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Savoir ou avoir l’air de savoir?
Arrias – qui sait tout – fait … une rencontre!
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Introduction de la Rédaction
Sur la page « Le droit de mentir » se trouve un commentaire – digne d’un Moraliste – qui mérite de figurer en article.
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Le voici…
A propos du mensonge
A propos du mensonge… «La vérité attend. Seul le mensonge est pressé!».
Ne se délecte-t-on pas de ce «Caractère» de La Bruyère (1645-1696, académicien), ce si charismatique personnage d’Arrias qui met en scène l’un de nos propres et pires défauts!
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Car «L’intellect est plus malin que nous!». Et Arrias en est le virtuose! Il manipule avec doigté tous les leviers du faux-principe pour gonfler un égo avide de reconnaissance: le mensonge en premier lieu, avec des démonstrations magistrales, de la flatterie et de la flagornerie, de l’habileté et de la ruse, du panache et de la séduction…!
Il parade, tel le paon devant sa cour de volatiles, mais lorsqu’il est démasqué ainsi qu’un enfant qui nie avoir trempé ses doigts dans le pot de Nutella mais dont la bouche laisse des traces indélébiles, il esquive magistralement, ce qui aggrave son cas jusqu’à ce qu’un coup fatal lui soit porté!
«Quand le mensonge prend l’ascenseur, la vérité prend l’escalier. Elle met du temps mais finit toujours par arriver».
Ô Arrias, mon semblable, comment vas-tu t’en sortir, maintenant!?
Bruno
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Arrias a tout vu
« Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi; c’est un homme universel, et il se donne pour tel: il aime mieux mentir que de se taire ou de paraître ignorer quelque chose. On parle à la table d’un grand d’une cour du Nord: il prend la parole, et l’ôte à ceux qui allaient dire ce qu’ils en savent; il s’oriente dans cette région lointaine comme s’il en était originaire; il discourt des mœurs de cette cour, des femmes du pays, de ses lois et de ses coutumes; il récite des historiettes qui y sont arrivées; il les trouve plaisantes, et il en rit le premier, jusqu’à éclater.
Quelqu’un se hasarde de le contredire, et lui prouve nettement qu’il dit des choses qui ne sont pas vraies. Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l’interrupteur: «Je n’avance», lui dit-il, «je ne raconte rien que je ne sache d’original: je l’ai appris de Sethon, ambassadeur de France dans cette cour, revenu à Paris depuis quelques jours, que je connais familièrement, que j’ai fort interrogé, et qui ne m’a caché aucune circonstance.».
Il reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu’il ne l’avait commencée, lorsque l’un des conviés lui dit: «C’est Sethon à qui vous parlez, lui-même, et qui arrive fraîchement de son ambassade.».
Jean de La Bruyère, «Les Caractères», 1688.
Exercice Spirituel
Sachant que le vrai Savoir ne peut être que le fruit de l’expérience vécue, bien sûr, de façon anonyme, décrivez en commentaire ci-dessous un être humain observé par vous-même qui « sait tout » et qui ne sait rien.
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« Savoir ou avoir l’air de savoir? »
Le vrai savoir ne peut être que le fruit de l’expérience vécue. Et celui qui dit posséder le savoir ne sait en réalité rien!
Le beau parleur Arrias illustre très bien ce comportement caractéristique du mensonge.