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La Terre entière est-elle menacée
par le syndrome de Nauru?
Nauru, le pays qui s’est mangé lui-même
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Devise:
«God’s Will first!»
[«La Volonté de Dieu d’abord!»]
La Volonté de Dieu, d’abord!, vraiment?
Nauru a-t-elle mis en pratique sa magnifique devise? En considération de son histoire récente l’on peut sérieusement en douter… Car ce n’était sûrement pas la Volonté de Dieu ce qui lui est arrivé…! Mais, étant donné que l’humanité de la Terre ne semble avoir retiré aucune leçon de l’histoire de Nauru, de même que de celle de l’Île de Pâques, il est à craindre que ce qui est arrivé à Nauru arrive aussi bientôt à la Terre entière…
En effet, la cupidité mène inévitablement à l’effondrement. L’histoire de Nauru l’illustre amplement. La cupidité des Nauruans les a plongés dans la catastrophe. Leur pays s’est effondré. Il n’y a pas si longtemps, Nauru, une île perdue au milieu du Pacifique, possédait un niveau de vie parmi les plus hauts du monde, trois fois le revenu par habitant des citoyens des États-Unis. A présent c’est l’un des pays les plus pauvres et les plus malades sur toute la Terre. Voici l’histoire abrégée de Nauru, surnommé « le pays qui s’est mangé lui-même »…
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Histoire récente et courte de l’île de Nauru
Nauru, aussi appelée « République de Nauru » est une petite île de l’Océanie situé en Micronésie, et dont la population est estimée à une douzaine de milliers d’habitants. C’est l’un des plus petits États du monde et, à partir de 1968, la plus petite république du monde, parfois aussi qualifié de «pays qui s’est mangé lui-même» à cause de l’exploitation de son gisement de phosphate qui, à son heure de gloire, couvrait environ 70 % de l’île.
La majorité de la population vit sur une bande côtière entourant un plateau central. C’est sur ce plateau qu’ont été découverts de massifs gisements de phosphate. Leur exploitation débute en 1906, au bénéfice des colons allemands. En 1914, c’est au tour de l’Australie de s’enrichir avec le phosphate de Nauru, en prenant le contrôle de l’île jusqu’en 1968. Cette année-là Nauru obtient enfin son indépendance, et devient la plus petite république sur la Terre.
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Une ère de prospérité économique exceptionnelle mais de courte durée
Poursuivant l’exportation de son phosphate, le pays s’enrichit très rapidement. En 1974, il possède le second PIB par habitant au monde, trois fois plus élevé que celui des États-Unis. Cette année-là, le pays génère 225 millions de dollars australiens. Le petit pays se dote d’une compagnie aérienne, multiplie les avantages sociaux pour ses habitants, investit massivement à l’étranger… Mais lorsque les gisements de phosphate se tarissent au début des années 1990, l’économie du pays commence à s’écrouler…
Justement, concernant l’économie de Nauru, sur cette page Wikipédia il est possible de voir qu’à l’époque de sa prospérité Nauru aurait aussi pu s’appeler « Byzance »…:
« L’île de Nauru est successivement colonisée par l’Allemagne puis l’Australie qui extraient massivement le phosphate présent sur l’île. En 1968, elle acquiert son indépendance — devenant la plus petite république au monde — et nationalise la Nauru Phosphate Corporation, l’entreprise en charge de l’extraction du phosphate. Pendant 30 ans, Nauru jouit d’une économie florissante. En 1974, le phosphate génère un bénéfice de 225 millions d’€uros. Cela profite à la faible population de l’État et son produit intérieur brut (PIB) par habitant (PIBH) est alors presque trois fois supérieur à celui des États-Unis pourtant extrêmement élevé.
Les dirigeants ont décidé d’offrir aux Nauruans une multitude d’avantages sociaux en exonérant la population de toutes formes de taxes et d’impôts et en finançant le téléphone, l’électricité et le logement. De plus, les jeunes désirant poursuivre leurs études en Australie pouvaient le faire sans frais.
L’État investit dans l’immobilier à l’international et finance la création d’Air Naurudont les vols couvrent une partie de l’Océanie.
Un pays en faillite et détruit
À partir des années 1990, l’épuisement des ressources en phosphate, la mauvaise gestion des caisses de l’État et une augmentation des problèmes de santé (95 % d’obèses selon l’OMS) mènent le pays vers la faillite, en laissant 80 % du territoire détruit par les exploitations minières.
Le gouvernement s’est lourdement endetté au point de devoir licencier le tiers de la fonction publique. Un rationnement de l’eau et de l’électricité a été instauré et les investissements immobiliers de l’État se sont également effondrés.
Le pays se reconvertit en paradis fiscal, s’adonne à la vente de passeports, et accueille un centre de réfugiés pour le compte de l’Australie, générant un certain nombre de critiques de la communauté internationale. Elle monnaie également son influence à l’ONU avec Taiwan. De nouveaux gisements de phosphate sont en cours d’exploration, mais les dettes cumulées par le pays l’empêchent d’en tirer parti. Le taux de chômage atteint 90 % de la population. ».
« Nauru devient indépendante sous la forme d’une république le au terme d’une période de transition durant laquelle les organismes économiques et politiques sont peu à peu transférés aux Nauruans. Aux commandes de l’île et de son économie alors que le cours du phosphate atteint son plus haut niveau dans les années 1970, les Nauruans s’enrichissent considérablement. La population atteint très vite un des plus hauts niveaux de vie du monde et adopte les pratiques d’une société de consommation. Soucieux de préparer l’avenir du pays une fois les réserves de phosphate épuisées, le gouvernement effectue des acquisitions immobilières et foncières à l’étranger. » (Source)
« L’île, ravagée par l’exploitation minière, ne peut se rabattre sur d’autres ressources, telles que le tourisme. 80 % de la terre a été dévastée, 40 % de la faune marine a été tuée. Alors que les saisies se multiplient, que l’industrie s’effondre et que les gouvernements se succèdent, la république de Nauru adopte différentes stratégies pour remplir ses caisses: blanchiment d’argent étranger, vente de passeports, accueil rémunéré de réfugiés clandestins… Au fil des années, ces activités valent à Nauru des accusations sévères de la part de l’ONU, de l’OCDE, d’Amnesty International… »
Une crise sanitaire – Une population en pleine décadence
« La crise économique du pays se double d’une crise sanitaire, due à l’adoption trop rapide d’une société de consommation: le pays a le plus important taux d’obésité au monde, affectant 61 % des adultes, le deuxième taux de tabagisme, 47 % des adultes, et le plus haut taux de diabète de type 2. Le mode de vie occidental se révèlera par la suite néfaste pour la santé des Nauruans avec une hausse des cas de certaines maladies (notamment l’obésité et le diabète) se traduisant par une baisse de l’espérance de vie. Les taux de mortalité infantile, juvénile et adulte ont grimpé et l’espérance de vie a chuté à 55 ans en moyenne (49 ans pour les hommes) au début des années 2020. »
« Aujourd’hui, la république de Nauru est une île aux paysages arides et industriels, à la faune et la flore dépeuplées et sur laquelle vivent encore environ 11 000 habitants (NDLR: 14.000?), aujourd’hui menacés par la montée des eaux. »
Moralité
La morale de l’histoire c’est que les dirigeants de ce petit pays n’ont, justement, fait preuve d’aucune moralité, lorsque, après avoir – en le livrant contre beaucoup d’argent à des multinationales cupides – écologiquement détruit leur île, ils se sont ensuite – pour compenser la perte des énormes revenus du phosphate – adonnés à toutes sortes de trafics, les faisant qualifier d’« état voyou ».
«Nauru n’est pas un pays ruiné. Nauru parle de nous-mêmes confrontés à la richesse et à l’abondance (…) Nauru c’est surtout l’histoire de l’homme qui, une fois son confort matériel assuré, néglige sa culture, oublie son passé et se fout de son environnement.» (*).
En de tels cas c’est uniquement l’intellect qui cherche une solution purement terrestre pour « se tirer d’affaire » sans aucune remise en cause du faux comportement sur le plan spirituel. Lorsque le dernier arbre aura – avec la même insatiable cupidité – été abattu, alors peut-être les cupides se rendront-ils enfin compte, comme les Malloniens, que – en fin de compte – ils n’ont qu’une planète et que l’argent ne se mange pas!
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Note:
(*) Luc Folliet: « Nauru, l’île dévastée. Comment la civilisation capitaliste a détruit le pays le plus riche du monde. » Éditions La Découverte / Poche, 2010.
Voir aussi:
« Le futur a déjà eu lieu à Nauru »
« Le pays qui s’est mangé lui-même »
« Voici l’histoire tragique de Nauru… »
« Le destin tragique de l’île de Nauru »
« L’invraisemblable tragédie de Nauru »
« L’île de Nauru, petit paradis devenu un enfer »
« L’incroyable histoire de Nauru, le pays qui s’est mangé lui-même »
Etc.
La Terre entière est-elle menacée par le syndrome de Nauru?
Vu que le comportement de ses habitants n’est nullement différent, on peut sans se tromper affirmer que oui!
Notre planète est sérieusement menacé par ce syndrome.
Et en l’état actuel des choses je ne vois pas comment nous pourrions l’éviter sans un changement d’orientation drastique!
En renonçant catégoriquement à cette cupidité devenue endémique et en aspirant aux vraies valeurs de la vie!
Cela nous donnera peut-être, s’il n’est pas trop tard, une petite chance de sauver notre planète après de très grands bouleversements qui frappent à nos portes déjà aujourd’hui.