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L’être humain peut-il voir Dieu
en Face?
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Souvent, lors des cérémonies d’inhumation, l’on entend le prêtre célébrant dire que le défunt (par ailleurs souvent encore affligé de quelques défauts) est maintenant assis « à côté de Dieu ».
La naïveté d’une telle croyance peut surprendre, elle est pourtant encore assez fréquente, par exemple dans les milieux catholiques traditionnels.
De la même manière – même sans parler de « voir Dieu en Face », beaucoup de croyants pensent que leurs proches s’en vont immédiatement au Paradis après leur décès, même si – par ailleurs – ils leur {re}connaissent quelques défauts.
Un exemple. Un témoin ayant assisté à l’inhumation de sa mère raconte:
« Le lendemain de la cérémonie d’inhumation, lors d’un conseil tenu par les enfants, frères et sœurs, l’une de mes sœurs, religieuse, a déclaré être convaincue que notre mère était maintenant au Paradis. Aussitôt, une autre de mes sœurs a affirmé qu’elle avait une conviction identique.
Pourtant, quelques jours plus tôt, les mêmes personnes, évoquant leurs souvenirs d’enfance et de jeunesse, se rappelaient volontiers – outre d’indéniables solides qualités – quelques mémorables colères de la défunte. ».
Alors, que penser d’une telle situation? L’on peut, par exemple, envisager que la défunte, coléreuse dans sa jeunesse, se soit, avant de passer dans l’Au-delà, totalement libérée de son penchant à la colère. Un être humain qui, au cours de sa vie terrestre, se libère ne serait-ce que d’un seul défaut n’a certes point perdu son existence.
Le rôle du tempérament
Une personne peut aussi, en apparence, devenir moins coléreuse en prenant de l’âge, à la fois parce que son tempérament a évolué et aussi parce que les occasions de « piquer une colère » sont moins nombreuses. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle a réellement surmonté son penchant à la colère en tant que l’un des sept péchés capitaux.
Concernant les tempéraments qu’il soit mentionné au passage que les quatre tempéraments de base successivement en vigueur au cours de la vie terrestre sont, dans l’ordre, le tempérament sanguin (enfance), le tempérament mélancolique (adolescence), le tempérament colérique (différent de coléreux) (âge mûr), et le tempérament flegmatique (vieillesse).
Forcément, la personne qui, du fait de son âge, passe du tempérament colérique (le plus favorables aux grosses colères) au tempérament flegmatique (favorable à une humeur plus sereine) est naturellement moins encline à la colère. Nombre d’êtres humains tentent d’excuser tel ou tel de leurs défauts par leur tempérament, non seulement devant les autres mais aussi devant eux-mêmes, mais cela n’est pas juste. Un tempérament débridé, un manque d’autodiscipline est toujours déplorable.
La croyance humaine vis-à-vis de l’Au-delà
Voici un exemple pris dans la Bible:
Dans Matthieu XX, 17-28 il est possible de lire:
17 « Pendant que Jésus montait à Jérusalem, Il prit à part les douze Disciples, et Il leur dit en chemin:
18 « Voici, nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’Homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils Le condamneront à mort,
19 et ils Le livreront aux païens, pour qu’ils se moquent de Lui, Le battent de verges, et Le crucifient; et le troisième jour Il ressuscitera. ».
20 Alors la mère des fils de Zébédée s’approcha de Jésus avec ses fils, et se prosterna, pour Lui faire une demande.
21 Il lui dit: « Que veux-Tu? ». « Ordonne », lui dit-elle, « que mes deux fils, que voici, soient assis, dans Ton Royaume, l’un à Ta droite et l’autre à Ta gauche. ».
22 Jésus répondit: « Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que Je dois boire? ». – « Nous le pouvons », dirent-ils.
23 Et Il leur répondit: « Il est vrai que vous boirez Ma coupe; mais pour ce qui est d’être assis à ma droite et à ma gauche, cela ne dépend pas de moi, et ne sera donné qu’à ceux à qui mon Père l’a réservé. ».
24 Les dix, ayant entendu cela, furent indignés contre les deux frères.
25 Jésus les appela, et dit: « Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent.
26 Il n’en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur;
27 et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave.
28 C’est ainsi que le Fils de l’Homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. ».
Dans ce récit extrait de l’Évangile il est possible de voir que la mère des deux fils de Zébédée, donc les Apôtres Jacques et Jean, était remplie de cette incroyable illusion: Que ses fils pouvaient – alors que, peu après, Jésus devait déclarer « Mon Royaume n’est pas de ce monde » – se tenir à droite et à gauche de Jésus dans Son Royaume Divin Inentéallique. Incroyable!
Que pensaient eux-mêmes Jacques et Jean? Étaient-ils d’accord avec leur mère? Ce passage de l’Évangile de Matthieu ne permet pas de trancher. Il est simplement dit que, en réponse à la question de Jésus « Pouvez-vous boire la coupe que Je dois boire? » ils répondent: « Nous le pouvons. ». Cela veut-il dire qu’ils pensent aussi, comme leur mère, qu’ils méritent de siéger tous les deux à la droite et à la gauche de Jésus, dans Son Royaume?
Un autre élément de réponse à cette question est aussi le fait que Matthieu précise que les dix autres Apôtres, entendant cela furent indignés, non pas contre la mère de Jacques et Jean mais « contre les deux frères ». Cela semble vouloir dire qu’ils pensaient que les deux – Jacques et Jean – étaient bien d’accord avec la démarche de leur mère, à supposer que cela ne soit pas eux qui l’aient poussée à aborder Jésus à ce sujet.
Mais, pour sortir du doute à ce sujet, il suffit de se référer à l’Évangile de Marc, racontant le même épisode:
« 35 Les fils de Zébédée, Jacques et Jean, s’approchèrent de Jésus, et Lui dirent: « Maître, nous voudrions que Tu fisses pour nous ce que nous Te demanderons. ».
36 Il leur dit: « Que voulez-vous que Je fasse pour vous? ».
37 « Accorde-nous », Lui dirent-ils, « d’être assis l’un à Ta droite et l’autre à Ta gauche, quand Tu seras dans Ta Gloire. ».
38 Jésus leur répondit: « Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que Je dois boire, ou être baptisés du baptême dont Je dois être baptisé? ». « Nous le pouvons », dirent-ils.
39 Et Jésus leur répondit: « Il est vrai que vous boirez la coupe que je dois boire, et que vous serez baptisés du baptême dont je dois être baptisé;
40 mais pour ce qui est d’être assis à Ma droite ou à Ma gauche, cela ne dépend pas de Moi, et ne sera donné qu’à ceux à qui cela est réservé. ».
Ici nous voyons qu’il n’est pas question de la mère des deux Apôtres mais des deux Apôtres Jacques et Jean eux-mêmes. C’est – chose à peine croyable! – eux-mêmes qui font à Jésus la demande d’être placés à Sa droite et à Sa gauche « dans Sa Gloire ». La présence de leur mère lors de cette demande n’est même pas mentionnée. Nous comprenons donc l’indignation des dix autres Apôtres, vis-à-vis d’une telle inconscience, à leur endroit.
Si nous évoquons ce récit ici, c’est pour illustrer l’ignorance [« Vous ne savez ce que vous demandez.« ] et la présomption humaine, même chez de grands Appelés. Au moins concernant Jacques en disant « Il est vrai que vous boirez Ma coupe », il est vraisemblable que, de façon prophétique, Jésus fasse allusion au martyre qui les attend. Nous savons, en effet, que, concernant Jacques, s’il s’était lui-même cru plus grand qu’il n’était il se retrouva plus petit puisque, par la décapitation, il fut « raccourci » d’une tête.
Plus précisément, nous savons que sa mort en martyr est rapportée dans les Actes des Apôtres, dans le Nouveau Testament: «Il (Hérode) fit périr par le glaive Jacques, frère de Jean» (Actes XII, 2), au moment de l’arrestation de Pierre, et il fut donc décapité. Dans « Le Livre de Jésus, l’Amour de Dieu » il est précisé que celui que le pouvoir juif voulait atteindre c’était en fait Jacques, le frère de Jésus (Jacques le Mineur) et que c’est à cause de l’homonymie de leur nom qu’ils se trompèrent et s’emparèrent, à sa place, de Jacques le Majeur.
Au sujet d’un éventuel martyre de Jean sur Wikipédia il est possible de lire:
« Certains manuscrits, notamment une notice attribuée à Papias et des textes plus tardifs, portent le nom de Jean pour ce qui est identifié comme le martyre de Jacques de Zébédée. Des textes bien plus tardifs, comme un martyrologe syriaque relatant le martyre des deux frères à Jérusalem, un livre de la liturgie gallicane, sacramentaire irlandais, et un manuscrit conservé en Allemagne à la cathédrale de Trèves, indiquent que Jean, fils de Zébédée, serait mort soit en 43, soit peu après. Cela a conduit Marie-Émile Boismard (prêtre catholique) à émettre l’hypothèse que Jean pourrait être mort vers 45 en même temps que son frère Jacques. Cette thèse est fortement contestée. ».
Donc au sujet du martyre de Jean (le « Prince des Apôtres ») le doute subsiste. Mais si Jésus a prophétisé le martyre pour les deux, Il n’a pas précisé dans quelle vie cela se passerait…
Si Jacques et Jean ne peuvent siéger à la droite ou à la gauche de Jésus, donc à côté de Lui, donc sur le même Plan, c’est tout simplement parce que – à cause de son genre très petit et très faible [« Devant Dieu tout passe!] à côté du Genre Divin (« Il y a de nombreuses Demeures dans la Maison de Mon Père, Si cela ne l’était pas, Je vous l’aurais dit. »), l’être humain n’a absolument pas la capacité de se tenir dans la Présence immédiate de Dieu et donc de Le voir en Face.
S’il pouvait être porté jusque-là – ce qui, selon les Lois Divines, est, en fait, tout à fait impossible -, alors son genre spirituel-humain serait instantanément dissous par l’Omni-Force Divine! Ce n’est que dans le Paradis des esprits humains au pied des Marches du Trône de Dieu que l’esprit humain qui a réussi son parcours évolutif dans la Création a la possibilité de se tenir dans le Royaume de Dieu (et non en Dieu Lui-même!) pour l’éternité…
Et là il est – en fonction de son genre spirituel-humain – entièrement comblé; cela suffit entièrement à son Bonheur. C’est seulement lorsqu’un Fils de Dieu est incarné sur une planète gros-matérielle comme la Terre que les êtres humains ont la possibilité de Le voir en Face – tout au moins Son enveloppe terrestre – avec leurs yeux gros–matériels et occasionnellement Son enveloppe fin-matérielle avec leurs yeux fin-matériels (Transfiguration, Apparitions après Sa mort à Marie-Madeleine, aux Apôtres dont Thomas l’incrédule, aux Pèlerins d’Emmaüs, etc.).
Lorsque, dans l’une des Béatitudes lors du Sermon sur la Montagne, il est dit: « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu », là n’est pas signifiée une vision personnelle de Dieu face à Face mais la faculté de voir Dieu dans Ses Œuvres. Cela veut dire la même chose que:
« Les Cieux racontent la Gloire de Dieu,
Et le Firmament proclame l’Œuvre de Ses Mains. »
– Psaume XIX, 1 –
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Le Fils de l’Homme . . . Jésus?
C’est effectivement ce que semble dire ici non seulement l’Évangile de Matthieu mais aussi Jésus Lui-même dans cette Parole rapportée par Matthieu.
Le Fils de Dieu et le Fils de l’Homme sont-Ils, de ce fait, ou pas une seule Personne? La question est très vaste et ne peut trouver une réponse circonstanciée dans un simple commentaire.
Cette importante question est, par exemple, examinée en détail dans le livre « La Vérité vous affranchira »:
https://www.lulu.com/fr/shop/pierre-le-dantec/la-v%C3%A9rit%C3%A9-vous-affranchira/paperback/product-1wrepn7r.html?q=La+V%C3%A9rit%C3%A9+vous+affranchira&page=1&pageSize=4