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À l’ombre d’une petite chapelle

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Roselis von Sass

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À l’époque de Don Pedro se trouvait une grande et longue maison dans l’une des villes les plus fleuries de Sao Paulo. Au cours du temps, la maison a été transformée pour devenir finalement un bureau d’une Fondation de bienfaisance. Cette maison qui avait suscité peu d’attention jusque là est devenue célèbre d’un instant à l’autre, ou de façon plus précise «bruyante», parce que les employés de cette Fondation affirmaient entendre des bruits inexpliqués. Ou mieux dit, la maison était «hantée».

Au sujet de la cause et de la raison de ces étranges évènements, beaucoup a été dit. Quelques-uns ont parlé de vieux cimetières, d’assassinats,  de cruelles punitions infligées à des esclaves et aussi ont été cités des cas d’âmes liées à la Terre… De plus, quelqu’un s’est souvenu avoir entendu aussi parler d’une petite chapelle qui, probablement, existait à l’endroit où la maison hantée a été construite. L’on a encore entendu dire, entre autre, que cette petite chapelle avait un rapport avec un certain assassinat… En fait, personne n’y comprenait rien.

Un juge de paix retraité pourrait raconter l’histoire de cette chapelle, parce qu’elle avait été construite par l’un de ses ancêtres. Cependant, il a préféré se taire. Plus tard, néanmoins, il a décidé de narrer l’histoire comme il l’avait entendu raconter par son père. Le juge a pris cette décision parce qu’un jour est arrivé l’un de ses petits-fils, un homme déjà marié qui raconta, au sujet de cette chapelle, une histoire fantastique:

– Il y a environ deux cents ans, habitait avec sa famille l’ancêtre Domingos Pina, un très riche commerçant portugais dans la grande ville de Piratininga. Avec eux habitait aussi un jeune homme indien, Antonio, qui accompagnait toujours les grands fils de la famille dans leurs longues promenades à cheval. Il est arrivé, un jour, que l’unique fille du commerçant, Maria Vitoria, a disparu avec Antonio.

Néanmoins, bien que Antonio fût instruit comme l’était tout Portugais à cet époque, parce qu’il était allé à l’École des Missionnaires, le père de la jeune fille n’a pas accepté leur comportement. Il a maudit sa fille et l’a déclarée morte.

Quelques années après, Domingos Pina a légué son affaire à son fils aîné et a déménagé avec tout le reste de la famille et d’autres familles portugaises et espagnoles dans le centre de la région. Il a déménagé, parce qu’il avait entendu parler, par un ami, de l’existence d’une merveilleuse région avec de belles forêts, avec de l’eau en abondance et des terres très fertiles.

Comme son ami l’avait dit, cette région attendait quelqu’un qui pourrait l’acheter. Après une longue pérégrination, les voyageurs sont arrivés à leur destination. A cet endroit, à part le fait de trouver une terre magnifique, ils ont rencontré des familles indigènes qui, spontanément, se sont rendues disponibles pour aider les nouveaux arrivants. Ces indigènes avaient fui une région où les chasseurs d’esclaves persécutaient férocement toutes les personnes de race noire.

La famille de Domingos s’était adaptée tout de suite à cette nouvelle vie.

Après avoir construit les premiers abris, les hommes se sont consacrés à la chasse et à la pêche et, en même temps, ont  exploré les immenses forêts. De cette façon, ils ont pu connaître leur nouvelle patrie.

Leonardo, le fils cadet de Domingos, âgé d’environ 20 ans, allait toujours chasser en compagnie d’un jeune Indien Tupi (Inca). Au cours d’une excursion, tous les deux ont entendu le chant de l’oiseau «araponga». Comme Léonardo désirait voir de plus près l’un de ces oiseaux, ils ont changé de direction et ont cherché à s’approcher de l’étrange oiseau. Brusquement, ils se sont arrêtés. Quelques pas plus loin, ils trouvèrent par terre un Indien mort. Après un examen rapide, ils se sont aperçus que l’Indien était mort, en l’occurrence, d’une grave blessure au visage.

Tous les deux ont laissé le mort où il se trouvait et ont prudemment continué leur chemin. D’un seul coup, l’Inca a pris une grande inspiration et, en poursuivant le chemin, il a aperçu une clairière au milieu de laquelle se trouvait une cabane à demi détruite par le feu. Dans cette cabane se trouvaient deux enfants: une fille et un garçon. Quand Leonardo s’est approché, il a remarqué que les enfants se tenaient la main et regardaient apeurés les visiteurs inattendus.

Cependant, subitement, ils sont partis en courant à l’intérieur de la cabane, avec des pleurs désespérés, et se sont enfouis dans un monticule de branches vertes. Surpris, Leonardo a suivi son ami Inca et a constaté que ce dernier commençait à soulever les branches du monticule. Quand l’Inca eut retiré toutes les branches, il poussa un cri, tellement grand était sa surprise. Sous les branches était cachée une femme morte. La morte avait une apparence surprenante. Son visage, ses mains et ses pieds étaient recouverts d’une pâte blanche. Même sur le drap qui l’enveloppait, l’on pouvait voir des traces de cette pâte.

Léonardo a regardé, surpris, son ami. Celui-ci, cependant, au lieu de répondre, est parti en courant pour examiner les alentours. Quand il est revenu, il a répondu à la question silencieuse de Leonardo:

–  Dans mon peuple, il existe une coutume consistant à mettre sur le corps des morts du miel d’abeilles et ensuite à poser dessus de petites plumes blanches. Ces petites plumes ont comme but de porter l’âme des morts plus rapidement jusqu’à Tupa. Comme je n’ai vu personne d’autre que l’Indienne mort, je présume que les enfants ont préparé leur mère pour l’envol en direction du Tu, selon notre ancienne tradition. Naturellement, comme ils ne possédaient pas de petites plumes, ils ont étalé des flocons de l’arbre à pain sur le miel…

Tupi et Leonardo sont sortis de la cabane et, avec de longs outils, ont commencé à creuser une tombe. Ensuite, ils sont allés chercher l’Indien mort dans les bois. Les enfants ont regardé, pétrifiés, reconnaissant leur père dans l’Indien mort. Avec leurs petites mains tremblantes, ils ont montré la médaille que leur père portait au cou.

Songeur, Leonardo a regardé la médaille et s’est tourné vers les enfants. Une pensée intuitive est arrivée à sa conscience. Il s’est rapidement dirigé vers la femme morte dans la cabane et lui a nettoyé le visage. Il a reconnu, dans la morte, sa sœur, Maria Vitoria. Son visage était toujours aussi beau qu’il était resté dans sa mémoire. Certainement, elle était décédée de mort naturelle, parce qu’il n’y avait pas de trace de blessure.

En regardant la médaille, Leonardo l’avait immédiatement reconnue, parce qu’elle appartenait à Antonio. Quand la tombe fut prête, le tupi et Leonardo enterrèrent les deux malheureux êtres: Maria Vitoria et Antonio. Instantanément et de façon inexplicable, Leonardo a su que c’était son père l’assassin de Antonio. Une immense tristesse a oppressé tout son être, quand il a pensé que ces deux créatures qui s’aimaient tellement avaient fui très loin; cependant pas suffisamment loin pour pouvoir échapper à la vengeance du père.

Après cela, Leonardo a pris les enfants et les a amenés auprès de leur mère. Et l’oiseau araponga, dont le chant l’avait attiré jusqu’à la cabane, les a accompagnés. Les enfants s’étaient occupés de cet oiseau et ils étaient devenus inséparables.

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Chapelle dans les bois - Carl Spitzweg

Chapelle dans les bois – Carl Spitzweg

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