Ecole de l'art de vivre

« Ne nous induis pas en tentation! »

par | 30 Avr 2024 | Autres Articles, Notions Justes | 1 commentaire

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« Ne nous induis pas en tentation! »

 

 

Jésus parlait – à ce que l’on croit savoir – en araméen. Donc le Notre Père aussi fut exprimé, par Jésus, en araméen. Cette langue a naturellement son propre alphabet.

 

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L’expérience de la Prière donnée par Jésus dans la Langue même utilisée par Jésus est naturellement une expérience incontournable.

Par la suite l’Enseignement de Jésus, dont le « Notre Père », fut, depuis l’araméen, traduit en différentes langues, à commencer, bien sûr, par l’hébreu et le grec biblique.

La Bible principalement connue en Occident est celle qui fut ensuite traduite en latin par Jérôme de Stridon, plus connu sous le nom de « Saint Jérôme », né à Stridon, vers l’an 347 et mort à Bethléem le 30 Septembre 420. L’on appelle cette traduction historique en latin de la Bible – depuis l’hébreu et le grec  « La Vulgate ». Dans la Basilique de la Nativité à Bethléem, l’on peut encore voir la Chapelle Saint Jérôme, où il aurait traduit la Bible (et où se trouverait aussi son tombeau, mais, selon d’autres sources, il aurait plutôt été enterré à Jérusalem).

Voici le Texte du Notre Père en araméen:

« Awoun douèshméïa, 
 Notre Père, {Toi} Qui es aux Cieux,

Nèth (q)radash(e) shmarh  Que Ton Nom soit sanctifié, 

Tété merkouzarh (z = th anglais)  Que Ton règne vienne,

Névé sévianarh  Que Ta Volonté soit faite

Eikén en douèshméya abb’hara  Sur la Terre comme au Ciel. 

Haoul’ann lar’man-sourane èn’yomana  Donne-nous aujourd’hui
notre Pain de ce jour.

Ouérsh’ourl’ann houbènn ou arbarènn  Pardonne-nous nos offenses

Eikén ann-ap nann shouaria faïawénn  Comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés. 

Oulla tal’ann in tçiona  Et ne nous laisse pas entrer en tentation

Ella-pass’ ann èn bicha  Mais délivre-nous du mal.

Amen – Amen.« 

Voici le Texte du Notre Père en français, selon l’Évangile de Matthieu, au chapitre VI:

« Voici donc comment vous devez prier:

9 ‘Notre Père céleste!
Que la Sainteté de Ton Nom soit respectée,

10 Que Ton Règne arrive, que Ta Volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel.
11 Donne-nous aujourd’hui notre Pain quotidien;
12 Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés;
13 Ne nous expose pas à la tentation, mais délivre-nous du mal, [car c’est à Toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le Règne, la Puissance et la Gloire. Amen!]’
(Matthieu, VI – 9-13.)
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Il est aussi possible de remarquer que l’épilogue « car c’est à Toi » ou « doxologie finale » se trouve déjà dans l’Évangile de Matthieu, mais:

« La doxologie finale Car c’est à Toi qu’appartiennent le Règne, la Puissance et la Gloire, pour les siècles des siècles, absente des Manuscrits du Nouveau Testament et ne figurant qu’en note dans la version standard révisée, aurait été ajoutée à la Prière dès les premiers temps du Christianisme. Son emploi est attesté par la version de la Prière figurant dans la Didachè, que l’on date, en général, de la fin du Ier ou du début du IIe siècle. » (Source)

Remarque: Cette « doxologie finale » est, par ailleurs, également attribuée à Martin Luther.

Le Notre Père, selon l’Évangile de Luc est plus court:

«1 « Jésus priait, un jour, dans un certain endroit. Lorsqu’Il eut fini, l’un de Ses Disciples Lui dit: «Seigneur, enseigne-nous à prier, tout comme Jean l’a enseigné à ses disciples.».

2 Il leur dit:
«Quand vous priez, dites:
‘[Notre] Père [céleste]!
Que la Sainteté de Ton Nom soit respectée,
que Ton Règne vienne, [que Ta Volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel.]
3 Donne-nous chaque jour notre Pain quotidien;

4 Pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à toute personne
qui nous offense, et ne nous expose pas à la tentation,
[mais délivre-nous du mal.]’»
(Luc, XI – 1)

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Au cours de mon enfance et de mon adolescence, lorsque, au cours de mon éducation chrétienne, nous priions avec le « Notre Père », à la sixième demande, nous disions: « Ne nous laisse pas succomber à la tentation »; c’était alors l’énoncé officiel dans l’église catholique.

Il en fut ainsi jusqu’en 1966, époque en laquelle, dans un souci œcuménique, l’église modifia cet énoncé de la sixième demande du Notre Père, pour qu’il devienne: « Ne nous soumets pas à la tentation ».

Ce nétait pourtant pas définitif, car, en 2013, un nouveau changement fut décidé, lequel n’entra, toutefois, officiellement en vigueur que le 1er Dimanche de l’Avent 2017, soit le Dimanche 3 Décembre 2017.

C’est ainsi que, depuis ce jour-là, dans toutes les églises de France et aussi dans les pays francophones, les « fidèles », arrivés à la sixième Demande du Notre Père,  disent ou chantent:

 « Et ne nous laisse pas entrer en tentation. ».

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Ceci est le nouvel énoncé officiel dans le « Notre Père » catholique, tel qu’approuvé par le Vatican:

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Changement dans le Notre Père

Changement dans le Notre Père

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Un nouvel énoncé quand même critiqué par certains.

Si l’on compare grec, latin et français cela donne:

Original grec Translittération Prononciation liturgique Traduction latine Traduction «œcuménique»
καὶ μὴ εἰσενέγκῃς ἡμᾶς εἰς πειρασμόν, kaì mề eisenégkêis hêmâs eis peirasmón, kai mi issénènguis imas is pirasmone, et ne nos inducas in tentationem Et ne nous soumets pas à la tentation
à partir de : Et ne nous laisse pas entrer en tentation
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Dans l’église ce nouveau changement est-il définitif? Nul ne le sait, tant la traduction de cette Parole du Notre Père semble délicate.

En particulier se pose la question: Dieu soumet-il l’être humain à la tentation?

Le sujet est déjà abordé sur cette page:

« En latin, la formule «Et ne nos inducas in tentationem» signifie littéralement: «Et ne nous induis pas en tentation». La phrase était traduite de manière variée: «Ne nous soumets pas à l’épreuve» pour les orthodoxes«Ne nous laissez pas succomber à la tentation» dans la traduction traditionnelle.

La traduction de cette formule dans la liturgie par «ne nous soumets pas à la tentation» est un sujet de débat chez certains catholiques depuis le dernier concile et la traduction liturgique officielle à laquelle il a conduit. La traduction latine est une traduction littérale du grec: « inducas« , comme « εἰσενέγκῃς », veut dire «conduire dans, faire entrer», donc littéralement «Ne nous fais pas entrer dans la tentation». De ce point de vue, la formule œcuménique est donc une traduction correcte. Cependant, Dieu n’est pas tentateur, c’est le démon qui veut et peut faire «entrer dans la tentation»«Que personne ne dise, lorsqu’il est tenté: C’est Dieu qui me tente; car Dieu ne peut être tenté par le mal, et Lui-même ne tente personne» (Jacques I, 13). »

L’énoncé de la sixième demande du Notre Père, par ailleurs, dit:

« Und führe uns nicht in Versuchung! »,

ce qui, littéralement traduit, en français, donne:

« Et ne nous conduis/induis pas en tentation ».

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Le sens est sensiblement différent.

L’on pourrait donc supposer qu’il y a un problème sur l’expression originale traduite, tantôt par « Ne nous laisse pas succomber… à la tentation », tantôt par « Ne nous soumets pas… à la tentation » tantôt par « Ne nous laisse pas entrer… en tentation »,  tantôt par « Ne nous induis pas … en tentation ».

Pourtant, selon l’Exposé « Le Notre Père », dans cette sixième demande, étonnamment, le problème de traduction principal de ce verset ne semble pas être sur le verbe « führen » mais plutôt sur le mot « Versuchung », nom généralement traduit par « tentation »:

 « Et ne nous induis pas en tentation! ».

Ce serait faux de vouloir comprendre avec cette Phrase que Dieu placerait des tentations sur le chemin de l’être humain. Il est clair que Dieu ne tente personne!

Bien évidemment, quelle que soit la traduction, il est clair que Dieu n’induit pas en tentation, ne soumet pas à la tentation, ne tente personne! C’est uniquement Lucifer qui est le tentateur.

Le fait que Dieu ne tente personne est donc un Enseignement fondamental.

Cela apparaît, déjà dans la Bible:

Dans son Épitre, l’Apôtre Jacques, en effet, de façon déjà très claire, enseigne:

«Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise: « Ma tentation vient de Dieu »Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et Lui-même ne tente personne. Chacun est tenté par sa propre convoitise, qui l’entraîne et le séduit. Puis la convoitise conçoit et enfante le péché, et le péché, arrivé à son terme, engendre la mort.» (Jacques, I-15).

Concernant la bonne compréhension de la sixième Demande du Notre Père, le mot de « tentation » [« Versuchung »] a été mal choisi. La juste notion est ici celle d’égarement, le fait de se perdre, aller de travers, chercher faussement sur le Chemin qui va vers la Lumière!

Cela veut dire, en bref: « Ne nous laisse pas nous égarer« .

Le verbe « versuchen » allemand, d’où dérive le nom « Versuchung », peut, en effet, avoir plusieurs sens:

Certes, « tenter » dans le sens de soumettre à une épreuve, mais aussi « tenter » dans le sens d’« essayer »« goûter »« faire l’essai »« faire une tentative ». Le nom « Versuch », d’où vient le verbe « versuchen », a, en effet, le sens d’« essai », de « tentative », et même d’« expérience ».

Le mot « Versuchung », dérivant de « versuchen », dérivant lui-même de « Versuch », est donc généralement traduit par « tentation » et l’expression « in Versuchung führen » (littéralement « conduire en tentation ») par « tenter ».

Si l’on remonte au grec biblique, c’est la même chose, le même verbe grec « peirazein », également très polysémique, peut être traduit soit par « éprouver » ou encore « mettre à l’épreuve », soit par « tenter ». »

A ce sujet, sur une page du journal « La Croix », l’on peut lire:

« Lorsque des pharisiens ou des légistes interrogent Jésus pour essayer de Le faire tomber, les Évangiles disent qu’ils veulent «Le mettre à l’épreuve» (par exemple Luc X, 25 ou XI,16). Les deux mots sont donc très proches et présentent, en quelque sorte, les deux faces d’une même expérience. Toute circonstance de notre vie peut être tentation ou épreuve. Lorsque, dans le désert, le peuple de l’Exode fait l’expérience de la faim et de la soif, il est mis à l’épreuve, dit l’Écriture. Dans le Deutéronome, Moïse parle à son peuple: «Tu Te souviendras de tout le chemin que l’Éternel, Ton Dieu, T’a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de T’humilier et de T’éprouver, pour connaître ce qu’il y avait dans Ton cœur et si Tu observerais Ses Commandements, oui ou non» (Deutéronome VIII, 2). C’est dans l’épreuve que le peuple et chacun de ses membres doivent faire la preuve de leur fidélité. ».

« «Dans son voyage ici-bas», dit saint Augustin [NDLR: Augustin d’Hippone]: «notre vie ne peut pas échapper à l’épreuve de la tentation, car notre progrès se réalise par notre épreuve. Personne ne se connaît soi-même sans avoir été éprouvé, ne peut être couronné sans avoir vaincu, ne peut vaincre sans avoir combattu, et ne peut combattre s’il n’a pas rencontré l’ennemi et les tentations» (« Sur les psaumes, Enseignement sur le psaume 60,2-3 »). »

Il existe, toutefois, un autre mot allemand qui, en français, se traduit aussi par « tentation », c’est le mot « Anfechtung ». Mais ce mot a aussi le sens – et c’est même son premier sens – de « contestation ».

On le trouve, notamment, dans la Parole de Jésus: « Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible.«  (Matthieu, XXVI, 41 – Marc XIV, 38.).

Cela permet de développer un autre sens du concept de « tentation ». En effet, lors d’une tentation, c’est le choix de l’être humain en faveur d’une vie selon la Volonté de Dieu qui se trouve ainsi contesté par les forces de l’ombre, par les ténèbres. Au cours d’une telle contestation  l’être humain ne peut arriver à vaincre la tentation qu’en faisant preuve d’une inébranlable Vigilance!

Dans le monde gros-matériel terrestre, la tentation, toutefois, ne peut pas être évitée.

Une question reste ouverte: Si le vrai sens de « Versuchung » est ici plutôt « égarement » que « tentation », en traduisant la Phrase « Und führe uns nicht in Versuchung! » par « Ne nous laisse pas nous égarer » il n’y a pas de problème. Mais si l’on traduisait, plus littéralement, par: « Ne nous conduis pas dans l’égarement », en français c’est le rôle de Dieu dans la formulation qui serait ici questionné. Car il est évidemment totalement impossible que Dieu conduise l’être humain dans l’égarement! Ici la traduction littérale ne convient donc pas; c’est l’expression globale qui doit donc être considérée.

 

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Tentation

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1 Commentaire

  1. Deh Assy

    Dieu Notre Créateur ne tente personne!
    La tentation vient de Lucifer et de ses vassaux.
    L’être humain de la Terre n’a qu’à suivre les Voies lumineuses qui lui sont clairement montrées et il accomplira le but de son existence dans la matière et aussi dans le spirituel.

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