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Astrologie et Littérature
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«Le Sage est Maître de ses étoiles.»
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Introduction
Le présent écrit a pour objet d’évoquer les Signes du Zodiaque à travers la Littérature, à moins qu’il n’ait pour objet d’évoquer les écrivains à travers l’Astrologie…
Bélier
Charles Baudelaire: Né en 1821. Le Bélier représente le Feu initial créateur pour lequel la Parole est Action. Baudelaire ne supporte pas le divorce entre le désir et la réalisation, si lente dans les mondes matériels:
«Certes, je sortirai, quant à moi, satisfait d’un monde où l’action n’est pas la sœur du rêve.».
Le Bélier est le signe de l’exil de la planète Vénus, qui régit l’amour; pour Baudelaire, l’amour se trouvait bien dans un inaccessible exil.
Le Bélier est le signe de l’irruption de la Lumière printanière. Face à lui se trouve la Balance qui annonce l’Automne, le déclin de la lumière. Le Soleil (la lumière) en exaltation dans le Bélier, est en chute dans la Balance qui abolit les contrastes et diffuse la lumière. Pour un solaire comme Baudelaire, il est tout naturel que le moi souffre en pareille saison: «Chant d’Automne»:
«Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres,
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts!».
Tout en s’affirmant lui-même, Baudelaire voit aussi dans ses lecteurs un autre lui-même:
«Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère.».
Paul Verlaine: Verlaine «est» «Bélier» et pourtant il se dit Saturnien, c’est-à-dire fortement influencé par la planète Saturne qui, pourtant – c’est étrange -, est en chute dans le Bélier, signe opposé à la Balance, son lieu d’exaltation. Cela n’empêche pas que Saturne puisse occuper une position-clef dans le thème de Verlaine; c’est que Saturne est appelé «le grand maléfique»; souvent, c’est une planète dont le karma (négatif) fait grand usage. Les «Poèmes saturniens» témoignent de l’influence de Saturne, mais aussi les «Fêtes galantes», puisque la galanterie est une notion Balance et que Saturne est en exaltation dans ce signe. Nous pouvons ainsi émettre l’hypothèse que l’être intérieur de Verlaine est en fait plutôt en affinité avec la Balance, mais qu’il est soumis pour la fortification de son «moi» trop faible à un puissant influx Bélier – le cas est fréquent – qu’il ne maîtrisera d’ailleurs pas toujours puisqu’il tirera deux coups de feu sur son ami Rimbaud en 1873. Poèmes significatifs: «Mon rêve familier»; «Soleils couchants»; «Chansons d’Automne»; «Clair de Lune»; «Art Poétique», etc., N.B.: Rimbaud lui-même «était» Balance.
Taureau
Honoré de Balzac, né à Tours le 20 Mai 1799.
«Une jovialité Herculéenne» a-t-on pu dire en parlant de lui; Balzac semble être le type même du «Taureau de la littérature», un véritable titan du roman. Il fallait assurément être cet infatigable besogneux de la plume pour produire les près de cent romans qui constituent la «Comédie humaine».
Outre cette incomparable force d’inertie que met en mouvement l’animal parti sur sa lancée, quels sont donc les traits caractéristiques du Taureau chez Balzac? Ils sont très facilement décelables; il y a d’abord l’entêtement du jeune Balzac qui tient absolument à mener jusqu’à son terme la rédaction en vers d’un «Cromwell» pourtant raté.
Il y a ensuite le Taureau qui se lance dans les affaires, – monde bien Taureau – affaires qui se solderont d’ailleurs par un désastre financier. Parmi ses premières œuvres, relevons un titre bien significatif: «La physiologie du mariage»; c’est bien naturel pour un Taureau de s’intéresser au côté viscéral de l’union conjugale.
Balzac passe pour avoir été un prodigieux observateur; en fait le réel qu’il décrit sort pour la plus grande part tout droit de sa prodigieuse imagination. Lorsque l’on sait que l’imagination est une fonction lunaire et que la Lune est exaltée en Taureau, l’on n’est plus surpris ; le Taureau a la faculté de construire un monde.
L’on connaît la théorie de Balzac: «Tel nid, tel oiseau». Cette maxime prend sa naissance dans l’observation de l’importance de l’enracinement. Les personnages de Balzac ne «planent» pas, ils sont «ancrés», ils ont un cadre et sont issus d’un milieu, d’un «Umwelt» [«Monde environnant»]. D’où les interminables descriptions balzaciennes des lieux où vivent ses personnages, car il n’est pas possible de connaître l’homme sans connaître son environnement.
Considérons d’un peu plus près, à présent, le contenu des romans de Balzac; l’argent y joue un rôle important et il n’est pas toujours bien gagné. La possession est l’un des principaux aspectes de la psychologie Taureau. C’est aussi cette caractéristique qui explique la conception de l’amour sous-jascente au drame qui est mis en scène dans le «Le Lys dans la Vallée». L’héroïne de l’histoire Mme de Mortsauf est ce qu’on peut appeler une femme mal mariée; un jour, elle rencontre tout de même l’amour intégral en la personne de Félix de Vandenesse. Cependant pour satisfaire au mythe de pureté (Le Lys) son créateur, Balzac, en bon Taureau fixe et possessif, la fait mourir auprès de son vieux mari plutôt que de la faire vivre l’amour entier qui se présente à elle. Ainsi, la tendance naturelle du Taureau est la fixité dans l’union. C’est à tort que cette fixité est automatiquement assimilée à la fidélité, donc à la pureté. En effet,la fidélité n’est pas une chose extérieure ou indépendante de l’amour mais uniquement la qualité de l’amour.
Friedrich von Hardenberg Novalis, né le 2 Mai 1772.
Le meilleur réside dans la «Stimmug» dit Novalis. La «Stimmung» c’est l’ambiance, l’état d’âme, l’atmosphère, l’accord avec l’«Umwelt» [«entourage», «environnement»]. «Tout me ramène en moi-même» dit encore Novalis. Voilà des aphorismes bien Taureau, le Taureau étant le lieu d’exaltation de la Lune, donc de la vie psychique. D’où les admirables «Hymnes à la nuit», puisque la Lune est l’astre de la nuit. Novalis est décédé à seulement 28 ans.
William Shakespeare, baptisé le 26 Avril 1564 à Stratford-on- Avon. «Shakespeare est au nombre des cinq ou six écrivains qui ont suffi aux besoins et à l’aliment de la pensée; ces génies-mères semblent avoir enfanté tous les autres.» – Chateaubriand –
Blaise Pascal, né à Clermont-Ferrand le 19/06/1623.
L’auteur des «Pensées» présente dans son œuvre des caractéristiques bien en rapport avec son signe solaire. Rien que le titre de son œuvre principales, les fameuses «Pensées», fait référence à la fonction mercurienne pensante des Gémeaux.
C’est précisément la pensée, l’acte de penser, que Pascal exalte sans cesse dans son œuvre et qui lui parait même être la caractéristique humaine fondamentale:
«L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant.».
«Toute notre dignité consiste donc dans la pensée.»
Une caractéristique des Gémeaux, signe mutable, est la dualité. Très souvent, la pensée pascalienne fonctionne ainsi; goût du paradoxe, souci de toujours considérer le double aspect des choses.
«Peu de gens parlent du doute en doutant.»
«Peu parlent de l’humilité humblement.»
«La vraie éloquence se moque de l’éloquence.»
«La vraie morale se moque de la morale.»
Et encore:
«Ceux que nous appelons anciens étaient vraiment nouveaux en toutes choses.».
«Peu de chose nous console parce que peu de chose nous afflige.»
«C’est une chose monstrueuse de voir dans un même cœur et en même temps cette sensibilité pour les moindres choses et cette insensibilité pour les plus grandes!»
«La grandeur de l’homme est si visible, qu’elle se tire même de la misère.»
«Nos sens n’aperçoivent rien d’extrême. Trop de bruit nous assourdit; trop de lumière éblouit; trop de distance et de proximité empêchent la vue; trop de longueur et trop de brièveté du discours l’obscurcissent.»
La dualité se trouve encore dans la célèbre distinction établie par Pascal entre l’«esprit de géométrie» et l’«esprit de finesse» (ce «penseur» invétéré a, lui aussi, confondu l’«esprit» avec l’«intellect»), dans le «rapprochement» qu’il fait sans cesse entre «les deux infinis» (l’infiniment grand et l’infiniment petit):
«Car enfin, qu’est-ce que l’homme dans la Nature? Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout.»
«L’homme ne connaît le tout de rien.»
«Tout ce monde visible n’est qu’un trait imperceptible dans l’ample sein de la Nature…
C’est une sphère dont le centre est partout et la circonférence nulle part.»
Les Gémeaux donnent parfois une tendance «caméléon»: L’on peut épouser, ou du moins considérer, toutes sortes de systèmes de pensée; tout est bon, pourvu que l’on puisse y réfléchir et établir un lien entre les choses:
«Il n’y a que deux sortes d’hommes: les uns justes qui se croient pêcheurs, les autres pêcheurs qui se croient plus justes.»
«Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie que de ne pas être fou.»
(Le «fou du roi», le bouffon, correspond à une fonction Gémeaux.)
«L’homme n’est ni un ange ni une bête, mais le malheur veut que qui veut faire l’ange, fait la bête.»
Cet étonnant paradoxe est resté célèbre. En voici encore quelques uns:
«Ne craignez point pourvu que vous craigniez;
mais si ne craigniez pas, craigniez!»
«Plaisante justice qu’une rivière borne!
Vérité d’en-deça des Pyrénées, erreur au-delà.»
«Quelle vanité que la peinture qui attire l’admiration par la ressemblance des choses dont l’on n’admire pas les originaux!»
Il est naturel qu’un natif des Gémeaux s’intéresse aussi beaucoup à la forme des choses autant qu’à leur contenu. Mercure, planète maîtresse du signe (qui possède aussi la maîtrise de la Vierge par son côté négatif, analytique est graphiquement représenté par un casque ailé qui protège la tête et exprime donc le contenant. C’est sans doute pourquoi Pascal s’est intéressé à l’éloquence et a développé la «rhétorique pascalienne»:
«Quand, dans un discours, se trouvent des mots répétés, et qu’essayant de les corriger, on les trouve si propres qu’on gâterait le discours, il faut les laisser, c’en est la marque.».
«Quand on voit le style naturel, on est tout étonné et ravi, car on s’attendait de voir un auteur et l’on trouve un homme.».
Nous terminerons cette rapide évocation de l’univers de Pascal en citant le célèbre argument du pari qui présente la vie comme un jeu où il convient de bien miser si l’on veut gagner, et cette vision, plutôt intellectuelle, de la foi, elle aussi, est bien «Gémeaux»:
«Oui, mais il faut parler: cela n’est pas volontaire, vous êtes embarqués.»
«Pesons le grain et la perte en prenant « croix » (= « pile », par opposition à «face») que Dieu est. Estimons ces deux cas: si vous gagnez, vous gagnez tout; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu’Il est, sans hésiter!»
Pierre Corneille, né le 6 Juin 1606, à Rouen.
Difficile d’évaluer à travers son œuvre dramatique dans quelle mesure Corneille a pu être influencé par son soleil en Gémeaux. Certes, l’on peut dire que les Gémeaux en général prédisposent à la littérature et à l’élocution (Corneille était avocat), mais sans doute est-ce dans la multiplicité et la diversité de ses personnages qu’il faut rechercher le plus son caractère «Gémeaux». Corneille n’est pas ses personnages; il ne vit pas personnellement leurs émotions; toujours, nous restons dans le monde du spectacle théâtral où le «paraître» semble avoir plus d’importance que l’être. C’eut pu être la comédie; d’autres facteurs de son thème ont poussé Corneille à choisir la tragédie.
Dante Alighieri, né en Mai 1265, à Florence.
Il semble que l’auteur de la «Divine Comédie» ait été marqué aussi par la dualité Gémeaux qui lui a permis de mettre en scène à la fois l’enfer et le Paradis. Le couple, passé à la postérité, qu’il forme avec sa chère Béatrice, immortalisée dans la «Comédia», constitue un tandem aussi célèbre que «Castor et Pollux».
Notons que «La Divine Comédie» fait explicitement référence à l’univers des Gémeaux.
Conan Doyle, né à Edimbourg en 1859.
Parmi les littérateurs «Gémeaux» notoires, il nous faut encore citer sir Arthur Conan Doyle, le célèbre créateur de Sherlock Holmes, le détective de fiction le plus célèbre du monde, et de son inséparable Docteur Watson, qui est là pour faire le pendant à Sherlock Holmes et le faire valoir. Ici, même remarque que précédemment, nous avons une paire de héros et non un héros solitaire. La réplique que fait Holmes à Watson toujours admiratif de ses impressionnantes déductions: «Élémentaire, mon cher Watson», est pratiquement aussi célèbre que: «Bizarre, vous avez dit: bizarre» ou d’autres du même genre.
Sherlock Holmes représente le parfait gentleman anglais de type londonien qui fait tout à fait partie de la galerie de portraits du musée Gémeaux.
Cancer
Jean-Jacques Rousseau, né le 28 Juin 1812 à Genève.
Quel beau spécimen de «Cancer» que notre Jean-Jacques Rousseau national (bien que Suisse, en fait!)! Lorsque l’on sait que le Cancer est un signe de rêverie, de fécondité, de gestation, un signe d’eau, féminin, un signe lunaire (la Lune y est en «trône», un signe d’enfance, on n’a que l’embarras du choix pour illustrer ces thèmes avec l’œuvre de Rousseau. Considérons plutôt:
«Les rêveries d’un promeneur solitaire» nous disent assez et cela, dès le titre, quel rêveur impénitent fut Jean-Jacques.
Son séjour sur l’Île Saint-Pierre au milieu du lac de Bierne nous indique son attirance pour un univers entouré d’eau.
Les 5 enfants qu’il eut avec la servante d’auberge Thérèse Levasseur, nous renseignent à la fois sur ses facultés génésiques et son irréalisme total puisqu’il les mit tous aux «enfants trouvés», incapable qu’il était de les élever concrètement en dépit de ses préoccupations pédagogiques qui font de lui un bien meilleur théoricien que praticien de l’éducation sont attestées dans son ouvrage: «L’Émile». L’on ne peut pas à la fois écrire des ouvrages sur l’éducation, courir le monde et la campagne, et élever concrètement ses enfants. L‘«Émile» a certainement été écrit pour les enfants des autres. Chaque enfant doit avoir son pédagogue; Rousseau en a 5, pour le pédagogue individuel c’est déjà 4 de trop!
«Le Contrat social» est révélateur de ses préoccupations du même nom. Si le Cancer est un signe où Jupiter est en exaltation (Jupiter représente le père, le pédagogue, le pouvoir, le professeur), il est aussi – nous l’avons dit – gouverné par la Lune qui représente non seulement le rêve, la fécondité, etc…, mais aussi la foule, la foule qu’il convient de gouverner et à qui il faut offrir des possibilités d’organisation politique et sociale.
Marcel Proust, né le 18 Juillet 1871, à Paris.
Une autre signification du Cancer est le passé, passé qui occupe une place de choix dans l’œuvre de Marcel Proust. Là encore, les titres des œuvres, rien qu’en eux-mêmes sont très évocateurs :
«A la recherche du temps perdu», «Le temps retrouvé», etc…
L’épisode de «la petite madeleine de Proust» – qui fait resurgir tout un univers d’une … tasse de thé! – est passé à la postérité. Quant à la dimension onirique de l’œuvre et du personnage, ne citons que cette phrase: «Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre, ce soit encore la rêver»!!!
Lion
Dans le genre «Lion superbe et généreux»: Alexandre Dumas.
Né le 24 Juillet 1802, Alexandre Dumas (père) est l’auteur d’une abondante production romanesque dont la caractéristique principale est l’action: «Regardez ce que je fais!, regardez quelles sont mes œuvres, admirez les hauts faits d’armes que j’accomplis!». Tels sont «Les trois mousquetaires» (du Roi, Lion= le pouvoir royal, la monarchie), tels sont les héros d’Alexandre (quel prénom bien Lion!, tout comme le personnage historique dit «Le Grand») Dumas.
Paul Claudel, né le 6 Août 1668, est aussi un natif du Lion.
Citons de Paul Claudel cette seule phrase: «Du côté où il y a le plus de joie, c’est là qu’il y a le plus de Vérité.». La joie, solaire et rayonnante, voilà un concept souverainement «Lion».
* Un président s États-Unis: Herbert Hoover, né le 10 Août 1874, a dit: «Les mots sans les actes sont la ruine de l’idéalisme».
Mentionnons un dernier natif du Lion: Jean de la Bruyère, né le 16 Août 1645, le célèbre auteur des «Caractères» («Character» en anglais veut dire: «personnage») était donc aussi un natif du Lion. Boileau dira de lui: «C’est un fort honnête homme, et à qui il ne manquerait rien, si la nature l’avait fait aussi agréable qu’il a envie de l’être. Du reste, il a de l’esprit, du savoir et du mérite.».
Vierge
Léon Tolstoï, la grande figure de la littérature russe, né le 9 Septembre 1928, est marqué par la dualité du signe de la Vierge. Son roman «Guerre et paix» en témoigne. C’est un Non-violent; (la Vierge est un signe de mesure et de pondération), les adeptes de Gandhi et de Martin Luther King s’en réclament aussi. Il le dit: «La Vérité doit s’imposer sans violence.». C’est pourquoi, les non-violents disent: « La non-violence (le «Satiagraha»), c’est la Force de la Vérité ». La «Vierge» est laborieuse (c’est le signe analogique de la sixième maison, du travail et des servitudes): «Il est plus facile d’écrire dix volumes de philosophie que de traduire un principe en acte.». Comme c’est vrai!
Johann Wolfgang von Goëthe: «La plus haute expression de l’esprit allemand».
Les littérateurs de la Vierge ne sont peut-être pas les plus nombreux, mais, malgré l’apparente modestie du signe, ils sont «de taille»!
«Au douzième coup de Midi, je viens au monde», raconte Gœthe dans son autobiographie et ceci fait de lui un Solarien de la Vierge. Ceci se passait le 28 Août 1749; la réalité semble moins poétique que le récit qu’en fit Goethe avec précision (le douzième coup), mais aussi avec pudeur et sobriété (Vierge). En fait, l’enfant semblait ne pas vouloir naître.
L’accouchement dura trois jours! Lorsque Gœthe vint au monde, il était «tout noir»; en fait, il était violacé, parce qu’à demi-asphyxié. Une énergique friction sur la poitrine avec du vin le ramena à la vie. Celle-ci devait durer près de 83 ans, autant que celle de Victor Hugo qui fut quant à lui une sorte de Gœthe français de par sa dimension internationale. Né à Francfort, Gœthe mourut à Weimar, où il passa la plus grande partie de son existence. Avant de mourir – et sa fin est aussi agitée que ses débuts – il réclama plus de lumière.
La dialectique du blanc et du noir, de la lumière et des ténèbres «éclaire» toute son œuvre. Il décrit la passion et en fait l’autopsie avec une sobriété totale et un dépouillement de style qui contraste avec ce qu’il raconte au fond. Ses travaux scientifiques sur la «Métamorphose des plantes» et son «Traité des couleurs» font toujours autorité. Il y aurait beaucoup à dire…
François-René de Chateaubriand, né le 4 Septembre 1768:
Ce grand précurseur du romantisme français a dit:
«Le vrai bonheur coûte peu; s’il est cher, il n’est pas d’une bonne espèce.».
Nous retrouvons bien là la modération de la Vierge.
Guillaume Apollinaire. «Alcools» serait plutôt à mettre en relation avec le signe Neptunien des Poissons qu’avec celui de la Vierge qui lui fait face; mais si la Vierge est précisément le signe opposé de celui des Poissons, cela permet peut-être pourquoi Apollinaire est né sous le signe de sobriété, de clarté et de mesure: il avait peut-être grand besoin de sortir de ses brumes.
Julien Green, avec un AS en Gémeaux et une Lune en Verseau :
«L’homme qui aide à vendre son âme». «C’est en toute liberté que l’on s’abandonne à jamais lorsque l’on s’éprend d’un être.»
Fatalisme, soumission, enfermement volontaire, auto-limitation. Tout est dit.
Jules Romain, Avec un AS en Scorpion, ce qui fait de lui un analyste au scalpel acéré de la nature humaine. Louis Jouvet, dans le personnage du Docteur Knock convient à merveille.
La Rochefoucauld, avec ses célèbres «Maximes», se révèle aussi comme un analyste de premier ordre du caractère humain, non, d’ailleurs, sans un fort pessimisme.
Ronsard célèbre amour et beauté mais dans le cadre d’une forme très précise et très mesurée qui l’emporte sur le fond.
Hegel: «L’homme n’est rien d’autre que la série de ses actes.» La valeur dominante de la Vierge est le travail, ce que l’homme fait.
Et enfin, pour en finir avec la Vierge sans s’appesantir davantage, ce qui serait contraire à sa nature, une citation typique de Philosophie «virginienne»:
«Seul celui qui sait jouir de tout en étant sobre et se modérer tout en jouissant, connaît la sagesse.».
Christophe Martin Wieland, né le 5 Septembre de l’an 1733.
Balance
Gandhi, le « Mahatma » (la « grande âme ») et apôtre du « Sathiagraha » (la Force de la Vérité) ou non-violence active, était tout naturellement un natif de la Balance, la violence appartenant au signe opposé Martien du Bélier, alors que Vénus, la conciliante, est, elle, en domicile dans le signe d’équilibre de la Balance.
Cervantes, Miguel de Cervantes, « père » de Don Quichotte, est aussi natif de la Balance. Son héros, Don Quichotte, en dépit de sa charge insensée contre les moulins à vent est en fait très doux, et ce qu’il accomplit il le fait d’une manière galante pour les beaux yeux de sa «Dulcinée».
Arthur Rimbaud est né le 20 Octobre 1854, vers 6 heures du matin. Soleil en Balance, ascendant balance; Vénus en Balance, Lune en Balance. Qui dit mieux? Voilà l’artiste, auteur de «Ma Bohème».
Son meilleur ami, Paul Verlaine, natif du signe opposé le Bélier. Duo classique. Par deux fois, le feu du Bélier crache sur le génial auteur des «Voyelles». En cas d’affrontement Bélier/Balance, c’est tout à fait dans le domaine du prévisible: c’est le Bélier qui tire.
Oscar Wilde: «Pour abîmer un être, il n’y a qu’à le réformer.» «Aimer, c’est se surpasser.» (Balance, signe du couple.)
«Je résiste à tout, sauf à la tentation.»
(Le Soleil, donc le « moi », la volonté, est en chute dans la Balance.)
Alphonse de Lamartine, né le 21 Octobre 1790.
Il n’est qu’à énumérer les titres de ses œuvres pour découvrir l’univers de la Balance: Les «Harmonies poétiques et religieuses», ainsi que les thèmes abordés: l’amour vécu dans le couple («Le Lac»), la saison de l’Automne:
«Salut, bois couronnés d’un reste de verdure,
Salut, feuillage jaunissants sur des gazons épars…»,
«Le Vallon» (dont la forme évoque le signe de la Balance de par la forme de son symbole), et puis l’idée du «Carpe diem» («Profite du jour!») toujours présente:
«…Et vous, heures propices,
Laissez-nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours!».
Ajoutons ce trait de caractère de Lamartine, perceptible dans l’anecdote qui raconte que lorsqu’il fut député, refusant de se choisir un parti, il déclara vouloir «siéger au plafond» de l’auguste hémicycle. L’on retrouve bien là la neutralité Balance peu soucieuse de prendre parti dans quelque conflit que ce soit!
Scorpion
Fiodor Dostoïevski, né le 30 Octobre 1821 à Moscou.
Que l’auteur de «Crime et Châtiment» [1] soit un natif du Scorpion, il n’y a là rien de surprenant! Le crime et le châtiment font partie intégrante de la thématique Scorpion. La sensibilité Scorpion est en effet principalement axée sur la force négative – et parfois cachée – des choses. Il faut une «dose» de Scorpion peu commune pour développer tout à loisir et jusqu’à leur terme des thèmes aussi peu réjouissants que le sentiment de la culpabilité, le remords et le désir du châtiment. Ce monde-là est quelque peu déprimant ainsi que les êtres qui y portent un intérêt aussi prononcé. Ils ont toutefois leur utilité dans l’économie de la Création. Ce n’est, en effet, qu’en parvenant à une parfaite conscience de ses fautes et de ses manquements que l’on peut s’en guérir et trouver le chemin de la Rédemption. Citons cette seule phrase de Dostoïevski assez pessimiste:
«L’amour abstrait de l’humanité est presque toujours de l’égoïsme.».
Pessimiste, mais plutôt juste, convenons-en.
François-Marie Arouet – Voltaire, né le 21 Novembre 1694.
Voltaire est célèbre pour le caractère incisif de ses traits:
«L’autre jour, au fond d’un vallon,
Un serpent piqua Jean Fréron,
Que croyez-vous qu’il arriva?
Ce fut le serpent qui creva!».
L’on a dit de Voltaire qu’il était un «pessimiste gai» (à cause de sa férocité!) contrairement à Rousseau qu’il persécutait (caractère parfois sadique du Scorpion) et qui lui était un «optimiste triste». Le pessimisme voltairien est néanmoins souvent fort lucide (le dard du Scorpion qui fouille chez autrui afin de découvrir ses faiblesses, le «défaut de la cuirasse»):
«Ce n’est pas l’amour qu’il fallait peindre aveugle, c’est l’amour-propre.».
Le Scorpion, de par sa fixité, se manifeste aussi parfois sous forme d’exclusivisme:
«Ce que l’on peut expliquer de plusieurs manières ne mérite d’être expliqué d’aucune.».
Nous ferons allusion pour finir au fatalisme scorpionesque qui s’exprime dans les contes de Voltaire: «Zadig ou la destinée» et «Candide». Les personnages sont ballottés au gré des événements et ne maîtrisent rien du tout de ce qui leur arrive. La morale est plutôt pessimiste: La quête du bonheur apparaît comme assez vaine. Sauf peut-être en cultivant son jardin!
Autre Scorpion notoire, Boileau: Critique bien connu (1-11-1636).
Si la critique n’est pas Scorpion, elle est Vierge, où elle sera plus raisonneuse et intellectuelle. Dans le Scorpion, elle sera plus acérée, voire acerbe, souvent négative, voire destructive, plus habile à mettre en lumière le «défaut de la cuirasse» que sa solidité d’ensemble. La critique Scorpion s’attache à la part d’ombre et se colore souvent d’un jugement moral. Il y a dans ce signe plus qu’une fonction de Juge – que l’on trouve aussi dans la Balance en tant que recherche de l’équité qui est l’équilibre entre les deux plateaux – il y a aussi dans ce signe l’étoffe dans laquelle se drapent les justiciers.
Sagittaire
Jean Racine:
Nous avons en Racine un représentant de ce feu Sagittairien (dont la pointe peut être un pic, un pinceau ou une plume, ici une plume) qui peint les êtres tels qu’ils sont, c’est-à-dire brûlants de mille passions et non comme Corneille, natif des Gémeaux – le signe opposé – qui les peignait tels qu’ils devraient être, ainsi que l’on a coutume de le dire, dans l’histoire littéraire, et avec raison. Nous sommes sur l’axe de l’engagement et du désengagement. Chez Racine, la passion est la plus forte ; c’est à elle qu’obéissent ses personnages et non à leur devoir.
«Je me livre en aveugle au destin qui m’entraîne», dit Oreste dans «Andromaque».
Ce n’est pas que le Sagittaire pousse moins à la vertu que les Gémeaux, mais le Sagittaire peut brûler d’un feu sauvage, et les êtres humains étant ce qu’ils sont, cette ardeur peut difficilement être contrôlée. Les Gémeaux correspondent, eux, à un autre regard sur le monde, les gens et les choses, un regard fait d’un désengagement qui pourrait ressembler au détachement mais qui n’en est pas parce qu’il n’y a pas d’attachement prévisible. Horace n’a pas de mal à accomplir son «devoir»:
«Albe vous a nommé, je ne vous connais plus!»,
il ignore ce qui n’est pas son devoir (peut-être parce qu’il n’est pas capable d’un attachement véritable) et il accomplirait n’importe quel devoir avec le même «héroïsme» (sic) (ou la même indifférence ?).
Curiace, en revanche, son adversaire malheureux, lui, connaît le prix de l’attachement:
«Je vous connais encore et c’est ce qui me tue!».
Et cela le rapproche des héros raciniens, à cette différence que lui fait quand même son devoir.
Alfred de Musset, né le 11 Décembre 1810.
«Ah! frappe-Toi le cœur, c’est là qu’est le génie!».
Tout Musset peut se résumer à ce vers qui affirme sans ambages la prééminence des facultés de Cœur, c’est-à-dire les valeurs de l’esprit, sur celles de l’intelligence. Et nous ne pouvons que souscrire à cette exclamation. Peu comme Musset ont célébré:
«Cette voix du cœur qui seule au cœur arrive»
et nous pouvons voir en lui un digne représentant de l’enthousiasme sagittairien. Dans les «Nuits» de Musset figure, d’ailleurs, la Nuit de Décembre, qui, comme chacun sait, est le mois du Sagittaire. L’on y trouve aussi le thème du double et c’est l’occasion de rappeler que le Sagittaire est un signe double:
«Un jeune homme vêtu de noir
Et qui me ressemblait comme un frère».
Citons encore ce vers justement célèbre et très significatif de l’influence sagittairienne en Musset:
«Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse!».
(L’enthousiasme qui se renouvelle sans cesse comme «le phénix renaît de ses cendres».)
Maurice Leblanc:
Avec un ascendant Scorpion, ce qui fait une deuxième pointe ou aiguille avec celle du Sagittaire (la flèche lancée vers le Ciel), c’est peut-être ce qui l’a poussé à placer l’action d’un de ses romans dans l’aiguille (décrite comme creuse pour les besoins de la circonstance) d’Étretat.
En tous cas, l’auteur bien connu du célèbre héros «Arsène Lupin» a du goût pour l’aventure et le romanesque (Sagittaire) et ce dans un cadre de roman policier (Scorpion). À noter aussi que le père d’Arsène a donné à son «fils» le nom de Lupin et que le lupin est aussi une fleur qui a la forme pointue.
Sir Winston Churchill, né le 30 Novembre 1874:
Surtout le célèbre homme politique bien connu. Citons simplement l’une de ses devises favorites, sinon sa devise:
«En temps de guerre: courage; lors de la défaite: acharnement; lors de la victoire: générosité; en temps de paix: bonne volonté.».
Grands principes et grands sentiments: Tout le Sagittaire!
Mark Twain, né le 30 Novembre 1835:
Il a principalement mis en valeur le côté double du Sagittaire. Considérons déjà son nom: «Twain»; les deux premières lettres du chiffre 2 («Two») s’y trouvent en premier.
Dans «Le Prince et le Pauvre», Mark Twain développe l’interchangeabilité des rôles: le Prince prend la place du Pauvre et inversement. Ils n’ont pas de mal: même âge, même apparence, ils sont presque jumeaux.
Son héros favori, Tom Sawyer, qui vit mille aventures sur les bords du Mississipi, est un jeune garçon qui lui aussi forme une paire ou un duo avec son copain Huckelberry Fynn. Mark Twain avait donc un sens profond de la dualité des êtres et des choses.
Il disait:
«Nous sommes tous comme la Lune, nous ne montrons jamais notre côté obscur à personne.».
Heinrich Heine, né le 13- X11- 97:
«Un fou se porte toujours volontaire lorsqu’une folie le lui demande.».
Capricorne
Jean-Baptiste Poquelin Molière, né le 15 Janvier 1662.
L’on pourrait s’étonner de voir figurer dans le très sérieux signe du Capricorne un personnage dont la vocation fut de faire jaillir le rire toute sa vie. Et pourtant!, ce serait ignorer les célèbres vers de Musset dans sa «Soirée au Théâtre français»:
«Quelle mâle gaîté si triste et si profonde,
Que lorsqu’on vient d’en rire, on devrait en pleurer!».
Ce distique fameux touche immédiatement juste; sous le masque bouffon perce une douloureuse ironie. Molière, déjà d’âge respectable, épouse une jeune femme, Armande Béjart, alors qu’il met en scène des vieillards qui, eux-mêmes vieux barbons, sont attirés par de jeunes et jolies femmes. Citons: «L’école des femmes» avec Arnolphe et Agnès et aussi «L’école des maris», etc… La différence d’âge, problématique bien capricornienne, pour échapper à la solitude, Molière, en tant que celui qui est le plus âgé, la rencontre dans sa vie et la fait figurer dans ses pièces. C’est cela, le destin.
Dans «Le Misanthrope», (thème bien capricornien, lui aussi), Alceste, qui représente Molière, incarne l’inévitable résignation à la solitude de celui qui connaît les humains et en particuliers les coquettes (Célimène) et ne peut se satisfaire de leur médiocrité et de leurs hypocrisies. Ajoutons, pour finir, que la présence répétée des médecins et de la maladie relève aussi de l’influence capricornienne.
Angélus Silesius, né le 25 Décembre 1624,
est aussi un natif du Capricorne. Johannes Scheffler, de son nom civil, fut lui-même médecin en même temps que théologien et poète. Il fut aussi moine franciscain, quoi de plus capricornien que la vie monastique! Rien que le nom de moine indique déjà la solitude. Son œuvre principale: «Der cherubinische Wandersmann» («Le pèlerin chérubinique»), rien que par son titre déjà, évoque le renoncement au monde pour l’accession de l’âme à des Valeurs supérieures.
Charles Péguy, natif du Capricorne, avec un ascendant Bélier.
(Que de «cornes»!), pas étonnant qu’il fût doté pour défendre son chauvinisme d’une bonne dose d’agressivité:
«Quiconque est disposé à céder un pouce du territoire national est un salaud!».
Pedro Calderon, né le 17 Janvier 1600,
est sensibilisé au problème de la jalousie. Il dit très justement:
«La jalousie, c’est l’agonie de l’amour.».
Volontiers rancunier, parfois coléreux, le natif du Capricorne peut aussi vivre les affres de la jalousie; son pessimisme naturel et son individualisme ne le poussent guère à faire confiance à autrui en général et à son partenaire en particulier.
Edgar Allan Poe, né le 19 Janvier 1809,
semble, lui aussi, affligé du sombre pessimisme capricornien, qui le pousse à croire que le bonheur «se paye»:
«Pour être heureux jusqu’à un certain point, il faut avoir souffert jusqu’au même point.».
Verseau
Lord Byron, célèbre original – pour ne pas dire excentrique – et grand charmeur de dames, est né le 22 Janvier 1788.
Il passa à l’époque pour mener une vie fort licencieuse. Pas étonnant, les Verseau sont volontiers révolutionnaires, marginaux, anarchistes et ne sont enclins à supporter aucune contrainte, surtout pas sociale.
Romain Rolland, né le 29 Janvier 1866.
Citons, de lui, cette seule phrase, un petit chef-d’œuvre de la philosophie Verseau dans ce qu’elle a de meilleur:
«Tout homme qui est un vrai homme, doit apprendre à rester seul au milieu de tous, à penser seul pour tous et au besoin contre tous.».
Charles Dickens, né à Portsmouth le 7 Février 1812.
Encore un Verseau bien sympathique. Un grand romancier populaire qui a su se pencher sur les misères du peuple avec sensibilité et compassion. Il faut dire que beaucoup de ses romans sont très autobiographiques, comme souvent (pour ne pas dire toujours!). Quel natif du Verseau ne trouvera pas dans «David Copperfield» beaucoup de ses émotions intimes?
Jules Vernes
Il n’est pas plus possible à un être humain de renier ses parents que les astres qui l’ont vu naître. Qui pourrait contester l’influence d’Uranus et de Saturne, planètes maîtresses du Verseau dans la vie et l’œuvre de Jules Vernes? C’est là chose impossible, car elle «crève les yeux» à toutes les pages! Jules Vernes était un «prophète», un visionnaire, on le dit, on le sait. De la Terre à la Lune, en passant par le fond des mers et les entrailles de la Terre, il a tout vu, tout annoncé.
Abraham Lincoln, né le 12-2- 1869.
Homme politique (Verseau = la politique) et avocat, Abraham Lincoln fut le généreux défenseur de l’émancipation des Noirs et le fervent abolitionniste que l’on sait. C’est lui qui prononça l’abolition de l’esclavage en 1863, répondant ainsi à l’Idéal de Fraternité du Verseau.
Francis Bacon, né le 22-1-1561, était un juriste (Saturne = le droit).
Un de ses apophtegmes les plus célèbres était: «Calomniez! Calomniez!.. Il en restera toujours quelque chose…».
Poissons
Michel Eyquem de Montaigne, né le 28 Février 1533.
Ainsi donc l’auteur des «Essais» était un natif des poissons.
Retenons pour illustrer ce fait que:
Les «Essais» ont pour but d’explorer un univers intérieur:
«Je suis moi-même la matière de mon livre»,
commence par nous dire Montaigne. Cet univers intérieur, comme l’Univers extérieur est infini ou plus exactement indéfini, comme l’océan des Poissons, et comme le dit le philosophe suisse Louis Lavelle:
«La découverte d’un être est infini.».
L’attachement de Montaigne pour sa «librairie» (= bibliothèque) témoigne de son affinité pour les lieux à la fois ouverts (par le contenu de tous les livres qui s’y trouvent) et clos (de par ses dimensions limitées), autrement dit les lieux Poissons (l’aquarium et l’océan).
L’amitié à la Montaigne – en particulier pour La Boétie (l’auteur du célèbre « Discours sur la servitude volontaire ») -, par contre, est conçue sans limites; le but est la fusion (notion Poissons) dans l’autre jusqu’à s’identifier à lui:
«Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais,
je sens que cela ne peut s’exprimer.»
«Je l’aimais, parce que c’était lui, parce que c’était moi.»
«Nos âmes ont marché si uniment ensemble […] que non seulement je connaissais la sienne comme la mienne, mais que je me serais certainement plus volontiers fié à lui qu’à moi à mon sujet […] C’est un assez grand miracle que de se doubler.».
Laisser à l’autre le plaisir de vous faire plaisir, voilà l’Amitié de laquelle Montaigne nous parle.
«Philosopher, c’est apprendre à mourir».
Toute la Sagesse se résume à cela. Les Poissons sont le dernier Signe du Zodiaque, celui qui débouche sur l’ultime issue, qui est sublimation.
Georges Bernanos, né le 20 Février 1888 avec un Ascendant Bélier,
à la fois mystique et polémiste, illustre le côté religieux des Poissons dans son aspect sacrificiel et expiatoire. De Georges Bernanos, une phrase:
«Le monde du péché fait face au Monde de la Grâce ainsi que l’image reflétée d’un paysage aux abords d’une eau noire et profonde.».
Une autre:
Lorsque l’Académie française lui ouvre ses portes, il répond: «Quand je n’aurai plus qu’une paire de fesses pour penser, j’irai l’asseoir à l’Académie.».
Précisons que l’Ascendant est en Verseau et la Lune et Mars en Scorpion. De là viennent peut-être le défi et la provocation dans son œuvre:
«J’irai cracher sur vos tombes.», etc…
Victor Hugo, né le 26 Février 1802.
«Ce siècle avait deux ans…»
Victor Hugo, le Visionnaire, Victor Hugo, le Rêveur sacré. Nous avons en Victor Hugo le plus magnifique et prolifique représentant de la littérature Poissons. Rien que sous ce rapport il y aurait un livre à écrire sur lui et son œuvre. Celui que l’on appela «ce grand Niagara verbal» a illustré de son génie tous les genres de la littérature et tous les domaines de l’inspiration: spiritualité, religions, drames, romans populaires, épopées lyriques, partout le même envol, de l’Océan («Oceano Nox») au firmament («Plein Ciel»). Sa capacité de communier avec tout et chacun était illimitée. Sa position dans la Création se révèle par ce distique:
«Mon âme aux mille voix que le Dieu que j’adore
Mit au centre de tout comme un écho sonore.».
John Newman, né le 2 Mars 1881:
«L’on ne fait rien de grand sans douleur et sans humiliation.».
Deux notions Poissons se trouvent ici mentionnées. Le sacrifice et la fusion: la conscience que l’on n’est qu’une goutte d’eau interchangeable dans un océan.
Albert Einstein, né le 14 Mars 1879,
fut le grand savant/scientifique que l’on connaît, sans doute le plus célèbre de notre siècle, qui en compte pourtant beaucoup, et le découvreur de la «relativité». Là aussi la notion d’Humilité entre en considération. Un natif du Lion, par exemple, qui a une tendance naturelle à se considérer comme le nombril du monde ne pouvait pas découvrir que tout est relatif dans notre Univers, y compris la position que l’être humain y occupe. Pour cela, il fallait être capable de s’effacer derrière la réalité et de la regarder sans lunettes. Einstein en visionnaire intuitif l’a fait et c’est bravo pour lui. C’est par l’Intuition qu’il a découvert ce qu’il en était; les calculs et la vérification expérimentale ne sont venus qu’ensuite, apportant à cette reconnaissance une confirmation utile pour les autres mais pas vraiment utile pour lui.
Il a dit:
«Ce qu’il y a d’incompréhensible,
c’est que le Monde soit compréhensible.».
C’est-à-dire qu’il obéisse à des lois expérimentales que l’on puisse définir et vérifier.
Joseph von Eichendorf, né le 10 Mars 1788.
De lui citons cette seule phrase:
«Le bout de mon nez me barrait la route
lorsque je regardais le libre Univers de Dieu.».
Belle ouverture sur l’Infini, n’est-ce pas?
Stéphane Mallarmé, né le 18 Mars 1742.
Toute sa vie, Mallarmé («mal armé», ce qui peut être dur à vivre!) a été hanté par le problème de la création et la hantise de la feuille blanche.
Citons son poème: «Brise Marine», qui procède tout naturellement de l’axe Vierge/Poissons:
«La chair est triste hélas! et j’ai lu tous les livres».
(«Brise marine»)
«La chair est triste…». Il n’y a donc plus rien à dire et la page demeure vide («… le vide papier que la blancheur défend…»).
Conclusion
«…et j’ai lu tous les livres…».
Hélas, non! Ni non plus tous les autres, donc bien d’autres qu’il eut aussi fallu mentionner et citer. Il ne s’agit ici que d’un mini-panorama non-éclectique et non-exhaustif mais quand même complet en ce sens qu’il est au moins représentatif des douze Signes zodiacaux.
Bien sûr, il n’est peut-être pas inutile de rappeler ici que les Signes mentionnés sont – sauf précision contraire – les Signes solaires des natifs et qu’en conséquence ils ne mettent en lumière qu’un aspect de leurs thèmes, même si c’est souvent le plus évident. Bien d’autres positions – la carte du ciel complète – seraient à prendre en considération pour évaluer l’ensemble des influences pouvant déterminer un auteur et son œuvre (qu’elle soit littéraire ou autre).
Rappelons aussi que les personnes sont d’abord concernées par les planètes avant de l’être par les Signes dont les rayonnements sont en quelques sorte «filtrés» par le «tamis» des planètes. Ces personnalités n’en gardent pas moins l’exercice de leur libre vouloir, attribut inaliénable de leur esprit, qui utilise les rayonnements astraux et planétaires qui le concernent en cette incarnation comme autant d’équipements à la disposition de sa promotion spirituelle.
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