de zèle, prit l’un d’eux, un pauvre petit lépreux que tout le monde rebutait, le baigna elle-même, l’oignit d’un onguent et le déposa dans son propre lit. Le duc était revenu sur ces entrefaites, et, prévenu par sa mère, était prêt à se courroucer contre Élisabeth, quand, à la place de l’enfant lépreux, il vit Jésus-Christ Lui-même crucifié et étendu dans le lit. » (Source)

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La réputation d’Élisabeth de Hongrie

A ce sujet, dans les milieux catholiques l’on dit volontiers d’elle: « Sainte Élisabeth de Hongrie reste un modèle de charité et de dévotion pour les Chrétiens du monde entier. » (Source)
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Et même en conclusion: « Sainte Élisabeth de Hongrie incarne la pureté, la dévotion et la charité chrétienne. Son héritage continue de rayonner, inspirant des générations de croyants à vivre une vie de service et de foi. En méditant sur sa vie et ses œuvres, nous trouvons un modèle parfait de la vertu chrétienne et un puissant intercesseur auprès de Dieu. Que son exemple guide nos pas et fortifie notre foi, pour que nous puissions, à notre tour, témoigner de l’Amour incommensurable de Dieu pour chaque être humain. ».
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Retour sur le « Miracle des Roses« 

Évidemment, si Jésus Lui-même n’a pas transformé de pierres en pains, il est probable que les Lois de la Création n’autorisent pas davantage – voire encore moins – un être humain ordinaire – même s’il s’agit d’Élisabeth de Thuringe – à transformer – même involontairement et même si – pour des affamés – le pain peut avoir un goût de « rose » – des pains en roses!
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Naturellement, cela ne retire rien à la grande générosité d’Élisabeth et à son exemplaire Charité!
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Après le Miracle des Roses, un peu plus tard, il s’avéra que son mari le roi Louis IV n’était pas du tout hostile – bien au contraire! – à son acte de charité, lui dit: «Chère Élisabeth, c’est le Christ que Tu as lavé, nourri et dont Tu as pris soin.».
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Alors, après le dépôt de sa couronne au pied de la croix de crucifixion de Jésus (ou de la statue de Jésus couronné, selon l’iconographie), le « Miracle des Roses » et l’expression de sa grande générosité envers les plus démunis, Élisabeth de Thuringe était-elle donc vraiment sinon une « sainte » (puisque Dieu Seul est Saint et que la Sainteté n’est pas un mérite qui puisse s’acquérir!) du moins un parfait exemple de féminité totalement à suivre?
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Le revers de la médaille

L’on aurait bien aimé pouvoir répondre entièrement oui à cette question, mais en recherchant sur elle l’on apprend (sur un site catholique) que: « Consciente que la Grâce que Dieu lui avait faite en l’unissant à un si saint mari l’obligeait à une fidélité plus grande envers son Bienfaiteur céleste, Élisabeth n’oubliait pas, dans son bonheur, que nous sommes sur la Terre pour souffrir, expier et mériter le Ciel [sic!]. Sous ses riches vêtements, elle portait toujours un cilice [grossier sous-vêtement de mortification ou « haire »]; tous les vendredis et chaque jour en Carême, elle se faisait donner la [discipline] (fouet) et reparaissait ensuite à la cour avec un visage joyeux. ».
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Ce qui pourrait apparaître, dans certains milieux, comme des « vertus supplémentaires » (souffrances et supposées expiations volontaires) doit toutefois être autrement éclairé en fonction des Lois de la Création. Ce dont il est ici question, en effet, c’est de martyre volontaire, lequel est pour le moins, une marque de mysticisme, voire même une forme de fanatisme religieux. Nous apprenons, en effet, qu’elle se torturait volontairement, croyant – par ses auto-flagellations, expier ses supposées fautes et ainsi « mériter le Ciel ». C’est ce que l’on appelle de la mortification. Cela n’est pas voulu de Dieu.
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Derrières de telles croyances et de telles pratiques il y a la conception – fausse et même sacrilège – que Dieu pourrait éprouver de la satisfaction à voir Ses créatures se tordre de souffrance, en particulier s’il s’agit la souffrance auto-infligée. Qu’est-ce que cela pourrait apporter à Dieu? Dieu ne veut pas de souffrances pour Son Peuple! Il n’est, non plus, nullement responsable des souffrances que les êtres humains sont tout à fait capables de s’infliger tout seuls! Il est certainement éminemment regrettable que des personnes, par ailleurs, réellement généreuses et humbles, et même, à bien des égards, exemplaires, aient pu, elles aussi, tomber dans de tels travers.
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Élisabeth de Thuringe nourrit les pauvres et soigne les indigents

La reine Élisabeth de Thuringe, avec générosité et humilité, nourrit les pauvres et soigne les indigents.

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