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Un Temps pour se taire et un Temps pour parler
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Question:
« Si lors de partages avec mes pairs, je dis tout haut que je désire me laver de mes fautes, cultiver les Vertus, faire le Bien, Servir la Lumière et retourner un jour au Paradis, je n’utilise pas en premier lieu la grande Puissance du Silence et je ne peux progresser vers le Haut! Cela veut-il donc dire que, lors de partages où nous exprimons tout haut nos buts et nos ressentis, nous enfreignons cette Loi et nous nous coupons de la possibilité de progresser vers le Haut? ».
Réponse:
Il n’est pas dit pas qu’il ne faut jamais parler (Il existe, aussi, du reste, un proverbe qui dit « La parole est d’argent mais le Silence est d’Or » et cela ne doit pas être sans raison…!), mais seulement qu’il faut parler lorsque c’est le bon moment…
Cela veut notamment dire que:
1) La parole doit intervenir au bon moment, lorsque, grâce à la pression résultant du silence, le temps de condensation a abouti.
2) Elle ne doit donc pas être superficielle, donc vide, répétitive, machinale, automatique, etc., mais toujours vivante, elle aussi.
La vertu du « Silence » (que l’on pourrait aussi traduire par le « se taire ») n’est donc pas intrinsèque (= le but serait un silence permanent ou bien de prononcer le moins de mots possible), mais résulte uniquement de ce qu’il produit, sur la pensée initiale, une pression permettant la condensation, donc une attraction magnétique de cette première forme-pensée.
La raison pour laquelle il en est ainsi est liée à la structure même de la matière. C’est une loi physique qui veut que toute matière (qu’elle soit fin-matérielle ou gros-matérielle) qui, du fait d’une raison quelconque, est concentrée ou condensée devient plus attractive que celle qui l’est moins.
Toute la « Mécanique céleste » découverte par Newton avec sa « gravitation universelle » est basée là-dessus: Si l’on a deux planètes de volume égal, c’est celle qui est la plus condensée (autrement dit dont la masse est la plus grande) qui exercera l’attraction la plus grande sur son entourage.
Dans le cas de la forme-pensée…, par mon silence – c’est-à-dire par le fait de ne pas l’exprimer tout de suite -, j’exerce sur elle une contre-pression (la pensée exerçant elle-même une première pression), de sorte que ma pensée originelle se condense et qu’elle devient donc attractive pour les autres.
Ce n’est pas pour rien que la science observe que « le plus fort attire le plus faible ». Le plus fort signifie aussi, en ce cas, le plus dense…
Ces autres pensées émises par d’autres penseurs sur le même sujet, donc de genre semblable, planent sur le plan des formes-pensées…, mais c’est la plus condensée de toutes qui va, en définitive, attirer toutes les autres…, de sorte qu’elles ne vont plus en former qu’une seule…
Et qui, en définitive, va en avoir le plus grand bénéfice? Celui qui aura su se taire le plus longtemps possible? Pas précisément… Plutôt celui qui aura su se taire le temps nécessaire pour cela, jusqu’à atteindre le moment précis où la forme-pensée originelle aura atteint sa pleine-maturité.
Là il faut l’exprimer, donc là il faut parler ou écrire, là il faut « rompre le silence »… Car celui qui ne parle pas lorsque c’est le moment de parler commet tout autant une faute que celui qui parle lorsqu’il faudrait se taire.
C’est là aussi que le processus de l’écriture, par rapport à la parole orale, est intéressant…, car si un écrit est repris plusieurs fois, il permet déjà de consigner les étapes intermédiaires de l’évolution de la pensée, depuis la forme initiale jusqu’à la forme définitive… et peut être livré aux lecteurs seulement au moment où le Processus a atteint son achèvement complet.
Quand il est question d’en avoir le plus grand bénéfice, il s’agit, en l’occurrence, du bénéfice de pouvoir l’exprimer, car, une fois exprimée, la pensée existe au bénéfice de tous ceux qui peuvent en prendre connaissance.
C’est exactement comme l’œuvre d’art… L’artiste a la Joie de la réaliser (ce qui est, en fait, pour lui, la Joie la plus grande…), c’est-à-dire de la mettre en forme, ce qui n’est rien d’autre qu’une condensation, tandis que les amateurs d’Art, mélomanes ou autres, ont celle d’en jouir, une fois l’œuvre achevée…
A ce propos il est intéressant d’évoquer le mot qui désigne un poème en langue allemande… Cela se dit « Dichtung » (« dicht » = « dense »), mot que l’on pourrait littéralement traduire par « Condensation » ou « Densification« . Interrogeons les mots, bien souvent les Notions ou Concepts justes sont déjà dedans…
Il y a un autre aspect du « Silence » que l’on peut aussi ici évoquer, c’est celui lié à la pudeur. [Article privé; nécessite d’être enregistré et connecté.]
De même qu’il y a un moment pour cacher l’âme – et aussi le corps – et un moment pour les dévoiler…, il y a aussi des moments, liés à des conditions, pour se taire et des moments pour parler. Car si le vêtement sert à cacher le corps, le silence sert à cacher l’âme…
Et, assurément, chacun ou chacune est bien libre de décider, en fonction de son ressenti, à qui, quand, où et comment il ou elle dévoilera ou non tout ou partie de son âme par des mots exprimant son ressenti le plus profond.
Car d’impérieuses conditions de confiance sont nécessaires pour cela…, car de même que des femmes impudiques dévoilent leur corps sur la voie publique, des êtres impudiques dévoilent aussi, par des mots, leurs âmes, sans que toutes les conditions pour cela soient réunies.
Et la plus importante de toutes ces conditions, c’est précisément l’Amour…, car dévoiler l’âme ou le corps ne doit jamais être fait sans raison. Il s’agit d’offrir à l’autre quelque chose de beau et dont il soit digne. C’est donc un cadeau effectué par Amour, et le moins qui soit à attendre en retour, c’est qu’un tel cadeau soit reconnu à sa juste valeur…
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