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 «Die Rache ist Mein.»

 «Ich will vergelten.»

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« La Vengeance est Mienne »

« Je veux rétribuer »

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Par August Manz

 

– Extraits –

 

«La Vengeance est Mienne, Je veux rétribuer.» – C’est ce qui est écrit dans le 5ème Livre de Moïse au chapitre XXXII [Deutéronome 32-35]. Et on lit au chapitre XII de l’Épître de {l’Apôtre} Paul aux Romains:

 

«Ne vous vengez pas vous-mêmes, mes bien-aimés, mais laissez agir la Colère de Dieu, car il est écrit: «La Vengeance est Mienne, Je veux rétribuer», dit le Seigneur». —

 

L’on sait que l’étude des religions comparées cherche à établir une opposition entre la Notion de Dieu dans l’Ancien Testament et celle {se trouvant} dans Nouveau Testament. Jéhovah, le Dieu des Juifs, est perçu comme un Dieu de Vengeance, un Dieu rigoureux et coléreux, dont le genre spécifique est censé avoir trouvé son expression fondamentale dans la Parole rapportée par Moïse: «La Vengeance est Mienne, Je veux rétribuer!».

 

Mais le Dieu du Nouveau Testament est, par contraste, un Dieu de l’Amour Qui pardonne, Lequel, en toute logique, exige également des êtres humains l’Amour qui pardonne, tel qu’Il le donne. «Aime Ton prochain comme Toi-même» est présenté comme le fondement de la Religion chrétienne.

 

(…) Nous a{vons} (…) la Connaissance qu’une opposition ne peut pas exister entre le Dieu de l’Ancien Testament, Qui a été révélé aux êtres humains par les Prophètes, et le Dieu {à partir} Duquel Jésus est venu vers les êtres humains, en tant que Partie {de Lui}, en tant que Son Fils né en Lui. Et qu’aucune opposition ne pourrait exister. Car Dieu est éternellement identique à Lui-même.

 

Jésus a aussi expressément souligné:

«Ne croyez pas que Je sois venu pour abolir la Loi ou les Prophètes. Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. Car Je vous le dis, en Vérité, tant que le Ciel et la Terre subsisteront, il ne disparaîtra pas un seul iota ou un seul trait de lettre de la Loi, jusqu’à ce que tout cela soit arrivé.» (Matthieu V, 17). –

 

De toute éternité, Dieu est la Perfection. C’est pourquoi, la moindre variation n’est pas possible dans les Lois de la Création. Or, ce serait le cas si tout qui se produit avait dû d’abord se former et se développer d’après le principe de la Vengeance, puis, depuis la Venue du Fils de Dieu, selon le Principe de l’Amour. Les diverses conceptions et interprétations, ce sont uniquement les êtres humains qui ont tenté de les introduire. Et avec elles, ils se sont égarés. Car, dans tout ce qui se produit dans la Création, ne se manifeste uniquement que l’éternellement identique à elle-même et parfaite JUSTICE DE DIEU.

 

Celle-ci trouve son expression et sa répercussion tout autant dans la Vengeance que dans l’Amour, en fonction de la façon d’agir des êtres humains. La Loi de la Création régissant l’Effet de Réciprocité apporte vengeance et châtiment, ainsi qu’Amour et Pardon, selon ce que l’être humain a lui-même semé.

 

Compte-tenu de cette Connaissance fondamentale, nous voulons aujourd’hui tenter de pénétrer plus profondément dans la signification des paroles de la Bible: «La Vengeance est Mienne, Je veux rétribuer.». – –

 

Les êtres humains ont peu à peu tellement déformé et rendu unilatéral le concept de «vengeance», dans une évolution détournée du bon chemin, que nous nous sommes accoutumés à la comprendre comme la Loi du Talion, c’est-à-dire des représailles apparemment déclenchées par une offense personnelle et par une blessure personnelle, ou par un mal véritablement enduré.

 

Que cette notion ne puisse, en aucun cas, être associée avec la Parole de la Bible initialement rapportée par Moïse est évident. Dieu Se dresse tellement loin au-dessus des vermisseaux terrestres formant l’humanité, qu’Il ne peut, sous cette acception, être question d’une vengeance, suite à une offense personnelle ou à une transgression. Absolument rien ne peut parvenir {jusqu’}à Lui, serait-ce la pire ignominie que les êtres humains commettent. Ce qu’ils font de mal ne peut et ne doit se répercuter que sur les êtres humains eux-mêmes.

 

La notion de Vengeance d{ans l}es paroles de la Bible ne peut être interprétée que dans le fait que là où il y a du mal, il doit être compensé par du mal [1] dans un événement conforme aux Lois naturelles tel que voulu par Dieu. Mais non pas consécutif à une soif de vengeance personnelle, {non pas suite à} une colère personnelle de Dieu, ainsi que les êtres humains l’ont naïvement supposé.

 

(…) Nous savons bien que Dieu n’intervient pas du tout personnellement et directement dans toutes les préoccupations humaines, petites ou grandes, les guerres, la misère, ni davantage dans tout ce qui est terrestre. Il n’exerce donc ni vengeance ni représailles dans cette acception personnelle pour les méfaits des êtres humains, qu’ils soient graves ou bénins.

(…)

 

C’est pourquoi le mal doit être rétribué par le mal, mais aussi le Bien par le Bien, que ce soit chez l'{être humain} individu{el} ou chez des peuples entiers, et finalement pour l’humanité en général.

 

C’est pour cela qu’il est dit dans la Bible, au même emplacement, dans Moïse:

 

«Car le Seigneur dirigera Son Peuple et Il étendra Sa Miséricorde sur Ses serviteurs».

 

Ses serviteurs sont toutefois ceux qui agissent selon la Volonté du Seigneur et qui vivent selon la Loi. (…)

 

Dieu n’a aucunement besoin de se préoccuper personnellement de Vengeance et d’Amour. Car Ses Lois agissent automatiquement et Son Œuvre est sans lacune.

 

La Loi de l’Effet de Réciprocité apporte aux mauvaises actions vengeance et rétribution lors d’un événement inévitable et incorruptible, avec un déroulement inébranlable du processus, mais à la bonne action, il apporte Amour et Récompense. Et cela autorise même le malfaiteur qui, dans un bon vouloir sérieux, se détourne de la mauvaise action antérieure, à trouver Grâce et Rémission au moyen de cette même répercussion selon les Lois. «Il étendra Sa Miséricorde sur Ses serviteurs.» – mais non pas dans une Bonté arbitraire, mais, au contraire, dans la juste conséquence et répercussion de leur propre action.

 

«La Vengeance est Mienne, Je veux rétribuer», révèle donc à l’humanité le caractère irrévocable de la Loi de {la} Compensation, que ce soit sous l’angle de la récompense ou celui de la punition, Loi qui repose dans la Volonté de Dieu et qui a été déposée par Lui dans la Création, et qui est obligée de se répercuter en tant que conséquence de l’impératif absolu émanant de chacune des Lois Divines de la Nature, et qui est conditionné par la Perfection de Dieu.

 

Et puisque cette absolue nécessité d’une compensation repose dans la Volonté de Dieu, est voulue par Dieu, puisque aucun être humain ne peut échapper à cette compensation, cette Parole de Dieu a été donnée à l’humanité: «La Vengeance est Mienne, Je veux rétribuer.».

 

Alors, lorsqu’il est dit dans les Psaumes:

 

«Seigneur, Dieu à Qui appartient la Vengeance,»
«Dieu à Qui appartient la Vengeance, fais luire Ta Magnificence.»
«Le Seigneur est ma Protection, mon Dieu est le Refuge de ma confiance.»
«Et Il leur rendra la pareille de leur iniquité, et ils seront anéantis par leur méchanceté;»

«Le Seigneur notre Dieu les anéantira.»

 

il ne s’agit ici que d’une expression naïve de la confiance en l’Action absolue de la Loi de {la} Compensation, qui doit puissamment répercuter la Justice de Dieu sur le malfaiteur.

 

Ainsi, nous avons maintenant reconnu que Dieu n’est pas plus un Dieu partial de Vengeance et de Colère qu’un Dieu d’Amour et de Pardon. Par contre, Il est de toute éternité le Dieu de Justice.

(…) – –

 

À partir de cette connaissance intime de la nécessité, selon les Lois naturelles, que chaque action trouve une rétribution appropriée, l’humanité aurait toujours dû tirer une conclusion dont l’Apôtre donne une claire et évidente expression dans son Épître aux Romains, lorsqu’il écrit:

 

 «Ne vous vengez pas vous-mêmes, mes bien-aimés,

    mais laissez agir la Colère de Dieu.». – –

 

La vengeance n’est pas l’affaire de l’individu, il ne doit pas personnellement exercer de représailles pour un tort ou un mal subi – il ne doit pas, dans une soif de vengeance, rendre coup pour coup. Non, il doit laisser le Châtiment à la Colère de Dieu, à Sa Vengeance; en d’autres termes, cela signifie ainsi que nous l’avons maintenant compris, qu’il ne doit pas intervenir dans le cours des événements conformes aux Lois de la Nature, événements dépendant de l’Effet de Réciprocité. L’être humain, en tant qu’individu, n’est pas appelé à jouer le rôle de juge sanctionnant le prochain. Ce faisant, il prétendrait à quelque chose à quoi il n’est pas destiné. «Ne jugez pas, afin de ne pas être jugés» a recommandé Jésus. C’est pourquoi la vengeance personnelle incombe d’autant moins à l’individu pour tout tort subi quel qu’il soit. –

 

«Car avec le genre de jugement que vous utilisez vous serez jugés, et avec la mesure avec laquelle vous mesurez vous serez mesurés.» (Matthieu VII, 2)

 

Ici, par cet Avertissement dans le Sermon sur la Montagne au sujet de l’inévitable déroulement de la Loi de l’Effet de Réciprocité, Jésus parle de la Rétribution. En mettant en évidence le fait que, sous aucune forme, l’être humain ne doit juger son prochain, que ce soit en paroles ou en actes, ni avec la langue par la diffamation, ni avec la main par de vilains actes. Et comme il ne doit pas lui-même juger, il n’est, bien évidemment, pas autorisé à se venger, dût-il encore subir du mal de la part de son prochain. Sinon, il s’expose à son tour à l’inévitable rétroactivité d’une nouvelle rétribution qui s’effectuera alors sur lui-même, œil pour œil, dent pour dent; tandis que, sans son intervention, seul le malfaiteur aurait été touché. «La malédiction de la mauvaise action, c’est qu’elle doit constamment engendrer le mal.»

 

L’expérience purement terrestre qui se manifeste là ne découle que des fausses attitudes antérieures d’êtres humains qui se sont arrogé à eux-mêmes la vengeance, au lieu de l’abandonner à l’Action de la Loi Divine de la Rétribution. Grâce à la bonne compréhension de la Parole de Dieu au sujet de la vengeance, chaque mauvaise action devrait plutôt apporter à la personne concernée la bénédiction de la reconnaissance, il reconnaît que le mal qui le frappe, l’injustice {apparente} qui lui est infligée ne l’atteignent que dans un événement {s’effectuant} en fonction la Volonté de Dieu, comme la répercussion d’une faute antérieurement commise, comme une récolte de ce qu’il a lui-même autrefois semé. Et que le mal et la souffrance doivent servir à favoriser sa maturité dans le cours de son évolution, et à faciliter le rachat de son karma.

 

C’est pourquoi chaque être humain devrait joyeusement prendre sur lui tout mal qui le frappe et, en le supportant de la bonne manière, véritablement se libérer de ses dettes et de son karma. Et ne pas se charger d’une nouvelle faute à cause de la vengeance personnelle. Alors, il ne pèserait sur l’acte mauvais plus aucune malédiction pouvant à nouveau engendrer le mal, mais il en découlerait que le bien et la bénédiction.

 

Il s’ensuit que, lors de tout événement, en acquérant la bonne attitude (…), tous les êtres humains sont capables de réellement faire en eux l’expérience de la Parole de Dieu.

 

Et ainsi, il leur serait également tout à fait facile de saisir de la bonne manière la Parole de Dieu au sujet de la vengeance, et de vivre en fonction {de cela} – par l’abandon de toutes représailles vengeresses.

 

Mais, de plus, celui qui dort et est déjà suffisamment mûr au point qu’il se préserve d’une vengeance personnelle, celui-là peut pourtant agir faussement s’il ne le fait pas à bon escient. Jésus a bien prêché: «Aime Ton ennemi». Et, bien sûr, le renoncement à la vengeance doit provenir de l’Amour du prochain, lequel ne cesse pas devant l’ennemi. Toutefois, nous savons également (…) que le véritable Amour est {fait}, pour une grande part, {de} Sévérité.

 

Celui qui, par conséquent, renonce à la vengeance pour un mal subi doit également témoigner d’une rigoureuse Justice envers le malfaiteur, envers l’ennemi. Un pardon par faiblesse n’est pas de mise, pardon provenant d’un pharisaïsme prétentieux, qui se drape dans l’indulgence coupable de l’amour {soi-disant} chrétien envers le prochain. L’on ne doit pas susciter chez l’ennemi la conscience qu’il a échappé à un coup mérité suite à une incompréhensible indulgence de son adversaire, cela ne ferait seulement que renforcer et exciter le malfaiteur dans son ignoble comportement, et, par cette complaisance humaine, à le conduire à pêcher encore. Il poursuivrait alors ses mauvais agissements, encore et toujours, et par là-même il glisserait toujours plus avant sur la voie de l’injust{ic}e et de la perdition.

 

Par un tel comportement envers un malfaiteur, un être humain se chargerait lui-même d’une faute et il serait co-responsable de sa chute.

 

Par contre, lorsque l’on cherche avec Sévérité, là où cela est possible, à influer par la contrainte sur celui qui agit mal, pour le faire venir à la reconnaissance par lui-même de la Fonction de Réciprocité en cours, et donc au revirement, ainsi l’être humain agira de la façon voulue par Dieu, car il se sera correctement inséré dans les Lois Divines. – –

 

Ce qui arrive dans la Création se réalise tel que voulu par Dieu, dans l’invariable répercussion des Lois Divines. La Loi de la Rétribution œuvre en sanctionnant et en récompensant, au cours de toute l’existence humaine, à chaque action humaine. Ici aussi, les écueils de la Parole de Dieu sur la Vengeance du Seigneur sont ardus, ainsi que nous en avons maintenant pris conscience. Mais celui qui accueille en lui la Parole de vivante manière évitera également ces écueils, et il saura ce qui est écrit dans {le Livre de} Job, au chapitre 34:

 

 «Dieu donne à l’être humain selon ce qu’il a mérité

   et Il rétribue chacun selon ses œuvres.».

 

Et il saura, lui aussi, que Dieu a pitié de lui.

 – Traduit de l’allemand. –

 

Note de traduction:

[1] «Übel»: «mal», «mauvais».

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Justice et Vengeance Divines poursuivant le crime - Pierre Paul Prudhon

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