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L’esprit de famille

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Sur le présent site de l’École de L’Art de Vivre le sujet de la famille – y compris du bon et mauvais côté de l’esprit de famille – a déjà été abordé. Ce que nous désirons, cette fois, c’est donner un exemple particulièrement signifiant du mauvais côté de l’esprit de famille, en attirant l’attention sur une saga romanesque – adaptée au cinéma – de l’auteur allemand Thomas Mann, une œuvre de jeunesse pour laquelle il reçut le prix Nobel de littérature en 1929:

Les Buddenbrook

Il ne s’agit donc pas d’un bon exemple, mais, tout au contraire, du « parfait » exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Nous n’allons pas ici raconter toute l’histoire de cette famille installée dans la ville hanséatique de Lübeck, y compris celle de son déclin, car notre objectif ici est nettement plus circonscrit.

Il s’agit plutôt d’attirer l’attention sur l’attitude du père de famille de la deuxième génération Johann (Jean vis-à-vis de sa fille Antonie (« Tonie »), à qui il dit, en substance: « Nous ne sommes pas nés pour satisfaire notre bonheur personnel. Nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes, mais sommes juste les maillons d’une chaîne qui nous rattache à nos ancêtres. Toi-même tu ne saurais t’imaginer sans la lignée de ceux qui nous ont précédés. ».

Et s’il lui dit cela, c’est juste pour justifier le fait qu’elle doit épouser un homme choisi par lui, au départ une simple relation d’affaires, tandis qu’il pense que cela peut être bénéfique pour les affaires de leur propre entreprise familiale. Un homme qu’Antonie n’aime pas, mais – après que son père lui ait fait lire toute la chronique familiale depuis la fondation de la famille par le premier Buddenbrook – elle comprend ce que son père – qu’elle aime – veut lui dire et décide – à tort! -de se soumettre.

Ce mariage n’en sera pas moins une catastrophe, à tous points de vue. Il s’avère, en effet, que le mari de Tony n’est qu’un escroc, un vulgaire chasseur de dot, sans aucun réel amour pour Tony, et qui avait maquillé ses comptes pour obtenir la confiance du père de la femme qu’il convoitait et pour qui la dot (80.000 marks) n’avait servi, pour l’essentiel, qu’à éponger ses dettes pré-existantes.

Certes, le père – Johannn – s’était préalablement informé, au sujet de son potentiel futur gendre, auprès de ses relations d’affaires, mais ce qu’il ignorait c’est que toutes les relations d’affaires en question étaient des créanciers de son potentiel futur gendre. Par conséquent, ils n’avaient aucun intérêt à lui dire la vérité, bien au contraire!

Bien qu’elle ait été la première à en souffrir, Tony, elle-même est imprégnée de l’esprit de famille à elle inculquée non seulement par son père mais aussi par sa mère se montre attachée à ce délétère esprit de famille, et garde, toute sa vie durant, ce goût pour le mot distingué, «qui était ancré dans sa petite tête (…)» et, parlant d’elle-même, elle se disait: «Les années passaient et, à tout prendre, ce fut une jeunesse heureuse que celle de Tony Buddenbrook.».

A son frère aîné Thomas, devenu l’héritier et le successeur de Johann, elle dit qu’il lui appartient, désormais, de « Maintenir le rang des Buddenbroock ». A sa belle-sœur Gerda – la femme de son deuxième frère Christian – enceinte, évoquant l’enfant à naître, elle dit: « Maintenant, tu es vraiment des nôtres. »Et, à l’approche du centenaire de la firme Buddenbroock, toute réjouie, elle s’exclame: « Les cent ans, des Buddenbroock, nous sommes vivants! ».

Pour ne considérer que cet épisode (l’histoire mouvementée de la famille Bouddenbroock comporte de nombreux épisodes!), nous avons donc, sous les yeux, le spectacle de parents qui – pour de simples raisons de prestige et d’ambition commerciale – imposent à leur fille d’épouser un homme qu’elle n’aime pas et qui – pour leur punition à tous! – s’avère, en fait, être un escroc! Étant donné que Tony aime alors un étudiant aux idées modernistes en train d’achever ses études, c’est une évidente transgression du sixième Commandement.

Conformément à la Parole du Christ « Que l’être humain ne sépare pas ce que Dieu a uni » (Marc X, 1-12 – Matthieu XIX, 1-12), le Commandement interdit, en effet, de commettre un adultère, c’est-à-dire de séparer deux êtres faits l’un pour l’autre. Ce sont, très souvent, les parents qui commettent une telle transgression en empêchant leur fils ou leur fille d’épouser la jeune fille ou le jeune homme qu’il ou elle aime.

Le Commandement ne fait, en effet, pas de différence quant au fait de savoir si les deux êtres faits l’un pour l’autre sont déjà mariés ou seulement fiancés, ou même seulement désireux de se fiancer ou de se marier. Dans tous les cas, la transgression est effective, car c’est cela « séparer ce que Dieu a uni ». Il ne s’agit pas du mariage lui-même mais de séparer un homme et une femme qui s’aiment d’un véritable Amour.

C’est ainsi que le faux et pernicieux « esprit de famille » ou « sens de la famille » [« Familiensinn »] avec tout son cortège d’aberrations (mariages de convenance ou de calcul et donc sans amour, chasse à la dot, etc.) sème durablement le malheur sur des générations d’êtres humains.

La recherche du profit empoisonne ainsi le développement de nombreux individus. Aujourd’hui, beaucoup d’êtres humains cherchent toujours davantage à accroître leurs possessions, dans l’unique but de procurer à leurs enfants une vie plus facile et plus agréable, donc – après en avoir joui eux-mêmes – ensuite pour léguer leurs possessions à leurs enfants et qu’ainsi « cela resta dans la famille ». C’est ainsi que toute la réflexion et toutes les aspirations ne vont pas plus loin et deviennent la base d’un égoïste et pernicieux amoncellement de biens matériels.

Les nouvelles générations sont, toutefois, de nos jours, généralement largement affranchies des pratiques de naguère appelées « mariages arrangés » ou « mariages de convenance », et il y a là, assurément, un certain progrès.

Malheureusement, cette libération de l’individu vis-à-vis du collectif s’accompagne, trop souvent, de nouvelles tares (disparition pure et simple du mariage, destruction de la famille, dissolution des mœurs, accroissement de la débauche, etc.). D’un travers (la pression familiale excessive sur l’être humain individuel) allant contre les Lois de la Création l’on est passé au travers opposé: l’individualisme forcené, la mise en avant démesurée de tous les caprices individuels.

De cette manière les Lois et les Commandements Divins sont aussi transgressés ce point de vue, à ce jour, l’être humain n’a malheureusement pas encore profité de sa liberté retrouvée pour choisir le Chemin Ascendant.

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Couverture du livre Buddenbrooks de Thomas Mann - École allemande

Couverture du livre Buddenbrooks de Thomas Mann – École allemande

1 Commentaire

  1. Jean OLIVER

    « L’ESPRIT DE FAMILLE »

    L’esprit de famille, dès qu’il respecte la liberté de chacun tout en s’imprégnant d’une certaine noblesse, ne peut que conduire l’âme humaine sur une voie ascendante, ce que ne peut pas faire l’intellect, dont les aspirations seront, la plus part du temps, associées à la matérialité,
    voire à des voies descendantes!

    Réponse

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