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La réincarnation de l’adolescente
décédée
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C’était bien elle, assise sur le rebord de la fontaine de pierre se détachant sur un fond de ciel lumineux. L’eau jaillissante de la source dessinait une succession de cercles qui s’estompaient à la périphérie de l’étendue d’eau pour réapparaître au centre en un rythme harmonieux. Je contemplais cette paisible animation et je ressentis en un éclair la plénitude du mouvement parfait des cycles éternels.
Ma jeune belle-sœur rayonnait. Joyeuse, elle me souriait. Depuis sa mort survenue dix années auparavant nous ne nous étions encore jamais rencontrées en rêve. J’avais souvent pensé à elle avec le regret de n’avoir pas eu le temps de lui apporter toute l’aide voulue dans sa quête naissante de la vérité. Je m’assis à sa gauche, heureuse de la retrouver. Elle posa gentiment sa joue contre la mienne. Toute à ce nouveau bonheur, je lui dis.: «Je vais pouvoir t’apporter ce que je n’ai pas eu le temps de te donner auparavant.»
Je me levai et lui saisis les mains pour la regarder bien en face, car, depuis le début de notre rencontre, je ne parvenais pas à distinguer la partie droite de son visage. J’en compris immédiatement la raison, car cette partie était sans traits, semblable à une tâche d’ombre. Au même instant, je sus intuitivement ce que cela signifiait: ma belle-sœur allait prendre une fois encore un nouveau corps charnel. Elle allait se réincarner sur Terre. Cette impression fut si forte que je m’éveillai aussitôt.
Cette expérience m’avait tant bouleversée qu’au matin je n’en parlai pas à mon mari. J’avais depuis longtemps déjà la conviction de l’existence des vies successives sur Terre. Je préférai cependant conserver le silence, car il m’était difficile d’annoncer un événement si extraordinaire sans “preuves”. Mais… il était prévu que les choses se passent autrement. Dès la nuit suivante, ce fut au tour de mon mari de rêver…
Voici l’expérience saisissante qu’il me raconta plus tard. Il était debout face à une femme enceinte sur le point d’accoucher, dont il ne distinguait pas les traits. Il vit son ventre se fendre du nombril jusqu’au pubis et une enfant nouveau-née sortir de cette enveloppe de chair ouverte. Les images en couleur se succédaient sans qu’un mot ne soit prononcé. Soudain, la jambe droite de l’enfant se sépara de son corps et, déplacée par une main invisible, elle fut déposée dans une coque ovale. Très impressionné, mon mari se réveilla inquiet au petit matin. Il s’en alla à son lieu de travail, sans me parler de son rêve.
Le soir venu, vers 19 h 30, à la maison, il reçut un appel téléphonique de sa mère, qui lui annonça que sa sœur venait d’accoucher, par césarienne, le matin même. Le bébé, une petite fille, avait été aussitôt placé en couveuse. Son visage marquait de la stupeur, il raccrocha le combiné du téléphone et m’apprit que ma belle-sœur venait d’accoucher. Je le sentais sous tension, j’avais l’impression que son cœur battait plus vite. Aussi je lui demandai ce qui lui arrivait. En fait, son rêve de la nuit précédente venait de se superposer à la bonne nouvelle de la naissance. Sa jeune sœur décédée dix ans plus tôt à la suite d’un sarcome et l’amputation de sa jambe droite venait de se réincarner. C’était là, bien sûr, son intime conviction, aussi vraie que la reconnaissance du temps qu’il fait, le matin, quand on ouvre le volet de la fenêtre de la chambre. Il m’informa alors de son rêve extraordinaire, du retour de celle qui avait été sa sœur. Alors à mon tour, je lui racontai le mien.
Il m’écouta et son visage s’illumina. Nous nous regardâmes pendant quelques instants, tant d’informations si inattendues nous étaient données que nous nous demandâmes pourquoi. Nous étions confiants, puisque, très certainement, tout a un sens, comme le laisse pressentir la vie spirituelle. L’avenir nous l’indiquera très certainement le moment venu. Tous deux, nous exprimâmes en une prière silencieuse notre gratitude envers Dieu pour l’annonce de ce retour sur Terre.
Cela fait quarante années que ces rêves nous ont été donnés et la réponse ne nous a pas été donnée précisément. En fait, ce n’est pas tout à fait exact, puisque nous avons pris conscience que nos rêves étaient étroitement associés à deux choses: la première est le lien d’amour vivant qui nous unissait à notre sœur et belle-sœur au cours de sa vie précédente; la seconde est la conséquence naturelle de notre ouverture aux choses spirituelles: l’amour pour Dieu et sa Parole, notre reconnaissance de la vie de l’esprit humain attachée au Saint Esprit, notre volonté d’avancer dans le savoir spirituel.
Depuis lors, nous avons vu grandir cette enfant, atteindre l’âge adulte, étudier, mener une vie de femme. Aujourd’hui, elle est mariée et maman de trois enfants, très impliquée dans la vie familiale, sociale et professionnelle. Nous continuons à partager une véritable affection dans l’estime et le soutien mutuels. Cependant, elle-même n’a jamais encore manifesté d’intérêt marqué pour le spirituel, elle est d’ailleurs loin d’éprouver le besoin d’une quête spirituelle. Ni mon mari, ni moi n’avons jamais évoqué ce rêve car, plus que tout, sa vie lui appartient en propre et nous ne nous sentons pas le droit de forcer quoi que ce soit. Certes, elle connaît nos convictions spirituelles, mais, à ce jour, les choses s’arrêtent là, elle suit sa voie personnelle d’expériences vécues. Ainsi vont les choses de la vie, où chacun de nous y prend part, selon sa sensibilité.
Salem YAHI
– Histoire rapportée –
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Récit vivant d’une belle expérience de réincarnation!
Merci à l’auteur de cet article pour ce récit qui pousse le chercheur sincère à aller plus loin dans sa quête de vérité.