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De la sotte vanité

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Extrait des « Caractères » de Jean de La Bruyère

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« Vanité des vanités, et tout est vanité. »
« L’Ecclésiaste » I-2

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Tout le laid en ce monde est ancré dans la vanité,
qui se montre de tellement de manières différentes.

 

La vanité fait partie des sept péchés capitaux. L’irrésistible besoin de paraître extérieurement ce que l’on n’est pas intérieurement a engendré cette «caricature d’être humain» aujourd’hui prédominante! L’être-d’apparence, qui ne mérite plus d’être appelé «être humain», parce que, dans sa vanité, il a, pour l’amour de l’apparence, enseveli toute possibilité en vue de l’indispensable Ascension de l’esprit.

Mais, dans la vie courante concrète, à quoi ressemble la vanité? Nous comptons ici sur l’auteur des « Caractères », Jean de La Bruyère, pour nous en donner quelques aperçus correspondant plus particulièrement à son époque. Certes, les formes se modifient, mais la vanité reste la vanité. « Vanité des vanités… », disait déjà L’Ecclésiaste, « … et tout est vanité! » (L’Ecclésiaste I, 2). Rien de nouveau sous le Soleil!

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Allégorie de la vanité - Antonio Pereda y Salgado

Allégorie de la vanité – Antonio Pereda y Salgado

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« La sotte vanité semble être une passion inquiète de se faire valoir par les plus petites choses, ou de chercher dans les sujets les plus frivoles du nom et de la distinction. Ainsi un homme vain, s’il se trouve à un repas, affecte toujours de s’asseoir proche de celui qui l’a convié. Il consacre à Apollon la chevelure d’un fils qui lui vient de naître; et dès qu’il est parvenu à l’âge de puberté, il le conduit lui-même à Delphes, lui coupe les cheveux, et les dépose dans le temple comme un monument d’un vœu solennel qu’il a accompli.

Il aime à se faire suivre par un More. S’il fait un payement, il affecte que ce soit dans une monnaie toute neuve, et qui ne vienne que d’être frappée. Après qu’il a immolé un bœuf devant quelque autel, il se fait réserver la peau du front de cet animal, il l’orne de rubans et de fleurs, et l’attache à l’endroit de sa maison le plus exposé à la vue de ceux qui passent, afin que personne du peuple n’ignore qu’il a sacrifié un bœuf.

Une autre fois, au retour d’une cavalcade qu’il aura faite avec d’autres citoyens, il renvoie chez soi par un valet tout son équipage, et ne garde qu’une riche robe dont il est habillé, et qu’il traîne le reste du jour dans la place publique.

S’il lui meurt un petit chien, il l’enterre, lui dresse une épitaphe avec ces mots: Il était de race de Malte. Il consacre un anneau à Esculape, qu’il use à force d’y pendre des couronnes de fleurs. Il se parfume tous les jours. Il remplit avec un grand faste tout le temps de sa magistrature; et sortant de charge, il rend compte au peuple avec ostentation des sacrifices qu’il a faits, comme du nombre et de la qualité des victimes qu’il a immolées. Alors, revêtu d’une robe blanche, et couronné de fleurs, il paraît dans l’assemblée du peuple: «Nous pouvons, dit-il, vous assurer, ô Athéniens, que pendant le temps de notre gouvernement nous avons sacrifié à Cybèle, et que nous lui avons rendu des honneurs tels que les mérite de nous la mère des Dieux: espérez donc toutes choses heureuses de cette déesse.».

Après avoir parlé ainsi, il se retire dans sa maison, où il fait un long récit à sa femme de la manière dont tout lui a réussi au delà même de ses souhaits. »

– Extrait des « Caractères » de La Bruyère

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Allégorie des vanités du monde - Pieter or Peter Boel

Allégorie des vanités du monde – Pieter or Peter Boel

1 Commentaire

  1. Deh Assy

    « De la sotte vanité »

    Elle s’est, aujourd’hui, tellement démultipliée qu’il faut faire beaucoup d’efforts pour identifier ses nombreuses variantes dans le comportement humain.

    Réponse

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