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La Réincarnation peut-elle être prouvée?
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L’incroyable histoire de Shanti Devi
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– L’enfant réincarnée de Delhi –
« Il n’est pas plus surprenant d’être né deux fois qu’une. »
– Voltaire –
Introduction de l’École de L’Art de Vivre
Rendre accessibles aux êtres humains spirituellement ouverts (pour les autres l’on ne peut, hélas, rien faire!) de grandes Vérités est l’une des principale raisons d’être de l’École de L’Art de Vivre. Indubitablement, la Réincarnation fait partie de ces grandes Vérités. Simple et naturelle évidence pour les uns, elle constitue un insondable mystère doublé d’une totale révolution conceptuelle pour le plus grand nombre… Et – comme nous allons le voir ci-dessous – même là où l’on est censé y croire, c’est loin d’être aussi évident que cela le devrait…
C’est pourquoi nous sommes particulièrement réjouis de partager ci-dessous l’histoire de Shanti Devi, car la Vérité y ressort avec tellement d’évidence qu’il est à possible de faire quoi que ce soit de plus pour ceux qui – sous l’implacable domination de leur propre intellect – voudront encore nier la simple et naturelle évidence… Eh oui, la Création tout entière est régie par des Lois qui sont juste l’Omnisage Expression de l’Omnisainte Volonté du Créateur. Celui qui les refuse se ferme à lui-même toute perspective de Salut…
Introduction de Patrice van Eersel
Pour six cent millions d’hindous, la réincarnation est une évidence. Elle constitue l’un de leurs plus anciens principes religieux. Quelles qu’aient pu être leurs influences, les conquérants musulmans, puis chrétiens, eurent peu d’impact sur la croyance des Indiens dans les Lois régissant le retour des âmes dans la matière. Régulièrement, il faut le dire, des phénomènes frappants de «souvenirs de vie antérieure» viennent dynamiser la croyance ancestrale. L’histoire (…) {ci-dessous} est de celles qui alimentent les plus grandes interrogations.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas parce que la culture indienne admet depuis fort longtemps l’idée de réincarnation que celle-ci est plus facile à intégrer en Inde qu’ailleurs. L’extraordinaire et très émouvante histoire de Shanti Devi nous montre à quel point, même là-bas, l’hypothèse d’un «retour d’incarnation» – que le dogme et les croyances en vigueur disent pourtant plausible et même normal – peut s’avérer épineux dans la vie quotidienne, prenant les habitudes humaines trop abruptement à rebrousse-poil.
Commentaire de l’EDLADV: Qu’il s’agisse de vie après la mort ou de réincarnation, si la foi était vivante en eux, tout cela paraîtrait à tous parfaitement naturel. Le fait que ce ne soit pas le cas, montre à quel point leur soi-disant « foi« , en réalité, est superficielle.
Mais le cas de Shanti Devi était trop beau, trop fort, trop éclatant, pour que les Indiens ne finissent par s’incliner et n’en fassent une figure d’école. Que le Mahatma Gandhi lui-même s’y soit intéressé – cela se passe dans les années trente -, qu’il ait rencontré la fillette, qu’une commission d’enquête au-dessus de tout soupçon ait été nommée, que cette dernière ait rendu un rapport catégorique… tout cela rend l’exemple de Shanti Devi tout à fait remarquable et, sans doute, unique en son genre. Trente et quarante ans plus tard, quand ils entreprendront chacun une grande enquête sur les cas de réincarnation en Inde, le chercheur suédois Sture Lônnerstrand et le chercheur américain Ian Stevenson vont tout naturellement mettre le cas Shanti Devi en avant.
Quant au cinéaste français François Villiers, engagé dans la même enquête un peu plus tard, c’est également à Shanti Devi – rebaptisée « Manika » – qu’il dédiera son film: « Manika, une vie plus tard. ».
Ancien familier de l’Inde, marié à une Indienne, le cinéaste François Villiers s’est inspiré de l’histoire de Shanti Devi pour écrire le scénario de: « Manika, une vie plus tard » (1989).
Dans ce film, Shanti Devi se tranforme en une petite fille de la côte, et le mari dont elle se souvient vit au Népal. Quant à celui qui va l’aider à retrouver les protagonistes de sa vie antérieure, c’est un jésuite irlandais – dont la foi chrétienne va se trouver très perturbée…
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François Villiers: «D’emblée, j’ai pensé qu’il fallait un regard européen sur cette histoire. J’aurais pu prendre un enquêteur, un journaliste. J’ai préféré un religieux. J’avais beaucoup lu sur les missionnaires qui tentèrent de se rapprocher de l’Hindouisme. Je pense au père de Nobili, qui vécut au milieu des paysans, priant aussi bien sur les Upanishads que sur la Bible, au père Monchanin ou encore au père Le Saux, qui disait: « L’Église a le devoir de révéler les richesses que l’Inde porte en elle ». Dans le film, le trajet du père Daniel suit le précepte de Bouddha: « Si vous condamnez la religion d’une autre personne, vous condamnez la vôtre ».»
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Espérons que ce film et le livre qui en a été tiré (aux éditions Robert Laffont et « J’ai Lu ») seront bientôt à nouveau disponibles. »
Commentaire: Le désir exprimé par Patrice van Eersel semble ici avoir été exaucé:
Shanti Devi, l’enfant réincarnée
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« L’incroyable histoire de Shanti Devi » – Par Patrice Van Eersel.
Venons-en donc aux faits
« L’histoire se déroule donc dans les années trente, au fond d’un quartier grouillant de New Delhi, où vit la famille de Rang Bahadur Mathur. Avec son épouse, Prem Pyari, ce modeste fonctionnaire municipal élève courageusement trois enfants, dont la petite Shanti Devi.

Shanti Devi
Une enfant modèle, gaie et studieuse, mais qui, depuis l’âge de quatre ans, tient régulièrement à ses parents des propos bien étranges. Elle raconte qu’en réalité sa maison est ailleurs, qu’elle vient de la ville de Muttra («Où est-ce donc?» demande la mère), où l’on mange d’autres plats, porte d’autres vêtements, célèbre le culte de Krishna de façon différente… et que là-bas elle est mariée!
Au début, tout le monde a bien ri. Ce petit bout de chou a une imagination incroyable – un jour, c’est sûr, elle sera conteuse!! Mais les mois et les années ont passé et les «délires» de Shanti Devi se sont aggravés. Non seulement elle répète maintenant qu’elle vient d’ailleurs, mais elle veut s’y rendre. Or ses parents ont été obligés d’admettre devant la petite que la ville de Muttra existe bel et bien, à quelque 200 kilomètres de là (en réalité, c’est Mathurâ, mais les habitants du cru prononcent « Muttra »). Tout cela ne mène cependant nulle part. Les parents ont finalement opté pour la sévérité et ont décidé de ne montrer aucune complaisance vis-à-vis des «fantaisies» de leur fille, espérant qu’elle finirait par se calmer.
À six ans, la petite tente de fuir, à pied, vers Muttra, dont elle s’est fait indiquer la direction par des marchands ambulants. Les parents sont de plus en plus inquiets. La mère supplie l’enfant de mettre fin à ses «inventions», menace de la punir, la cajole. Mais rien n’y fait.
Un jour, Shanti Devi a le malheur de confier son secret à sa meilleure camarade de classe. Elle lui dit qu’en réalité elle s’appelle Lugdi Devi, qu’elle est mariée, qu’elle a même un enfant – qu’hélas elle n’a jamais pu vraiment aimer, car, affirme-t-elle, elle est morte en retour de couche, dix jours à peine après la naissance du petit. Aussitôt la gentille camarade répète le secret à toute l’école. En quelques heures, Shanti Devi devient la risée d’une cour de récréation hilare. Quasiment en transe, elle s’enfuit, court droit devant elle, finit par échouer sur le seuil d’un temple dédié à Krishna, le dieu qu’elle n’a cessé de prier depuis sa plus tendre enfance. Là, une femme surgit, qui la console et lui fait raconter son histoire.
L’enfant se confie. Et quand au bout de quelques heures le père, totalement paniqué, finit par retrouver sa fille, la femme lui conseille de prendre désormais au sérieux ce que lui dit Shanti Devi.
Rang Bahadur Mathur est impressionné. Il connaît la femme qui lui parle: Tout le pays la vénère comme une sainte. Sitôt rentré chez lui, il s’entretient gravement avec son épouse: Et si leur fille ne mentait pas? Et si elle se souvenait réellement d’une existence antérieure? À cette idée, la mère s’effondre: Ne dit-on pas, dans le peuple, autour d’eux, que celui qui se souvient de ses incarnations passées doit mourir? Quel malheur!
Shanti Devi, elle, est certes soulagée que ses parents ne la traitent plus de mythomane ou de folle. Mais sa tristesse ne diminue pas. Passé l’âge de huit ans, elle se mure, ne joue plus avec aucune amie, s’enferme des heures entières.
C’est le directeur de l’école qui va débloquer la situation.
Comme tout le monde dans son établissement, il a entendu la rumeur qui court sur «Shanti Devi, la menteuse». Pourtant, cette enfant lui paraît mûre et sage.
Accompagné par le professeur principal de l’enfant, il finit par débarquer au domicile de Rang Bahadur Mathur. Celui-ci accepte avec un mélange de respect et de réticence que les deux lettrés s’entretiennent avec sa fille. Shanti Devi répond calmement aux questions. Oui, elle vient de Mathurâ. Oui, elle y a vécu et s’y est mariée à un commerçant aisé. Oui, elle pourrait le reconnaître, s’il vit toujours, retrouver la maison où ils vivaient ensemble…
À mesure qu’elle parle, les adultes sont terriblement impressionnés par la détermination de l’enfant et par la précision et la maturité de son langage. Elle connaît, par exemple, toute la liturgie du mariage krishnaïte, qu’elle dit avoir vécu dans le plus grand des bonheurs. Détail frappant: Elle utilise sans cesse des mots du dialecte de la région de Mathurâ.
Ainsi dit-elle «jeth» pour beau-frère, ou «churey» pour «bracelet de cheville», mots inconnus dans sa famille et son quartier. À la fin, le directeur d’école lui demande comment s’appelle son «mari». C’est une question à laquelle elle n’a jamais voulu répondre à quiconque, car, dit-elle, il faudrait d’abord qu’elle demande à son mari l’autorisation de le faire. Mais le directeur insiste et finalement, en se cachant le visage dans les mains, la petite murmure: «Il s’appelle Kedar Nath!».
La suite appartient, pourrait-on dire, à l’histoire…
Les parents conjurent le directeur d’école de conserver toutes ces informations pour lui. Mais il n’en fait rien et cherche aussitôt à savoir s’il existe un Kedar Nath à Mathurâ. Il apprend que oui! Aussitôt il lui écrit, révélant tout ce qu’il sait. La réaction se fait attendre pendant de longues semaines. Le directeur d’école n’y croit déjà plus, quand, soudain, l’homme répond: oui il a perdu son épouse il y a neuf ans, dix jours après la naissance de son enfant, oui il voudrait passionnément en savoir davantage sur cette enfant qui dit se souvenir de lui! À vrai dire, Kedar Nath ne vient pas le premier. Ses affaires le retiennent et il se méfie de ce qui pourrait bien s’avérer une arnaque. Il envoie donc un cousin de Delhi.
Tout de suite, Shanti Devi le reconnaît. Folle de joie, elle lui fait la fête, lui pose mille questions. Elle lui dit aussi qu’il a grossi, s’enquiert de sa nouvelle situation, s’attriste de le savoir toujours célibataire. Dès les premiers mots, l’homme s’est mis à transpirer à grosses gouttes.
Arrivé avec la conviction qu’il allait démasquer une imposture, le voilà bouche bée. S’avise-t-il de vouloir forcer son interrogatoire qu’il tombe vite à genoux et supplie l’enfant de se taire, car elle commence à évoquer la façon précise dont il lui a fait la cour, un jour, dans le dos de son mari, au temps où elle s’appelait Lugdi Devi… (!)
«Lugdi Devi était la femme la plus merveilleuse du monde», affirme le cousin, «c’était une sainte femme!». Le voilà persuadé que l’esprit de cette dernière est bien venu se réincarner dans cette enfant au regard transparent de sincérité. Avant de le laisser partir, Shanti Devi lui demande évidemment des nouvelles de son fils, Naunita Lai: «Il se porte bien», lui répond l’homme en la prenant dans ses bras, «il est à peine plus grand que toi!».
Quand il apprend la nouvelle, Kedar Nath manque s’évanouir: son cousin confirme l’étrange nouvelle! Dès qu’il le peut, le commerçant de Mathurâ prend le train pour Delhi – on est le 13 novembre 1935. Trop impressionné et intrigué pour oser se présenter normalement chez les parents de l’étrange fillette, il se fait passer pour son propre frère. Peine perdue: à peine a-t-il décliné sa (fausse) identité que Shanti Devi le reconnaît: «Tu n’es pas mon jethy, tu es Kedar Nath, mon mari!».
Il se trouve que ce jour-là on donne une fête dans la famille de Shanti Devi. Bientôt, tous les convives ont compris qu’il se joue une scène d’une exceptionnelle gravité. Tout le monde tend l’oreille. Le dialogue entre l’homme et la petite fait frissonner l’assistance.
– «Es-tu… es-tu Lugdi Devi?», balbutie Kedar Nath.
La petite garde le silence et observe l’homme dont elle dit qu’il fut son mari. La porte s’ouvre alors, et on fait entrer un garçon de neuf ans. Shanti Devi le voit, court aussitôt vers lui et veut l’enlacer: «Mon fils, mon petit!». L’enfant proteste. Il se dégage vivement. Shanti Devi retourne en pleurant auprès de Kedar Nath, se blottit dans ses bras, sous le regard ahuri de ses parents.
Bouleversé, l’homme cherche à consoler la petite fille.
Elle lui demande alors:
– «As-tu tenu la promesse que tu m’as faite juste avant que je meure?»
– «Quelle promesse?»
– «Que tu ne te remarierais jamais!».
Un murmure parcourt l’assistance. L’homme enfouit sa tête dans la chevelure de l’enfant et chuchote: «Je n’ai pas pu. J’étais un homme en pleine maturité, tu sais, c’était impossible. Pourtant, je ne voulais pas briser notre serment, je te le jure, Lugdi Devi.».
Aussitôt, elle lui demande ne pas se justifier, affirme qu’elle lui pardonne, que son bonheur est déjà à son comble de les avoir retrouvés, lui et son fils. Ce dernier change d’attitude. Il s’agenouille maintenant devant elle et ne se détourne plus quand elle l’enlace à nouveau. Les deux enfants sont bientôt en larmes dans les bras l’un de l’autre. Plus personne ne sait que dire ni que faire.
Dans les jours qui suivent, Kedar Nath passe par plusieurs phases. Plusieurs fois, il n’y croit plus et repart à l’assaut de la certitude de l’enfant-femme. Mais chaque fois, avec mille détails (dont ceux que seul un couple peut partager dans l’intimité), celle-ci répond, sans la moindre faute. Finalement, l’homme et son fils rentrent chez eux, métamorphosés, convaincus que Shanti Devi est bien l’ex-femme du premier, l’ex-mère du second: la réincarnation de Lugdi Devi.
L’histoire prend alors une autre tournure.
Bientôt, tout Delhi est au courant. La famille de Rang Bahadur Mathur ne se sent pas à l’aise. Ce sont des gens modestes, qui n’aiment pas se faire remarquer. Les parents de Shanti Devi ont surtout peur pour la santé mentale et émotionnelle de leur fille. Ces événements les dépassent trop. Quelle est l’attitude juste? Personne ne peut le leur dire.
Un jour, un immense cortège arrive devant leur humble demeure. Un petit homme s’en dégage, vêtu d’un simple sari blanc. On se prosterne sur son passage et les mains se tendent vers ses pieds pour les toucher. Il embrasse les enfants – quelle que soit leur caste.
Incroyable. C’est Gandhi! En proie à une joie mêlée de crainte, le père de Shanti Devi tombe à genoux devant le Mahatma, qui ne tarde pas à lui dire la raison de sa visite: Il veut aider Shanti Devi et sa famille à clarifier la situation, en envoyant l’enfant dans la ville dont elle se souvient.
Le père tente de protester:
– «Je crains, Mahatma, qu’une telle démarche ne compromette l’avenir de ma fille et qu’elle devienne malheureuse…».
– «Mais ne comprenez-vous donc pas», lui répond Gandhi, «que telle est la Volonté de Dieu? Vous ne pouvez empêcher la fillette de suivre son destin. Vous ne pouvez vous opposer à la Loi du Karma, personne ne le peut. Tout est régi par le Karma. Le Karma, c’est la vie même! Ayez toujours le Nom de Dieu sur les lèvres et vous serez soulagé de vos peines.».
La petite intervient alors:
– «Lugdi Devi avait toujours le Nom de Dieu sur les lèvres! Il l’accompagnait partout. Dieu était avec elle quand elle s’est réincarnée. Je m’en souviens bien.».
– «Je comprends», dit Gandhi, en lui caressant les cheveux. «J’espère en savoir plus quand tu seras à Muttra, mon enfant. Mes pensées bienveillantes t’accompagneront. Ce dont on a besoin, comprends-tu, c’est de davantage de Vérité. Ne t’éloigne jamais du Chemin de Vérité, quoi qu’il t’en coûte.»
Avant de les quitter, le chef de la Renaissance indienne prononce trois noms: Necki Ram Sharma, Tara Chand Mathur et Lala Deshbandu Gutpa. Ce sont d’importants personnages de l’Inde nouvelle.
Une demi-douzaine d’autres se joindront bientôt à eux – avocats, journalistes, hommes d’affaire, connus dans l’Inde entière. Ensemble, ils seront bientôt quinze à accompagner l’enfant et ses parents dans le train de Mathurâ. »
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Shanti Devi – Morte en 1925 – Réincarnée en 1926
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L’arrivée à Mathurâ
« Le 15 novembre 1935, une foule considérable les attend à la gare de Mathurâ. À peine arrivée, l’enfant émerveille tout le monde. Car elle reconnaît absolument tous les membres de son «ex-famille». Sur le quai, elle court droit vers un vieil homme – «Grand-père!» – à qui elle demande des nouvelles de son basilic sacré. Et le vieil homme n’en revient pas: avant de mourir, Lugdi lui a en effet confié son basilic sacré!
En tête de l’impressionnant cortège, la «commission d’enquête» entoure la fillette, lui laissant décider librement du chemin à prendre. Elle n’hésite jamais. Dans cette ville où elle n’a en principe jamais mis les pieds, elle va droit vers «sa» maison, qu’elle se rappelle de couleur jaune. Quand ils y parviennent, la maison est blanche… mais les nouveaux occupants ne tardent pas à expliquer: ce sont eux qui ont repeint les vieux murs jaunes en blanc. Tout le monde confirme.
Et ainsi de suite…
Pendant plusieurs jours, Shanti Devi va reconnaître des dizaines de lieux et de personnes, dont … ses parents de l’«ancienne vie», qui vivent encore! Moment d’émotion extrême, tant du côté du couple âgé – qui tremble à l’idée que leur chère fille, décédée si jeune, est revenue sous la forme de cette gamine – que du côté des parents actuels, terrorisés par la crainte que leur enfant ne décide soudain de demeurer auprès de ses «vrais parents». Shanti Devi elle-même souffre affreusement, déchirée comme jamais. Finalement, elle repartira à Delhi avec ses parents «normaux», non sans avoir promis à ceux de Muttra de revenir souvent les voir.
Avec l’ex-mari, les choses pourraient virer au psychodrame.
Il s’est remarié et sa nouvelle épouse ne sait littéralement plus où se mettre. D’une façon générale, Shanti Devi constate que l’homme n’a tenu strictement aucune des promesses qu’il lui avait faites sur son lit de mort, pas même celle de donner au temple de Krishna, pour le salut de son âme, les cent cinquante roupies qu’elle avait patiemment mises de côté et dissimulées sous une lame de parquet, dans une cachette qu’elle était seule à connaître avec son mari, qui avoue avoir utilisé l’argent à d’autres fins. Chaque fois, Shanti Devi lui pardonne, grandissant toujours davantage dans l’estime de ceux qui l’écoutent. Impossible de tout raconter… »
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« Si elle vous intéresse, lisez l’histoire de Shanti Devi, en particulier dans la version rapportée par le journaliste suédois Sture Lônnerstrand.
La suite est belle et grave
Shanti Devi sera officiellement reconnue comme la réincarnation de Lugdi Devi par la «commission d’enquête» (qui multipliera les recoupements entre les faits et les dires de la fillette). Du coup, toute l’Inde parlera d’elle. Elle deviendra momentanément une sorte de star.
Pourtant, jamais, ni elle ni sa famille n’essaieront d’en tirer une seule roupie de profit. Toute sa vie, Shanti Devi demeurera plus que modeste. Une sorte de religieuse.
Tenant – elle! – sa promesse de mourante de ne plus jamais se remarier, elle restera célibataire. Elle poursuivra aussi des études de lettres, de philosophie et de yoga et deviendra une « sainte femme ». Ou plutôt (de son point de vue), elle approfondira le travail d’éveil de Lugdi Devi, elle-même continuatrice d’une quête ancienne de milliers de réincarnations.
À la fin des années cinquante, le journaliste suédois Sture Lônnerstrand lui rendra visite à Delhi et elle acceptera de faire avec lui le voyage jusqu’à Mathurâ, et lui présentera la plupart des personnages cités ci-dessus (seuls les «anciens parents» ne seront plus de ce monde). »
À lire:
– « Shanti Devi, l’enfant réincarnée », Sture Lônnerstrand, éditions Pocket. Voir aussi: Ici,
– « 20 cas suggérant le phénomène de la réincarnation », Ian Stevenson, éditions Sand, 1985. Voir aussi: « 20 cas suggérant le phénomène de réincarnation ». Au sujet de l’ensemble de ses travaux Ian Stevenson aurait dit: «Que personne ne pense que je connais la réponse. Je cherche encore.».
.– « An Inquiry into the Case of Shanti Devi », L. D. Gupta, N. R. Sharma & T. C. Mathur, Internat. Aryan League, Delhi, 1936.
Source: https://www.histoireebook.com/index.php?post/Enquete-sur-la-reincarnation
Sur Wikipédia:
(Traduction de la page anglaise)
« Shanti Devi (11 décembre 1926 – 27 décembre 1987), connue sous le nom de Lugdi Devi (18 janvier 1902 – 4 octobre 1925) dans sa prétendue vie antérieure, était une Indienne qui prétendait se souvenir de sa vie précédente et qui est devenue le sujet de recherches sur la réincarnation. Une commission mise en place par le leader politique indien Mahatma Gandhi a soutenu cette affirmation, tandis qu’un autre rapport du chercheur Bal Chand Nahata l’a contestée. Par la suite, plusieurs autres chercheurs l’ont interviewée et ont publié des articles et des livres à son sujet.
Affirmation de réincarnation
Shanti Devi est née à Delhi, en Inde [1] et, très jeune, elle a commencé à affirmer qu’elle se souvenait de détails d’une vie antérieure. Selon ces récits, alors qu’elle avait environ quatre ans, elle a dit à ses parents que sa véritable maison se trouvait à Mathura, où vivait son mari, à environ 145 km de sa maison de Delhi.
Découragée par ses parents, elle s’est enfuie de chez elle à l’âge de six ans, en tentant de rejoindre Mathura. De retour chez elle, elle a déclaré sans équivoque à l’école qu’elle était mariée et qu’elle était morte dix jours après avoir donné naissance à un enfant. Interrogée par son professeur et le directeur de l’école, elle a utilisé des mots du dialecte de Mathura et a divulgué le nom de son mari marchand, «Kedarnath Chaube». Le directeur réussit à localiser un marchand du nom de Kedar Nath à Mathura qui avait perdu sa femme, Lugdi Devi, sept ans plus tôt, dix jours après avoir donné naissance à un fils. Kedar Nath se rendit à Delhi en se faisant passer pour son frère, mais Shanti Devi le reconnut immédiatement ainsi que le fils de Lugdi Devi.
Comme elle connaissait plusieurs détails de la vie de Kedar Nath avec sa femme, il fut rapidement convaincu que Shanti Devi était bien la réincarnation de Lugdi Devi [2].
Enquête
L’affaire est portée à l’attention du Mahatma Gandhi, qui met en place une commission d’enquête. La commission accompagne Shanti Devi à Mathura, où elle arrive le 15 novembre 1935. Elle y reconnaît plusieurs membres de la famille, dont le grand-père de Lugdi Devi. Elle découvre que Kedar Nath a négligé de tenir un certain nombre de promesses qu’il avait faites à Lugdi Devi sur son lit de mort. Elle est ensuite rentrée chez elle avec ses parents. Le rapport de la commission, publié en 1936, conclut que Shanti Devi est bien la réincarnation de Lugdi Devi [2].
Deux autres rapports ont été rédigés à l’époque. Le rapport de Bal Chand Nahata a été publié sous forme de brochure en hindi sous le nom de Punarjanma Ki Paryalochana. Dans ce rapport, il déclarait que « Quel que soit le matériel qui nous a été présenté, il ne nous permet pas de conclure que Shanti Devi a des souvenirs de sa vie antérieure ou que ce cas prouve la réincarnation » [1].
Cet argument a été contesté par Indra Sen, un dévot de Sri Aurobindo, dans un article publié plus tard [1]. Un autre rapport, basé sur des entretiens menés en 1936, a été publié en 1952 et mis à la disposition des parapsychologues [1].
Plus tard, Shanti Devi ne s’est pas mariée. Elle raconta à nouveau son histoire à la fin des années 1950, puis en 1986, lorsqu’elle fut interviewée par Ian Stevenson et K.S. Rawat. Lors de cet entretien, elle a également raconté ses expériences de mort imminente lors de la mort de Lugdi Devi[1]. Rawat a poursuivi ses recherches en 1987, et le dernier entretien a eu lieu quatre jours seulement avant sa mort, le 27 décembre 1987 [2]. »
Source: https://en.wikipedia.org/wiki/Shanti_Devi
Voir aussi: https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9incarnation
Conclusion
En dépit des détracteurs incapables de ressentir intuitivement et bloqués par la domination de leur propre intellect, cette histoire présente un tel caractère d’évidence naturelle qu’elle est de nature à donner un puissant coup de bélier dans les conceptions matérialistes de plus d’un.
C’est la même chose lorsque, avant même parler de réincarnation, il s’agit déjà de constater la vie de l’Au-delà, en particulier la continuation de la vie après la mort terrestre. Beaucoup pensent qu’en raison du doute général actuellement dominant sur la Terre (même en Inde!), des preuves terrestrement tangibles sont nécessaires pour arriver à convaincre de la réalité de l’existence de l’âme et de la survie après la mort du corps terrestre.
Cela pose la question de savoir s’il est nécessaire de vouloir absolument convaincre des gens qui affirment « On n’a qu’une vie! » et qui, sur la base de cette croyance matérialiste, en concluent, de façon hédoniste, qu’il faut juste en « jouir un maximum », et qui ne connaissent que la matière et veulent rien savoir d’autre! Il est bien connu – et cela ressort aussi déjà des Paroles de Jésus – que les matérialistes ne croiraient toujours rien, même si un Ange en personne arrivait directement du Ciel pour leur proclamer la Vérité. Après coup, ils préfèreraient affirmer qu’il s’agissait d’une hallucination collective et non pas d’un Ange, ou bien auraient encore recours à d’autres faux-fuyants.
Qu’il s’agisse de la vie dans l’Au-delà ou de la réincarnation, les sceptiques trouveront toujours quelque chose à critiquer et à mettre en doute. Il est donc infondé que de vouloir absolument, à ces sempiternels doutants, qui, d’ailleurs, en général, ne demandent rien, fournir des motifs et des arguments devant théoriquement leur permettre de parvenir à la conviction. En un tel domaine, ce n’est, en effet, pas l’intellect qui permet de reconnaître la Vérité et parvenir à la Conviction mais uniquement l’Intuition!
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