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LE COSMOS INTÉRIEUR
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«Connais-Toi Toi-même Et Tu connaîtras l’Univers et les Dieux!»
– Inscription au fronton du Temple de Delphes –
Jean Choisel
(1921-2001)
Nous partirons seulement de l’origine de cet esprit qui, elle, ne se situe pas au Sommet de la Création, mais beaucoup plus bas, très au-dessous de ce Sommet.
L’Homme, tel que nous le connaissons, étant une créature – une Création de Dieu – il est impossible, si l’on veut s’en faire une juste image, de le séparer de la Création dans laquelle il a pris forme et dont l’existence est absolument fondamentale, au sens littéral du terme, pour sa formation. Car la Création constitue le substratum de l’être humain, tout comme chaque plante et chaque être vivant est, ici-bas, le produit du sol sur lequel il vit:
L’existence de l’homme est donc ainsi subordonnée à l’existence préalable de la Création. C’est la raison pour laquelle le Texte de la Genèse enseigne que furent créés le Ciel et la Terre avec tout ce qu’ils contiennent avant que le Créateur ne formât l’homme de la substance même de la Création.
Cette explication de la Genèse se trouve, d’ailleurs, en parfait accord avec les découvertes scientifiques dans le domaine de l’évolution, telle qu’elle s’est accomplie ici-bas. On sait en effet que l’homme fut le dernier-né dans l’échelle des êtres vivants.
C’est pourquoi, afin de montrer comment s’est constitué l’être humain que nous sommes, nous allons être dans l’obligation de schématiser d’abord à grands traits, et en partant d’en haut, la structure immanente et transcendante de la Création.
LA CRÉATION
Une formule dynamique d’Aristote à propos de Dieu, formule reprise ultérieurement par Thomas d’Aquin, explique que «Dieu est Energie pure».
L’énergie, la Vie, la Lumière Originelle, la Force, la Grâce – peu importe le Nom! – émanent donc de Dieu, de la même façon que de notre corps émanent en permanence un certain nombre de rayonnements. Par exemple, la «chaleur animale», c’est-à-dire le rayonnement calorique (infra-rouge), l’odeur, un magnétisme particulier à chacun de nous, etc. Il n’est pas davantage possible à l’Être Suprême d’exister sans émettre de l’énergie qu’il ne nous est possible de vivre sans que ces diverses émanations s’échappent en permanence de notre organisme.
Pour nous exprimer correctement, nous ne devrions donc pas dire que «Dieu est Energie pure», mais qu’ll est la Source, pour nous à jamais inconnaissable, de cette Energie, de toute Vie.
Il en est de la Lumière Originelle qui émane de l’Insubstantialité [i] Divine comme de la lumière que nous voyons ici-bas de nos yeux de chair, cette lumière n’étant qu’un pâle reflet de la Lumière même de Dieu.
La Lumière porte, en effet, en Elle une infinité de potentialités à l’état virtuel. Par exemple, lorsque nous décomposons la lumière solaire par un prisme, nous nous apercevons que cette lumière, qui nous paraît blanche à première vue, porte en elle, mystérieusement invisibles, les sept couleurs de l’arc-en-ciel: violet, indigo, bleu, vert, jaune, orangé, rouge.
Comme on le sait, l’analyse spectrographique de cette même lumière matérielle permet de reconnaître bien davantage les caractéristiques multiples de sa source émettrice. De façon analogue, toute la gamme des rayonnements existe à l’état virtuel dans la Lumière Originelle, qui est l’Irradiation naturelle et inévitable de Dieu. Ce sont ces Rayonnements Divins qui sont le point de départ de toute la Création ultérieure.
Toute la Création s’est ainsi formée à partir du rayonnement auto-actif de son Créateur. Elle s’est peu à peu constituée par paliers successifs de condensation, en commençant par les éléments les plus subtils, les plus éthérés, les plus légers, en même temps que les plus actifs et les plus chauds – parce qu’ils sont les plus proches de l’Origine de toute existence – pour aboutir, à l’autre bout du Processus créateur, aux éléments les plus lourds, les plus denses, les plus lents, c’est-à-dire à la matière froide et inerte que nous connaissons ici-bas.
Exactement comme sur le plan terrestre, ces deux gaz très légers et impalpables que sont l’oxygène et l’hydrogène donnent en se combinant ce liquide sensible que nous nommons l’eau, tandis qu’en se refroidissant encore davantage, ce liquide devient à son tour solide en se transformant en glace, qui est dure, compacte et tranchante. Qui songe, à première vue, en considérant un énorme iceberg, qu’il est constitué de ces gaz légers, invisibles et impalpables, que sont l’oxygène et l’hydrogène? Et pourtant, nous savons qu’en dernière analyse il en est bien ainsi, et que les éléments les plus subtils permettent la formation des plus denses, même lorsqu’il n’y paraît pas à l’œil nu.
De la même manière, dans la structure de la création, les mondes qui sont les plus réels, les plus durables et les plus importants, parce qu’ils sont les premiers formés, sont précisément les mondes spirituels. Tandis que, parce qu’ils sont beaucoup plus éloignés de l’état principiel, les mondes matériels, physiques, qui en découlent, n’ont pas leur permanence et leur durable réalité.
De même qu’il est impossible que se forme la moindre goutte d’eau en l’absence d’une combinaison préalable d’oxygène et d’hydrogène, ainsi, faute de l’existence préalable des plans subtils où se situent les causes initiales, aucun corps physique ne peut se former.
C’est pourquoi Paul de Tarse a pu écrire: «Le monde est un système de choses invisibles manifestées visiblement.».
Et pourtant, ce sont précisément ces mondes matériels aux structures complexes que nos modernes matérialistes veulent à toute force considérer comme seuls réels et véritablement existants. Il est vrai que les progrès accomplis dans la connaissance de la structure de la matière conduisent déjà nombre de physiciens à admettre que, au stade où en sont parvenues leurs connaissances, le terme de «matérialisme» a perdu sa signification première. L’ère du matérialisme exclusif est donc déjà dépassée, et celle d’un spiritualisme raisonné, qui n’a pas encore sonné, approche néanmoins rapidement. Il n’en demeure pas moins que la majorité de nos contemporains en sont restés aux conceptions d’un matérialisme dépassé. Ce que prouvent à la fois leur mentalité et leurs comportements, même lorsqu’ils estiment avoir évolué avec leur temps.
Essayons maintenant de nous faire une Image du Processus Créateur.
Représentons-nous la Force créatrice émanant de l’lnentéallique en un prodigieux jaillissement de puissance, et projetée dans l’espace cosmique, où elle se répand à des distances incommensurables. Dans son incandescence et dans la puissance de sa projection, elle est d’un éclat et d’une énergie absolument insoutenable pour tout être vivant. Comme l’énergie solaire est également insoutenable à tout être vivant, dans la proximité de l’astre rayonnant.
De même que la lumière solaire porte en elle toute la gamme des autres couleurs fondamentales, et bien d’autres caractéristiques spectrographiques, ainsi la Lumière Originelle de Dieu porte en elle à l’état virtuel toutes les sphères, tous les plans, tous les êtres qui se condenseront ultérieurement et successivement en des distances toujours plus grandes de la Source même du Rayonnement qu’est la Volonté de Dieu, l’Esprit Saint Créateur.
Plus la Force Créatrice de l’Esprit de Dieu s’éloigne ainsi, par sa projection dans l’immensité de l’espace, de son Origine lnsubstantielle Que Dieu est, plus elle finit par diminuer de Puissance, d’énergie, de Chaleur et d’éclat.
Les mots sont impuissants pour donner une image, même approximative, de l’ampleur du Processus créateur. C’est pourquoi il faut essayer de se représenter en intuitions, c’est-à-dire de façon imagée, de voir, ce que nous tentons de suggérer au lecteur par des mots, dont la faiblesse et la pauvreté ne nous échappent pas.
Lorsque, dans son Rayonnement, la Force de l’Esprit Saint en vient à susciter la formation de l’étage inférieur des Sphères spirituelles d’où l’esprit humain est originaire, elle est déjà fort affaiblie par l’incommensurabilité des distances qu’elle a parcourues avant d’arriver à ce point de l’espace. Exactement comme ici-bas, également, tout rayonnement s’affaiblit en raison inverse du carré des distances parcourues. Ou encore, exactement comme le rayonnement d’un foyer de combustion diminue, plus on s’éloigne du centre de ce foyer.
Conservons cette comparaison: Au sein d’un tel foyer, dans l’énorme température dégagée, tous les corps qu’il renferme sont portés à l’incandescence, et, par conséquent, ils sont en fusion, comme dans un creuset. Dans le bouillonnement de cette fusion, ces corps se trouvent mélangés les uns avec les autres, c’est-à-dire qu’ils sont encore indifférenciables et indifférenciés dans le magma originel.
Plus on s’éloigne du sein de ce foyer incandescent, la température diminuant progressivement, plus les différents corps que renferme le magma se différencient également progressivement. Car, ceux qui sont capables de se solidifier à des températures plus élevées se déposent les premiers dans la masse en fusion, dès que celle-ci, en se refroidissant, atteint la température qui correspond à leur point de solidification. Les autres, dont la température de solidification est encore plus basse, se déposent, ou précipitent, seulement ultérieurement et successivement.
Ce n’est là, bien entendu, qu’une comparaison empruntée à la physique et destinée à visualiser le processus, à faire image. Elle cherche à faire comprendre que les entités spirituelles les plus fortes s’individualisent (= se déposent, ou précipitent) les premières, sous un Rayonnement divin encore très puissant. Tandis que les plus faibles ne peuvent s’individualiser que beaucoup plus tard, sous un rayonnement (= température) beaucoup moins puissant de l’Irradiation de Dieu. Or, nous avons déjà remarqué que ce Rayonnement diminue d’intensité en proportion de l’éloignement du Foyer Créateur originel.
Parvenue, dans son Rayonnement, au niveau de l’étage inférieur des Sphères spirituelles, la Force Créatrice Originelle qui émane de l’Esprit Saint en un prodigieux jaillissement s’est donc déjà bien refroidie, du fait de l’incommensurabilité des distances parcourues. Aussi n’est-ce qu’à partir de ce point spatial de refroidissement que peuvent commencer à s’individualiser les plus faibles des entités spirituelles. Celles-ci, qui sont encore inconscientes, ne portent plus en elles qu’une étincelle échappée du Foyer de Force créatrice qu’est l’Esprit Saint.
Ce sont des étincelles d’esprit humain, comparables à ces étincelles jaillissant des coulées de métaux en fusion, et qui sont constituées par une minuscule parcelle de la coulée dont elles ont jailli. La différence réside dans le fait que si une étincelle métallique est inerte et sans vie propre, l’étincelle d’esprit humain, émanée de la coulée, ou du flux de rayonnements de l’Esprit Saint est, elle, au contraire, vivante et animée.
Du fait de leur faiblesse originelle, ces étincelles d’esprit sont encore inconscientes, comme nos bébés à leur naissance nous montrent également l’image de la faiblesse et de l’inconscience. Tandis que, dans les Sphères spirituelles supérieures, les entités qui ont pu s’individualiser les premières, parce qu’elles ont une structure différente, deviennent conscientes dès l’instant même de leur « précipitation», c’est-à-dire de leur individualisation. Elles vivent et agissent, dès leur origine, uniquement et exclusivement conformément à la Volonté divine. Ce que, de toute évidence, l’esprit humain, lui, ne fait pas!
II est, somme toute, assez facile de comprendre que l’Origine de notre esprit nous soit jusqu’à présent demeurée mystérieuse. Car, de même que, ici sur Terre, l’être humain ne peut se souvenir des circonstances de sa naissance, qui ne peuvent lui être racontées que longtemps après par ses parents, lorsqu’il est en âge de comprendre, de même l’esprit humain ne peut se souvenir de son origine spirituelle parce que, tant à son origine spirituelle qu’à son origine terrestre, l’entité humaine est à l’origine tout à fait inconsciente.
Ces étincelles, ou germes d’esprits inconscients, sont ce que nous pouvons aussi nommer des «monades» spirituelles, c’est-à-dire des «grains» que le Créateur projette, par l’Auto-activité de Son Rayonnement, dans la Création, en vue de leur évolution et de leur maturation, comme le symbolise très clairement la merveilleuse «Parabole du Semeur», pour celui qui prend conscience du processus qu’illustre ce symbole.
«Le Royaume des Cieux est semblable à un homme
qui s’en alla pour semer!»
Ces «grains» d’esprits encore inconscients portent, en effet, en eux, une tendance profonde et naturelle à l’évolution personnelle, tendance propre à leur espèce. Ils portent en eux des virtualités qu’un développement ultérieur pourra faire fructifier, lorsqu’il s’accomplira. Ces virtualités, ou ces innéités spirituelles sont précisément ce «Talent» dont parla le Christ dans une autre Parabole célèbre, dont le sens profond n’a pas davantage été reconnu jusqu’à présent.
LE CYCLE ÉVOLUTIF DE L’ESPRIT HUMAIN
Certaines personnes sont déroutées par l’expression «germes d’esprits humains inconscients», car ce concept ne leur est pas familier. Qu’elles songent cependant qu’ici-bas notre corps physique est également issu d’un germe. C’est ce germe que l’on nomme l’ovule. Celui-ci, fécondé par un autre germe, le spermatozoïde, donne en se développant l’embryon qui, en poursuivant son développement, deviendra le fœtus, lequel, finalement, à la naissance, constitue le corps humain.
Tout ce que nous pouvons observer physiquement ici-bas n’est, en réalité, qu’un reflet, une reproduction des processus qui s’accomplissent immuablement selon les Lois éternelles de la Création, depuis les Plans supérieurs et jusque dans les plans matériels – donc également sur Terre. C’est bien pourquoi Hermès Trismégiste, le grand initiateur de l’Antiquité, disait avec raison: «Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut. Et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas.».
De même que notre corps physique est effectivement issu d’un œuf que l’on nomme l’ovule, de même l’esprit de l’entité humaine est également issu, dans les Sphères spirituelles, d’un «germe» que l’on peut également se représenter sous la forme d’une étincelle d’esprit.
Pour faire comprendre les raisons profondes et la nécessité de l’évolution de l’esprit, le mieux est encore d’user d’une comparaison. La voici:
Exactement comme notre œil terrestre ne peut rien distinguer dans l’éblouissement d’une lumière trop forte, de la même manière, le faible germe d’esprit humain ne peut pas prendre conscience de ce qui l’entoure, dans l’éblouissement dû à la puissance du Rayonnement Divin qui vibre sur le plan dont il tire son origine. Et ceci, malgré l’affaiblissement déjà considérable de ce rayonnement, affaiblissement dû à l’incommensurable éloignement de son Origine.
Pour «voir », c’est-à-dire pour apprendre à observer consciemment, il faut donc que le germe d’esprit quitte sa Sphère originelle et descende sur d’autres plans, où le rayonnement de la Lumière créatrice est moins puissant. Il ne peut que descendre pour parvenir à ce but, il ne peut pas monter, puisque plus on remonte vers l’Origine de toutes choses Que Dieu est, plus la Lumière est vive, plus la Force de Dieu est puissante dans Son Rayonnement. En cherchant à remonter (en supposant que ce soit possible), la «monade» spirituelle serait éblouie, brûlée et consumée dans son éclat, comme tout être vivant s’approchant trop près d’un foyer incandescent.
C’est donc seulement en descendant que le germe d’esprit encore inconscient peut parvenir à y «voir clair», c’est-à-dire à devenir conscient de la Création au sein de laquelle il est acheminé vers l’incarnation, parce qu’en descendant le Rayonnement divin est toujours moins puissant.
Ce n’est qu’en descendant qu’il parvient, peu à peu, à distinguer et à reconnaître les Lois Naturelles qui régissent la Création matérielle dans laquelle il est finalement plongé et, PAR CETTE EXPÉRIENCE PERSONNELLE, ET PAR ELLE SEULEMENT, à reconnaître l’Auteur de ces Lois, c’est-à-dire, plus exactement, Sa Volonté, qui s’exprime clairement en elles et par elles. Car Dieu Lui-même est et demeurera toujours inaccessible non seulement à l’esprit humain, mais même à son entendement. Il suffit de tenter de se LE représenter pour se rendre compte que c’est impossible!
En mettant en pratique la Volonté de son Créateur, ainsi découverte dans ces Lois naturelles qui régissent la Nature et toute la Création, l’esprit incarné se développe lentement, comme «le bon grain tombé dans la bonne terre». Jusqu’à ce que, ayant finalement reconnu sa propre origine transcendante, il se détache enfin de la Création matérielle où il fut plongé «pour y voir clair», et s’élève peu à peu vers ce Plan spirituel de la Création, d’où il partit jadis, ignorant et inconscient comme l’enfant qui vient de naître.
étant finalement parvenu à développer en lui les «talents» qui sommeillaient encore dans le germe d’esprit qu’il fut à l’origine (comme l’épi est virtuellement présent dans le grain de blé), il devient ainsi capable de réintégrer «le Royaume» que le Père lui donna.
Mais, alors que son inconscience originelle l’empêchait de rien distinguer dans ce Royaume paradisiaque, à cause de l’éblouissant Rayonnement Divin qui y règne, il lui est, à son retour, devenu possible de jouir consciemment des Beautés qui l’entourent, parce que, grâce au développement de ses facultés spirituelles, il n’est plus ébloui par leur éclat.
De la même manière, les yeux de l’enfant nouveau-né sont incapables de supporter la simple lumière solaire, alors que, au bout de quelque temps, après le développement de ses facultés visuelles et de l’éveil de sa conscience, ils le deviendront aisément.
L’acquisition de la conscience par la connaissance des Lois de la Création est le grand thème du «Faust» de Gœthe.
Car Faust est une représentation symbolique de l’esprit humain à la «quête» de la connaissance de la Vérité. Il subit les tentations de l’intellect et de la recherche «des pouvoirs». Après bien des avatars, il finit par trouver le chemin du retour, grâce à l’Amour rédempteur que lui inspire Marguerite.
AINSI DONC, L’ÉMERGENCE DE LA CONSCIENCE DE NOTRE ORIGINE, SPIRITUELLE-INCONSCIENTE, QUI NE PEUT ÉMERGER QU’AU SEIN DE LA CRÉATION MATÉRIELLE PAR LA CONNAISSANCE DE LA VOLONTÉ NATURELLE DU CRÉATEUR, EST LE BUT MÊME DE L’EXISTENCE TERRESTRE DE TOUT ESPRIT HUMAIN.
Résumons maintenant tout ce qui précède en deux phrases:
– C’est donc parce que, dès son origine, l’esprit humain est trop faible pour naître entièrement développé et conscient qu’il est nécessairement soumis à la forge de l’évolution.
– Et cette évolution ne peut pour lui s’accomplir que par la voie descendante de l’involution, voie qui l’a conduit dans les Mondes matériels de la Création, où nous nous trouvons encore actuellement.
L’évolution dans le règne matériel n’est qu’un reflet, une reproduction de l’évolution dans le Règne spirituel.
Analogiquement, nous constatons dans la nature humaine, qui nous est physiquement observable, la même nécessité du développement et de l’évolution. Par exemple, la vie terrestre de tout être humain part également de l’inconscience des débuts de la vie pour s’acheminer, à travers une prise de conscience croissante, vers l’âge dit «de raison» et, en passant par la puberté et la majorité, elle continue à progresser jusqu’à la pleine connaissance et à l’expérience de l’âge mûr.
Considérons, en effet, dans quel sens vont toutes les aspirations de l’enfant: il veut devenir «un grand», il veut devenir capable de se gouverner lui-même, devenir indépendant, manifestant ainsi clairement l’aspiration naturelle et normale, spécifique à l’espèce humaine, à l’évolution et à la responsabilité, qui découle de l’émergence de la conscience et de la liberté.
Autrement dit, le petit cycle évolutif que parcourt l’être humain au cours d’une seule et même vie terrestre (de la naissance à la mort) est un raccourci, une image et un reflet fidèle du grand cycle évolutif que parcourt le même esprit humain à travers de multiples incarnations.
Car le «germe d’esprit» dont est issu l’homme terrestre, tel que nous pouvons l’observer ici-bas, fut, à son origine, aussi peu développé, aussi dénué d’expérience, aussi ignorant et inconscient que l’est, à sa naissance, un bébé comparativement à l’adulte.
«La vie humaine commence dans la nuit de l’esprit», écrit Alexis Carrel, dans un chapitre consacré aux lois fondamentales de la vie humaine, dans son ouvrage intitulé «Réflexions sur la Conduite de la Vie» (page 85). Et il poursuit:
«L’ovule, même quand il contient en puissance le génie [ii] de Newton, de Gœthe ou de Napoléon, n’est pas très différent des êtres unicellulaires qui, pendant la période archéozoïque du précambrien, représentaient l’humble début des vivants à la surface de la Terre. Une fois fécondé, l’ovule se divise et engendre l’embryon; et l’embryon devient fœtus; l’enfant naît. Mais la nuit continue; elle continue jusqu’à ces moments radieux de la première année où la mère voit se lever, dans les yeux de son bébé, l’aube de l’intelligence. Comme la lumière du matin sous les tropiques, l’intelligence grandit très vite. En quelques douzaines de mois, le petit de l’homme achève la route que les formes vivantes mirent peut-être plus d’un million de millénaires à parcourir dans leur ascension vers l’esprit. Au point de vue mental, comme au point de vue corporel, l’évolution de l’individu présente quelques analogies, comme le supposait Haeckel, avec l’évolution de l’espèce. En d’autres termes, l’évolution phylogénique de l’esprit semble préfigurer son évolution ontogénique.»
A l’époque de sa vie où il écrivit ces lignes, la profonde réflexion de ce grand esprit que fut Alexis Carrel [iii] ne lui avait pas encore complètement fait découvrir la différence fondamentale qui existe entre les activités mentales et les activités spirituelles. Il la pressentait seulement. C’est pourquoi il lui arrive encore, comme dans les phrases précédentes, d’utiliser le terme «esprit» pour désigner une activité intellectuelle – ce qu’il ne fera plus à une époque ultérieure de sa vie.
Par exemple, il écrivit dans «Réflexions sur la conduite de la vie» (page 96): «Elle (la société) a arbitrairement réduit l’esprit à l’intelligence. (…) Ils (les civilisés) se figurent que la culture de l’intelligence équivaut à la culture de l’esprit.».
Si nous avons cité Carrel en cet endroit de notre étude, c’est parce que cette évolution qu’il constate n’est elle-même qu’un reflet d’une évolution spirituelle antérieure. Ainsi sommes-nous aujourd’hui amenés à expliquer que l’évolution spirituelle de l’être humain préfigure son évolution ontogénique, celle-ci préfigurant à son tour l’évolution phylogénique de l’espèce.
Mais revenons-en à l’origine de l’esprit humain, à ce Plan de la Spiritualité où sont créés, par l’Auto-activité du Rayonnement de l’Esprit Saint, des germes d’esprits humains encore inconscients dont le désir personnel d’évolution, en devenant, peu à peu, lancinant, puis finalement exigeant, va entraîner le grand «Départ de l’Enfant prodigue», ainsi que le symbolise cette autre Parabole du Christ.
Arrêtons-nous, un instant, à l’étude de cette Parabole, considérée dans cette optique cosmique. Pourquoi, comme tant d’autres contes et légendes, cette Parabole éveille-t-elle en nos cœurs des échos si profonds? C’est parce qu’elle retrace notre histoire à tous. Même si, à cause de la domination permanente de notre intellect, elle n’agit sur notre intuition que de façon diffuse, au fond nous sentons plus ou moins que nous sommes concernés.
Dans la Maison de son Père, le Royaume spirituel, l’Enfant prodigue possédait tous les éléments du plus parfait Bonheur. Pourtant, il aspirait à autre chose. Bien qu’innocent et heureux comme un enfant, il souhaitait acquérir une connaissance personnelle et vécue de ce vaste monde qui l’entourait, dont les puissants effluves et influences exerçaient sur lui une si forte attraction. Il n’en va pas autrement, aujourd’hui encore, pour tout enfant. Il souhaitait cesser d’être ignorant et inconscient de la vie. Le désir de connaître devient, peu à peu, plus fort que la bienheureuse innocence dans laquelle vivait l’Enfant prodigue. Alors, il partit à la connaissance du Bien et du Mal, à la découverte du monde. Il quitta la Maison du Père, c’est-à-dire son Plan spirituel originel.
Conduit, dès cet instant, vers l’incarnation, autrement dit «ensemencé» dans les champs matériels de la Création, il ne perdit pas de suite son innocence première.
Sa vie commença par y être harmonieuse, aussi longtemps que, sans le savoir, il vivait encore en parfait accord avec les Lois naturelles de son Père, le Créateur de cette Nature au sein de laquelle il vivait. Il continua, en effet, inconsciemment à obéir à ces Lois, comme le font encore aujourd’hui tous les animaux de la Création, lorsque nous, les hommes, ne les en empêchons pas. Ce fut l’époque du Paradis terrestre, l’Âge d’Or de l’humanité.
Mais, l’influence du Malin rôdait ici-bas. Elle n’aurait pu l’atteindre dans la Maison du Père à cause de la Proximité toute relative de Ce Dernier. Mais dans les séjours matériels de la Création, les tentations du Malin s’exerçaient (et s’exercent toujours) sur tout être doté de la faculté de choisir. Or, en tant qu’esprit, l’Enfant prodigue était libre de ses choix. Le choix se posa à lui de cette façon: continuer à obéir inconsciemment et innocemment à la Volonté du Père, c’est-à-dire aux Lois naturelles de la Création, ou, au contraire, désobéir et connaître enfin aussi ce Mal qui, jusqu’alors, lui était demeuré totalement étranger.
Sa conscience, c’est-à-dire la voix de l’esprit qui est en lui, lui disait clairement: «Ne le fais pas!». Par contre, l’intellect, seul instrument par lequel le Malin pouvait l’influencer, lui murmurait: «Essaye, alors tu connaîtras aussi le Mal et tu seras comme Dieu!».
Avec Ève, il succomba. Développée à l’instigation du Malin (de Lucifer, le porteur des lumières de l’intelligence), la voix de l’intellect devint, peu à peu, la plus forte. Ils désobéirent. La voix de l’esprit (la conscience) fut écartée, réduite au silence, subjuguée.
L’intellect est un merveilleux instrument pour la domination du monde matériel. Ils ne tardèrent pas à s’en apercevoir. Il fallait donc le développer, le perfectionner sans cesse et les descendants du premier couple humain n’y manquèrent point. Ce faisant, ils développèrent l’instrument cérébral qui en est le moteur. Toujours sous l’active influence du porteur des lumières de l’intelligence (Lucifer), en utilisant sans cesse leur cerveau, ils le développèrent en volume et en qualité. Cela aussi, c’était bien!
Mais ce qui ne le fut pas, c’est que, dans la mesure même où ce merveilleux instrument cérébral fut si bien perfectionné, l’essentiel au cœur des enfants prodigues, la voix de leur esprit, leur conscience, à force d’être écartée de la direction générale qui lui revient, à force d’être refoulée, étouffée, piétinée, crucifiée par l’intellect devenu dominateur et tyrannique, finit par s’éteindre au plus profond des êtres.
C’est ainsi qu’ils finirent même par oublier de Qui ils sont les enfants. Ils ignorent même qu’ils sont esprit et ils le prouvent en confondant sans cesse leur esprit avec leur intellect. Ayant perdu le contact avec leur essence véritable, ils finirent par ne plus obéir qu’aux seules injonctions de leur intellect.
Certes, avec son aide, ils édifièrent de hautes civilisations. Mais, toujours, elles s’effondrèrent dans d’épouvantables débâcles parce qu’il y manquait l’essentiel: la conduite de l’esprit qui, seule, eût pu leur faire éviter les plus fatales erreurs. Alors, les enfants prodigues devinrent de plus en plus malheureux et misérables, et ils pleurèrent souvent leur innocence perdue.
C’est ici que se place un événement d’importance capitale. La Parabole l’exprime ainsi: «Il rentra en lui-même». Qu’est-ce à dire? «Il écouta en lui-même.». Et il entendit – oh bien affaiblie! – la voix de l’esprit effondrée au fond de lui. Il entendit l’Appel des lointains Séjours lumineux d’où il vint, l’Appel du Pays natal, de la Maison paternelle. Et la Nostalgie des Séjours bienheureux s’empara de lui. Alors il prit une ferme résolution: «Je me lèverai et j’irai vers mon Père!».
Sans doute, le chemin est-il long celui qui le reconduira dans sa chère Demeure, mais longue aussi a été la pente qui l’en a éloigné!
Mais ne laissons pas le symbolisme de la Parabole anticiper sur la description positive du Processus proprement dit, et revenons à notre point de départ.
Les germes d’esprits humains portent donc la vie en eux et, comme toute vie dans la Création, celle-ci tend à l’évolution, conformément à la Volonté du Créateur. Elle évolue vers l’état conscient et c’est là un événement tout à fait naturel et sain. L’émergence de la conscience est, nous l’avons déjà souligné, l’objectif proprement dit de toute l’existence humaine.
Ce n’est qu’à la suite d’expériences personnellement vécues que ces germes inconscients peuvent devenir conscients. Ce désir d’évolution, ce désir de connaître que la plupart d’entre nous portent encore en eux de nos jours, est à proprement parler le moteur même de l’évolution humaine – aussi bien dans le domaine matériel, scientifique et intellectuel que dans celui de l’esprit. Car c’est grâce à la Connaissance acquise de la Vérité que les hommes pourraient, peu à peu, distinguer la Voie de la Sagesse si… leur égoïsme et leurs faiblesses ne venaient les en détourner.
Ce désir de connaître est symbolisé, dans la Genèse, par le «fruit de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal», fruit qui est l’objet de la convoitise (du désir) du premier homme.
C’est donc finalement ce désir qui entraîna automatiquement le départ et l’exclusion volontaire de l’Enfant prodigue, c’est-à-dire du germe d’esprit inconscient hors de son Séjour originel: le Paradis.
Il ne pouvait, en effet, y mûrir librement, c’est-à-dire de façon indépendante, parce qu’il était encore trop peu développé, trop faible, pour y agir consciemment, à sa guise, selon ses tendances personnelles propres, sous le puissant Rayonnement qui règne dans la Spiritualité, ce Rayonnement agissant sur lui de façon contraignante. Car il n’est pas difficile de comprendre que, dans la relative proximité du puissant Rayonnement de Dieu, aucune volonté ne peut avoir la force de s’exprimer librement, si elle n’est en parfait accord avec celle du Créateur, Lui Seul étant l’Origine de toute Force et de tout Vouloir. De même que nul être vivant ne peut résister à un courant par trop impétueux.
Il en va de même ici sur Terre: lorsqu’ils sont élevés correctement [iv], les enfants ne peuvent pas davantage tenir tête [v] à leurs parents.
C’est la raison pour laquelle, à leur majorité, ils doivent également quitter la maison paternelle pour faire, dans la vie, leurs expériences personnelles, afin d’acquérir cette maturité individuelle dont leurs parents, quel que soit leur désir, ne peuvent jamais les faire hériter.
Ainsi donc, comme l’expulsion ou le départ du germe d’esprit ne pouvait avoir lieu vers le haut, il lui fallut donc prendre la seule voie demeurée ouverte : celle qui descend. Cette expulsion est naturelle et indispensable, elle n’est nullement un châtiment mais une nécessité évolutive inéluctable et spontanée, tout comme l’expulsion du fœtus par les voies naturelles, c’est-à-dire également vers le bas, lors de la naissance terrestre.
Une expulsion du même genre s’impose automatiquement à partir d’une certaine maturité de tout être vivant soumis à évolution. Par exemple, le fruit se détache de la branche et tombe de l’arbre qui le produisit, lorsqu’il atteint sa maturité. La graine mûre tombe également dans la terre, d’où le cycle recommencera indéfiniment.
Il s’agit, en effet, toujours du même processus naturel, dont la répétition se retrouve universellement dans tous les règnes vivants soumis à l’évolution.
Donc, au sortir de la Spiritualité, le germe d’esprit fut conduit sur un plan situé immédiatement au-dessous. Ce franchissement – répétons-le – constitue un progrès et non une régression.
Pour demeurer sur ce plan situé plus bas que son Plan d’origine, dans ce milieu qui lui était étranger, le germe d’esprit fut donc dans l’obligation absolue de revêtir une enveloppe, ou corps, constitué de la même essence que celle qui constitue le plan sur lequel il allait devoir séjourner. Exactement comme nous-mêmes ne pourrions pas vivre et agir ici sur Terre si nous ne nous y étions point revêtus d’un corps terrestre, c’est-à-dire si nous n’étions pas incarnés.
En expliquant que l’homme, au sortir du Paradis originel, «éprouva le besoin de couvrir sa nudité», la Genèse symbolise donc simultanément deux choses:
1) Que, dans son inconscience originelle, l’esprit humain ne s’était pas aperçu qu’il était nu, précisément parce qu’il était inconscient comme un enfant avant que la notion du bien et du mal se fût éveillée en lui, et…
2) Que, en quittant son lieu d’origine qui est la Spiritualité, il lui fallait, de toute nécessité, revêtir une enveloppe, c’est-à-dire un corps étranger à sa nature propre, constitué d’une essence identique à celle du plan sur lequel il prit pied. Là encore, nous pouvons constater la profondeur du double et parfois triple symbolisme de la Genèse.
Nous avons déjà expliqué dans deux ouvrages précédents [vi] ce que fut la «chute dans le péché», cette chute qui ne s’accomplit que lorsque l’homme eut déjà mis pied sur Terre par l’incarnation.
Ce fut un événement différent de celui que nous décrivons ici, dont découla le «péché originel», ou «héréditaire» et sur lequel nous ne pouvons pas revenir dans ces pages.
Cet événement différent n’a rien à voir avec le processus d’expulsion, hors du Plan spirituel que nous décrivons ici, bien que le symbolisme de la Genèse les associe étroitement tous les deux parce que la domination absolue de l’intellect sur l’esprit a provoqué une grave coupure entre l’homme incarné et sa Patrie spirituelle, c’est-à-dire une deuxième exclusion, totale celle-là et hautement préjudiciable à l’évolution de l’esprit humain, alors que la première expulsion hors de la Spiritualité était au contraire nécessaire à son évolution.
Avant de poursuive la description de la descente de l’esprit humain dans les plans de plus en plus profonds de la Création, il faut rappeler à ce propos une certaine Expression du Christ. Parlant symboliquement, comme toujours, des nombreuses Sphères ou Plans de la Création, Jésus déclara: «Il y a de nombreuses Demeures dans la Maison de mon Père.» [vii]. C’est donc à travers ces «nombreuses Demeures» que, au sortir du Plan spirituel dont il est originaire, l’esprit humain entreprit un vaste pèlerinage à travers les nombreux «Univers parallèles» qui constituent la Création.
À la suite du premier plan sur lequel il prit pied, au sortir de sa Patrie d’origine, au cours de sa période d’involution, c’est-à-dire en s’éloignant, par sa descente, de son Pays natal, le germe d’esprit prit contact avec d’autres plans dont nous n’avons pas encore parlé mais dont l’existence n’est pas inconnue de beaucoup d’hommes. Ce sont les nombreux plans dits de l’Au-delà, dont les initiés savent qu’ils sont déjà de structure matérielle, bien que n’étant pas encore de matérialité physique, mais d’une matérialité plus subtile, dite matérialité éthérique [viii]. Enfin, plus bas encore, l’esprit atteignit finalement le plan physique, le plus bas, le plus lourd, le plus dense, celui sur lequel nous séjournons encore actuellement.
Ces plans fin-matériels [ix] se répartissent encore, grosso modo, en trois degrés différents, distinguant la matière-fine fine, la plus élevée parce que la plus légère; la matière-fine moyenne; et enfin la matière-fine grossière [x], la plus proche du plan physique; ces plans constituent donc d’une façon générale ce que nous nommons «l’Au-delà». On les nomme ainsi tout simplement parce qu’ils se trouvent «au-delà» de la capacité de vision de nos yeux terrestres.
Si on veut, on peut aussi y voir ce que certains [xi] nomment «le purgatoire», bien que les Sphères supérieures de ces plans fin-matériels, celles de la matière-fine fine, soient des Sphères baignant déjà dans la Lumière bienfaisante des Sommets de l’Au-delà.
Ce terme de «matière-fine» [xii] a intentionnellement été choisi pour bien faire comprendre que ces sphères sont, par leur structure, de nature encore réellement matérielle, parce que, comme tout ce qui est matériel, ces plans sont soumis à transformation, à un renouvellement périodique par la désagrégation et par la décomposition de la substance qui en constitue le substratum. Exactement comme nous pouvons le constater dans notre monde physique où rien n’est éternel et où tout se transforme, plus ou moins lentement, certes, mais se désagrège, se décompose, pour être rendu en son état énergétique originel au bout d’une période de temps plus ou moins longue. C’est ce phénomène qui s’accomplit dans le processus que les astrophysiciens viennent de découvrir et qu’ils nomment «les trous noirs» [xiii].
Cette désintégration n’intervient jamais pour les Sphères plus élevées, parce que plus subtiles, de la Création, Sphères qui, elles, sont éternelles, selon l’explication qu’en donnent toutes les grandes Traditions spirituelles de l’humanité.
Néanmoins, tout en étant de structure réellement matérielle du fait qu’elle est corruptible, cette matière-fine de l’Au-delà est d’une nature entièrement différente de la matière physique, dans laquelle nous vivons actuellement, et elle ne constitue pas une sublimation de notre monde terrestre. Elle en est, dans sa structure, entièrement différente, bien qu’elle soit, elle aussi, sujette à la désintégration dans ce que les physiciens nomment désormais «l’effondrement gravifique». Elle se situe dans une autre dimension de l’espace que celle dans laquelle nous vivons actuellement. Ce que, bien entendu, notre intellect d’origine charnelle, qui est, de ce fait, entièrement dépendant des dimensions spatio-temporelles dans lesquelles nous vivons ici sur Terre, ne peut absolument pas concevoir.
Tous ces Plans – ou Sphères – de la Création sont donc strictement hiérarchisés. Les plus élevés, c’est-à-dire les Sphères spirituelles – qui sont simultanément les plus légères – ont été créés les premiers, tandis que les plans matériels sont descendus et se sont formés peu à peu en s’éloignant de la Création originelle ou archétypale.
«Le seul fait que les planètes ne tombent pas, ne se heurtent pas et tournent les unes autour des autres sur des ellipses que l’on calcule, est une preuve d’organisation qu’il est difficile de nier» a écrit Maurice Magre, dans «Le livre des Visions divines». Or, comme nous l’avons déjà expliqué, cette organisation cosmique matérielle n’est que le reflet d’une Organisation spirituelle qui lui est antérieure, et dont nous ne pouvons donner, dans ces pages, qu’une infime perspective.
Voici donc, tracé à très grands traits, le cadre dans lequel s’effectue le périple involutif et évolutif de l’esprit humain – son pèlerinage cosmique – afin de se développer entièrement et d’acquérir cette conscience-de-soi-même qui le rend enfin définitivement « semblable à l’Image de Dieu ». Non pas «semblable à Dieu», mais seulement «semblable à l’Image» de Dieu. Ce qui constitue une très importante nuance.
Le schéma de la Création étant ainsi tracé dans ses très grandes lignes, nous allons maintenant pouvoir étudier le schéma de l’homme, tel qu’il est constitué ici-bas, parce qu’il est nécessairement bâti exactement sur le même modèle, comme nous allons aisément le comprendre.
LES MÉTAMORPHOSES DE L’ÊTRE
En effet, à chaque passage d’un plan à l’autre, c’est-à-dire d’une dimension de l’espace à l’autre, le germe d’esprit a été dans l’obligation absolue de revêtir une enveloppe, ou corps, ou véhicule (peu importe le nom!), fait d’une essence identique à l’essence constitutive du plan sur lequel il prenait pied pour y séjourner. Faute de quoi, il lui aurait été impossible de demeurer et d’agir sur ce plan.
Exactement, nous le répétons intentionnellement, comme nous-mêmes ici-bas avons dû revêtir notre enveloppe charnelle par l’incarnation afin de pouvoir demeurer et vivre sur cette Terre. Le processus est si logique et naturel qu’il ne semble pas nécessaire d’y insister particulièrement.
Or, toutes ces enveloppes successives que l’esprit qui est en nous a dû endosser jadis afin de pouvoir lester ainsi son noyau spirituel, en sorte de pouvoir descendre plus bas dans les plans plus denses de la création pour son évolution – tous ces corps successifs, constitués d’autant de genres différents que nous avons traversés de plans différents avant d’aboutir à la Terre – tous ces corps, ou enveloppes, constituent les différents degrés de l’âme que chaque homme porte en lui, et dont il éprouve l’activité et les humeurs dans leurs expressions psychologiques propres.
Voilà pourquoi il est fort juste d’établir une relation entre ce que certains auteurs nomment «le Macrocosme», qui est le grand Cosmos, c’est-à-dire la Création, et l’homme incarné qui, étant constitué de façon rigoureusement identique, représente, lui, le Microcosme», c’est-à-dire le petit Cosmos, bâti à l’image du grand, et avec exactement les mêmes matériaux, puisqu’ils lui sont empruntés.
C’est aussi pourquoi Cyrille d’Alexandrie disait, non sans raison: « Ce qui est en nous conduit à l’intelligence de ce qui est au-dessus de nous. ».
Ces «peaux de bête» qu’utilisèrent les premiers hommes pour couvrir leur nudité, après qu’ils eurent été exclus du Paradis, selon la description qu’en fait la Genèse, ces «peaux de bêtes» symbolisent distinctement cette défroque charnelle que constitue le corps physique dans lequel nous sommes plongés lors de l’incarnation. Car notre corps physique est effectivement d’origine animale, comme nous l’étudierons plus loin.
Ce n’est donc qu’au moment où il s’incarne finalement ici-bas dans un corps charnel que l’esprit se trouve alors – et alors seulement – pourvu d’un cerveau et, par conséquent, d’une possibilité de réflexion intellectuelle et rationnelle.
Il n’en est que plus triste de constater combien la domination de l’intellect s’exerce, dès cet instant, sur l’esprit incarné. Chez l’immense majorité des humains, l’esprit est devenu profondément paresseux et assoupi, parce qu’il s’est laissé subjuguer sans résistance par l’intellect, qui, inversement, fut sans cesse tenu en activité.
C’est ainsi que le cervelet, seul organe du corps charnel par l’intermédiaire duquel l’esprit transcendant est en mesure de transmettre ses inspirations à l’intellect, s’est atrophié, faute d’être maintenu en activité. Il s’agit là d’une évolution que – justement parce que la science s’est jusqu’à présent limitée à l’étude du seul plan matériel, devenant ainsi étroitement matérialiste – les scientifiques n’ont pas encore découverte à l’heure actuelle.
Inversement, le cerveau antérieur, organe élaborateur de l’intellect, s’est, lui, au contraire hypertrophié, parce qu’il fut sans cesse exclusivement utilisé. Telle est la nature physiologique de ce fameux «péché originel», dit aussi «péché héréditaire», parce que nous subissons les conséquences de ce déséquilibre entre nos masses encéphaliques antérieure et postérieure, dès le commencement de chacune de nos vies terrestres.
L’explication de cette hérédité qui perturbe profondément l’évolution spirituelle des humains (et, partant, celle de la partie du Cosmos où la présence de l’humanité exerce sa funeste influence) se trouve exposée beaucoup plus en détail dans «Les Racines du Mal» [xiv], avec toute une série de recoupements scientifiques venant à son appui.
L’ÉVOLUTION DE L’ESPRIT
Le lecteur peut, à présent, comprendre comment s’est formé l’homme, tel qu’il se présente à nous ici-bas, et quelle est sa véritable constitution ontologique. Du même coup, son devenir apparaît également dans toute sa grandiose simplicité. Car, en remontant cette «échelle de Jacob» que constitue pour l’esprit les différents degrés de la Création, il se dépouille sur chaque plan de l’enveloppe (ou corps) qu’il a endossée en descendant, devenant toujours plus léger, comme lorsque nous ôtons nos lourds vêtements d’Hiver à la venue du Printemps.
Ce dépouillement était clairement symbolisé dans certains Mystères de l’Antiquité. Car sous les formes mythiques ou mythologiques des peuples pré-chrétiens se cachaient déjà, comme sous les Symboles judéo-chrétiens actuels, la connaissance de profondes Vérités.
Dans certaines de ces cérémonies initiatiques, l’initiable s’avançait, gravissant des degrés en y déposant progressivement ses vêtements. La nudité rituelle, qui n’était pas considérée comme honteuse chez les peuples païens de l’Antiquité [xv], symbolisait le dépouillement total et elle correspondait au suprême degré de l’initiation. Il en est encore de même chez les Rishis des Indes à l’heure actuelle.
Sur chaque plan de la Création se produit donc quelque chose de semblable à la mort de notre corps physique, qui est cette enveloppe que nous abandonnons ici-bas, dès que, usée ou détruite, elle n’est plus d’aucune utilité à notre esprit. Pour un esprit humain conscient du but de son existence, la mort n’est donc pas cette chose affreuse que l’on représente généralement, mais au contraire elle constitue un affranchissement de l’esprit de la plus lourde des enveloppes qui le rive à la Terre. En attendant qu’il s’affranchisse également et successivement de toutes les autres enveloppes qui le retiennent de même à chaque plan intermédiaire entre la Terre et la Spiritualité, qui est sa véritable Patrie.
Bien entendu, pour concevoir clairement le cycle de l’esprit humain – son Pèlerinage cosmique -, il faut considérer que les différentes sphères de la Création dans lesquelles il s’accomplit sont tout aussi réellement existantes et tout aussi naturelles que le plan physique sur lequel nous vivons actuellement, plan que nous appréhendons sans difficulté, parce que notre intellect et nos sens physiques sont constitués de la même matière que lui.
Il faut absolument que nous perdions l’habitude de considérer que tout ce qui nous est invisible nous est incompréhensible et contraire à la nature des choses. Car toutes ces Sphères sont réelles, formées, naturelles et existantes, bien que faites d’une essence complètement différente de la matière dont est constitué notre domaine physique. Ce que le phénomène OVNI a commencé à nous rendre évident. Ces Sphères, ou Mondes, se situent dans d’autres dimensions de l’espace et du temps que celles à l’appréhension de laquelle nos sens et notre intellect sont adaptés, mais elles n’en existent pas moins pour autant. De même, nous ne pouvons pas percevoir physiquement, ni devenir conscients, des innombrables influences qu’exerce sans cesse sur nous le Cosmos dans lequel nous sommes immergés, et pourtant nous savons aujourd’hui que ces influences sont multiples et si réelles que, dans un certain nombre de cas, nous pouvons en observer les effets.
Ainsi qu’en ce monde notre corps physique est sensible à son entourage de même nature physique, qu’il peut donc voir, entendre et sentir, ainsi en est-il exactement dans les Sphères de la Création, qui sont d’une nature différente de la nôtre, actuelle. L’être humain, dans son corps fin-matériel, c’est-à-dire dans l’Au-delà, perçoit, entend et voit uniquement son environnement de matière fine, parce qu’il est de même nature que lui. L’entité spirituelle, d’une essence plus haute encore, ne peut, à son tour, percevoir que son entourage spirituel. Ce qui ne signifie pas qu’elle ne puisse descendre plus bas pour voir ce qui s’y passe, ou pour s’y manifester. Mais dans ce cas, elle demeure invisible pour les êtres situés dans les plans plus denses que sa nature spirituelle. À moins qu’elle ne décide de s’y rendre visible pour s’y manifester. Comme il semble que ce soit, de nos jours, fréquemment le cas lors de certains types d’apparitions d’OVNI, ou lors de divers phénomènes parapsychologiques.
Dans chacune des Sphères de la Création, l’être humain perçoit son milieu environnant avec la même réalité que nous percevons ici-bas notre monde physique. Telle est la raison pour laquelle il arrive fréquemment que certains êtres humains vivant ici-bas et doués de voyance puissent voir et entendre avec le corps fin-matériel qu’ils portent en eux, conjointement avec tous les autres, des événements dans le monde fin-matériel, avant que le trépas n’ait séparé leur corps physique de leur corps fin-matériel. Il n’y a absolument rien d’antinaturel à cela! Ceux qui ont pu observer des phénomènes de voyance, ou ceux qui poursuivent des recherches en parapsychologie peuvent s’en convaincre tous les jours sans difficulté.
UNE COMPARAISON
Les poètes qui, comme chacun sait, sont en principe des êtres inspirés, autrement dit des «hommes d’intuition» (par opposition aux «hommes d’intellect»), ont parfois pressenti le processus que nous venons de décrire dans le présent chapitre. Ainsi, Lamartine, par exemple, le résume-t-il en deux vers de façon magistrale:
«Borné dans sa nature, infini dans ses vœux,
«L’homme est un dieu [xvi] tombé qui se souvient des Cieux.».
Et ailleurs, il précise:
«Mon âme est un rayon de lumière et d’amour,
«Qui, du foyer divin échappée pour un jour,
«Aspire à remonter à sa source sacrée.».
Dans un poème intitulé «Le Chant des Esprits au-dessus des Eaux», dont la traduction ne peut hélas rendre la beauté, Gœthe avait exprimé la même notion en ces termes:
«L’âme humaine
Ressemble à l’Eau.
Elle vient du Ciel
Et remonte au Ciel,
Puis revient vers la Terre,
Changeant éternellement.».
Hermann Hesse, poète allemand moins connu en France, exprima, lui aussi, la même chose:
«Nous devons joyeusement parcourir les espaces,
Sans nous y attacher comme à notre Patrie.
L’esprit du monde ne cherche ni à nous lier, ni à nous contraindre,
Il veut nous élever, nous libérer, de degrés en degrés.».
Mais à une époque si profondément marquée par l’intellectualisme et la technologie, peut-être nous ferons-nous mieux comprendre encore avec une comparaison qui, pour être moins poétique, fixera l’idée et imagera encore plus clairement l’ensemble de cet exposé.
L’esprit incarné que nous sommes tous ici-bas est tout à fait comparable à un scaphandrier au travail au fond de la mer. Dans cette comparaison, l’homme, qui est dans le scaphandre, représente l’esprit qui nous habite, c’est-à-dire, en vérité, l’élément qui fait que nous sommes des êtres humains.
Mais cet homme n’est pas nu dans son scaphandre – surtout dans certaines mers -, il en mourrait de froid ! Au contraire, il est chaudement vêtu de toute une série de vêtements. Les plus fins sont en contact immédiat avec son corps, ce sont les sous-vêtements, tandis que ses vêtements successifs sont toujours plus épais et lourds : chemise, pull-over, pantalon, veston, etc.
De même, l’esprit humain incarné est également revêtu de toute une série d’enveloppes dont les plus fines (celles qui sont constituées de l’essence des plans les plus subtils) entourent immédiatement le noyau spirituel, tandis que les enveloppes les plus extérieures sont de plus en plus épaisses et lourdes, comme les vêtements de dessus que nous portons ici sur Terre.
Par-dessus tous ces vêtements chauds, le plongeur porte enfin son scaphandre. Dans notre comparaison, ce scaphandre représente évidemment notre corps charnel. Ainsi que le plongeur, enfermé dans son scaphandre, agit et travaille au fond de la mer avec toutes sortes d’instruments, de la même manière c’est l’esprit que nous sommes, en définitive, qui anime toutes les différentes enveloppes successives de notre personnalité, dont l’intellect est ici-bas le plus important instrument.
Poursuivons notre comparaison: De même que le scaphandrier ne pourrait pas vivre s’il ne recevait en permanence de l’air sous pression en provenance de la surface à l’aide d’un tuyau d’alimentation, de même l’esprit humain cessera un jour de vivre s’il coupe le subtil lien spirituel qui l’unit à la Spiritualité, qui est son séjour normal et originel. C’est pourtant exactement ce qu’il fait ici-bas en ne développant exclusivement et unilatéralement que ses facultés intellectuelles, au détriment de ses facultés spirituelles qui se manifestent dans ce qu’il est convenu d’appeler « la conscience morale ».
Car l’esprit humain incarné dans les plans matériels n’est pas davantage dans son élément véritable que le scaphandrier n’est au fond de l’eau dans son milieu naturel. Il ne s’y trouve que pour acquérir de l’expérience et, par elle, aboutir à l’émergence de la conscience qu’il est esprit, et que « son Royaume n’est pas de ce monde ».
Comme le scaphandrier dans la mer, l’esprit humain ne plonge dans la matière que dans un but de recherche. C’est pourquoi, il est écrit: «Cherchez, et vous trouverez!». Mais, au bout d’un certain temps, il faut, de toute nécessité, que, comme le scaphandrier, l’esprit humain revienne à son point de départ.
Si le scaphandrier ne remonte pas à la surface, et s’il continue de descendre toujours plus profondément, il sera saisi de cet engourdissement que l’on nomme «l’ivresse des profondeurs», et il périra sans s’être aperçu du danger qui le menace. De la même façon, si l’esprit humain se laisse gagner, comme le font actuellement des centaines de millions d’êtres humains, par cette ivresse des «profondeurs matérielles de la Création», autrement dit par un matérialisme qui le coupe de toute relation supérieure, il ne pourra plus jamais se réveiller à la vie consciente de l’esprit et il sera entraîné avec les sphères corruptibles de la Création, dont il ne parvient plus à se détacher, dans la désintégration de sa personnalité acquise au cours de mille souffrances [xvii]. C’est alors qu’il aura toute raison de crier, avec le psalmiste: «De profondis clamavi ad Te Domine!» «Du fond de l’abîme je crie vers Toi, Seigneur!».
Cette comparaison, autrement dit cette «parabole moderne», est fort significative. Aussi, pour terminer ce chapitre, je la livre à la méditation du lecteur, souhaitant qu’elle l’aide à se représenter clairement quelle est l’origine, la formation, la constitution, l’activité et le devenir de tout être humain si, … s’il parvient à s’affranchir tant qu’il en est encore temps des liens qui l’attachent aux mondes corruptibles de la Création, peu importe que ces mondes soient fin-matériels (l’Au-delà) ou physiques.
Car s’il n’y parvient pas, il sera entraîné avec eux dans leur lente désintégration naturelle, sans plus jamais pouvoir en émerger en reprenant son évolution interrompue par sa faute, et, au cours d’un grand nombre d’incarnations, et entre mille tourments sans cesse croissants, il cessera d’avoir une existence personnelle et consciente, en accomplissement de cet Avertissement, lourd de sens, de Jésus: «Ils seront rejetés dans les ténèbres extérieures, là où il y aura des pleurs et des grincements de dents!» (Luc XIII, 28).
S’il parvient, par contre, à échapper à sa paresse spirituelle et à se détacher ainsi des plans les plus denses de la Création, alors il peut se réjouir, car … «…aucune âme ne sait quels délices lui sont réservés!» (Le Coran – Sourate XXXII – Verset 17) [xviii].
Extrait de: «Le Cosmos Intérieur»,
Chapitre de l’excellent livre «Les Pèlerins du Cosmos» de Jean Choisel.
À noter que Jean Choisel [xix] est aussi l’éditeur et le traducteur français du récit «Mallona, la planète explosée» [xx], dont il a également écrit l’Introduction.
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Notes:
[i] Note de l’éditeur: Mot synonyme d’«Inentéallité». En fait, Dieu est non seulement «sans Substance» (Insubstantiel) mais même aussi «sans étant»: «Inentéallique». Dieu n’est pas … «quelque chose», Il EST! Il est Celui Qui a dit à Moïse: «Je suis Celui Qui Suis», Il est l’Être même.
[ii] Note de l’éditeur: A préciser, quand même, d’une part, que l’ovule ne contient que la moitié du bagage génétique, l’autre moitié étant fournie par le spermatozoïde donné par le père, et, surtout, d’autre part, que l’essence du génie étant bien plus spirituelle que physique, cela n’a, de toutes façons, que peu à voir – voire pas du tout – avec le bagage génétique du corps humain, qui ne concerne, précisément, que le corps de l’être humain et non pas son esprit.
[iii] Note de l’éditeur et des responsables du site: La personnalité d’Alexis Carrel, Prix Nobel en 1912, est, toutefois, ultérieurement devenue controversée du fait de certains passages aux positions plutôt discutables (notamment relatives à l’eugénisme) de certains de ses ouvrages et aussi de ses appartenances politiques à l’époque précédant la deuxième guerre mondiale. Sans nullement cautionner ce qu’il a pu dire dans ce domaine de l’eugénisme – qui n’est aucunement, ici, le propos de Jean Choisel, l’auteur du texte «Le Cosmos Intérieur», et encore moins celui du présent site! –, cela n’empêche nullement les esprits objectifs de considérer aussi ce qu’il a pu dire, par ailleurs, de juste, notamment sur la si importante distinction entre esprit et intellect. À noter, du reste, qu’Alexis Carrel n’a pas que des détracteurs. Exemple: http://www.chez.com/demagogo/carrel00.html.
[iv] Note de l’auteur: «élevés»: Ce terme exprime clairement ce que devrait être l’éducation des enfants: un effort pour les faire monter, pour les «élever».
[v] Note de l’éditeur: «tenir tête», c’est-à-dire faire preuve de domination de l’intellect.
[vi] Note de l’éditeur: Voir «L’avenir de notre évolution» (Le Courrier du Livre) et «Les racines du mal», initialement chez l’auteur, mais, depuis son décès, disponible chez Les Éditions de Cristal.
[vii] Évangile de Jean, Chapitre XIV, Verset 2: «Il y a plusieurs Demeures dans la Maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place.».
[viii] Note de l’éditeur et des responsables du site: Ou bien de «matière fine».
[ix] Note de l’éditeur: Afin de ne pas risquer d’embrouiller les visiteurs/lecteurs par une terminologie différente de celle à laquelle sont habitués les visiteurs réguliers et se référant, en fait, à des concepts identiques, et ce d’autant plus que les termes utilisés par Jean Choisel sont aussi utilisés par d’autres «écoles de pensée» mais avec des significations différentes, le vocabulaire utilisé par Jean Choisel dans son livre «Les Pèlerins du Cosmos» a été, ici, par endroits, remplacé par celui – servant à désigner la même réalité – couramment utilisé sur ce site et d’autres apparentés.
(Exemple: le concept de «corps éthérique» désigne, pour les anthroposophes, une réalité distincte de celle à laquelle Jean Choisel, en se servant de cette appellation, fait constamment référence dans son ouvrage; c’est pourquoi l’appellation «corps éthérique» – de ce point de vue ambiguë – a été ici remplacée par l’appellation couramment utilisée de «corps fin-matériel», etc…)
[x] Note de l’éditeur et des responsables du site: Ou bien, de sorte que les lecteurs puissent plus facilement s’y retrouver, dans un souci d’harmonisation des différentes appellations: la matière-fine fine, la matière-fine moyenne et la matière-fine grossière. Du fait que les concepts de base ont, souvent, d’abord été définis dans une autre langue, les appellations dans les langues de transmission peuvent varier d’un auteur à l’autre en fonction de la diversité des traductions. Il s’agit, toutefois, toujours des mêmes concepts fondamentaux.
[xi] Note de l’éditeur: Il s’agit, bien sûr, en particulier, des théologiens catholiques…
[xii] Note de l’éditeur: «Feinstofflichkeit»: littéralement «matière-fine», ou encore, selon l’auteur du «Cosmos Intérieur»: «matière éthérique».
[xiii] Note de l’auteur: Voir chapitre VII.
[xiv] «Les racines du mal», ouvrage de Jean Choisel, disponible chez «Les Éditions de Cristal».
[xv] Note de l’éditeur: Cette remarque n’est absolument pas une remise en cause de l’indispensable pudeur corporelle.
[xvi] Note des responsables du site: En fait, au sens strict, l’homme – ou l’être humain – n’est pas un «dieu» mais – et même, au départ, seulement potentiellement – un «esprit», ce qui, est, toutefois, tout à fait suffisant pour éprouver la Nostalgie dont parle autrement si bien le grand poète…
[xvii] Note de l’auteur: Voir chapitre VII (du livre «Les Pèlerins du Cosmos»).
[xviii] Note de l’éditeur: Le Coran, Sourate 32, Verset 17: «Aucun être ne sait ce qu’on a réservé pour eux comme réjouissance pour les yeux, en récompense de ce qu’ils œuvraient!».
[xix] Jean Choisel (15 Février 1921 – 16 Avril 2001): écrivain et brillant conférencier français, auteur de plusieurs ouvrages, dont «L’Avenir de notre évolution» (dont il existe aussi une édition brésilienne en portuguais), «Le Grand Virage», «Les racines du mal», «Les Pèlerins du Cosmos» (Profondeur du Symbolisme évangélique), «Le Christ assassiné», disponibles chez Les Éditions de Cristal. Il a, entre autres, particulièrement bien en lumière, dans ses ouvrages – surtout dans «Les racines du mal» -, les effets dévastateurs de la domination de l’intellect.
[xx] «Mallona, la planète explosée», de Léopold Engel, disponible chez «Les Éditions de Cristal».
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