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La mort terrestre et la vie
dans l’Au-delà
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Selon Roselis von Sass
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Première Partie
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« Autrefois, la naissance et la mort ne constituaient pas des phénomènes énigmatiques. Chacun savait, individuellement, que seul son corps charnel mourait et que le corps plus fin ayant habité le corps charnel continuerait à vivre dans un monde moins grossier, jusqu’à ce qu’il revienne sur la Terre… »
De longues années se sont écoulées depuis qu’un égyptologue fort renommé pour ses travaux déchiffra quelques hiéroglyphes concernant le thème du mystère de la mort terrestre. Dans ses travaux, il était tombé sur une phrase qui l’avait fortement impressionné. C’était la phrase suivante:
« Nous voyons devant nous une enveloppe qui a été soudainement abandonnée à tout jamais par un être invisible! ».
Ces mots n’auraient pu être plus clairs, puisqu’ils dévoilent de matière concise l’énigme de la mort. L’esprit, c’est-à-dire l’être invisible, a quitté son corps terrestre! Il est plusieurs références analogues dans les anciennes traditions. Or, dès que l’humanité s’est exclue de l’influence de la Lumière, sa capacité réceptive s’est énormément restreinte en l’empêchant de comprendre toute révélation renfermant la Vérité.
La mort et la naissance consistent donc jusqu’à présent en des mystères inscrutables, malgré tant de recherches sur le sujet. La mort, surtout la mort et l’énigme qui l’entoure se sont transformées, pour beaucoup, à la suite du temps, en un ténébreux fantôme. En raison de cette peur, inconsciente peut-être, les personnes versées dans l’occultisme se mirent à la recherche de « l’élixir de la vie éternelle ». Elles comptaient pouvoir par là prolonger arbitrairement la vie terrestre ou, si possible, annuler complètement la mort.
Un tel élixir n’a jamais été trouvé, puisque dans la matière, il n’est rien qui soit éternel. La matière se trouve soumise à des transformations, peu importe qu’il s’agisse de matière fine ou grossière. Les mutations accomplissent le développement et le progrès spirituel.
Un éternel « rester inaltéré » équivaudrait à une stagnation et à une régression. Or, s’il y avait un éternel printemps, il n’y aurait point de développement, ni de fructification, ni de perfectionnement.
Le Cordon Ombilical de l’Âme
Mort terrestre! Que de larmes, de douleurs, de lamentations et d’incompréhensions, ce phénomène naturel ne déclenche-t-il pas! Les peuples considérés comme primitifs envisagent la mort terrestre, encore à présent, avec beaucoup plus de naturel que la race blanche civilisée qui professe le Christianisme. Le rite lugubre de l’enterrement est d’ailleurs vraiment sinistre dans le monde chrétien. Il n’est donc point surprenant que, depuis l’enfance, chacun considère la mort terrestre comme un mal inévitable auquel il ne peut malheureusement pas se dérober.
La mort a lieu lorsque la force d’attraction magnétique entre le corps et l’esprit cesse d’exister. A ce moment-là, le cordon de liaison entre le corps et l’esprit sèche et tombe en laissant libre l’esprit. Ce cordon peut aussi être désigné par cordon ombilical de l’âme.
Sans l’esprit, le corps terrestre n’est qu’une enveloppe sans vie, constituée de matière, qui se désintègre dans ses éléments primitifs.
L’esprit, délivré du corps terrestre, se trouve étroitement lié à son corps de matière fine dont il a besoin pour son activité dans la couche fin-matérielle. Ce corps fin-matériel, dénommé « âme » par les humains, est également constitué de matière, mais d’une matière d’une espèce différente et plus subtile, la matière fine. Il faudrait faire ici remarquer l’erreur existant dans l’expression « âme immortelle ». Il n’est point d’âmes immortelles! Seul l’esprit est immortel! L’âme remplit dans le monde de matière fine une fonction semblable à celle que remplit le corps de matière grossière sur la Terre. L’âme et le corps terrestre existent uniquement pour servir l’esprit, pour rendre possible son activité dans les matières.
La mort terrestre est un événement naturel et indolore, que nul n’aurait à redouter…
Il est cependant nombre de questions concernant la vie après la mort… Si les êtres humains s’étaient développés selon la Volonté de Dieu, ils auraient par eux-mêmes des réponses à tout cela.
Les mondes où ils devront vivre après la mort ne sont absolument étrangers à personne. Chaque esprit humain incarné sur la Terre provient en fait du monde de matière fine, où il devra retourner après sa mort! Maintes fois l’être humain parcourt ce même chemin, soit dans un sens, soit dans un autre.
Il est bien difficile de répondre à de telles questions, puisqu’à l’heure actuelle rien ne se passe comme ce fut autrefois prévu par la Volonté de Dieu. La différence entre jadis et aujourd’hui est si grande que nous pourrions même penser avoir affaire là à d’autres créatures et à une autre Terre…
Afin d’aborder le sujet de façon raisonnable, il faudrait séparer le « jadis » du « aujourd’hui ». Nous décrirons en premier lieu la vie après la mort à une époque fort lointaine, lorsque les êtres humains se trouvaient encore sous l’influence de la Lumière. Nous exposerons ensuite ce qui se passe aujourd’hui, et depuis d’ailleurs déjà très longtemps.
La Mort d’un Être Humain Libre de Karma
Lorsque les êtres humains étaient encore sans péchés, libres de karma, ils ne redoutaient pas la mort, et ceux qui restaient ne souffraient pas de voir ceux qui partaient! Au contraire! Lorsque leur vie terrestre s’approchait de la fin, ils éprouvaient intuitivement une joie sereine et pleine d’espoir. Le Portail du Soleil allait bientôt s’ouvrir devant eux, et ils s’élèveraient dans les mondes légers des Pays des Fleurs.
C’était généralement à l’aube que les créatures humaines décédaient, lorsque les premières lueurs du soleil s’étendaient sur l’horizon. Elles supposaient par là que le Portail du Soleil s’était ouvert devant elles…
Tous connaissaient la durée approximative de leur vie terrestre. C’était là un savoir que chacun portait en soi, car chaque naissance établit d’avance la période de permanence sur la Terre de la personne concernée. Rien ne se passe arbitrairement dans la Création. Il est un temps prédéterminé pour l’accomplissement de chaque événement, aussi insignifiant puisse-t-il paraître.
A cette époque lointaine, les créatures humaines de toutes les races menaient une vie terrestre très longue. Elles atteignaient l’âge de centaines d’années et elles persistaient physiquement saines et spirituellement actives jusqu’à leur mort. Leur grand âge ne les transformait pas en de vieilles créatures décrépites; d’ailleurs, même à un âge très avancé, elles ne devenaient pas laides ou répugnantes, comme cela se passe actuellement sur la Terre.
La mort terrestre se déroulait sereinement et paisiblement et {tous} les corps, sans exception, étaient ensevelis sous la terre. Beaucoup plus tard seulement, apparurent d’autres formes d’ensevelissement.
Examinons ici plus attentivement les événements autrefois se déroulant après la mort, à une époque où les créatures humaines menaient encore une vie agréable à Dieu.
Un être humain meurt. D’un point de vue symbolique, il s’agit du baisser de rideau; il est désormais séparé de la matière grossière.
Auprès de son enveloppe terrestre inerte, le jeune et bel esprit humain reste avec son vêtement fin-matériel. Il offre, en fait, un aspect bien jeune, ce qui devra peut-être surprendre le lecteur peu versé dans le sujet. Il se demandera comment l’âme d’un corps si vieux peut être si jeune?
Un esprit lumineux (un esprit lié à la Lumière) est toujours jeune! Les divers degrés de maturation de son développement ne sont reconnaissables qu’à travers l’expression des yeux. Et l’âme – son enveloppe de matière fine – est également belle et radieusement jeune puisqu’elle reflète la lumière de l’esprit.
Un vieillissement comme celui que nous connaissons sur la Terre existe uniquement dans la matière physique.
Ce jeune esprit humain doit rester encore quelques heures auprès de son corps terrestre mort, car il y a certains fils bien délicats qui ne pourront être rompus qu’après la séparation entre l’âme et le corps. Pendant ce temps-là, l’esprit réussit encore à discerner quelques événements qui ont lieu dans l’ambiance gros-matérielle qu’il vient de quitter.
Mais il ne reste pas tout seul dans ce monde de matière fine où il vient de « naître ». Des esprits également jeunes et beaux, arrivés un peu avant son décès, se trouvent auprès de lui. Il s’agit d’esprits appelés dont la mission consiste à recevoir ceux qui ont quitté la Terre et à les conduire à leurs lieux de séjour respectifs.
Chaque esprit humain qui laissait la Terre était, et il est encore, reçu par des esprits appelés, chargés de cela. Tant que les êtres humains se trouvaient sous l’influence de la Lumière, ils étaient tendrement reçus dans ce monde par un « cortège d’accueil » qui les guidait avec une grande joie. Aujourd’hui cela a bien changé.
Après le dénouement des derniers et bien ténus fils liant l’âme au corps, la capacité de réception vis-à-vis de la matière grossière s’éteint complètement. L’esprit humain ne connaît plus la vie qu’il menait auparavant sur la Terre. Il en est de même pour la naissance terrestre de l’être humain. Lorsque l’être humain naît il ne sait pas la vie qu’il menait auparavant dans la matière fine.
La supposition selon laquelle les esprits de l’Au-Delà peuvent observer des événements du monde terrestre constitue une erreur de l’humanité actuelle. Il n’est possible d’entendre, de voir ou de sentir qu’à travers les organes sensoriels relatifs à la matière correspondante.
Lorsque les derniers fils retenant l’âme dans la proximité du corps terrestre se trouvent complètement rompus, l’âme s’élève dans un monde un peu plus subtil qui correspond précisément à sa propre légèreté. Ce monde un peu plus élevé se trouve encore dans la matière, étant donné qu’il est du genre de la matière fine.
Une ascension immédiate, après la mort terrestre, dans les Hauteurs Paradisiaques est simplement impossible. D’après la Loi de la Création, nul esprit – aussi lié à la Lumière soit-il – ne peut parvenir à proximité du Paradis, s’il porte encore quelque enveloppe matérielle.
Le Pays des Fleurs
Le monde un peu plus élevé où parvenaient les esprits humains dès que les derniers fils qui le retenaient à la matière grossière s’étaient complètement rompus s’étendait sur de vastes régions. Ces régions étaient dénommées les « Pays des Fleurs ». Toutes ces régions se trouvaient à un même niveau et chaque race avait son Pays des Fleurs. A cette époque lointaine, les membres de toutes les races vivaient paisiblement côte à côte, soit sur la Terre soit dans la matière fine, puisqu’ils étaient reliés par l’amour qu’ils éprouvaient envers le Seigneur, envers Celui qui les avait créés avec de si divers aspects.
Une limpide beauté et fraîcheur irradiait les Pays des Fleurs. Des millions d’êtres de la Nature hantaient ces bois éblouissants, ces collines, ces vallées, ces lacs et ces rivières. Des fleurs ressortaient de partout. Des fleurs de tous les genres, de toutes les formes et couleurs. Un halo ténu et rosé flottait délicatement, imperceptiblement presque, sur cet éblouissant épanouissement.
Indiciblement beaux et éblouissants étaient les mondes de matière fine des âmes humaines! Ces mondes étaient beaux, puisque beaux étaient les éléments constructifs fournis par les êtres humains.
C’est bien cela, les créatures humaines fournissent pendant leur séjour sur la Terre, les éléments constructifs dont se forment les régions où elles devront vivre après leur mort terrestre.
Les éléments constructifs – ou matériaux de construction – sont constitués des intuitions humaines, de leurs actes, de chaque forte volonté intérieure et de toutes les autres intentions que, pendant son séjour sur la Terre, chacun forme et manifeste.
Ce sont là les semences que fournit chaque individu et qui pénètrent, sans sa co-participation, dans le sol de la matière fine, où elles devront germer, se développer et fructifier. Plusieurs éléments énergétiques de la Nature, inconnus des êtres humains, collaborent au développement des semailles humaines dans les mondes des âmes… Et tout ce qui devra éclore correspondra exactement au genre des semailles… soit dans le bien, soit dans le mal! Le meilleur exemple de cela, nous l’avons sur la Terre. Nous récoltons uniquement ce que nous avons semé. Cela est si évident que nul ne prend la peine d’y réfléchir davantage. Il en est de même pour nos intuitions, nos pensées et nos actes. Ce sont là les semences qui produiront, certes, la moisson correspondante…
Tant que les êtres humains se trouvaient sans péchés sur la Terre, leurs intuitions, pensées et actions étaient bonnes, et ils ressentaient un profond amour envers la Nature et les entéaux. Ainsi pouvaient être formées les plus belles régions fleuries où ils seraient conduits après leur mort terrestre.
Revenons au sujet de l’âme humaine qui se trouve dans le monde quelque peu plus élevé, entourée d’esprits appelés qui vont la conduire en avant. L’âme est somnolente, si somnolente que c’est avec peine qu’elle réussit à s’approcher de la barque qui l’attend au bord de la rivière. Dans la barque, l’âme se couche sur des coussins mous et s’endort tout aussitôt.
De vastes rivières, profondes et brillantes comme de l’argent, traversaient les « Pays des Fleurs ». De grandes barques rases équipées avec des bougies rouges semblables à des ailes transportaient les âmes à peine arrivées vers les régions qui leur étaient destinées. Ces grandes embarcations étaient guidées par un timonier placé à la proue, tandis que les entéaux des vents poussaient rapidement ces barques vers l’avant. Des volées d’oiseaux verts et blanc argenté, semblables à des hirondelles, suivaient ces âmes endormies à la rencontre de leur nouvelle patrie.
Ces rivières qui menaient les âmes « nouvellement nées », après la mort terrestre, à leur nouvelle destination, étaient connues de tous les peuples de l’Antiquité. Les anciens Grecs désignaient l’une d’elles par le « Léthé, le fleuve de l’oubli ». Ils savaient que, pendant la traversée de ces rivières, les âmes endormies oubliaient tout ce qui s’était passé auparavant. Ils faisaient aussi allusion à une autre rivière qu’ils dénommaient « Hadès ».
Les anciens Romains désignaient par « Orco » la rivière qu’ils devaient traverser après leur mort terrestre. A cette époque lointaine, les Germains connaissaient cette rivière sous le nom de « Halja »; ce nom devint plus tard « Hel ». Les anciens Égyptiens faisaient également allusion aux barques du Soleil dans lesquelles les morts suivaient leur cours.
Oui, les peuples d’antan connaissaient les rivières du monde plus élevé de matière fine. Or, Grecs, Romains, Germains, Égyptiens et tous les autres avaient déjà accumulé tant de conceptions erronées, et ils étaient si chargés de péchés qu’après leur mort ils ne parvenaient plus à ces régions fin-matérielles.
Ils sombraient dans des mondes inférieurs, vu la Loi de la Gravité. Leur étroite capacité de compréhension fit qu’ils désignaient ces rivières troubles, sombres et quasi stagnantes, qui se trouvent dans les sous-mondes où ils devaient être conduits après leur mort terrestre, par les mêmes noms que les rivières qu’ils avaient autrefois connues. Il n’est donc point surprenant que la mythologie grecque, ainsi que plusieurs légendes concernant les dieux, fassent uniquement allusion aux rivières des sous-mondes.
Les belles rivières qui sont ici mentionnées s’écoulaient, sans exceptions, dans les mondes plus élevés de matière fine. Ces rivières aux eaux limpides et joyeusement murmurantes étaient hantées par nombre d’êtres aquatiques.
Aussitôt arrivées à leur destination, les âmes endormies dans l’embarcation rouge étaient confiées aux soins d’autres esprits qui les conduisaient, toujours endormies, aux demeures qui leur avaient été préparées. Ces demeures, c’étaient de petites maisons basses entourées de rosiers grimpants, au sein de la resplendissante floraison des Pays des Fleurs. Les temples et les lieux d’enseignement ou de travail étaient des édifices un peu plus grands. Toutes ces constructions étaient en bois. Ce bois présentait d’ailleurs de très belles nervures aromatiques de diverses couleurs.
Une seule personne, parfois deux, pouvaient habiter ces petites maisons. Mais personne ne se sentait seul. Les habitants des Pays des Fleurs étaient conscients de la grâce que le « pouvoir rester seul » concède à chacun. Outre cela, les prêtres enseignaient dans les temples que l’âme humaine ne pouvait entendre la voix de l’esprit que dans la quiétude, dans le silence. Pendant les moments consacrés au travail ou à l’apprentissage, il y avait déjà suffisamment de rapports sociaux.
Des âmes masculines et féminines ne pouvaient vivre ensemble que lorsqu’elles étaient reliées par un véritable amour et par une véritable harmonie spirituelle. Une vie en famille et une procréation telle que nous les connaissons sur la Terre n’existent pas dans les mondes de matière fine. Dans ces mondes, seule compte l’attraction du genre semblable qui rassemble les âmes humaines dans une même région.
L’Éveil dans la Matière Fine
Revenons maintenant aux âmes humaines endormies. Après leur dégagement des liens terrestres, ces âmes plongent dans un sommeil profond. Ce sommeil constitue pour l’âme « nouveau-née » dans la matière fine une importante phase de développement; pendant ce sommeil l’âme se familiarise avec sa nouvelle ambiance et s’adapte aux vibrations plus légères. La durée de ce sommeil, comme d’ailleurs toute autre chose dans la Création, se trouve prédéterminée. L’éveil dans la matière fine représente pour l’âme une intense joie. Elle se rend désormais pleinement consciente du nouveau milieu où elle se trouve. Et cette certitude signale le début d’une nouvelle période d’apprentissage, puisque le développement de la créature humaine doit se poursuivre dans les autres sphères aussi.
Sur la Terre, le lent processus de prise de conscience a lieu pendant l’enfance. Ce n’est qu’au début de l’adolescence – à peu près vers l’âge de quinze ans – que l’être humain commence à vivre entièrement conscient sur la Terre. Si quelqu’un doit s’incarner cinquante fois sur la Terre, à chaque fois qu’il reviendra dans la matière fine, il devra apprendre à se réadapter à sa nouvelle ambiance. Soit dans la matière fine pendant ce sommeil-là, soit sur la Terre pendant l’enfance. Dans les deux cas, le processus doit être pleinement accompli.
Qu’il soit dit ici que nul être humain ne peut s’incarner sur la Terre aussitôt après sa mort terrestre. Il est donc impossible que meure une grand-mère, par exemple, et qu’elle vienne à s’incarner un an après. Dans de rarissimes cas, quelqu’un peut revenir sur la Terre vingt-cinq ans après sa mort. Lorsque les êtres humains se trouvaient encore exempts de fautes, plusieurs centaines et parfois même des milliers d’années pouvaient s’écouler sans que quelqu’un eût à s’incarner encore une fois dans la matière grossière.
Lorsque meurt un nouveau-né ou un bébé de quelques mois, une réincarnation immédiate est cependant possible. Une nouvelle incarnation auprès de la même mère. Dans de tels cas, d’ailleurs très rares, les liens entre la mère et l’esprit devant s’incarner auprès d’elle n’ont pas encore été entièrement défaits. Un renforcement de ces mêmes liens est donc possible.
Tant que l’être humain se trouvait sous la Guidance de la Lumière, tous les esprits humains provenaient des Pays des Fleurs avant de s’incarner dans la matière grossière. Les mêmes rivières qu’ils parcouraient après la mort de leur corps terrestre, ils les parcouraient pour s’approcher de la Terre, lors d’une nouvelle incarnation.
Après qu’un être humain ait développé toutes ses capacités dans la matière, alors seulement il est apte à retourner dans sa Patrie, le Paradis. Environ dix incarnations terrestres étaient prévues pour cette phase de développement dans les matières. Pendant ces longs intervalles, le développement spirituel devait se poursuivre, multiforme, dans les mondes de matière fine. Nulle part il n’y avait d’arrêt ou de régression!
Certes, des exceptions ont toujours existé. Des esprits envoyés sur la Terre pour y accomplir une mission particulière peuvent retourner à leur monde lumineux aussitôt après l’accomplissement de la mission. Ils peuvent y retourner, mais ils devront, eux aussi, abandonner les corps auxiliaires de l’esprit dans leurs mondes analogues. Cependant, ces processus sont si accélérés qu’un séjour plus long n’est nulle part nécessaire.
L’Esprit Quitte l’Âme
Nombre de lecteurs se demanderont peut-être comment l’âme, qui n’est qu’un corps auxiliaire de l’esprit, sera « abandonnée » par l’esprit lorsqu’il devra accéder au Paradis.
Tous les phénomènes de la Création sont simples et naturels, ils sont d’ailleurs parfaitement compréhensibles à tout esprit humain lié à la Lumière, puisque les règles fondamentales sont partout les mêmes.
Dès que l’esprit humain atteint la plénitude de son développement, au point de pouvoir quitter les mondes de matière fine, il entend un appel qui le remplit d’une intense et touchante allégresse. Cet appel signifie que les Portails d’accès aux Mondes Supérieurs se trouvent ouverts et que sa marche vers la Patrie Lumineuse peut avoir lieu. Des mélodies accompagnent cet appel, des mélodies apportées par les ondes de l’air, qui baignent toute l’ambiance dans un joyeux et réjouissant frémissement. En entendant l’appel, l’âme humaine porte sereinement son regard, encore une fois, sur l’éblouissante floraison du Pays des Fleurs, puis elle se dirige lentement vers l’un des petits bancs recouverts de mousse qui se trouvent partout dans ces jardins. Elle s’allonge dessus en fermant les yeux.
Baigné dans de suaves mélodies qui semblent jaillir de dedans et au-dessus de lui, cet esprit flotte en s’élevant chaque fois plus haut, accompagné des esprits qui l’attendent dans les limites du monde de matière fine.
L’enveloppe fin-matérielle – dénommée « âme » par les êtres humains – qui reste sur le banc de mousse, « sèche » aussitôt après avoir été abandonnée par l’esprit. Elle sèche, et les quelques particules qui restent sont absorbées par la mousse. Persiste seulement une subtile lueur témoignant que quelques instants auparavant, un esprit humain quittait son enveloppe de matière fine.
L’esprit humain n’est pas encore parvenu au Paradis. Il a dépassé la limite du Monde Fin-Matériel, et il se trouve maintenant dans le Monde des Entéaux. Ce Monde s’étend au dessous du Paradis en embrassant des étendues inimaginables pour l’être humain terrestre. Il est peuplé par les grands êtres de la Nature, par les Dieux, tels que les dénommaient autrefois les êtres humains.
L’esprit porte alors une enveloppe très subtile et différente, dont l’espèce correspond à celle du Monde qu’il devra parcourir avant de parvenir aux ponts qui le mèneront, à travers d’énormes abîmes, jusqu’aux Portails du Paradis.
Néanmoins, ce parcours est très rapide. L’esprit humain n’a plus besoin de moyens auxiliaires afin de poursuivre rapidement son chemin. Aussitôt franchie la limite de la matière fine, il flotte en s’élevant légèrement et vigoureusement, chaque fois plus haut, jusqu’à parvenir aux Jardins des Fées.
Ces Jardins constituent la station initiale et terminale pour chaque esprit humain. Ils sont la station initiale, puisque ce furent ces Jardins qui reçurent les germes spirituels – voici plusieurs millions d’années – qui descendaient du Paradis sous la forme d’une pluie d’étincelles bleues; et dans ces Jardins, ils reçurent leur première enveloppe, le premier cadeau des Fées*.
Ils constituent aussi la station terminale, puisque dans ces mêmes Jardins l’esprit humain doit se délivrer de la dernière de ses enveloppes afin de franchir les ponts qui mènent à l’entrée du Paradis.
La Dernière Enveloppe
L’abandon de la dernière enveloppe de l’esprit – qui sépare encore l’être humain du Paradis – se déroule bien autrement que dans les Mondes de matières fine et grossière. La lumière d’un esprit humain étant parvenu à ce Monde est d’une irradiation si intense qu’en un bref instant la dernière enveloppe qui l’entoure se défait littéralement en flammes. Pour un instant, l’esprit humain ressemble à une forte flamme bleue qui s’éteint aussitôt. Restent seulement des flocons blancs et ténus qui se diluent dans l’air ensoleillé.
Au moment où la dernière enveloppe se défait en flammes, l’esprit ainsi délivré franchit les ponts menant à la Vie Éternelle, au Paradis.
L’esprit humain libre et pleinement développé est d’une irradiante beauté immaculée; toutes ses parures sont également belles et sans taches, et les nuances de couleur s’harmonisent à sa personnalité de la façon la plus recherchée. Il n’est rien qui suggère maintenant la petite étincelle fulgurant en bleu autrefois placée dans la matière, car, par le travail d’innombrables éléments de la Nature et de l’esprit, cette étincelle s’est maintenant déployée jusqu’à sa plénitude.
Tout ce qui vit et agit dans la Création, qu’il soit être humain, animal, ou plante, s’est développé à partir d’un minuscule germe de vie! Chaque petit germe recèle une étincelle du vivant Amour de Dieu, où la Création entière prit son origine.
Chaque esprit humain détient trois enveloppes principales qui peuvent être aussi désignées par « corps auxiliaires »; ces enveloppes sont nécessaires aux différentes phases de développement de l’esprit. Ce sont le corps de matière grossière, le corps de matière fine et le corps entéallique. Il faudrait encore mentionner les corps auxiliaires moins forts. Ceux-ci agissent comme un pont car ils constituent les liens entre les principaux corps auxiliaires de l’esprit. Ainsi donc, la liaison entre le corps terrestre de matière grossière et l’âme de matière fine doit avoir lieu au moyen d’un corps auxiliaire additionnel, ou pont. Ces ponts sont d’une extraordinaire importance, puisqu’ils forment la liaison avec la sphère supérieure plus proche. La supposition qu’un esprit humain possède sept enveloppes est d’ailleurs correcte, dès que l’on tient compte des corps auxiliaires additionnels, c’est-à-dire des ponts.
Les Vêtements des Âmes
Nous aborderons maintenant la question des vêtements des âmes qui ont déjà quitté leur corps terrestre. Cet éclaircissement semblera peut-être superflu et sans importance à nombre de lecteurs. Pourtant, il serait bon d’entamer ici ce sujet afin d’éliminer les idées confuses que se sont faites les créatures humaines.
Les vêtements que porte une âme humaine délivrée de son corps terrestre révèlent aussitôt son véritable état d’esprit. Les âmes féminines liées à la Lumière portaient, et portent encore à présent des tuniques de tissus délicats, brillants, semblables à de la soie. Ces tissus sont constitués de joyeux dessins de fleurs exhalant un suave parfum. Toutes ces robes sont resserrées à la taille par de belles ceintures ornées de précieux bijoux et s’allongent jusqu’aux pieds, ou presque. Elles portent des chaussures en soie, semblables à des sandales, qui s’harmonisent avec les couleurs des robes.
Les cheveux longs, parfois nattés, s’allongent sur le dos. Un diadème très délicat ceint le haut de la tête et dégage entièrement les cheveux du front. Ces diadèmes avec tous leurs ornements de fleurs et de pierres précieuses constituent d’authentiques œuvres d’art.
Les âmes masculines liées à la Lumière portent également de longs vêtements de tissus un peu plus épais. Ces vêtements sont tous de couleur claire, chaque vêtement étant d’une seule couleur. Des ceintures de tous genres resserrent ces vêtements à la taille. Ils portent à l’index, une bague avec une pierre précieuse dont la couleur correspond exactement aux vibrations de son porteur.
Les bagues et les diadèmes des âmes féminines sont des cadeaux des êtres de la Nature qui se chargent de la composition et de l’embellissement des pierres précieuses. Aussitôt qu’entièrement détachée du corps terrestre, l’âme féminine verra s’approcher un groupement de petits bonshommes de la taille de petits enfants, les visages ravis de joie, venant apporter leurs offrandes. Ces délicates œuvres d’art témoignent de l’immense amour des êtres de la Nature pour les êtres humains liés à la Lumière.., or, cet amour la créature humaine l’a, en général, déjà perdu.
L’homme ainsi que la femme présentent le front découvert de cheveux, afin que nul brin de cheveu ne vienne troubler la lueur ténue émanant du Signe de la Lumière au milieu de leur front; ce Signe dénote l’appartenance de ces âmes à la Lumière.
Certes, la façon de s’habiller ou de s’arranger les cheveux varie d’une race à l’autre. Mais ces parures sont toujours belles et les vêtements, sans exception, de couleur claire. Tout exhale le parfum de la limpidité. La beauté des diverses races ainsi que leurs caractéristiques s’annoncent dans les mondes de matière fine avec toute leur vigueur.
Certains lecteurs jugeront quelque peu fantastique cette description d’âmes portant des vêtements fleuris, car, d’une façon générale, on suppose que c’est exclusivement le blanc la couleur des esprits et des âmes pures.
Mais cette supposition est fausse. Plus les Mondes seront élevés, lumineux et légers, plus merveilleusement resplendissantes seront les couleurs. Cette splendeur de millions de nuances de couleurs est indescriptible. L’expression « symphonie de couleurs » formulée par les êtres humains est bien correcte, puisque les rayonnantes couleurs de la Lumière émettent des sons qui dans leur multiplicité se répercutent telle une éblouissante symphonie.
Des vêtements blancs sont utilisés lors des solennités dans les temples ou dans d’autres occasions de ce genre. Mais des manteaux colorés sont toujours portés par dessus ces vêtements blancs. Dans les Sphères du Paradis, prêtres, prêtresses et rois ont par dessus leurs vêtements blancs, des manteaux tissés de fils de métaux précieux. Ces manteaux sont d’une incommensurable beauté.
Les Mondes du Paradis sont inimaginablement beaux et rayonnants. Inimaginablement beaux et rayonnants sont aussi les esprits humains, avec le Signe de l’Élucidation au front, qui peuvent franchir ces Portails.
Qu’il soit dit encore une fois qu’il n’y a rien qui suggère maintenant l’étincelle inconsciente du germe spirituel provenant du Paradis, ayant reçu des Fées, dans leurs Jardins, le premier cadeau, la première forme d’un enfant humain.
La transformation de l’inconscient germe spirituel en esprit humain pleinement conscient eut son origine dans la Lumière de l’Amour et s’est accomplie dans la Lumière de l’Amour.
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Extrait du livre « Le Jugement Dernier sur la Terre » de Roselis von Sass.
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