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Le don des larmes

par | 15 Août 2025 | Enigmes, Bible, Histoire, Autres Articles, Regards sur le Monde | 0 commentaires

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Le don des larmes

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« Larmes des femmes, l’arme des femmes. »

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« Dieu parle, il faut qu’on Lui répondeLe seul bien qui me reste au mondeEst d’avoir quelquefois pleuré. »

Alfred de Musset« Tristesse »

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Des différentes sortes de pleurs

l’évidence – même s’il a pu aussi exister des « pleureuses » professionnelles » versant des « larmes de crocodile », le fait de pleurer implique normalement (en cas de pleurs sincères) que le pleureur est touché intérieurement. Toutefois, de même qu’il y a deux sortes d’émotions il y a aussi deux sortes de pleurs, les pleurs suscités par les mouvements de l’âme et ceux qui ne résultent que d’épanchements exclusivement sentimentaux.

Le don des larmes

Le « don des larmes » (en latin « gratia lacrimarum » – « donum lacrimarum »), est une notion qui – selon Wikipédia – ferait référence à « l’efficacité des pleurs et des larmes spirituelles dans la prière ». Il s’agit toutefois d’une fausse notion, car, d’une part, en fonction des Lois de la Création, et en particulier de la Loi de la Pesanteur Spirituelle – les larmes, en tant que simple manifestation corporelle, ne peuvent pas être qualifiées de « spirituelles », et, d’autre part, elles ne peuvent avoir aucune « efficacité » dans la Prière (l’efficacité de la Prière dépend exclusivement de sa légèreté et donc de sa pureté) mais témoignent juste vers l’extérieur du bouleversement intérieur de celui ou celle qui pleure.

Celle qui pleure

Bien sûr, il y a des cas particuliers. Par exemple, l’Apparition à La Salette – interprétée par l’église comme étant la Vierge Marie – aurait pleuré devant les deux petits voyants (Maximin Giraud et Mélanie Calvat), ce qui a donné lieu au livre « Celle qui pleure » de Léon Bloy.

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Existe-t-il des « larmes spirituelles »?

En plus des « larmes de sensibilité », provoquées par la tristesse ou la joie, selon le « mysticisme » chrétien, il existerait donc des « larmes spirituelles ». Il y en aurait deux sortes: Les larmes de contrition et les larmes de conversion, telles que, par exemple, l’on peut le voir dans les Confessions de Augustin d’Hippone, «toutes ruisselantes de larmes», selon le mot de Pétrarque. Certes, lors du bouleversement intérieur provoqué par une conversion des larmes peuvent tout à fait être versées, mais l’expression « larmes de conversion » est ambiguë, car les larmes n’ont aucune part à la conversion elle-même; de nouveau elles ne font que témoigner du bouleversement intérieur du nouveau converti.

Quant aux larmes dites « larmes de contrition », qui, si elles sont versées lors d’une prière, sont vues, dans la Tradition chrétienne, et plus particulièrement au Moyen Âge, comme un signe de componction (remords d’avoir offensé Dieu), elles n’ont, elles non plus, aucune part à la contrition elle-même mais ne font, là aussi que témoigner vers l’extérieur du bouleversement animique de celui qui est devenu conscient d’avoir offensé Dieu en transgressant Ses Lois ou Ses Commandements [article privé, nécessite d’être enregistré et connecté].

L’esprit pleure-t-il?

Selon la Tradition religieuse chrétienne, l’humilité et la piété pourraient, elles aussi, générer des larmes. Mais, de nouveau, il ne s’agit que de mysticisme, car, l’esprit lui-même ne pleure jamais. Les pleurs sont toujours une manifestation de l’âme et témoignent donc d’un bouleversement animique ou psychique. Il n’y a donc pas de « larmes spirituelles » mais seulement des larmes avec une cause psychique – vécue au niveau du corps fin-matériel – ou une cause sentimentale, vécue de façon purement terrestre, dans le corps gros-matériel.

Les pleurs de Marie-Madeleine

Bien sûr, le chagrin provoqué par un terrible événement peut aussi générer des larmes. C’est, par exemple, selon la Tradition, ce qui se passe pour Marie-Madeleine, lorsqu’avec les {autres} Disciples, elle vit la crucifixion de Jésus…

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Marie-Madeleine pleure son Seigneur

Marie-Madeleine pleure son Seigneur

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D’où vient la notion de « don de larmes »?

Le concept de « don des larmes » proviendrait de l’Ancien Testament et aussi du Nouveau Testament; l’Église catholique qualifie parfois la vie terrestre de «vallée de larmes», en référence à cette parole se trouvant dans le Livre des Psaumes: «Heureux l’homme qui attend de Vous son Secours, et qui, dans cette vallée de larmes, a résolu en son cœur de monter et de s’élever jusqu’au Lieu que le Seigneur a établi.». Il y aurait donc de bonnes raisons de pleurer lorsque l’on se trouve sur Terre, mais cela n’est pas vrai dans l’absolu – Dieu ne veut pas de souffrances pour Son Peuple! -, mais seulement en conséquence des multiples retours karmiques que les êtres humains s’infligent eux-mêmes tout seuls!

Dans le Nouveau Testament, Jésus pleure par trois fois, et d’autres personnages versent aussi des larmes, comme Marie de Magdala et l’Apôtre Pierre. L’on trouve aussi dans le Sermon sur la Montagne la Parole: «Heureux les affligés, car ils seront consolés.». Cette notion de «don des larmes» sera reprise et développée par les Pères du désert, qui verront dans les larmes une forme réelle de prière. Mais l’expression «don des larmes» n’apparaît pas avant Grégoire le grand au VIe siècle.

Des « saints » pleurant

En se fondant sur leur autobiographie respective, on mentionne parfois des saints de l’Église catholique, comme Ignace de Loyola et François d’Assise qui pleuraient abondamment; le Padre Pio et le Curé d’Ars auraient possédé ce «don». Leurs détracteurs ont vu dans ce «don des larmes» le signe d’une dépression chronique, tandis que leurs fervents admirateurs considèrent, eux, que cela constitue au contraire une preuve supplémentaire de la Présence même de Dieu. Les larmes de saint Augustin cessent de couler pendant toute la période de sa quête dans le manichéisme et le néoplatonisme, mais «l’accueil de la Grâce se fait dans un déluge de larmes, indice du « cœur broyé » de l’être humain qui, dans un même regard, connaît à la fois ce qu’il est et la Miséricorde de Dieu.»

Pourquoi Jésus a-t-Il pleuré?

Un petit Oratoire, sur le Mont des Oliviers, est appelé « Dominus flevit »: Ici, « Le Seigneur a pleuré ». Pourquoi a-t-Il alors pleuré? Le Noyau Divin en Lui a alors annoncé la destruction de Jérusalem, (Matthieu (XXIV, 1-3) et Luc (XIX, 43), laquelle survint effectivement, avec les légions de Titus, quarante ans plus tard. Jésus était un Noyau Divin incarné, mais, comme tous les êtres humains ordinaires, Il avait aussi une âme ou – plus exactement – un corps fin-matériel. C’est donc Son âme qui a pleuré sur la ruine de Jérusalem et non Son Noyau Divin.

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Dominus flevit - Mont des Oliviers

« Dominus flevit » – Mont des Oliviers – Vue sur l’Esplanade du Temple, où ne se trouvent plus que deux Mosquées, dont le Dôme du Rocher

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Voici le passage de l’Évangile de Luc qui est commémoré par le « Dominus flevit »: «Étant ensuite arrivé proche de Jérusalem, et regardant la ville, il pleura sur elle, en disant: « Ah! si Tu reconnaissais, au moins en ce jour qui T’est encore donné, ce qui peut Te procurer la Paix! Mais, maintenant, tout cela est caché à Tes yeux. Aussi viendra-t-il un temps malheureux pour Toi, où Tes ennemis T’environneront de tranchées; ils T’enfermeront, et Te serreront de toutes parts; ils Te renverseront par terre, Toi et Tes enfants qui sont au milieu de Toi, et ils ne Te laisseront pas pierre sur pierre: parce que Tu n’as pas connu le Temps auquel Dieu T’a visitée. »» (Luc XIX, 44).

En d’autres termes, S’adressant directement à Jérusalem, Jésus lui annonce que, du fait qu’elle n’a pas voulu, d’elle il ne restera pas « pierre sur pierre ».

« Jérusalem, Jérusalem, Toi qui tues les Prophètes et qui lapides ceux qui Te sont envoyés! Combien de fois j’ai voulu rassembler Tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu!  Voici que votre Maison vous sera laissée déserte. » (Matthieu, XXII – 27-38).

Une Maison déserte, une ville dévastée, un Temple en ruines déserté. Et {l’Âme de} Jésus qui pleure sur Jérusalem, dont Il voit, par avance la destruction

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Jésus pleure sur Jérusalem

Jésus pleure sur Jérusalem

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Jésus pleura - James Jacques Joseph Tissot

Jésus pleuraJames Jacques Joseph Tissot

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Larmes et âmes

Est-ce un hasard si le mot «âme» est inclus dans le mot «larmes»? Les larmes appartiennent au domaine de l’âme et non à celui du seul esprit. Certes, dans l’âme il y a l’esprit, mais l’esprit seul est inaccessible aux larmes. C’est d’abord le corps fin-matériel qui pleure (l’on ne parle pas ici des larmes sentimentales) et ce bouleversement de l’âme – donc animique ou psychique – se répercute ensuite dans le corps gros-matériel, déclenchant les larmes physiques. Les pleurs correspondent ici à un ré-ajustement des enveloppes, pour qu’elles soient toutes en résonance avec ce que vit l’esprit.

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