La rage de dénigrer
Jamais rien de constructif ne peut résulter de discours de dénigrement, de railleries et de préjudices causés à nos prochains; car chaque genre et chaque manière ne peuvent engendrer que la même chose et ne peuvent aussi attirer que leurs semblables! C’est de là que tout jaillit et que se développe notre destin. Un fruit est toujours de même genre que la semence!
Des êtres «humains» qui déforment adroitement les faits, pour, au préjudice d’autres personnes, leur donner un faux sens, cela existe! Cela s’appelle des calomniateurs! Des êtres «humains» qui inventent des histoires et les répandent dans le but de nuire autrui, cela existe aussi, mais cela ne porte pas le même nom; ceux-là ne s’appellent pas des calomniateurs mais des menteurs. La question se posera pour certains de savoir si la calomnie est moins répréhensible que le mensonge. Pourquoi, selon les Lois d’En Haut, y aurait-il, de ce point de vue, une différence? L’un n’est-il pas tout aussi répréhensible et blâmable que l’autre?
D’un point de vue terrestre, la seule différence c’est que, pour le même but de nuire au prochain, dans un cas le calomniateur attend d’avoir une occasion pour cela, tandis que le menteur ne s’embarrassera pas de vraisemblance et n’hésitera pas à lancer tout de suite des accusations totalement «gratuites». Souvent, si l’occasion lui en est donnée, le menteur deviendra calomniateur. Il est aussi possible que le calomniateur finisse par croire ce qu’il raconte, de sorte qu’il en arrive aussi à mentir «gratuitement»…
L’écrivain français François de La Rochefoucauld a écrit que «l’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu». De même, paraphrasant cela, l’on peut dire que la calomnie est un hommage que le mensonge rend à la vérité.
Et c’est pour cela que la calomnie, se basant apparemment sur des faits réels, est aussi grave que le mensonge. Parce qu’en plus de vouloir nuire à autrui la calomnie veut aussi se donner l’apparence de la vérité. Elle peut donc, parfois et même assez souvent, être encore plus calculée que le mensonge…
En tous cas, calomnie et mensonge – violant, tous deux, le Cinquième Commandement [« Tu ne dois pas tuer »] – sont, tous les deux, des meurtres moraux, tentés ou exécutés, pour lesquels le karma est tout aussi lourd que pour un meurtre physiquement exécuté, et, dans la plupart des cas, même encore plus lourd, parce que les blessures de l’âme sont persistantes.
Notamment, parce qu’en de nombreux cas d’autres personnes aussi sont plongées dans la même (co-)souffrance. En outre, tout préjudice moral, seulement tenté ou exécuté, il est égal qu’il soit justifié ou injustifié, est karmiquement lourd à expier. Ceci devrait être facilement compréhensible, puisqu’un tel acte, en soi, présuppose toujours un caractère malpropre; en effet, un caractère pur, ou même seulement distingué, n’exécuterait pas cela et repousserait de telles pensées, en une saine aversion, loin de soi. La malpropreté sera donc, en de telles choses, naturellement, toujours du côté exécutant, lequel, de ce fait, se donne automatiquement à connaître comme tel.
Il y a une troisième façon de nuire en paroles, orales ou écrites, donnant également lieu à des rumeurs, qui doit aussi être ici examinée, c’est la médisance. La médisance se distingue de la calomnie et du mensonge par le fait que le médisant ne dit que du mal qui est vrai, donc n’invente ni ne déforme rien, du moins pas forcément.
Même si le désir de nuire à d’autres est souvent le même, c’est donc moins grave que la calomnie et le mensonge parce que le médisant, malgré sa passion de nuire, recule devant le fait de mentir. C’est, toutefois, aussi, une lourde faute. En effet – avec la fausse excuse d’être « conforme à la réalité » -, la médisance – qui, en droit public, est généralement appelée « diffamation » – cause aussi énormément de torts.
À l’échelon encore en-dessous des médisants se trouvent les bavards… Les bavards et les « commères » ou « sœurs de café » (en allemand: « Kaffeeschwestern »), bien que, par leur détestable pratique, ils ou elles le fassent aussi, n’ont pas le but spécifique de nuire à autrui; ils ou elles veulent seulement se distraire…
Et même, parfois, aussi, distraire les autres, puisque c’est la « profession » de nombreux « humoristes » que de médire ainsi sur autrui, en particulier sur les célébrités. Inutile d’insister sur le karma qu’ils se font ainsi, sans parler de celui de ceux qui rient de leurs médisances, se moquant ainsi aussi des victimes…
En général, cela se passe, en effet, aux dépens d’autrui, car ces « amuseurs publics » colportent, bien souvent, sous un jour défavorable et rempli de sous-entendus, des informations privées (violant ainsi aussi le Septième Commandement [« Tu ne dois pas voler »] protégeant la propriété d’autrui, dont font aussi partie sa vie privée et sa réputation) de plus non vérifiées vis-à-vis d’autrui et alimentent ainsi les rumeurs, ce qui peut, aussi, même sans intention maligne, causer beaucoup de tort…
.
Ces grandes vérités émises ci-dessus sont d’une aide spirituelle inestimable! Grand Merci!
Ce texte brosse un tableau affligeant de ce besoin – je dirai « presque compulsif » – de se mettre en avant en abaissant autrui de mille et une manières, tel est le sacerdoce du dénigrement dont toutes les formes sont répertoriées dans cet écrit.
Tourner son prochain en dérision est devenu un « art » que bon nombre d’humoristes ont exploité à fond dans de nombreuses salles de spectacles.
Mais, soyons patients, les retours en réciprocité viendront, tôt ou tard, pour peut-être faire réfléchir les requérants sur leurs véritables motivations.
En attendant encourageons ceux qui s’orientent vers l’élévation de la Vie, car cela nous concerne également.
Comme vous le mentionnez dans votre commentaire, ce texte est une aide spirituelle nous permettant de mieux cerner tout ces travers de l’être humain.