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Les Germains
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Pendant des millénaires bruirent les vagues de la mer au-dessus de l’endroit où la fière Atlantide s’était jadis élevée. Il ne vivait plus personne qui savait quelque chose d’elle, qui aurait {encore} pu rapporter quelque chose la concernant.
Puis vint l’Heure où, sur l’Ordre de Dieu, les eaux reculèrent et, à cet endroit, un nouveau Pays s’éleva du désert liquide. Virginal était le sol qui émergea de la mer, encore aucun pied humain ne l’avait jamais foulé… Affairés, les Entéaux allaient ça et là, pour apporter de l’ordre dans le chaos des rochers, du sable et des éboulis. Ils frayaient aux eaux ruisselantes des chemins et, grâce à leurs soins, des forêts vierges [1] géantes croissaient à partir du sol humide arraché à la mer.
Cela dura longtemps jusqu’à ce que, de nouveau, des êtres humains surgissent et s’établissent le long des cours d’eau. Ils étaient plus petits de taille que les Atlantes, mais vigoureux et fortement bâtis. Leurs cheveux, que, pour la plupart, ils laissaient souvent pendre, étaient blonds ou roux, {et} leurs yeux bleus foncé. Ils n’avaient plus aucun souvenir du fait qu’ils avaient, autrefois, déjà séjourné sur Terre, qu’ils avaient sombré avec l’Atlantide, {ils} ne savaient plus rien de l’Atlantide elle-même.
Mais en eux, les anciens Érariens[2], sommeillait encore le Savoir de Dieu et, comme dans les temps anciens, ils étaient encore capables de voir les entéaux et d’avoir des relations avec eux. Toutefois, à présent, ils n’étaient plus les seigneurs qui pouvaient s’assujettir [3] les aides volontaires. Au contraire, ils considéraient les entéaux comme supérieurs et les craignaient même, particulièrement les géants qui, de loin en loin, de nouveau, resurgissaient dans les forêts vierges.
Les géants, qui avaient souffert sous la domination des Érariens, ne voulaient plus rien avoir à faire avec les êtres humains, et comme ils remarquaient que les nouveaux êtres humains les craignaient, ils utilisaient cela, ainsi que les animaux, qui attaquent là où ils flairent la peur.
Ainsi donc, un mécontentement permanent régnait entre les Germains et les géants, jusqu’à ce que, pour finir, le Guide entéallique des Géants les appelât dans une autre contrée de la Terre.
Les Nains, par contre, étaient les maîtres d’enseignement [4] des êtres humains et les instruisaient en toutes sortes de travaux artisanaux, particulièrement le traitement de minerais dans la fabrication d’armes et de boucliers.
Les Guides des Entéaux se montraient aussi fréquemment aux êtres humains. Ils furent, par ceux-ci, {tout} d’abord, plutôt ressentis comme supérieurs: on les tenait pour des Dieux. Les êtres humains les adoraient et leur offraient des sacrifices, ou bien pour leur témoigner, reconnaissants, leur Amour, ou bien aussi afin de se les disposer favorablement, lorsqu’ils craignaient leur puissance.
Le plus élevé de ces Dieux était Odin, ainsi que son Nom était exprimé dans le Sud de la Région [5] germanique, ou Wotan [6], ainsi que les Germains du Nord l’appelaient. De son Château-Fort, le Walhalla, trônant au-dessus des nuages, il dirigeait le destin des Peuples. Là pouvaient entrer les héros tombés pour une bonne cause sur le champ de bataille, le Walstatt [7]. Les Walkyries les conduisaient, après le combat, au Walhalla.
Au début, les Germains savaient encore qu’au-dessus d’Odin et de tous les autres Dieux trônait un Saint Être, Qui demeurait invisible mais Auquel le Monde entier était soumis. Ils l’appelaient: « Omni-Père » [8], et Le priaient à cause de Sa Sainteté. Le Soleil, dispensateur terrestre de Lumière, était Son Œil, disaient-ils, qui, bienveillant et doux, dispensant la Bénédiction et vivifiant, mais aussi pénétrant tout et éclairant les ténèbres, regardait en bas vers Ses Créatures.
Les époques ultérieures ne surent plus rien de ce Secret sacré, de cette « Wihinei » (Divinité), ainsi que les Germains appelaient le Savoir de la Chose Sacrée. Autour de Wotan se tissèrent, peu à peu, d’innombrables légendes, beaucoup d’erreurs s’y insinuèrent et, pour finir, l’on confondit {l’}Omni-Père et Wotan, et l’on tint les Deux pour le Même.
Maintenant, le Soleil était l’œil de Wotan. Mais où était donc son second œil? Il devait l’avoir perdu. Et {c’est ainsi que} naquit le conte {selon lequel} il avait abandonné son deuxième œil pour une boisson {à base} de Mimirs, de la Source de Sagesse du Géant. Mais en tant que Dieu, Wotan n’avait besoin d’acheter aucune Sagesse! Il avait et a {toujours} deux yeux, mais lorsque les êtres humains le voient, il a, la plupart du temps, tiré un lambeau de nuage devant la moitié de son visage, afin qu’ils puissent supporter sa vue. Aucun mortel n’a jamais vu plus d’un œil chez Wotan.
De la même manière, de nombreuses Wihinei des Germains furent, par leurs descendants, falsifiées et corrompues.
A côté de Wotan, mais pas aussi puissant que lui, se tenait Donar ou Thor, le Dieu du Tonnerre à la barbe rousse, le Guide des esprits de l’Air [9]. Quand il tonnait et faisait des éclairs, alors il arrivait, à la suite de cela, que Donar, en colère, jetât son marteau, qui, toujours à nouveau, revenait à lui, et que sa barbe rousse flottât dans les airs.
Bénissant{e} s’avançait Nertha, ou Hertha [10], la Mère de la Terre, à travers les prairies. Elle veillait à ce qu’il ne soit pas fait de mésusage des fruits des champs. Ses yeux étaient bleus comme la fleur de lin [11]: c’est pourquoi elle aimait particulièrement cette plante et protégeait les fileuses appliquées. Hertha, appelée Holle en maintes régions, était la Guide des elfes et des esprits des arbres [12], elle pourvoyait à la fertilité dans la Nature.
Le Combat était l’élément de vie des Germains, c’est pourquoi ils devaient aussi avoir un dieu de la guerre; car ils ne pouvaient penser à aucun combat sans Guidance divine. Aussi se créèrent-ils le personnage de Tyr ou Tiu, qui ne pouvait avoir qu’un bras, le bras du Glaive. Se couvrir avec le bouclier, le Dieu devait le dédaigner, aussi le second bras était-il superflu. Ils le nommaient, par conséquent, aussi, le « Dieu manchot ».
Un {vrai} Personnage de Lumière était Baldur ou Freyer, le Guide des Esprits de Lumière. Sans lui n’était aucune vie possible, d’où la légende de sa mort et {de sa} résurrection.
Sa contre-image [13] était Loki [14] ou Loge, le sombre, méchant dieu, en lequel nous reconnaissons Lucifer.
La vie entière des Germains était étroitement unie à leurs Dieux, c’est aussi pourquoi chaque jour était {con}sacré à l’un des Dieux. Dimanche était le jour du Plus-Haut-de-Tous [15], qu’ils n’osaient pas nommer. Aussi appelaient-ils le Jour d’après Son Œil. Lundi était consacré à la Lune, que les Germains considéraient comme le Guide des âmes décédées. Mardi était le jour de Tiu ou Ziu; Mercredi, le jour de Wotan (encore à reconnaître en anglais: Wednesday); Jeudi le jour de Donar [16], Vendredi le jour de Frigg [17], appelée ainsi comme l’épouse de Wotan.
Saints étaient les Dieux des Germains, c’est pourquoi ils ne se faisaient aucune image d’eux, et aucun Temple ne leur paraissait assez digne pour les y vénérer. Leurs Services-des-Dieux [18] avaient toujours lieu à l’air libre, dans des Bois [19] sacrés, sur des Sommets de Montagnes, à des Sources pures.
En provenance de leur ancien Savoir, ils érigeaient les Lieux du Culte exactement comme ils l’avaient fait en Atlantide. Où il n’était pas possible de trouver des pierres géantes en nombre suffisant, l’on plantait des buissons en cercle, de préférence des genévriers. Le Service du Culte était effectué par des prêtres et des prêtresses, cependant que les femmes occupaient la place la plus élevée; car elles pouvaient prédire l’avenir et distinguer la Vérité du mensonge [20].
Des sacrifices d’animaux étaient offerts, et quand le sang de la bête-de-sacrifice avait coulé sur la pierre-de-sacrifice jusqu’à la terre et avait, de ce fait, abreuvé celle-ci de la Bénédiction de Dieu, la bête était, en tant que saint Acte-du-Culte, consommée en commun.
Ainsi que les Érariens l’étaient jadis, les Germains étaient étroitement liés à la Nature, de laquelle ils puisaient leur Savoir des Lois Divines, qui vibraient en eux, dans lesquelles ils vécurent aussi longtemps qu’ils demeurèrent libres des influences étrangères. Une profonde dévotion leur était propre, une dévotion qui ne s’exprimait pas en paroles, mais, au contraire, pénétrait leur action. Courage et Fidélité, Sincérité, Amour de la Patrie et Hospitalité étaient, pour eux, des Vertus évidentes. L’une naissait de l’autre.
La femme jouissait de la plus haute considération [21]. Les hommes partant à la chasse et à la guerre voyaient en elle la Gardienne et Gouvernante [22] du Foyer [23] natal, qui leur était sacré, Ils voyaient aussi la mère en elle, aussi bien la leur propre que la mère de leurs enfants, et la Maternité leur était sacrée.
Et la femme germanique méritait sa haute position. Pures étaient ses mœurs, joyeuse et appliquée, elle œuvrait dans la maison, cherchait de toutes les manières à accroître son Savoir, afin de pouvoir en instruire les enfants. Pleine de force elle s’avançait, droite était sa démarche, son vêtement enveloppait le corps entier. Jamais elle ne prenait part aux banquets [24] des hommes ni à des fêtes bruyantes.
– Extrait de « Les Germains » -.
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Notes:
[1]« Urwälder »: « forêts-originelles/primitives », « forêts-vierges ».
[2]Note de l’éditeur: Le mot « Aryen » vient de l’atlante « Erarien« …
[3]« dienstbar machen »: « s’assujettir ».
[4]« Lehrmeister »: « maître(s)-d’enseignement », « instructeurs ».
[5]« Gau »: « District », « Région ».
[6]« Wuotan »: « Wotan ».
[7]« Walstatt »: « champ-de-bataille ».
[8]« Allvater »: « Omni-Père ».
[9]« Luftgeister« : « esprits-de-l’Air »; à noter que la désignation d' »esprits » est ici au sens large, car, en réalité les « esprits » de l’Air sont des entités, des entéaux!
[10]à noter la ressemblance entre « Hertha » et « die Erde » [« la Terre »].
[11]« Flachs »: « lin », « chanvre ».
[12]« Baumgeister« : « esprits-des-arbres »; à noter que la désignation d' »esprits » est ici au sens large, car, en réalité les « esprits » des arbres sont des entités, des entéaux!
[13]« Gegenbild »: « contre-image », « pendant ».
[14]Note de l’éditeur: L’on trouve aussi ce mot dans les les livres de Roselis von Sass.
[15]« Allerhöchst(en) »: « Plus-Haut-de-tous ».
[16]« Donnerstag »: « Jour de Donner/Donar », « Jour-du-Tonnerre », « Jeudi ».
[17]En anglais « Friday ».
[18]« Götterdienst »: « Service-des-Dieux ».
[19]« Hain(en) »: « Bosquets/Bois Sacrés ».
[20]« La féminité, du fait de son ressenti plus fin, a la faculté de distinguer, avec une certitude infaillible, ce qui appartient à la Lumière et pour quoi il y a encore un espoir, de ce qui demeure effondré dans les ténèbres, sans espoir de Salut, et doit, avec elles, aller par le fond, selon la Sainte Volonté de Dieu! »
[21]« Achtung »: « attention », « estime », « considération ».
[22]« Verwalterin »: « Administratrice », « Gérante », « Gouvernante ».
[23]« Herd »: « Foyer », « Âtre » (différent de « Heimat »).
[24]« Gelage(n) »: « festin(s) », « banquet(s) ».
– Source: « Les Germains ». –
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