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La Quête du Graal
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Un mystérieux ermite breton
Quand, dans notre présente culture ou civilisation, la Notion de « Graal » – ainsi que nous la comprenons lorsqu’il est question du Saint Graal – est-elle apparue la première fois? Il semble que la première fois, depuis la Venue du Christ Jésus sur la Terre, ce soit à travers un mystérieux ermite breton….
Pourquoi mystérieux? Peut-être parce que nous ne savons pas grand chose sur lui. Déjà lui-même semble n’avoir rien écrit.
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Hélinand de Froidmont – Moine
Un « Joseph » qui détacha le corps du Christ de la croix, cela pourrait bien être Joseph d’Arimathie. Mais était-il décurion?! Se pourrait-il qu’il y ait ici une confusion entre Joseph d’Arimathie et celui qui commandait la cohorte de soldats romains en charge de la crucifixion?
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L’ermite rédigea une description de cette vision dans son «Estoire del Saint-Graal», reprise par Hélinand dans sa chronique latine, où il mentionne le nom de «Gradalis». Ce mot désigne, en latin médiéval, un « plat creux » (comment est-il possible, pour un ustensile de cuisine, d’être « plat » et « creux » en même temps?, voilà ce que nous n’essayerons pas d’élucider ici!) assez large, destiné au service des riches mets sur les tables somptueuses de l’empire franc. La vaisselle et les ustensiles de table étaient communément appelés «Graal». Au départ, donc, un concept plutôt banal.
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Au sujet de «Gradalis», d’un point de vue étymologique, le «Graal» désignerait un plat large et peu profond ou un récipient creux aux larges bords. Le mot «Graal» viendrait du latin médiéval «cratella», signifiant «vase», qui désigne, en ancien français, une coupe ou un plat creux doté de larges bords.
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Chrétien de Troyes considère qu’il s’agit d’un plat à poisson (symbole chrétien). Pour d’autres, le mot «graal» ou «grasal» désigne un plat creux, servi dans les dîners d’apparat. Il en existerait plus d’une cinquantaine de formes, toutes issues du latin «gradalis», dans les parlers locaux des pays d’oïl, comme «greal», «greau», «gruau», «griau», «grial», «grélot», «graduc», «guerlaud», etc.
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Le Languedoc a conservé «grazal» ou «grésal», qui, par métathèse, est devenu, de «gradal», le mot «gardale», dans le Sud-Ouest. Tous ces mots désignent un récipient creux aux usages divers. Le mot «gradal» était utilisé avec ce sens en 1150. Le mot «graal» est aussi trouvé avec ce sens en 1204. (Source)
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Par conséquent, l’étymologie nous oriente plutôt fortement vers le terrestre. Pour ce qui est du spirituel, il va falloir chercher plus haut… Avec un sens élevé, en allemand « Graal » s’écrit « Gral », en anglais « Grail », en breton « Grall », etc..
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Le nom de l’ermite breton, lui, nous est tout de même connu, c’est Waleran. Au cours de sa vision, Waleran aurait vu Jésus sur la croix, mais aussi un «plat», donc un «graal» en langue vernaculaire.
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L’ermite breton Waleran affirmait que le sang de Jésus avait été recueilli dans un « plat creux ».
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Ainsi, selon ses dires, le Calice de la Sainte Cène était comparable à un Graal. Ce Vase est, en effet, un Souvenir Sacré de la grande Œuvre de Rédemption du Fils de Dieu, ce qui n’autorise pas pour autant à dire que ce serait le Saint Graal que les Poètes des Légendes du Graal eurent le Privilège de célébrer. Dans le sens de Coupe ayant servi pour l’instauration de la Cène, le mot « Graal » ne peut avoir ici qu’une valeur symbolique.
Plutôt qu’avec la bonne chère le Graal semble plutôt être en relation avec la Descente de la Force, et donc avec la Pentecôte.
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Le thème du Graal est aussi abondamment évoqué dans la Légende arthurienne.
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Le moine qui, ultérieurement, transcrivit le récit de Waleran, un certain Hélinand de Froidmont, expliquait n’avoir trouvé qu’une seule copie du texte relatant la vision de l’ermite. Rédigé en français, ce texte était, par ailleurs, inachevé. En outre, son propriétaire n’aurait pas voulu directement le montrer à Hélinand, ce qui ne permit donc pas à celui-ci de le dater. (…)
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Le texte de l’ermite faisait aussi allusion à Nicodème, celui qui eut une conversation avec Jésus, la nuit suivant sa crucifixion, comme l’écrivit plus tard Robert de Boron dans son propre récit, «Le roman de l’estoire dou Graal», ou « Joseph d’Arimathie ».
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