Ecole de l'art de vivre

L’Amour de la Patrie

par | 30 Juin 2024 | Notions Justes, Histoire, Regards sur le Monde | 2 commentaires

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L’Amour de la Patrie

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« Comment le prononcer ce nom de la Patrie?

  Dans son brillant exil mon cœur en a frémi. »

– « Milly ou la Terre natale » – Alphonse de Lamartine –
(Voir aussi ici, ici, ou ici.)

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Le dernier Panache

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Vivre une expérience liée à la Patrie sur Terre

Est-il possible de vivre une expérience qui active ou ravive en nous le Ressenti du fervent attachement au sol de la Patrie?

De notre point de vue et selon notre propre expérience vécue, la réponse à cette question est oui. Pour une fois, de manière quelque peu subjective, nous souhaitons en donner ici un exemple lié à l’histoire de la France.

Comme presque tout le monde le sait, d’un point de vue gouvernemental jusqu’en 1789, depuis l’époque du « Premier Royaume » (Clovis) la France était une monarchie, c’est-à-dire une Royauté.

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Puis la révolution est arrivée et le peuple français est devenu un peuple régicide. Au nom de la « république », en invoquant la devise « Liberté, Égalité, Fraternité », la révolution, par le régime de la terreur, a rapidement imposé sa dictature sanguinaire, et, par épouvante ou par suivisme, presque partout, sur l’ensemble du pays, une bonne partie du peuple a suivi…

Au sujet de la devise révolutionnaire « Liberté, Égalité, Fraternité », justement, Alexandre Soljenitsyne a dit:

« La Révolution française s’est déroulée au nom d’un slogan intrinsèquement contradictoire et irréalisable: liberté, égalité, fraternité. Mais dans la vie sociale, liberté et égalité tendent à s’exclure mutuellement, sont antagoniques l’une de l’autre! La liberté détruit l’égalité sociale – c’est même là un des rôles de la liberté -, tandis que l’égalité restreint la liberté, car, autrement, on ne saurait y atteindre. Quant à la fraternité, elle n’est pas de leur famille. Ce n’est qu’un aventureux ajout au slogan et ce ne sont pas des dispositions sociales qui peuvent faire la véritable fraternité. Elle est d’ordre spirituel. »

– À propos de la devise de la République française: « Liberté, Égalité, Fraternité »
«Alexandre Soljenitsyne, Un parler libre. Honneur à lui et à sa mémoire!»,
Alexandre Soljenitsyne, Texte intégral du discours prononcé par Alexandre Soljenitsyne,
le samedi 25 septembre 1993, aux Lucs-sur-Boulogne, pour l’inauguration de l’Historial de Vendée. –

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Le peuple a suivi la révolution partout?, non!, une province, en particulier, s’est élevée contre les diktats de la révolution et ses outrances sanguinaires, et cette province c’était la Vendée.

Anéantissement de la Vendée voté par la révolution

Effrayée par le danger vendéen, le 1er août 1793, la Convention nationale décrète l’anéantissement de la Vendée.

«Article 6: Il sera envoyé en Vendée des matières combustibles de toutes sortes pour incendier les bois, les taillis et les genêts.»

«Article 7: Les forêts seront abattues, les repaires des rebelles seront détruits, les récoltes seront coupées par les compagnies d’ouvriers, pour être portées sur les derrières de l’armée, et les bestiaux seront saisis.».

A la suite de quoi furent ensuite dépêchées sur place les tristement célèbres « colonnes infernales ».

Cette résistance de la Vendée s’est faite, en particulier (il y en eut beaucoup d’autres), derrière un homme qui a fini par l’incarner et la symboliser: le Général Charette, généralissime de l’Armée Catholique et Royale.

Au sujet du Généralissime Charette, de son nom complet  François Athanase Charette de la Contrie, surnommé le « Roi de la Vendée », Napoléon 1er aurait écrit:

« J’ai lu une histoire de la Vendée; si les détails, les portraits sont exacts, Charette est le seul grand caractère, le véritable héros de cet épisode marquant de notre révolution, lequel, s’il présente de grands malheurs, n’immole pas du moins notre gloire. Oui, Charette me laisse l’impression d’un grand caractère, je lui vois faire des choses d’une énergie, d’une audace peu commune, il laisse percer du génie. » (Emmanuel de Las Cases (1766-1842) – Le Mémorial de Sainte-Hélène.).

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François Athanase Charette de La Contrie

François Athanase Charette de La Contrie

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Charette: Vaincre ou mourir

L’un des meilleurs chefs de la Vendée n’était pas poitevin mais breton. Issu d’une famille de la noblesse nantaise, fils d’un conseiller au parlement de Bretagne, le général de Charette donna bien du fil à retordre aux républicains. Sa vie est un bel exemple de vertus chevaleresques et de courage. Il ne sera vaincu que par la défaillance de ses chefs et par la trahison.

Silhouette héroïque de la guerre de Vendée, le général de Charette fut, sans doute, le meilleur chef de l’armée catholique et royale.

Légende de la guerre de Vendée, François Athanase Charette de la Contrie a combattu sans relâche les « Bleus » en pleine Terreur. Dans une ample fresque, le film « Vaincre ou mourir », inspiré du spectacle du Puy du Fou qui lui a été consacré, retrace la flamboyante épopée du charismatique héros blanc.

Fourches, bâtons, faucilles ou lourds fusils à la main, ils ont envahi la cour de son manoir de Fonteclose à La Garnache, en Vendée. Hommes, femmes, enfants…, la petite armée déguenillée de paysans en colère est venue exhorter le jeune maître des lieux à rejoindre, auprès d’eux, la rébellion qui gagne les campagnes de l’Ouest de la France, et à prendre leur tête.

Réticent à embrasser une cause qu’il sait quasi perdue d’avance, François Athanase Charette de la Contrie tente, tout d’abord, de fuir. Mais cet homme de devoir sait que l’on n’échappe pas à son destin. Quand, débusqué (un talon de l’une de ses bottes dépassait de dessous le lit!), le jeune retraité de la Marine Royale consent à s’adresser à eux, c’est pour prononcer un serment solennel qu’il ne dénoncera jamais: « Je ne reviendrai », leur clame-t-il, « que mort ou victorieux! ».

La cause immédiate du soulèvement était la suivante: En mars 1793, la Convention décide la levée en masse de 300 000 hommes; c’est contre cela que les Vendéens se soulèvent. Ils considèrent que c’est un trop lourd effort qui leur est demandé dans le but de défendre les frontières françaises menacées par les puissances européennes.

Les mesures prises par le gouvernement en place, la Convention, sont perçues comme une atteinte à leurs libertés. Après trois années de combats acharnés et d’embuscades dans les chemins creux, l’insurrection finit par être complètement réprimée au Printemps 1796.

Le général vendéen François-Athanase Charette de la Contrie a combattu, à la tête d’une armée de paysans vendéens, lors de grandes batailles, l’opposant à l’armée républicaine.

Le général Charette fut le dernier à affronter la répression entreprise par le régime républicain de la Terreur. À l’issue d’une traque acharnée, celui qui sera nommé «le roi de la Vendée» finit par être capturé dans le bois de la Chabotterie, le 23 mars 1796. Puis il est fusillé à Nantes, six jours plus tard. Son arrestation et son exécution marquent la fin de la Guerre de Vendée. (Source)

Charette, tout d’abord, se cache sous son lit…!

Bien sûr, le chevalier Charette, est de tout cœur avec les paysans des 600 paroisses où sonne le tocsin appelant au combat, mais lorsque la cour du manoir de Fonteclose se remplit de manants armés de faux, de haches et de pioches,  réclamant à grands cris la présence à leur tête de «Not’ Monsieur», sur le mode « Courage, fuyons! », il ne songe qu’à se cacher! Il a à peine achevé de s’habiller, lorsqu’il entend des sabots résonner dans le vestibule. Pour échapper à la folle contagion, il se glisse sous son lit

Malheureusement pour lui et heureusement pour ceux qui sont venus le chercher, le talon d’une botte dépasse. On l’extrait de force de sa cachette. Bon gré mal gré, il doit affronter la foule en ébullition. Il est poussé sur le balcon. Mais, tandis que sa bouche continue à prononcer un refus, il se produit en lui-même une extraordinaire mutation. Un contact magnétique s’est établi entre les hommes de son terroir et lui-même. Tout d’un coup, c’est comme un voile qui se déchire, il aperçoit son destin de chef de clan, plus même, de responsable du destin historique d’un peuple. Il est transfiguré.

Il dégaine son épée:

  « Je jure – dit-il – de ne revenir ici que mort ou victorieux! ».

Charette trahi 

En mars 1796, une trahison livre à Travot le train de combat de Charette. Il ne lui reste que 50 hommes, quelques femmes et leurs enfants. Il est poursuivi, jour et nuit. Charette a pitié de la détresse des uns et des autres. Il leur propose de faire leur soumission. Lui restera seul pour mourir, les armes à la main. Mais tous le suivent.

Le passage devant le tribunal est une simple formalité. La « mission » de celui-ci est de prononcer une condamnation de pure forme et de faire immédiatement fusiller le coupable. Le condamné demande cependant que, pour sa satisfaction, il soit allé chercher, chez le curé de Mormaison, la preuve écrite qu’au moment de son arrestation, il était en pourparlers avec le gouvernement. Mais cela lui est refusé. Alors, il marche bien droit jusqu’au lieu de son exécution.

Il commande lui-même son peloton d’exécution

Pendant trois ans, il a tenu tête aux armées révolutionnaires, en commandant une meute de paysans en sabots. Napoléon voyait en lui « percer du génie ».  Le 23 mars 1796, Charette, l’homme le plus recherché de France, est arrêté par le général de brigade Jean-Pierre Travot. On le conduit à la prison du Bouffay, la plus sinistre des prisons de Nantes, encore hantée par les fantômes des innombrables noyés et guillotinés. Il est traduit devant un conseil militaire. Le verdict est couru d’avance: C’est la mort!

Le 29 mars 1796, quatre heures sonnent à l’horloge du Bouffay. Charette marche lentement, entre deux colonnes de soldats. Les rues de Nantes sont noires de monde. Il arrive sur la Place des Agriculteurs, l’actuelle Place Viarme. Cinq mille hommes de troupe forment un immense carré d’exécuteurs. Les soldats contiennent la foule. Charette avance sur la place. On lui propose un foulard pour lui bander les yeux, il l’écarte d’un geste ferme, il veut voir la mort en face.

Ultime fierté de l’homme au panache blanc, il demande à Travot le droit de commander lui-même le peloton d’exécution. Le privilège lui est accordé. Quand il inclinera la tête, les soldats pourront faire feu. Charette écarte doucement les bras, lève un court instant les yeux au ciel, puis incline la tête (Dans « Le dernier Panache », il montre son cœur en demandant aux tireurs de le viser là: « C’est ici que l’on frappe un brave: »).

Ce sont pas moins de douze balles qui l’atteignent en plein cœur, l’homme au panache blanc (par lequel – tout comme Cyrano de Bergerac – il « n’abdique pas l’honneur d’être une cible ») s’écroule. Ainsi, à seulement 33 ans, s’achève la vie de celui que l’on appelait le Roi de la Vendée, l’homme qui, jusqu’à son dernier souffle, a défié la République– Source –

Il meurt debout, sans liens, les yeux ouverts. Quelques années plus tard, le concordat de 1802 rétablit la liberté de conscience et donc la paix religieuse. Puis la Restauration de 1814 rend à la France un roi. La Vendée a été dépeuplée ou « dépopulationnée » (certains politiciens de la Convention voulaient même remplacer les Vendéens royalistes réfractaires par de « bons républicains ») de 350 000 à 400.000 habitants.

Une bonne question

Charette a-t-il été vaincu? Militairement, cela ne fait aucun doute, mais spirituellement c’est bien différent. C’est son histoire qui, aujourd’hui, inspire et que l’on met en scène avec éclat, et non celle de ses adversaires. C’est le vaincu et non les vainqueurs qui est devenu le héros et l’exemple à suivre D’ailleurs, cette défaite n’a pas empêché le rétablissement de la monarchie, quelques années après… 

A ce sujet, Alexandre Soljenitsyne a écrit:
« Les victoires sont nécessaires aux gouvernements, les défaites aux peuples. Après la victoire, on veut d’autres victoires encore; après une défaite, on veut la liberté, et généralement on l’obtient. Les défaites sont nécessaires aux peuples comme les souffrances et les malheurs à l’individu; ils vous obligent à approfondir votre vie intérieure, à vous élever spirituellement. ».
– L’Archipel du Goulag 1918 – 1956, essai d’investigation littéraire –, Alexandre Soljenitsyne. –
La mort du porteur d’une cause – donc un échec apparent – permet souvent à sa cause de triompher. C’est particulièrement évident avec la mort du Christ qui a permis au Christianisme de se répandre sur toute la Terre et d’y être, encore de nos jours, la Croyance la plus répandue… « Si le grain ne meurt… ». « Mort, où est Ta victoire? ».

 

La devise de Charette était: « Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais! ».

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Le dernier Panache

Outre le film « Vaincre ou mourir » le Puy du Fou a aussi produit le spectacle (jugé « Meilleure Création Mondiale » en 2017.« ) « Le dernier Panache ».

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Ce genre de productions en spectacles vivants peut parfois permettre aux spectateurs ouverts de vivre une expérience intérieure

Alexandre Soljenitsyne a dit que la guerre de Vendée était la « première victoire du totalitarisme moderne ».

Et dans un célèbre discours, prononcé à Lucs-sur-Boulogne, le samedi 25 septembre 1993, il a dit:

«Les Français seront de plus en plus nombreux à mieux comprendre,
à mieux estimer, à garder avec fierté dans leur mémoire
la résistance et le sacrifice de la Vendée.».
– Alexandre Soljenitsyne –

C’est en regardant ce spectacle (dont – soit dit en passant – la mise en scène et la machinerie sont absolument incroyables et même complètement bluffantes!) que – même s’il ne s’agit, en ce cas, que d’une province et non d’un pays entier (quoi que…) de ressentir en soi si le mot « Patrie » signifie ou non encore quelque chose pour soi.

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François Athanase de Charette de La Contrie

François Athanase de Charette de La Contrie – Le généralissime au Panache blanc

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2 Commentaires

  1. Deh Assy

    « L’Amour de la Patrie »

    A retenir de cet article:

    Essentiel à savoir dans tout combat:

    «Les victoires sont nécessaires aux gouvernements, les défaites aux peuples. Après la victoire, on veut d’autres victoires encore; après une défaite, on veut la liberté, et généralement on l’obtient. Les défaites sont nécessaires aux peuples comme les souffrances et les malheurs à l’individu; ils vous obligent à approfondir votre vie intérieure, à vous élever spirituellement.».

    Article intéressant sur une partie de l’histoire de la révolution française.

    Réponse
  2. Jean OLIVER

    Il est donné à certains hommes valeureux comme François Athanase Charette de la Contrie de posséder une capacité d’héroïsme leur permettant de défendre des causes pour lesquelles ils ont dû déployer une combattivité hors du commun.

    Jeanne d’Arc possédait aussi cette capacité…..

    Réponse

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