Ecole de l'art de vivre

Le doigt de la Femme – Par Victor Hugo

par | 20 Jan 2024 | Femme Famille et Foyer, Poèmes, Eveil Spirituel | 1 commentaire

Abonnez-vous à notre infolettre

Fil Telegram

Réseaux Sociaux

Articles récents

  1. "A quoi pourrait spirituellement nous servir la connaissance de l'avenir?" De par les lois de la création une notion de…

  2. "Mariage pour ........ la Vie." L'amour véritable entre deux êtres humains qui s'unissent dans le mariage ne peut que les…

  3. La question la plus ardue, en ce qui concerne la signification, est la mécanique quantique. Richard Feynman, le plus "calé"…

  4. "La Dernière Chance" La Lumière brille par Sa Patience dans l'attente des œuvres de l'esprit humain, mais, un jour, tout…

  5. Heureusement, l'Amour Divin est d'un Genre tellement différent de l'amour humain qu'Il voit encore des possibilités de Salut là où…

.

Le doigt de la Femme

.

Dieu prit sa plus molle argile
Et son plus pur kaolin,
Et fit un bijou fragile,
Mystérieux et câlin.

Il fit le doigt de la femme,
Chef-d’œuvre auguste et charmant,
Ce doigt fait pour toucher l’âme
Et montrer le firmament.

Il mit dans ce doigt le reste
De la lueur qu’il venait
D’employer au front céleste
De l’heure où l’aurore naît.

Il y mit l’ombre du voile,
Le tremblement du berceau,
Quelque chose de l’étoile,
Quelque chose de l’oiseau.

Le Père qui nous engendre
Fit ce doigt mêlé d’azur,
Très fort pour qu’il restât tendre,
Très blanc pour qu’il restât pur,

Et très doux, afin qu’en somme
Jamais le mal n’en sortît,
Et qu’il pût sembler à l’homme
Le doigt de Dieu, plus petit.

Il en orna la main d’Eve,
Cette frêle et chaste main
Qui se pose comme un rêve
Sur le front du genre humain.

Cette humble main ignorante,
Guide de l’homme incertain,
Qu’on voit trembler, transparente,
Sur la lampe du destin.

Oh! dans ton apothéose,
Femme, ange aux regards baissés,
La beauté, c’est peu de chose,
La grâce n’est pas assez ;

Il faut aimer. Tout soupire,
L’onde, la fleur, l’alcyon;
La grâce n’est qu’un sourire,
La beauté n’est qu’un rayon;

Dieu, qui veut qu’Eve se dresse
Sur notre rude chemin,
Fit pour l’amour la caresse,
Pour la caresse ta main.

Dieu, lorsque ce doigt qu’on aime
Sur l’argile fut conquis,
S’applaudit, car le suprême
Est fier de créer l’exquis.

Ayant fait ce doigt sublime,
Dieu dit aux anges: Voilà!
Puis S’endormit dans l’abîme;
Le diable alors s’éveilla.

Dans l’ombre où Dieu se repose,
Il vint, noir sur l’orient,
Et tout au bout du doigt rose
 Mit un ongle en souriant.

.

Victor Hugo

.
.

 

Beauté - Portrait de jeune femme et fleurs - F. Abderrahim

Beauté – Portrait de jeune femme et fleurs – F. Abderrahim

1 Commentaire

  1. MAZOMBWE MUTENGO PASCAL

    Merveilleux!

    Réponse

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *