.
La mort, phénomène universel
.
« Tout est un perpétuel « Meurs et Renais! ».
– Johann Wolfgang von Gœthe –
.
Nous allons maintenant examiner les principales questions posées par les chercheurs au sujet de la mort.
Pourquoi meurt-on?
Cette simple question est en relation avec la structure même de l’Univers.
Très schématiquement l’on peut dire que la Création se compose de « sphères » impérissables – que l’on peut qualifier de spirituelles – et de « sphères » périssables – que l’on peut qualifier de matérielles.
La vie dans le monde matériel – dont fait partie notre Terre – est soumise à d’incessantes transformations. La mort est le mécanisme de ces transformations: c’est un nœud dans la texture du changement. C’est par elle que des formes de vie peuvent changer de plan, donc se métamorphoser.
Le but de ces transformations incessantes est l’évolution: le perfectionnement continu à travers un processus de naissance, croissance, maturation, hyper-maturation et mort permettant l’acheminement vers une re-naissance.
Il s’agit certes du perfectionnement des formes elles-mêmes, qui s’améliorent au cours de ces changements successifs mais ils s’agit aussi et surtout du perfectionnement des noyaux animateurs de ces formes. Pour l’être humain, c’est son noyau spirituel.
C’est sans doute pourquoi l’auteur allemand, Friedrich Hœbbels a écrit:
«Il ne faut pas regretter que tout soit éphémère en ce monde parce que l’éphémère, lorsqu’il nous touche vraiment éveille en nous l’impérissable.».
Pourquoi l’Univers est-il soumis à des changements perpétuels se manifestant dans la vie et la mort des corps cosmiques?
La réponse à cette question tient pour une bonne part dans le fait que l’Univers n’est pas infini, mais juste – à un moment donné du temps – indéfini. L’Univers est ce que l’on peut appeler la Création matérielle, donc une Œuvre du Créateur. Cette œuvre, comme n’importe quelle autre œuvre, se tient en dehors de son Créateur et, de ce fait, est nécessairement limitée.
C’est le côté fini, limité, de l’Univers matériel qui fait qu’il n’est pas immédiatement parfait. Pourquoi n’est-il pas parfait? Parce qu’il est loin du Créateur, très loin. Il n’est pas, en effet, Son Œuvre directe, car l’Œuvre directe du Créateur est de nature purement spirituelle.
Ce sont des êtres, que l’on peut qualifier de « spirituels-originels » (en langue allemande « Urgeistigen ») qui sont eux à l’origine de la Création matérielle. Ces êtres, supérieurs au plan d’origine de l’esprit humain, furent, eux, créés directement à l’Image de Dieu.
Les êtres humains sont, pour leur part, créés à l’image de ces êtres créés à l’Image de Dieu. Ils ne deviennent donc des « Images de Dieu » (pour autant qu’ils restent purs !) qu’au deuxième degré. C’est la raison pour laquelle il existe dans la Bible deux Récits de la Création, que le premier récit fait intervenir Yahweh le Dieu Unique alors que la deuxième création (la création postérieure) est l’œuvre des Élohim, c’est-à-dire les Créés-Originels, les Archétypes.
Comment se manifestent les processus de vie et de mort dans l’Univers?
A cette question l’on peut répondre que la Création matérielle a été liée, dès sa naissance, aux immuables Lois du Devenir et de la Désagrégation. Les Lois de la Nature sont, en effet, la Volonté Créatrice de Dieu, Qui, en S’accomplissant, en un cycle sans fin, crée constamment des mondes nouveaux, les fait se développer, mûrir, puis, pour finir, les décompose, dans le but d’une néo-formation de nouveaux mondes.
Cette Volonté Créatrice est la même dans toute la Création comprenant la Création Spirituelle – plus légère et impérissable – c’est-à-dire ne connaissant pas la décomposition – et la Création Postérieure, périssable, à laquelle les mondes de matière fine et ceux de matière grossière appartiennent en tant qu’un tout.
Seul le cycle de la Création est éternel et sans fin, donc infini, dans son devenir, sa décomposition et son renouvellement incessants. Le processus permanent de création, de semailles, de maturation, de récolte et de désagrégation se réalise dans un cycle éternel afin que, rafraîchies par l’alternance des combinaisons, se créent à nouveau d’autres formes qui se hâtent au devant d’un prochain cycle.
Au sujet des transformations successives dans le monde de la matière, Roselis von Sass écrit dans son livre « Le Jugement Dernier sur la Terre »:
« … « Dans la matière il n’est rien qui soit éternel. La matière se trouve soumise à des transformations, peu importe qu’il s’agisse de matière fine ou grossière1.
Les mutations accomplissent le développement et le progrès spirituel.
Un éternel « rester inaltéré » équivaudrait à une stagnation et à une régression. Or, s’il y avait un éternel printemps, il n’y aurait point de développement, ni de fructification, ni de perfectionnement. »
C’est, en effet, dans le cycle des saisons que l’être humain peut trouver sur la Terre la meilleure illustration de ce processus cosmique.
Pourquoi l’être humain est-il mortel?
D’un point de vue humain et individuel, il arrive un moment où le corps, fatigué, n’est plus capable de produire cette force magnétique d’irradiations nécessaire pour maintenir la jonction entre l’âme et le corps.
Pour bien saisir le processus il est nécessaire d’évoquer d’abord ce qui se produit au moment de l’incarnation, car la désincarnation n’est ni plus ni moins que le phénomène inverse! Il convient donc de commencer par le commencement…
Lors d’une incarnation, l’âme en instance d’incarnation se tient à proximité de la future mère et des fils se tissent entre l’âme et le corps du bébé (embryon) en formation dans le ventre de la mère. Les fils se tendent toujours plus en une condensation croissante de la matière, là où les irradiations de la matière fine grossière2 entrent en contact étroit avec les irradiations de la matière grossière fine3 et se tendent la main en une solide jonction de nature magnétique qui se maintiendra durant tout le temps de la nouvelle existence terrestre.
Entre la naissance terrestre – soit la mort dans le monde de matière fine – et la mort terrestre – soit la naissance dans le monde de matière fine -, c’est la vie terrestre qui se déroule:
L’existence terrestre du moment dure alors jusqu’à la modification de la force initiale de ces irradiations de l’âme. En effet, soit cette force d’irradiations de l’âme va vers le bas (processus d’incarnation) soit elle va vers le haut (processus d’excarnation). Même si entre les deux elle reste largement stable, il existe certainement un moment précis où l’âme passe de l’incarnation à l’excarnation, mais, au début, la tendance est tellement légère qu’elle demeure longtemps imperceptible. Toutefois, en fin de vie, cette tendance s’accélère manifestement pour finir par déboucher sur une complète séparation de l’âme et du corps.
Nous comprenons, grâce à ces explications que le processus de l’incarnation s’étale sur à peu près la moitié de la vie jusqu’au point le plus bas de la parabole symboliquement décrite par l’âme, point en lequel la résultante des forces contraires d’incarnation et d’excarnation s’inverse peu à peu de sorte que l’âme commence – même si c’est de manière très progressive – à tendre de nouveau vers le haut, débutant ainsi le processus de désincarnation devant s’étaler sur la deuxième moitié de l’existence terrestre.
Lorsque que le corps ne remplit plus les conditions attendues de lui, la séparation de l’âme et du corps devient indispensable. Cette séparation, c’est cela la mort.
Par la mort l‘âme est donc obligée de se séparer du corps. Cela peut être le cas lors d’une destruction du corps par la violence (par exemple un accident de la circulation), soit lorsque la maladie altère le fonctionnement normal du corps, ou, tout simplement, parce que le corps terrestre gros-matériel vieillit et s’affaiblit. La séparation s’effectue au moment précis où le corps, du fait d’un choc, de la maladie ou de la vieillesse, n’est, de son côté, plus à même de produire la force d’irradiation à l’origine de la force d’attraction magnétique nécessaire à la solide jonction de l’âme et du corps.
Plus suffisamment d’attraction magnétique c’est comme lorsque, l’intensité du courant électrique diminuant progressivement dans un électro-aimant, celui-ci finit par relâcher la limaille de fer accrochée à lui. Cette séparation c’est la mort terrestre. Du point de vue de l’âme, c’est le corps de matière grossière qui tombe et se détache de l’enveloppe de matière fine de l’esprit, d’où la séparation.
Comme tout ce qui se passe dans la Création, le processus de la mort s’accomplit, conformément aux Lois, entre deux genres de nature différente (le genre fin-matériel et le genre gros-matériel) qui se joignent temporairement grâce à l’irradiation émanant des deux côtés, des genres distincts et qui ne peuvent donc pas fusionner mais seulement se joindre et qui se séparent de nouveau aussitôt que l’un des deux genres ne fournit plus, de manière suffisante, la force d’irradiation exigée de lui.
Voilà donc pourquoi l’on meurt: le corps physique affaibli – à l’instar d’un électro-aimant dont l’alimentation électrique baisserait progressivement de telle sorte que son pouvoir d’aimantation baisserait jusqu’à un point de rupture entraînant le « lâchage » de l’objet aimanté – émet des irradiations de plus en plus faibles jusqu’à ce que son pouvoir d’aimantation, devenu insuffisant, entraîne la libération de l’âme jusqu’alors captive.
C’est comme si, les fils attachant un ballon captif à la Terre, étaient devenus trop faibles pour le retenir, le ballon monterait alors tout naturellement dans l’atmosphère jusqu’à la hauteur exacte à laquelle le ferait appartenir désormais sa propre légèreté.
Comment meurt-on?
La mort est donc la séparation définitive entre l’âme et le corps provoquée par des conditions déterminées. Nous avons déjà vu que la mort peut être provoquée d’en bas – et c’est le cas le plus fréquent! – du fait d’un corps déficient qui, pour une raison ou pour une autre, n’émet plus suffisamment d’irradiations servant à la jonction magnétique avec l’âme.
L’idéal c’est lorsque la mort est causée non par une déficience du corps – donc d’en bas – mais, à l’inverse, par la Nostalgie de l’âme ou de l’esprit qui, ayant achevé sa tâche pour la présente vie terrestre, oriente naturellement, de nouveau, ses irradiations vers le haut… Cela explique les cas (rarissimes!) où, sans aucune maladie affectant leur corps terrestre, des âmes lumineuses quittent la Terre très jeunes (il s’agit, naturellement, ici aussi, de l’âge de leur corps terrestre!), après avoir accompli leur Mission de Lumière…
De façon générale, Roselis von Sass décrit ainsi le processus de la mort:
« La mort a lieu lorsque la force d’attraction magnétique entre le corps et l’esprit cesse d’exister. A ce moment-là le cordon de liaison entre le corps et l’esprit sèche et tombe en laissant libre l’esprit. Ce cordon peut être désigné comme le cordon ombilical de l’âme.
Sans l’esprit le corps terrestre n’est qu’une enveloppe sans vie, constituée de matière, qui se désintègre dans ses éléments primitifs. ».
C’est donc la même chose que pour un corps cosmique dans l’Univers… Les corps se décomposent en leurs éléments primitifs qui peuvent être réutilisés pour de nouvelles formes vivantes. C’est pourquoi il est possible de dire:
« Dans la Nature, lorsque l’on meurt, c’est pour… la Vie! ».
S’attacher à un corps mort quitté par l’âme est un peu comme regarder le doigt qui montre une direction au lieu de regarder la direction elle-même…
Que se passe-t-il à l’instant de la mort? Que va-t-il m’arriver à ma mort?
Deux cas doivent être considérés pour la mort d’un être humain:
– soit il s’agit d’un esprit lumineux, c’est-à-dire lié à la Lumière (ce fait est complètement indépendant de l’appartenance à une religion terrestre, il s’agit ici de la réalité des choses et non de l’apparence);
– soit il s’agit d’un esprit au karma4 lourdement chargé.
Entre les deux cas toutes les nuances sont possibles. Le sort de chacun dépend de son degré de luminosité, donc de légèreté.
Comment se déroule la mort d’un être humain lumineux?
Il est bon de considérer d’abord le cas de l’esprit lumineux. Roselis von Sass décrit ainsi la mort d’un tel être humain à l’esprit lié à la Lumière:
« Un être humain meurt. D’un point de vue symbolique, il s’agit du baisser de rideau; il est désormais séparé de la matière grossière.
Le jeune et bel esprit humain demeure avec son vêtement fin-matériel [c’est-à-dire son enveloppe – ou corps – de matière fine] auprès de son enveloppe terrestre inerte. (…)
Ce jeune esprit humain doit rester encore quelques heures auprès de son corps terrestre mort, car il existe certains fils, bien délicats, qui ne pourront être rompus qu’après la séparation entre l’âme et le corps. Pendant ce temps-là, l’esprit réussit encore à discerner quelques événements qui ont lieu dans l’ambiance gros-matérielle [c’est-à-dire du monde de matière grossière ou monde physique] qu’il vient de quitter. ».
L’Âme qui vient de quitter la Terre se retrouve-t-elle seule à son arrivée dans l’autre monde?
A cette question, toujours dans le cas d’un esprit lié à la Lumière, Roselis von Sass répond:
« Mais il ne reste pas tout seul dans ce monde de matière fine où il vient de « naître ». Des esprits également jeunes et beaux, arrivés un peu avant son décès, se trouvent auprès de lui. Il s’agit d’esprits convoqués dont la mission consiste à recevoir ceux qui ont quitté la Terre et à les conduire à leurs lieux de séjour respectifs.
Chaque esprit humain qui laissait la Terre [à l’époque où la Lumière régnait encore sur la Terre] était reçu par des esprits convoqués qui étaient chargés de l’accueillir – et il en est toujours ainsi. Tant que les êtres humains se trouvaient sous l’influence de la Lumière, ils étaient tendrement reçus dans ce monde par un « cortège d’accueil » qui les guidait avec une grande joie. De nos jours cela a bien changé.
Après que se soient dénoués les derniers et bien ténus fils reliant l’âme au corps, la capacité de réception vis-à-vis de la matière grossière s’éteint complètement. L’esprit humain ne connaît plus la vie qu’il menait auparavant sur la Terre. Il en est de même lors de la naissance terrestre de l’être humain. Lorsque l’être humain nait il ne connaît plus la vie qu’il menait auparavant dans la matière fine. ».
Quelle est l’apparence de l’Âme après la mort? Quel « âge » semble-t-elle avoir?
Il faut bien distinguer duquel de ses corps – ou de laquelle de ses enveloppes – on parle lorsque l’on parle d’un être humain.
Après sa mort terrestre révèle Roselis von Sass:
« Le jeune et bel esprit humain demeure avec son vêtement fin-matériel [c’est-à-dire son enveloppe fin-matérielle ou corps de matière fine] auprès de son enveloppe terrestre inerte.
Il offre, en fait, une apparence bien jeune, ce qui surprendra peut-être le lecteur peu versé dans le sujet. Il se demandera comment l’âme d’un corps si vieux peut être si jeune?
Un esprit lumineux est toujours jeune! Les divers degrés de maturation de son développement ne sont reconnaissables qu’à travers l’expression des yeux. Et l’âme – qui se perçoit par l’enveloppe de matière fine – est également belle et radieusement jeune, puisqu’elle reflète la lumière de l’esprit.
Un vieillissement comme celui que nous connaissons sur la Terre existe uniquement dans la matière grossière. ».
Suis-je assuré d’être bien accueilli et de me retrouver dans la Lumière et la béatitude après ma mort?
La façon avec laquelle les âmes humaines sont accueillies après leur mort dépend directement de la vie qu’elles ont menée sur la Terre, de l’état de leur karma, et du degré de maturité spirituelle qu’elles auront atteint entre temps, en tenant compte du fait qu’une rétrogradation est toujours possible.
Ce qui vient d’être décrit concernant les esprits liés à la Lumière est malheureusement l’exception de nos jours et non la règle. La plupart des êtres humains de la Terre devraient s’attendre – à moins de se ressaisir vigoureusement d’ici-là – à quelque chose de bien différent, beaucoup plus proche de ce qui est exposé plus loin, dans son livre, à propos des âmes karmiquement chargées et spirituellement engourdies.
Par conséquent, à celui ou celle qui se soucie – à juste titre – de l’accueil qui sera le sien dans l’autre monde après la mort de son corps physique on ne peut que dire: vivez de telle sorte que vous ne produisiez sur votre chemin que de bonnes semailles et que vous puissiez en récolter les bons fruits dans un monde où vous ne pourrez-vous abriter derrière aucune argutie de l’intellect – qui n’a pas cours dans l’autre monde – et en lequel votre âme devra se passer de la protection procurée sur la Terre – dans le monde gros-matériel – par le corps physique.
Dans le monde de l’Au-delà, tout ce que les âmes éprouvent et expérimentent est vécu immédiatement à sa puissance maximale. Il est impossible d’en différer ou d’en atténuer les effets. C’est pourquoi la qualité des intuitions sensibles est déterminante et c’est pourquoi aussi toute personne qui se laisse aller à des émotions négatives (envie, jalousie, haine) provoque immédiatement des catastrophes autour d’elle-même – puisque ce qu’elle éprouve est immédiatement et directement ressenti par son entourage – qui, conformément aux Lois, lui renvoie en retour une récolte de même nature.
.
===========================
.
Notes:
.
1 Les appellations « matière fine » et matière grossière » se réfèrent aux deux genres fondamentaux de la matière: la matière-fine (en langue allemande: « Feinstofflichkeit ») est le lieu de séjour des trépassés appelé « l’Au-delà »; la matière grossière (en langue allemande: Grobstofflichkeit) est le lieu de séjour des âmes incarnées dans un corps gros-matériel, appelé « l’En-deça ».
2 Matière-fine grossière: gradation inférieure de la matière fine, qui en comporte trois (en partant du haut: matière-fine fine, moyenne et grossière).
3 Matière-grossière fine: gradation supérieure de la matière grossière, qui en comporte trois (en partant du haut : matière grossière fine, moyenne et lourde).
4 Karma: Mot sanscrit désignant l’ensemble des actes accomplis par un être humain avec toutes ses répercussions, proches ou lointaines. Un karma lourdement chargé signifie que la personne concernée est encore liée à de nombreux actes négatifs et qu’elle doit dénouer ce karma par des rachats accomplis au cours des répercussions – en général pénibles à vivre – des actes en question.
.
0 commentaires