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Le monde d’hier

par | 11 Juil 2024 | Histoire, Devenir Libre, Actualité | 1 commentaire

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Le monde d’hier

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Stefan Zweig 1900

Stefan Zweig 1900

Vers quel monde allons-nous? L’extrait du livre « Le monde d’hier » de l’écrivain autrichien Stefan Zweig est une occasion de réfléchir au genre de monde terrestre que nous désirons pour nous et nos enfants: Le totalitarisme numérique ou le respect de la liberté de l’esprit.

Stefan Zweig place l’époque-charnière en 1914. Pour lui il y a avant la première guerre mondiale et après. Autant dire que le mondialisme avec toutes ses outrances a commencé à ce moment-là.

Que nous réserve l’avenir? Probablement, pour commencer, un effondrement. Ensuite, seulement, sur une nouvelle Base, une reconstruction sera possible, car, auparavant, « Tout doit, devenir nouveau »!

Après avoir lu le texte ci-dessous, partagez vos aspirations et vos réflexions en commentaires en bas de la page… (Rappel: Il n’est pas nécessaire d’être enregistré pour pouvoir poster. Il est possible de poster un commentaire avec le nom de son choix. Il est possible de dialoguer entre commentateurs…)

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«Le monde d’hier»

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«Nous avons joui de plus de libertés publiques que la génération d’aujourd’hui» (celle de l’après Première Guerre mondiale), «soumise au service militaire, au service du travail, dans beaucoup de pays à une idéologie de masse, et dans tous, en réalité, livrée sans défense à l’arbitraire d’une politique mondiale stupide».

«Nous pouvions nous consacrer à notre art, à nos inclinations spirituelles, perfectionner notre vie intérieure, d’une manière plus personnelle et plus individuelle, en étant moins dérangés. Une existence cosmopolite nous était possible, le monde entier nous était ouvert. Nous pouvions voyager sans passeport ni visa partout où il nous plaisait, personne n’examinait nos opinions, notre origine, notre race ou notre religion.

Stefan Zweig

Stefan Zweig

Et de fait, rien ne rend peut-être plus palpable l’énorme régression dans laquelle est entrée l’humanité depuis la Première Guerre mondiale, que les restrictions apportées à la liberté de mouvement des hommes et à leurs libertés. Avant 1914, la Terre appartenait à tous ses habitants. Chacun allait où il voulait et y restait aussi longtemps qu’il voulait. Il n’y avait pas de permissions, pas d’autorisations, et cela m’amuse toujours de voir l’étonnement des jeunes lorsque je leur raconte qu’avant 1914, je voyageais en Inde et en Amérique sans avoir de passeport et même n’en avais jamais vu aucun.

L’on montait dans le train et l’on en descendait sans rien demander, sans que l’on vous demandât rien, l’on n’avait pas à remplir un seul de ces centaines de papiers qu’on réclame aujourd’hui. Il n’y avait ni permis, ni visas, ni tracasseries; ces mêmes frontières qui, avec leurs douaniers, leur police, leurs postes de gendarmerie, sont aujourd’hui transformées en réseau de barbelés en raison de la méfiance pathologique de tous envers tous, n’étaient rien d’autre que des lignes symboliques que l’on traversait avec autant d’insouciance que le Méridien de Greenwich.

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Le premier train - Gare d'Asie centrale avec mosquée à l'arrière-plan - Nikolai Afanasyevich Rusakov

Le premier train – Gare d’Asie centrale avec mosquée à l’arrière-plan – Nikolai Afanasyevich Rusakov

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C’est seulement après la guerre que le monde se vit bouleversé par le national-socialisme, et le premier phénomène qu’engendra cette épidémie spirituelle de notre siècle fut la xénophobie: la haine, ou du moins, la peur de l’autre. L’on se défendait partout contre l’étranger, partout on l’excluait. Toutes les humiliations qu’autrefois l’on avait inventées exclusivement contre les criminels, on les infligeait maintenant à tous les voyageurs avant et pendant le voyage.

Il fallait se faire photographier de droite et de gauche, de profil et de face, les cheveux coupés assez court pour que l’oreille fût visible, il fallait donner ses empreintes digitales, d’abord le pouce seul, puis les dix doigts, il fallait en plus présenter des certificats: de santé, de vaccination, de police, de bonne vie et mœurs, des recommandations, il fallait pouvoir présenter des invitations et des adresses de parents, il fallait fournir des garanties morales et financières, remplir des formulaires et les signer en trois, quatre exemplaires, et s’il manquait ne fût-ce qu’une feuille de ce tas de paperasses, l’on était perdu.»

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Stefan Zweig, « Le monde d’hier – Souvenirs d’un Européen », (Le Livre de Poche). –

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Émigrants pour l'Amérique en gare St-Lazare à Paris

Émigrants pour l’Amérique en gare St-Lazare à Paris

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Moralité

Après « Le monde d’hier », après l’effondrement et la Purification, il y aura Le Monde de Demain… Malheureusement pour lui, en proie au désespoir de devoir voir s’effondrer le monde d’hier dont il gardait la nostalgie, Stefan Zweig n’a alors pas pu le percevoir.

En effet, le jour de sa mort – le 22 février 1942 -, il écrit [les enrichissements sont de nous]:

«Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec ma lucidité, j’éprouve le besoin de remplir un dernier devoir: adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m’a procuré, ainsi qu’à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en jour, j’ai appris à l’aimer davantage et nulle part ailleurs je n’aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l’Europe, s’est détruite elle-même.

 

Mais, à soixante ans passés [NDLR: Il avait 61 ans], il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d’errance. Aussi, je pense qu’il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde.

 

Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l’aurore après la longue nuit! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux

— Stefan Zweig, Pétropolis, 22-2-42.

 

Dans cet écrit-testament Stefan Zweig constate l’auto-destruction de l’Europe, évoque le travail intellectuel et son impatience. Avant de quitter le séjour terrestre, il lui restait à se créer une nouvelle patrie terrestre (en préparation de la Patrie spirituelle), à découvrir le travail spirituel, et à cultiver la grande Vertu de la Patience

Ce qu’il n’a pas fait alors, soit il a dû le faire par la suite soit cela lui reste encore à faire… Quitter la vie terrestre de façon antinaturelle de par une décision arbitraire, n’est jamais une solution. Seul DIEU est – à travers Ses Lois – le Maître du Destin, le Maître de la vie et de la mort.

Le Nouveau Monde ne sera plus déterminé par la volonté humaine sous l’emprise de l’intellect dominateur. Seuls les êtres humains d’Intuition auront accès au Monde de Demain

1 Commentaire

  1. Jean OLIVER

    « Le monde d’hier »

    D’après l’écrivain Stefan zweig le monde de l’après-guerre de 1914 déclenche le commencement du mondialisme avec toutes ses conséquences,
    dont l’effondrement devant précéder le monde nouveau.

    C’est à partir de cette époque que se met en route une régression qui n’a jamais eu son pareil.

    L’être humain victime d’une « méfiance pathologique » ou la peur de l’autre est présente partout.

    Cette méfiance a fait l’objet de maintes contraintes administratives qui empêchent de vivre sereinement.

    Il semble qu’à partir de cette période le destin de l’humanité ait fait l’objet d’un tournant cosmique sans pareil.

    Réponse

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