Ecole de l'art de vivre

La Rédemption – Simplicité Naturelle de la Vérité – Par Jean Choisel

par | 11 Mar 2024 | Autres Articles, Enseignements Spirituels, Notions Justes | 0 commentaires

Commentaires récents

  1. "Le royaume intermédiaire" Et cette bonne nouvelle doit inciter tout un chacun à se préoccuper au plus vite des lois…

  2. A Etienne: «Il n’existe pas de droit de mentir.» Dont acte. «C’est l’intention qui compte!» Donc, si l'on a une…

  3. A Cécile Bompoil: "Dans certaines circonstances, je pense que nous pouvons utiliser le mensonge pour survivre…" "Nous pouvons" juste dans…

  4. Il n’existe pas de droit de mentir. «C’est l’intention qui compte!», aussi le fait de vouloir sauver des vies est…

  5. En complément à ma précédente intervention, en tenant compte des faiblesses humaines habituelles, ainsi qu'il est dit, d'une part, que…

  6. Le droit de mentir… Dans certaines circonstances, je pense que nous pouvons utiliser le mensonge pour survivre… Nous ne savons…

  7. Au sujet de la réponse de Francisco de Castro ci-dessus: Il me semble que cette contribution - que je salue…

  8. En ce qui me concerne, les Lois de la Création sont incorruptibles. Un mensonge doit être considéré comme une tromperie,…

Archives

.

La Rédemption

 

Simplicité naturelle de la Vérité

 

Complexité des explications

théologiques

 .

Par Jean Choisel

.

– Extrait –

.

«Dieu créa l’homme à Son Image, mais nous le Lui avons bien rendu.»

– Voltaire –

.

Vis-à-vis de la Simplicité naturelle de la Vérité

(…) Quelle différence avec les recherches compliquées et trop souvent aberrantes de tant de théologiens «professionnels» d’hier et d’aujourd’hui! Précisément parce que les cogitations intellectuelles de ces théologiens sont trop souvent dépourvues de logique, de clarté et de simplicité naturelle, en vue de les faire malgré tout paraître profondes, il leur faut les présenter de manière compliquée. Si fâcheusement compliquée que le lecteur est obligé de se prendre la tête à deux mains en se demandant: «Mais qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire?». Et lorsque, après mûre réflexion, il a enfin compris, il s’aperçoit que leurs explications sont parfaitement incohérentes, parce qu’elles sont illogiques. Or, la Vérité ne saurait évidemment pas se passer de logique ni de cohérence.

Voici seulement quelques exemples caractéristiques de ce qu’il y a d’inintelligible, et, par conséquent, d’inacceptable, dans la dogmatique de la Rédemption de toutes les églises chrétiennes.

Dans un livre récent intitulé «Le meurtre de Jésus, moyen de Salut?» [1](*) – titre dont le point d’interrogation final montre que les théologiens chrétiens ne peuvent plus éviter de remettre en question les réponses qu’eux-mêmes prétendent apporter au problème de la Rédemption – dans ce livre, donc, l’auteur, Nathan Leites, établit un véritable recensement de l’évolution des conceptions successives des théologiens relatives à la Rédemption. Tout au long de son livre, il cite, en effet, à ce sujet, page après page, l’opinion des plus éminents théologiens d’hier et d’aujourd’hui.

Citant un passage de l’ouvrage du théologien Karl Barth, ouvrage intitulé «La Doctrine de la Réconciliation» (tome I, édition «Labor et Fides» – Genève 1966), à la page 131 de son propre ouvrage, Nathan Leites rapporte ainsi la pensée de Karl Barth:

«Notre péché est le sien, le péché de Jésus-Christ. En tant que Fils obéissant du Père, c’est Dieu Lui-même qui l’a fait Sien. Luther n’est pas allé trop loin en posant cette alternative: il faut que notre péché devienne le propre péché du Christ, ou bien nous périrons à jamais. Le commentaire de Luther est juste d’après lequel Dieu le Père a dit à Son Fils: «Sois Pierre le renégat, Paul le persécuteur, le blasphémateur et le violent, David l’adultère, le pécheur qui mangeait le fruit du Paradis, le brigand sur la Croix; en somme, c’est Toi qui a commis les péchés de tous les hommes.». Ainsi, le Christ a dû alors, et a voulu, Se tenir en posture de coupable, le plus grand de tous: brigand, homicide, adultère, voleur, sacrilège, blasphémateur, etc.» (Karl Barth. 1960, pages 261-262.)

Citant encore d’autres théologiens, Nathan Leites rapporte (p. 132): «Pour le pécheur, il ne peut pas y avoir de plus grande Grâce que d’être délivré de son péché». (B. Steffen in «Das Dogma von Kreuz», 1920.)

«Je puis être sûr que le péché n’habite plus en moi, car je sais bien où il réside maintenant: en Jésus. Notre péché n’est plus le nôtre, car il est le péché de Jésus-Christ.» (Karl Barth, opus cit., page 261.)

Celui qui est abandonné est entièrement déterminé par la Volonté du Père qui le charge de cette réalité qu’est «le péché du monde» (Urs von Balthazar, 1969, b. traduction: «La Gloire et la Croix», collection «Théologie», Paris. Aubier. 1975.)

«Celui qui montre du doigt le monde et pense: «Là est le péché!», celui-là indique la mauvaise direction. Celui qui veut savoir où se tient le péché, mon péché et le tien, doit montrer le Christ… Le Christ et le péché vont ensemble  (sic!). Le Christ n’est pas l’homme «pieux» par excellence, mais celui qui porte le péché [2](*). Il le porte et nous en sommes libérés «Du fait qu’Il (Jésus)… est allé à la mort, il a mis fin à notre condition de pécheurs, et par là, il a aboli le péché…» (K. Barth), etc.

Pitié pour Lui!

Moi, je veux bien que l’on m’affirme que: «Il a aboli Ton péché!». Mais lorsque je jette avec honnêteté un regard en moi-­même, je suis bien obligé de constater que je ne suis pas {pour autant} devenu blanc comme neige et qu’il y a encore en moi bien des zones d’ombre et de péché. Il est évidemment séduisant de croire, comme me l’affirment tous ces théologiens, que Jésus a pris sur lui toutes les conséquences de mes manquements, et que je n’ai plus désormais à les assumer moi-même. Et c’est avec cette séduction-là, en utilisant une telle tentation (une tentation, à dire vrai, «luciférienne»!), c’est en faisant scintiller ce miroir aux alouettes que les églises chrétiennes ont recruté, tout au long de l’histoire, des centaines de millions d’adhérents prêts à croire sans réfléchir à une conception aussi rassurante. Aussi «rassurante» que ces mensonges si bienvenus dont j’ai parlé dans le second chapitre de ce livre [NDLR: «Le Christ assassiné»].

Mais, lorsque je veux être sincère avec moi-même, force m’est de constater que croire à une aussi incroyable affirmation ne m’aide nullement à devenir meilleur: au contraire! Puisque Jésus a tout pris sur Lui, pourquoi me fatiguerais-je à lutter encore contre mes tendances négatives? C’est en répandant, durant des siècles, de si funestes notions que les églises dites chrétiennes ont vu considérablement grossir le nombre de leurs fidèles. Il est tellement plus commode de croire à de telles invraisemblances que de faire sur soi-même les efforts pénibles indispensables pour surmonter ses propres travers!

Toutefois, l’invraisemblance et l’illogisme de tels enseignements sont tellement apparents et évidents, que beaucoup d’autres hommes, par centaines de millions également, en furent, au contraire, rebutés. Au terme de réflexions les plus diverses, ils en vinrent à rejeter tous les enseignements chrétiens, y compris ce qu’il y avait de juste et de précieux en eux. Ils les mirent tous dans le même sac et, écœurés, jetèrent le tout à la poubelle et se déclarèrent athées. C’est pour avoir enseigné d’aussi funestes erreurs que, lors du Jugement en cours, les églises prétendues chrétiennes vont être tenues pour co-responsables de l’athéisme contemporain et qu’elles s’effondreront. Car elles ont présenté une Image de Dieu si sottement humaine, si illogique, arbitraire et incohérente, qu’innombrables sont ceux qui rejetèrent en bloc tous leurs enseignements, même les plus précieux, justement, que le Christ vint, par Amour, pour nous enseigner.

On peut trouver, dans de nombreux ouvrages, des exemples de ce rejet du Christianisme de la lettre. On connaît la célèbre conversation entre les deux frères Aliocha et Ivan, dans le roman de Dostoïevski «Les Frères Karamazov». Dans cette conversation, Yvan (auquel Dostoïevski prête ses propres réflexions) avoue douloureusement à son frère: «Cet Univers de Dieu, je le refuse!». Plus loin, il ajoute:

«Je voudrais vous dire que je suis un enfant de ce siècle, un enfant de l’incroyance et du doute. (…) J’ai été, et je suis encore, tourmenté par un besoin de croire, que renforcent encore les raisons que j’ai de ne pas croire. (…) J’irai jusqu’à dire que si quelqu’un me prouvait que le Christ n’était pas dans la Vérité, et que la Vérité se trouve  hors du Christ, je préfèrerais renoncer à la Vérité et rester avec le Christ!».

À de telles douloureuses réflexions, on peut constater que c’est l’incohérence de l’enseignement des églises chrétiennes qui est la cause profonde de l’incroyance contemporaine. De nos jours, rares sont, hélas, les jeunes qui connaissent encore ce tourment métaphysique! Car la plupart ont, très tôt et définitivement, jeté par-dessus bord tout ce qui leur est encore parfois enseigné, parce qu’il leur fallut constater qu’il n’y a effectivement rien à y comprendre. Néanmoins, souvent leur attachement intime au Christ demeure, parce qu’Il est à leurs yeux – et à juste titre – l’Exemple même de l’Amour et de la Bonté, qui font si cruellement défaut à la société matérialiste contemporaine, même lorsqu’elle se prétend «chrétienne».

Voici un autre exemple, relevé dans le livre de Georges Clémenceau, intitulé «Au soir de la Pensée» (Plon éditeur). Il écrit:

«Comment des prêtres intelligents peuvent-ils enseigner que Dieu, pour nous sauver de Ses propres Rigueurs, a eu besoin d’être sacrifié par des criminels, qu’Il fit criminels, et qui seront damnés pour Lui avoir obéi?».

Il est évident que si les enseignements des églises chrétiennes avaient été plus logiques, naturels, objectifs et cohérents, les agnostiques n’auraient pas pu s’en débarrasser d’un simple haussement d’épaule. Et il est non moins évident que, comme je l’écrivais dans le premier chapitre de ce livre, les conceptions spirituelles et morales de ces agnostiques, et les comportements qui en découlèrent, auraient été tout différents de ceux que la plupart adoptèrent.

Voltaire, agnostique s’il en est, et grand contempteur de l’église de son temps, avouait ouvertement son embarras en contemplant le ciel nocturne, dans le distique ci-après:

«L’Univers m’embarrasse et je ne puis songer
Que cette Horloge existe
et n’ait point d’Horloger.».

Il ne lui était plus possible d’écrire le Nom de Dieu à cause de la présentation par trop caricaturale que les religions en ont donné: un dieu «jaloux», vindicatif, arbitraire, cruel, etc. Vraiment par trop semblable à nous pour qu’on puisse encore croire en Lui! On peut ainsi observer que ce sont trop souvent les églises qui ont frustré de la croyance en Dieu beaucoup de ceux qui ne demandaient qu’à croire en Lui!

Dans un autre livre (…) intitulé «L’Affaire Jésus», paru aux Éditions du Seuil en mars 1982 – ce qui semble montrer que l’heure est venue d’une remise en question générale des idées reçues – Henri Guillemin écrit:

««Dieu» est un vocable dont l’usage demande beaucoup de retenue. Rebattu, clamé, hurlé, il engendre vite l’insupportation.» (un néologisme de Flaubert).

Du même Flaubert: «Le mot «Dieu» est «une espèce d’éternuement familier aux ecclésiastiques».

Ayant rencontré beaucoup d’athées dans ma vie, il me fallut me rendre à l’évidence: nombreux sont ceux qui ont rejeté cette caricature de Dieu trop souvent présentée par les églises chrétiennes à cause de ce qu’il y a d’aberrant dans la représentation qu’elles en donnent. Et aussi à cause des comportements trop souvent inqualifiables de certains responsables de ces églises. Beaucoup d’athées ne sont moralement et intellectuellement pas moins honnêtes que tant de prétendus «bons Chrétiens». Car ces derniers ne demeurent attachés à de telles conceptions théologiques erronées que parce qu’elles les arrangent, parce qu’elles les satisfont en les assurant qu’ils seront sauvés s’ils y croient. Et aussi, et surtout, parce qu’elles n’exigent pas d’eux qu’ils fassent sur eux-mêmes l’effort de surmonter leurs faiblesses, Jésus ayant déjà tout pris sur lui pour nous racheter. Cette idée est tellement rassurante qu’on peut parfois oublier de suivre les conseils qu’Il nous donna. Ne suffit-il pas de s’en confesser? Innombrables sont les «bons» Chrétiens qui accomplissent ainsi avec componction leurs devoirs religieux. Mais ils portent en eux une grande hypocrisie!

Les athées reprochent ainsi aux «croyants» leur hypocrisie, tandis que les croyants dogmatiques reprochent leur incroyance aux libres penseurs et aux athées. Ainsi les églises chrétiennes sont-elles co-responsables de la scission du monde en deux blocs antagonistes, prêts à l’affrontement: le monde prétendument «libre» et chrétien et le monde matérialiste athée, que les enseignements et les comportements faussement chrétiens ont rejeté dans l’opposition meurtrière, après que les églises eurent déclenché en eux une réaction de rejet, du fait des erreurs enseignées.

La conséquence du péché et de l’erreur, c’est la mort. On peut désormais clairement le constater: le monde qui se prétend libre et chrétien se prépare, en effet, activement à l’ultime affrontement avec le monde matérialiste athée, affrontement qui va les éliminer tous les deux. Ne survivront (ou ne reviendront par la suite) que ceux qui, à quelque camp qu’ils appartiennent, sont désireux de reconnaître la Vérité et la Justice du Dieu de Perfection. De ce Dieu qui Se prépare à manifester Sa Volonté en faisant récolter à chacun les fruits désormais mûrs de ce que chacun de nous a lui-même semé. Car l’heure du Règlement des Comptes pour le crime jadis commis au Golgotha est à présent arrivée. «Les Moulins de Dieu meulent lentement mais sûrement» assure un vieux proverbe. Mesuré à l’échelle d’une vie humaine, vingt siècles paraissent longs. Mais à l’échelle cosmique, ce n’est qu’un instant. Constatant combien les hommes de son temps, ou bien se méprenaient sur le sens de Ses Paroles «Vous aussi, êtes-vous donc sans intelligence?», ou bien les récusaient, comme le fit le Sanhédrin, le Christ nous en avait pourtant durement averti. Pour s’en convaincre, il suffit de relire, avec les yeux ouverts, tout le chapitre XXIV dans l’Évangile de Matthieu. [3](*)

C’est seulement après ce gigantesque conflit apocalyptique, désormais quasi inévitable, que, dans tous les domaines de la recherche, le champ deviendra enfin libre pour la diffusion planétaire de la Réalité et de la Vérité. Aujourd’hui, dans tous les milieux – y compris dans les milieux ecclésiastiques -, l’hostilité envers la simple et naturelle Vérité est plus puissante que jamais, les faussaires, les sans scrupules et les violents s’étant partout hissé aux leviers de commande. (…) [4](*)

 

==================

Notes:

[1] (*) Note de l’auteur: Éditions du Seuil, mars 1982.

[2] (*) Note de l’auteur: Voir le chapitre IX au sujet de la signification spirituelle véridique qu’il convient de donner à l’expression biblique «L’Agneau de Dieu Qui porte le péché du monde».

[3] (‘*) NDLR: Voir aussi « Sacrifice ou meurtre? – D’Abraham au Golgotha », par Ernest Schmitt.

[4] (*) NDLR: Voir aussi: « Qui a tué Jésus? ».

 

« Simplicité naturelle de la Vérité – Complexité des explications théologiques. »
– Extrait du livre « Le Christ assassiné » de Jean Choisel.

.

Jésus Enseignant

Jésus Enseignant

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *