Éloge de la Simplicité naturelle
Simplicité est synonyme de Clarté et aussi de Naturel.
Simplicité, Clarté, Naturel: Un seul Concept en trois Aspects.
Seuls un Penser et un Ressentir simples et naturels
peuvent nous offrir la Clarté!
« Il faut qu’Il croisse et que je diminue… »
– Évangile de Jean III, 30 –
La décroissance – laquelle n’est pas, en général, pas conçue comme un concept spirituel mais intellectuel – dont, à juste titre, l’on parle beaucoup en cette époque d’épuisement des ressources et de surpopulation galopante, peut se traduire, dans la vie personnelle, par le choix de la Simplicité naturelle, historiquement dite aussi «Simplicité volontaire».
À ce moment-là, dans la Parole: «Il faut qu’Il croisse et que je diminue…» le « Il » peut aussi se référer au « Soi » – le Noyau – en l’être humain, tandis que le « je » évoque ici son ego, simple reflet du « Il », lequel est, en fait, le véritable « Je ».
L’expression «Simplicité volontaire» est, toutefois, un tantinet redondante, car, en vérité, il ne peut être de Simplicité que volontaire; sinon elle ne serait pas authentique; sinon elle ne serait pas la Simplicité. C’est une démarche tout d’abord personnelle, mais qui entraîne, tout naturellement, ensuite, des actions communes.
L’expression «Simplicité naturelle» est, en fait, elle-même aussi légèrement redondante, car, en réalité, il ne saurait y avoir de Simplicité en dehors du Naturel, mais elle a le mérite de mieux faire comprendre au grand public de quel genre de Simplicité (laquelle n’a rien à voir avec le «simplisme»!) il s’agit précisément ici.
La décroissance ou la mort
«Toute personne croyant qu’une croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste.» – Kenneth Boulding –
Devant les problèmes grandissants qui affectent la planète Terre, la «décroissance», bien que nombre de politiciens sont loin de l’avoir compris, n’est pas une option parmi d’autres, elle est indispensable, car ainsi qu’a averti René Dumont, c’est «L’Utopie ou la mort»! à l’évidence, nous ne pouvons imposer à une planète fermée sur elle-même et limitée, donc, elle, non croissante, la Terre, une croissance illimitée. Une planète comme la Terre, à l’échelle d’une vie humaine, cela ne grandit pas! Or, une telle «croissance» économique repose sur une utilisation toujours plus grande des ressources – donc du capital – de la planète et elle engendre des déchets toujours plus abondants; or déjà nous dépassons la capacité de production de la Terre; nous consommons l’Arbre de la Terre au lieu de nous contenter de ses fruits. Et lorsqu’il n’y aura plus d’Arbre, il n’y aura plus, non plus, de fruits à manger…
Pourtant, la Leçon de l’Arbre est magnifique:
«Plus vous voulez vous élever, plus il faut avoir les pieds sur terre.
Chaque arbre vous le dit.».
(Michel Tournier «La fugue du petit Poucet»).
Au rythme actuel, par habitant, si tous les Terriens vivaient comme eux, les Américains consommeraient sept planètes, les Français trois, et pourtant … nous n’en avons qu’une! Et ceux qui veulent savoir combien ils en consomment peuvent aller mesurer leur empreinte écologique…
La planète, tout comme notre corps, est confrontée à de multiples substances chimiques de synthèse initialement inexistantes agissant comme autant de poisons, dues à l’«invention» humaine, mais pour lesquelles Dame Nature ne dispose pas de ressources suffisantes pour parvenir à les métaboliser. Résultat: l’équilibre de la planète tel que nous le connaissons et tel que nous en avons besoin pour notre survie se trouve, à très court terme, menacé.
Combien de temps encore avant que les désastres ne surviennent?: Cent ans, cinquante ans, vingt ans, dix ans, cinq ans? Peut-être moins… La plupart des gens voient l’arrivée des catastrophes dans un nébuleux lointain, alors que, déjà, directement ou indirectement, de nombreux êtres humains sont touchés dans leur vie. Et puis, que sont ces quelques années, de plus ou de moins, dans l’histoire de la Terre, qui a commencé à exister il y a des milliards d’années, ou dans l’histoire de l’humanité, qui se compte en millions d’années? Ramenée à l’échelle d’une vie humaine terrestre, l’histoire du monde connu jusqu’ici en est probablement à ses toutes dernières secondes.
Et que fait-on devant cette perspective? Ceux qui, à cause de leur argent, peuvent se le permettre consomment de plus en plus (exemple: Américains), ceux qui ne le peuvent pas (exemples: Indiens, Africains) aspirent à y parvenir au plus tôt. Et les gouvernements, en cela unanimes, poussent la machine à plein régime, avec le dogme économique – pire qu’un dogme religieux! – selon lequel «il faut bien maintenir une croissance continue pour parvenir à créer des emplois et supporter une constante augmentation de la consommation ainsi que payer les retraites!».
La décroissance choisie ou imposée
En fait, nous nous trouvons à la croisée des chemins. Pour celles et ceux qui ont conservé une certaine lucidité, il est clair qu’une humanité en constant accroissement atteindra bientôt d’infranchissables limites dans notre utilisation des ressources non infinies de la planète. La croyance dans les pouvoirs de la science et de la technologie à indéfiniment reculer les limites de la consommation n’est qu’un dangereux narcotique. Bientôt les yeux obstinément maintenus fermés s’ouvriront de force. Les limites de la planète sont à nos portes et leurs conséquences bientôt inévitables; la seule incertitude qui demeure se trouve dans l’ordre de leur apparition.
Qu’est-ce qui va craquer en premier? Les catastrophes climatiques La progressive déplétion du pétrole? La révolution des pauvres en révolte contre les riches? Une pandémie mondiale? D’autres catastrophes encore imprévues? Difficile à dire…
Verrons-nous, si nous avons nous-mêmes déjà passé l’âge de procréer, nos enfants se mettre à engendrer des monstres à cause de toutes ces substances mutagènes (métaux lourds) qu’ils absorbent quotidiennement dans l’air qu’ils respirent (chemtrails), l’eau qu’ils boivent et la nourriture qu’ils avalent ?
À moins qu’ils ne se retrouvent tout simplement stériles, auquel cas le problème contiendrait déjà en lui sa solution… La baisse de production des spermatozoïdes, due à différents facteurs, plus ou moins connus, comme l’usage des pesticides dans les champs et les vignes, est, en effet, déjà bien amorcée dans tout le monde industrialisé… La fécondité des femmes, vivant maintenant comme les hommes, du fait de la perte de l’authentique féminité, baisse aussi dans les sociétés «modernes» et les naissances, médicalement assistées à coup d’épisiotomies et de césariennes, deviennent toujours plus difficiles…
Les bouleversements climatiques vont-ils transformer nos pays en déserts en banquises, ou bien en marécages?
Et cela n’arrête pas de chauffer…:
La Nature envahie par des organismes génétiquement modifiés va-t-elle saborder les cultures millénaires qui assurent l’essentiel de notre approvisionnement en nourriture et faire disparaître jusqu’au concept même d’Agriculture Biologique? Les peuples du tiers monde, par comparaison avec le Nord, de mieux en mieux informés de leur croissant appauvrissement, vont-ils décider, comme dans le roman «Le camp des saints», de se faire eux-mêmes justice et d’envahir l’Occident ?
Certes, si rien n’est fait, et rapidement, va arriver le moment où il sera devenu indispensable d’agir. Devant les grandes catastrophes, les gouvernements n’auront pas le choix et ne pourront plus continuer à tergiverser. Mais il sera déjà trop tard. Vers quel type de société nous achemineront-ils alors ? Des sociétés autoritaires, voire même dictatoriales, où l’on imposera, pour des raisons sécuritaires et de pénurie, des mesures draconiennes à la majorité {trop} silencieuse… Toutefois, décidées «d’en haut», l’on peut être assuré que ces mesures ne concerneront pas les puissants. La société déjà fortement inégalitaire (ce qui, en soi, ne serait pas un problème si l’inégalité des situations reflétait l’inégalité des valeurs, mais ce n’est, certes, pas le cas !) risque de devenir encore plus déséquilibrée, avec des privilèges encore plus grands pour une minorité toujours plus minoritaire mais toujours plus puissante dominant, de la puissance de son intellect toujours plus hypertrophié, une majorité toujours plus majoritaire mais toujours plus asservie. Allons-nous vers un «nouvel ordre des barbares» mis en place par de sombres illuminatis? Mais, chers lecteurs, encore plus préoccupant que le bruit des bottes… y aurait-il le silence de vos (?) pantoufles…
Émergence de nouveaux citoyens conscients
Heureusement, au Nord comme au Sud, à l’Est comme à l’Ouest, des êtres véritablement humains commencent à se rendre compte que, globalement, nous faisons fausse route, que la fausse «mondialisation», présentée comme désirable et même inéluctable, mène directement à la catastrophe. Ils ont aussi compris qu’il n’y a plus rien à attendre des gouvernements compromis et asservis au pouvoir de l’argent et des éminences grises ou même carrément noires, les «maîtres du monde» et autres «rois de la Terre». Les soi-disant «démocraties» occidentales – que d’aucuns appellent des «démocrassies» – n’ont plus rien de «démocratique». Quand les citoyens ont-ils été consultés lorsqu’il s’est agi, sous le fallacieux prétexte de la soi-disant existence d’«armes de destruction massive», toujours pas trouvées après des années d’occupation du pays, d’envoyer des soldats bombarder l’Irak ?
Avant de laisser les aliments issus d’organismes génétiquement modifiés envahir les rayons des supermarchés et les assiettes des consommateurs? Avant de changer les règles de la retraite? Avant de brader la sécurité sociale? En fait, avant de prendre toutes ces décisions qui touchent directement la vie quotidienne des citoyens?
Ceux qui décident à la place des citoyens de base sont achetés par la classe des capitalistes internationaux, agents des multinationales. Et la population accepte la situation parce qu’elle s’est laissée subvertir par la puissante machine idéologique du capitalisme libéral triomphant, avec ses médias, ses «stars» en tous genres, qui l’entraînent dans leur sillage, les amusements qu’elle dispense («Panem et circenses»), les crédits (qui ne lui coûtent pas cher!) qu’elle rend accessibles, la consommation qu’elle permet. «Panem et circenses», encore «Du pain et des jeux», rien de nouveau sous le Soleil, c’est ainsi que le peuple se laisse acheter.
Le plus grand danger qui menace actuellement les êtres humains «ordinaires» est l’inertie, une inertie proche de l’hébétude. Les citoyens tendent eux-mêmes leurs mains pour se faire pucer et enchaîner. La mondialisation est présentée comme une inévitable destination, l’on nous affirme qu’après l’échec du communisme – lequel a manifesté, à la face du monde, son caractère pernicieux -, l’économie de marché libre-échangiste demeure l’unique voie possible. Mais le libre-échang{ism}e ne profite qu’aux riches, à qui il permet de s’enrichir encore plus.
Il y a pourtant d’autres voies d’action qui permettraient de progresser vers une société véritablement «vertueuse», une société vraiment écologique, en laquelle les êtres humains vivraient enfin en Harmonie entre eux et avec la Nature. En somme, il s’agit d’abolir la soumission à l’intellect dominateur pour parvenir à une société qui favoriserait le véritable bien-être de tous ses membres. Mais est-ce encore possible ? Probablement non, l’on est allé beaucoup trop loin dans la voie de la soumission à l’intellect.
Que faut-il faire?
Une société désirable est, sans doute, une société où tous peuvent convenablement vivre, dans de petites communautés pratiquant l’entraide, en sachant que leurs enfants, eux aussi, pourront, plus tard, à leur tour, harmonieusement y vivre.
Que chacun doit-il faire, au moins pour lui-même se protéger, ainsi que les siens?
1) Se libérer du faux système babylonien: à chacun d’individuellement prendre les moyens de lui-même se sortir de ses chaînes d’esclave de l’hyperconsommation, de l’«obligation» – génératrice de stress – de gagner beaucoup d’argent et de la fatigue génératrice de «stumpferie» [1] qui en résulte. La Simplicité {naturelle} est une voie qui permet de retrouver le «temps de vivre» et donc aussi d’agir.
2) S’unir, parce que l’union fait la Force et que seule l’Union permet de créer une œuvre parfaite, autrement inaccessible au seul individu. Cela permet donc de faire beaucoup plus avec bien moins: en développant des communautés fraternelles locales, l’on se donne la possibilité de réaliser des œuvres qui permettent de vivre mieux à moindre coût et répondent davantage à l’intégralité des besoins de la communauté et de l’individu.
3) Mettre en œuvre des projets basés sur une «Logique de Vie», où le Vivant est placé au centre de tout, au lieu que ce soit soit une «logique de mort», exclusivement intellectuelle.
La Simplicité {naturelle}
D’un point de vue historique, l’on peut dire que la Simplicité naturelle s’est, tout d’abord, appelée «Simplicité volontaire». Cette expression de «Simplicité volontaire» a été popularisée aux états-Unis par Duane Elgin dans son livre «Volontary Simplicity», publié en 1981; Elgin attribuait la paternité du concept à Richard Gregg, un adepte de Gandhi, qui, en 1936, avait déjà écrit un article portant aussi ce titre.
La Simplicité, volontairement assumée (sinon ce n’est plus de la Simplicité mais un état subi!), c’est déjà très bon pour la Santé. Dans les pays industrialisés, nombre de problèmes de santé viennent de la surconsommation. Il est bien connu que «l’être humain creuse sa tombe avec ses dents» [2]. La quête de la Santé doit donc nécessairement conduire les candidats à la Santé Parfaite à un style de vie beaucoup plus sobre.
À ce sujet Serge Mongeau, moderne apôtre de la Simplicité volontaire, dans son livre «La Simplicité volontaire», écrit justement:
«La simplicité n’est pas la pauvreté; c’est un dépouillement qui laisse plus de place à l’esprit, à la conscience; c’est un état d’esprit qui convie à apprécier, à savourer, à rechercher la qualité; c’est une renonciation aux artefacts qui alourdissent, gênent et empêchent d’aller au bout de ses possibilités.».
Dans une réédition augmentée de 1998, allant beaucoup plus loin dans la démarche, il écrit:
«Aujourd’hui, je me rends compte que la voie de la simplicité volontaire ne constitue pas seulement le meilleur chemin pour la santé de ceux qui l’empruntent, mais qu’elle est sans doute l’unique espoir pour l’avenir de l’humanité.».
«Voyez en vous-mêmes!»
La voie de la Simplicité naturelle commence par une démarche personnelle d’examen intérieur: il s’agit pour chacun de découvrir qui il est et de reconnaître ses véritables besoins.
Par le mot «besoins» il ne faut pas seulement comprendre les besoins physiques de base, mais aussi les besoins sociaux, affectifs et même – et surtout – spirituels.
Qu’est-ce qui me permet de m’épanouir pleinement, dans toutes mes Facultés? Dans un monde d’abondance, cela signifie qu’il faut choisir, non plus sous l’influence de la mode, des médias, de la publicité ou du regard des autres, mais uniquement à l’écoute de sa voix intérieure, en fonction de ses authentiques besoins.
Par définition, choisir signifie prendre quelque chose et laisser autre chose de côté. Lorsque l’on commence à choisir, l’on consomme moins; et l’on a moins besoin d’argent pour vivre. L’on peut donc moins travailler et, avec la disponibilité ainsi accrue, faire tout ce qui est essentiel à notre épanouissement: réfléchir, parler avec nos proches, manifester notre compassion, s’aimer, jouer … et aussi répondre par soi-même à une partie de ces besoins que nous comblons de plus en plus souvent par des achats, ce qui nous rend toujours plus dépendants. En fait, cela fait partie de la dimension spirituelle de la Simplicité: le temps retrouvé, qui permet la conscience.
Prendre le temps de vivre, c’est prendre le temps de penser, c’est arrêter le temps, c’est vivre au présent. Lorsque l’on vit au pas de course, dans le stress, l’on ne voit pas passer les jours, les semaines, les mois, les années, l’on se laisse ballotter, entraîner par les circonstances et par la volonté des autres. Retrouver de la disponibilité, c’est reprendre la maîtrise de sa vie, ce qui permet de véritablement se libérer, d’aller, en dehors des effets de mode, au-delà de l’information superficielle (laquelle devrait s’appeler «ex-formation»). Façonner sa vie, la vivre comme l’on veut la vivre. Et aussi ne pas demeurer spectateur mais descendre soi-même dans l’arène, autrement dit: s’engager.
Car lorsque l’on réfléchit, que l’on s’informe de ce qui se passe et que l’on ouvre les yeux, l’on ne peut pas, sans rien faire, accepter tout ce qui se passe d’affreux dans ce monde et l’on essaye alors de changer les choses. La Simplicité naturelle – ou la Simplicité «tout court» – est un bon moyen pour cela. Dans un monde fondé sur le matérialisme le plus crasseux et l’égoïsme institutionnel, c’est un refus de l’aveugle course à la consommation frénétique, c’est le cheminement vers un assouvissement minimal des besoins de base, à partir d’une information de valeur, en toute responsabilité; c’est un refus du système capitaliste mondialiste néo-libéral, lequel, en donnant livre cours à tous les égoïsmes, est en train de détruire la planète.
C’est là une démarche difficile aujourd’hui, car nous vivons dans un monde piégé, peuplé de vautours, qui cherchent à exploiter le petit peuple pour leur profit personnel:
– en s’accaparant les capacités du peuple et en les exploitant à leur profit, dans un monde du travail défini par eux;
– en manipulant les médias pour que les citoyens leur délèguent leurs pouvoirs dans le monde intensément frelaté de la politique;
– en faisant miroiter toutes sortes d’illusoires bienfaits pour que la masse des gens achète{nt} leurs produits et leurs présumés «services», ce grâce à quoi ils s’enrichissent copieusement.
La plupart des êtres humains, du fait de leur soumission à l’intellect, sont tombés dans le piège et ont, de ce fait, perdu la maîtrise de leurs vies. La Simplicité naturelle apparaît comme un Chemin fondamental pour arriver à se libérer.
Certains diront sans doute: «Peut-être, mais c’est un chemin individuel et même égoïste». Individuel sans doute, mais pas individualiste, car la voie pour s’en sortir, même si elle part d’une démarche personnelle, aboutit très vite à la dimension collective: nous ne pouvons pas nous libérer tout seuls. Nous sommes des êtres qui ont besoin les uns des autres et nous ne pouvons constamment aller à contre-courant. Nous avons besoin de l’acceptation et même de la reconnaissance des autres, nous éprouvons, à certains moments, le besoin du soutien de notre communauté.
Pour vivre convenablement, nous avons besoin des autres et de tout ce qu’ils peuvent faire pour nous. Pour notre survie sur cette planète, nous avons besoin d’entreprendre des actions collectives porteuses de sens. Adopter la Simplicité naturelle, cela peut apporter un relatif et temporaire retrait du monde, mais cela ne sera jamais dans le but de tirer son épingle du jeu pour égoïstement jouir de la vie.
Nous ne pouvons pas spirituellement évoluer en demeurant complètement et définitivement hors du monde. Personne ne peut faire sa petite vie tout seul en se moquant du reste du monde: la pollution, les bouleversements climatiques (parfois mal appelés «perturbations climatiques»), la déplétion du pétrole, les chemtrails, la violence … le rejoignent partout, ou, à tous moments, sont susceptibles de le faire.
L’importance stratégique de la Simplicité naturelle
L’on arrive à la Simplicité naturelle pour différentes raisons, mais l’on s’y retrouve vite sur le même chemin. D’après ce que les êtres humains racontent, ils s’engagent sur le chemin de la Simplicité naturelle pour l’un ou l’autre ou plusieurs des motifs suivants:
– parce que leur situation financière est sans issue, qu’ils n’arrivent pas à rejoindre les deux bouts;
– parce qu’ils voient leur vie passer en coup de vent, n’ayant pas de disponibilité pour prendre conscience de ce qu’ils vivent, pour vivre vraiment leur vie et faire ce qui pourrait réellement lui donner un sens;
– parce qu’ils se préoccupent de l’environnement et qu’ils prennent conscience du gaspillage éhonté qu’entraîne le mode de vie encore dominant (pour combien de temps?) en Occident;
– parce qu’ils sentent le vide de leur vie uniquement axée sur la consommation, mais qui ne laisse aucune place à une évolution spirituelle;
– parce qu’ils prennent conscience des incroyables disparités qui caractérisent ce monde dans lequel certains s’asphyxient de pléthore et de superflu, alors que d’autres, ailleurs, manquent cruellement de l’indispensable.
Allant de pair avec la prise de conscience écologique, la Simplicité naturelle trouve une adhésion toujours plus grande. Aux États-Unis, l’on estime que de 12 à 15 % de la population auraient déjà pris cette orientation.
La Simplicité naturelle offre la bienvenue opportunité, dans notre monde devenu si individualiste, de faire simultanément deux choses hautement souhaitables: Travailler à son propre épanouissement tout en agissant pour le bien de tous.
La Simplicité naturelle s’inscrit dans une prise de conscience générale : certains citoyens ont perdu toute confiance dans leurs gouvernants et ils ont compris que s’ils veulent que quelque chose change, c’est à eux à le faire !
La croissante popularité du «commerce équitable», des «S.E.L.» (Système d’échanges Local) fonctionnant sans argent, de l’agriculture soutenue par la communauté (A.M.A.P.: Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) et de combien d’autres initiatives localement enracinées (en vertu du principe «Penser Global, Agir Local») montre bien la vitalité de cette nouvelle tendance d’une petite partie de la société. Mais au milieu de tout cela, la Simplicité naturelle occupe une place de choix pour les raisons suivantes:
1) Pour rendre plus disponibles les êtres humains qui veulent s’engager à fond dans l’action en faveur de leurs semblables.
La société de surconsommation, contrôlée par ceux qui recherchent, pour eux-mêmes, la richesse et la puissance, repose sur la monotonie et l’accaparement routinier du «boulot-divertissement-repos» – et on recommence! Il ne reste plus de disponibilité pour l’Activité spirituelle au service de soi-même (Prière, Ressourcement) et de ses co-êtres humains. La Simplicité naturelle – conduisant à vivre simplement et donc sobrement, permet de retrouver de la disponibilité et même aussi, pour quelques-uns, des ressources financières pour les investir dans des causes qui leur tiennent à cœur.
2) Pour explorer des manières de vivre différentes.
Il faut trouver d’autres voies s’écartant l’hédonisme ou de l’épicurisme courant pour répondre aux vrais besoins humains, ce qui permet de vivre une vie épanouissante tout en respectant la Nature et sans consommer trois fois ou plus la part de planète à laquelle un juste comportement à l’égard des Lois Naturelles nous donne individuellement droit.
3) Pour reconstruire au plus vite une vie partiellement communautaire (offrant un juste équilibre avec la vie personnelle), de manière à ce que la vie ainsi menée assure de façon plus économe nos besoins fondamentaux. Ce faisant, les gens qui choisissent volontairement de diminuer leur train de vie permettent à ceux qui sont «involontairement» dans la pauvreté d’augmenter le leur et donc de mieux vivre.
Est-il possible d’espérer réussir à répondre au défi que pose l’actuel état de la planète? Certainement pas si nous n’essayons pas. La Simplicité naturelle permet à chacun d’entre nous de commencer à agir ici et maintenant et d’y trouver déjà son propre bénéfice personnel tout en sachant qu’il concourt aussi simultanément au Bien commun. Que demander de plus?
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Notes:
[1] Du mot allemand «stumpf» signifiant: «obtus», «émoussé», «stupide», «abruti», «hébété»…
[2] Lire à ce sujet le texte: «Celui dont l’âme a été nourrie…».
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