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Le purgatoire
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Existe-t-il un purgatoire?
Où les âmes humaines vont-elles après la mort?
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Les conceptions humaines
Selon les conceptions courantes, après la mort, s’offrent généralement aux âmes (déjà pour ceux qui croient à l’âme!) trois options: 1) Le Paradis, 2) Le purgatoire, 3) L’enfer.
Il en est certes peu qui déclarent vouloir aller en enfer (souvent présenté comme un feu éternel), presque tout le monde voudrait bien aller au Paradis (mais tous font-ils tout ce qu’il faut pour cela?, c’est un autre sujet!), mais certains reconnaissent volontiers que, après leur mort, ils pourraient encore avoir besoin d’ « un peu » de purification pour pouvoir entrer au Paradis…
Le Paradis et l’enfer – ce qu’il en est, en réalité – nous approfondirons ces notions une autre fois. Pour cette fois, nous nous concentrons sur le généralement moins connu et approfondi des trois: l’ainsi dénommé « purgatoire », une sorte de super « paillasson » où il conviendrait de sérieusement s’essuyer les pieds avant de pouvoir enfin entrer dans le Paradis.
Les conceptions théologiques traditionnelles
Par opposition au Paradis – lieu de séjour des méritants – et à l’enfer – lieu de séjour des perdus -, le catéchisme de l’église catholique définit le purgatoire comme «la condition ou l’état de ceux qui ne se sont pas totalement aliénés de Dieu par leurs péchés, mais qui temporairement et partiellement sont aliénés de Dieu, tandis que leur amour est rendu parfait et qu’elles donnent la satisfaction pour leurs péchés».
En bref, dans la théologie catholique, le purgatoire serait un endroit où, après la mort, va l’âme du Chrétien encore sauvable pour être purifiée des péchés qu’elle n’a pas encore pu totalement expier au cours de sa vie terrestre (Rappel: Pour l’église catholique, l’être humain ne vit qu’une seule vie terrestre.).
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Toutefois, la définition de la doctrine officielle du purgatoire par l’Église ne remonte, en fait qu’au XVème siècle.
« Jusqu’au IVème siècle, la croyance dans le purgatoire est attestée par les suffrages offerts par les Chrétiens pour honorer la mémoire de leurs défunts. Mais la doctrine du purgatoire n’a été formulée qu’à partir du Concile de Lyon II, en 1274. C’est alors que le Magistère de l’Église parle pour la première fois de «peines purgatoires». Le Concile de Florence (1441) évoque aussi une purification après la mort grâce à des «peines purgatoires». Mais c’est surtout au Concile de Trente (1547) que l’Église formule la doctrine de la foi relative au purgatoire. » (Source)
Le Catéchisme de l’Église Catholique affirme ainsi que:
«Ceux qui meurent dans la Grâce et l’Amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur Salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaires pour entrer dans la joie du Ciel. L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus, qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés.» (CEC 1030-1031) (Source).
Inévitablement, se pose maintenant la question: Sur quel texte biblique se base cette doctrine? Le purgatoire est-il mentionné dans la Bible?
Les bases bibliques du purgatoire
La doctrine du purgatoire s’appuie sur certains passages de la Bible dans l’Ancien et le Nouveau Testament.
«Sans que le mot “purgatoire” soit prononcé dans la Bible, la réalité en est présupposée», affirme Don Paul Denizot, recteur, dans le Perche (Normandie), du sanctuaire Notre-Dame de Montligeon (consacré – ce qui est rare – à la prière d’intercession pour les « âmes du purgatoire »).
Dans l’Ancien Testament, le passage de référence se trouve dans un texte situé en dehors du canon hébraïque: II Maccabées XII, 38-45. Il s’agit du «Livre des Martyrs d’Israël» (aussi appelé « Livre des Maccabées ») qui montre que les Juifs priaient pour les défunts dans l’espoir qu’ils soient délivrés de leurs péchés au delà de la mort.»
Dans ce passage, Judas Maccabée, un prêtre juif, organise une collecte afin de pouvoir offrir un sacrifice expiatoire pour les péchés des soldats juifs qui portaient sur eux des objets consacrés aux idoles morts au combat.
Ce qui, pour les catholiques romains, signifie «qu’il peut se faire qu’à la mort les péchés ne soient pas entièrement expiés» (Encyclopédie catholique). Par conséquent, un endroit tel que le purgatoire serait nécessaire pour accueillir les âmes de ces croyants ne pouvant cependant pas immédiatement prendre leur place auprès de Dieu dans le Royaume des Cieux:
« Puis, ils se répandirent en supplications pour demander que le péché commis soit entièrement effacé. Le noble Judas exhorta la troupe à se garder de tout péché, ayant sous les yeux le malheur de ceux qui avaient succombé pour avoir commis cette faute. » (2 M 12, 42).
De même, pour les croyants catholiques, le Nouveau Testament lui-même évoquerait aussi l’existence du purgatoire, mais toujours sans le mentionner. Ainsi, l’Apôtre Paul de Tarse parle d’un Salut «comme à travers le feu» (1 Cor 3, 10-15), qui pourrait se référer au purgatoire. Il est d’ailleurs notable que, jusqu’à la fin du XIIème siècle, le mot «purgatoire» n’existe pas en tant que nom (substantif) mais seulement en tant qu’adjectif. L’on ne dit pas le «purgatoire» mais le «feu purificateur». Voilà pourquoi l’on pourrait penser que le feu dont parle Paul ne serait autre que le feu du purgatoire.
Dans le Nouveau Testament, c’est souvent un passage de Paul dans la première Épitre aux Corinthiens 1 Corinthiens III, 11-15 qui est cité. L’église catholique romaine interprète ces versets à la lumière du commentaire d’Ambroise: «[Paul] montre que celui dont il parle sera sauvé, mais en souffrant cependant la peine du feu, afin qu’étant purifié par ce feu il soit sauvé non de la même manière que l’impie qui sera tourmenté dans un feu éternel» (Encyclopédie catholique). Ce passage, selon la façon dont on le comprend, peut suggérer l’idée d’une épreuve déterminante pour chacun, précédant l’entrée dans le Royaume des Cieux: l’épreuve du feu, certes fort douloureuse, serait toutefois essentiellement purificatrice.
Qu’en est-il vraiment?
Outre le fait que la conception du purgatoire intervient bien tardivement dans l’histoire du Christianisme, en réalité, lorsque l’on considère les références bibliques censées étayer l’existence du purgatoire, l’on est obligé de constater qu’elles sont plutôt minces. Pour simplifier, l’on peut dire, en résumé et en conclusion, sans grande hésitation, que – même si une notion comparable peut aussi exister dans d’autres religions – le « purgatoire » est surtout une invention tardive des théologiens catholiques (cette notion n’existe ni pour les Orthodoxes ni pour les Protestants).
Le Christianisme orthodoxe ne reconnaît pas l’idée d’un purgatoire temporaire où les âmes seraient censées se purifier pour pouvoir finalement quand même parvenir au Paradis. Il ne distingue que deux états post mortem, en fait les seuls qui soient clairement décrits dans les Saintes Écritures, en particulier dans le célèbre Discours de Jésus:
«Le Roi dira à ceux qui seront à Sa droite: Venez, vous les Bénis de Mon Père; prenez possession du Royaume qui, dès la Fondation du Monde, a été préparé pour vous. […] Ensuite Il dira à ceux qui seront à Sa gauche: Retirez-vous de Moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges.».
De même, relativement au sort des pécheurs, le dialogue du Christ en croix avec le bon larron est d’ailleurs riche d’enseignement: Lorsque ce réprouvé de justice trouve assez de foi pour reconnaître la Royauté du Christ crucifié à sa gauche, et assez d’espérance pour oser lui demander: «Souviens-Toi de moi, Seigneur, quand Tu entreras dans Ton Royaume», Jésus lui répond: «Aujourd’hui même, Tu seras avec Moi dans le Paradis.» (Luc XXII, 43). Dans cette Parole il n’est évidemment pas question de purgatoire.
Naturellement, l’apparition de ce concept provenait de diverses nécessités théologiques apparues au fil du temps. Après le système binaire initial Ciel-enfer, il apparut, en effet, assez rapidement que diverses catégories de personnes – notamment des Chrétiens – n’étaient pas assez bien pour aller directement au Paradis, mais pas assez mauvaises pour mériter tout de suite un enfer éternel. Il fallait donc « faire quelque chose » pour elles.
L’invention du « purgatoire » est venu répondre à cette nécessité théologique. Naturellement, ce qui nous intéresse ici ce n’est pas de combler les carences théologiques d’une église en mal de cohérence doctrinale, mais, au-delà du faux concept, de rechercher ce qui, en fonction des Lois de la Création, peut quand même y avoir de juste dans cette notion apparue au fil du temps.
Le purgatoire se réfère clairement, en effet, à un lieu destiné à la purification. Que l’âme humaine doive se purifier avant de – sans même ici encore parler du Paradis – pouvoir pénétrer dans le véritable Au-delà (le Monde fin-matériel) semblera, en effet, évident à quiconque est capable de ressentir et de penser.
Que la purification des âmes séjournant dans le purgatoire (royaume intermédiaire) aboutisse, pour finir, à leur délivrance ou à leur libération est un thème qui a inspiré les peintres classiques (voir ci-dessus et ci-dessous). Que, toutefois, cela passe conformément à leurs représentations est assez peu probable…
Naturellement, une telle nécessaire purification ne s’effectue pas en une seule fois mais lors de chaque séquence de vie intermédiaire entre deux incarnations. A chaque fois, dans l’Au-delà, afin d’elle-même se juger, l’âme humaine est obligée de regarder en face les formes de ses œuvres, de les reconnaître comme siennes, et soit de les approuver et d’être renforcé par elles ou, au contraire, de les rejeter afin de s’en libérer.
Bien comprendre comment s’effectue cette Purification nécessite la connaissance des proches Plans de l’Au-delà ou des particularités de ce que certains appellent les « mondes parallèles » mais qui, en réalité, en tant qu’expériences entre deux mondes, sont justes des niveaux plus subtils de la réalité et dont fait aussi partie le royaume intermédiaire.
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« Le purgatoire »
Existe-t-il un purgatoire?
Où les âmes humaines vont-elles après la mort?
Article très intéressant pour qui veut se faire une idée un peu plus nette des plans qui accueilleront les les âmes humaines après leur départ du plan terrestre.