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L’impatience détruit tout!

par | 10 Fév 2025 | Littérature, Histoire, Regards sur le Monde | 2 commentaires

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L’impatience détruit tout!

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– Extrait du livre « L’Égypte »

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« Aménophis regagna le palais des pharaons. Son Guide lui avait conseillé de demander à son père la permission de voyager à travers le pays.

Bientôt se trouva l’occasion de présenter cette demande. Amon-Hotep [Aménophis III] ressentait la gravité du sacrifice consenti par son fils pour se laisser initier aux mystères. Il voulait lui offrir à présent la possibilité d’être délivré de toute inquiétude intérieure. C’est pourquoi il lui demanda:

– Comment imagines-tu la vie dans un avenir immédiat?  Voudrais-tu compenser la solitude de ces derniers mois par de joyeuses fêtes?

– Laisse-moi parcourir le pays, supplia le fils. Je veux le voir tel qu’il est, apprendre ce dont il a besoin et connaître la nature profonde des êtres humains dans d’autres régions de l’Égypte.

Cette requête plut au père. Il choisit des gens de confiance, des serviteurs fidèles et éprouvés pour accompagner le jeune prince et, après l’avoir placé sous la protection de Rê, le laissa partir.

Lui-même avait, entre-temps, bien assez d’occupation. En vue d’ériger les nombreuses constructions qui, pareilles à des bornes, jalonnaient sa longue vie, il avait appelé beaucoup d’artistes à sa cour. Et l’un d’eux proposa qu’Amon-Hotep fasse dresser une statue qui le représentât personnellement. Il fallait transmettre à la postérité la fidèle image d’un aussi sage souverain. 

Cette idée flatta le pharaon. Il existait assez de statues de dieux, dans et autour de Thèbes, il y en avait trop dans les temples en plein air. Pourquoi ne serait-il pas immortalisé?

Après de longues délibérations, l’on décida d’ériger au bord du Nil, non loin de Thèbes, une statue de gigantesques dimensions: Amon-Hotep souverain, assis sur un trône d’apparat.

Elle devait être le symbole de Thèbes et tout dominer pour être visible de loin. Ce travail fut confié à deux artistes; cependant, avaient-ils mal compris le pharaon ou exécutèrent-ils leur propre projet? Ils érigèrent sur la rive deux statues, l’une en face de l’autre. Toutes deux avaient été exécutées avec tant de maîtrise que le pharaon ne put se décider à en faire démolir une. Que les deux statues [1] témoignent donc du grand sage, du grand prêtre et de l’ami de Rê!

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Colosses de Memnon

Représentation des Colosses de Memnon – Par Jean-Léon Gérôme

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Peu après l’achèvement des statues, Aménophis [Amenophis IV, le futur Akhenaton] rentra de voyage. Au cours de cette absence de près de trois ans il était devenu un homme. Il avait embelli, il était devenu grand et fort. Mais ce qu’il avait de plus beau, c’était ses yeux rayonnants.

Il aborda son père avec respect et essaya de lui obéir en tout. Et lorsque son père désira son union avec une princesse babylonienne qui lui paraissait plus indiquée que la noble égyptienne qu’Aménophis avait choisie en secret, le fils céda. Sa vie lui apparaissait comme l’attente du moment où il pourrait confesser librement et publiquement Dieu.

Le père remarqua bientôt le changement qui s’était opéré chez son fils et avec prudence il en rechercha la raison. Alors Aménophis ne put réprimer ses sentiments. Il se mit à parler de Dieu, l’Éternel. Et le père écouta avidement.

Aménophis ne s’était pas attendu à cela. Au comble du Bonheur, il trouvait toujours de nouvelles paroles pour faire entrer exactement le nouveau Savoir dans l’âme paternelle. à sa dernière heure encore, le grand et sage pharaon eut le pressentiment que sa sagesse et son intelligence n’avaient été que de ce monde. Plus d’une fois, il s’écria:

– Malheur à moi, malheur à mon pays, parce que je n’ai pas pénétré plus tôt les intentions de Rê [2]!

Mais ensuite, il montra à son fils comment celui-ci devait instruire le peuple. Il ne fallait pas présenter les nouvelles idées sans mûre réflexion. Sinon, avant même qu’il n’ait commencé sa haute Mission, les prêtres le supprimerait. Au contraire, il devait se rattacher à ce qui était connu et introduire lentement et imperceptiblement le nouveau Savoir dans les anciennes façons de voir.

– Cela va bien trop lentement!, s’écria Aménophis.

– Mon fils, crois-moi, avec l’impatience Tu n’obtiendras pas grand-chose!

– Tu parles comme mon Guide, vous avez certainement raison, tous les deux.

Ce fut la dernière conversation entre le père et le fils. Le lendemain matin, les rayons émanant du Soleil touchèrent avec une singulière ardeur les deux statues au bord du Nil, elles étaient encore couvertes de la froide rosée de la nuit. L’une d’elles, en partie seulement, se fendit. Ce fut une bizarre fissure, qui traversa la tête à l’endroit du cerveau et le corps à l’endroit du cœur.

– Rê est irrité!, s’écrièrent les prêtres.

Lorsqu’ils voulurent porter la nouvelle au pharaon, ils le trouvèrent endormi sur sa couche, la main placée sur le cœur. Pendant son sommeil, il était passé de vie à trépas. Une profonde Paix inondait ses traits et Aménophis se réjouit d’avoir encore pu lui communiquer le Savoir de Dieu. »

 

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[1] Note de l’éditeur: Il s’agit des célèbres statues aujourd’hui encore existantes, se trouvant à Louxor, et connues sous le nom grec de « Colosses de Memnon« .

[2] Rê: Ange déchu, lieutenant de Lucifer (équivalant à Baal).

 

– Extrait du livre « L’Égypte »

 

2 Commentaires

  1. Jean OLIVER

    « L’impatience détruit tout! »

    Dans le développement de sa conscience spirituelle l’être humain veut bien souvent avancer à grand pas, il souhaiterait monter les marches quatre à quatre, alors que la première marche n’a pas été assimilée correctement, ce qui l’obligera de revenir sur cette dernière, pour que l’expérience vécue relative à cette marche soit complétement assimilée!

    Réponse
  2. Jean OLIVER

    Le développement de l’esprit ne peut se faire dans l’impatience.

    Sans un minimum de patience, l’élévation s’interrompt où est fortement compromise, et s’il nous est difficile de développer cette qualité, pensons à la patience qu’ont dû
    faire preuve les envoyés de la Lumière pour nous faire évoluer un tant soit peu!

    Réponse

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